John E. Sununu, Sénateur Républicain du New Hampshire (USA), a récemment éreinté le chairman de la très influente NRC Américaine, Gregory B. Jaczko, en lui reprochant de résister un peu trop ouvertement à l'industrie électronucléaire américaine. En réaction à cet intervention, le Boston Globe d'hier, sous la plume d'Edward T. Russell (1), trouve au contraire "pertinente" l'attitude de la NRC suite à l'accident de Fukushima-Daiichi. Pourquoi ?
Fukushima-Daiichi, Japon et Pilgrim Nuclear Plant, USA
A Plymouth, 65 Km Au Sud-Est de Boston, capitale de l’État du Massachusetts, trône la centrale nucléaire de Pilgrim et son réacteur unique de 711 MW, de conception similaire à ceux des unités n°.2 et 3 de Fukushima-Daiichi qui ont explosé à la mi-mars 2011. La NRC américaine avait, nous l'avons vu récemment, décrété dès le 16 mars 2011 que les ressortissants américains résidant au Japon devaient d'éloigner au minimum de 50 miles (80 km) du site. Or, la centrale de Pilgrim n'est située qu'a 40 miles (65 Km) de Boston et de ses six millions d'habitants. Voyez-vous où nous voulons en venir ?
L'analogie semble évidente : en cas de problème majeur à Pilgrim et en toute logique, la NRC devrait décréter une évacuation dont le champ pourrait s'étendre jusqu'à Boston et ses 6 millions d'habitants, avec tous les problèmes que ce genre de manœuvre - toujours précipitée et jamais assez préparée - peut induire. Les installations sont de la même génération qu'à Fukushima-I (années 1970) et Pilgrim est notablement connu, comme la plupart des "vieux" sites de production des USA, pour stocker des quantités invraisemblables de combustible irradié en piscine. Il y aurait 3000 assemblages de combustible usagé à Pilgrim, soit 4 fois plus que la capacité initiale des installations (800 assemblages).
M. Jaczko, en ne partageant pas trop ouvertement l'avis de l'industrie électronucléaire comme certains à son poste l'ont fait avant lui (2), donne après Fukushima une certaine dimension à la situation et M. Russell lui en sait gré. Dont acte. Il reste toutefois à envisager sereinement comment l'incendie ou l'affaissement de la piscine bourrée de Pilgrim pourraient ne pas entraîner un léger mouvement de panique à Boston ? D'après une étude du BNL (3), un "simple feu" de piscine pourrait relâcher environ 75% de l'inventaire radioactif des assemblages stockés, entraîner une centaine de décès immédiats et contaminer - définitivement ? - plusieurs milliers de Km2 de terre.
TheBostonGlobe, 27/2, anglais
(1) Avocat et activiste anti-nucléaire résidant à Plymouth
(2) Un rapport parlementaire de 1987 estimait que la NRC avait adopté une attitude un peu trop "conviviale" avec l'industrie nucléaire
(3) Severe accidents in SFP..., Brookhaven National Laboratory, Long Island, 1997
Fukushima-Daiichi, Japon et Pilgrim Nuclear Plant, USA
A Plymouth, 65 Km Au Sud-Est de Boston, capitale de l’État du Massachusetts, trône la centrale nucléaire de Pilgrim et son réacteur unique de 711 MW, de conception similaire à ceux des unités n°.2 et 3 de Fukushima-Daiichi qui ont explosé à la mi-mars 2011. La NRC américaine avait, nous l'avons vu récemment, décrété dès le 16 mars 2011 que les ressortissants américains résidant au Japon devaient d'éloigner au minimum de 50 miles (80 km) du site. Or, la centrale de Pilgrim n'est située qu'a 40 miles (65 Km) de Boston et de ses six millions d'habitants. Voyez-vous où nous voulons en venir ?
L'analogie semble évidente : en cas de problème majeur à Pilgrim et en toute logique, la NRC devrait décréter une évacuation dont le champ pourrait s'étendre jusqu'à Boston et ses 6 millions d'habitants, avec tous les problèmes que ce genre de manœuvre - toujours précipitée et jamais assez préparée - peut induire. Les installations sont de la même génération qu'à Fukushima-I (années 1970) et Pilgrim est notablement connu, comme la plupart des "vieux" sites de production des USA, pour stocker des quantités invraisemblables de combustible irradié en piscine. Il y aurait 3000 assemblages de combustible usagé à Pilgrim, soit 4 fois plus que la capacité initiale des installations (800 assemblages).
M. Jaczko, en ne partageant pas trop ouvertement l'avis de l'industrie électronucléaire comme certains à son poste l'ont fait avant lui (2), donne après Fukushima une certaine dimension à la situation et M. Russell lui en sait gré. Dont acte. Il reste toutefois à envisager sereinement comment l'incendie ou l'affaissement de la piscine bourrée de Pilgrim pourraient ne pas entraîner un léger mouvement de panique à Boston ? D'après une étude du BNL (3), un "simple feu" de piscine pourrait relâcher environ 75% de l'inventaire radioactif des assemblages stockés, entraîner une centaine de décès immédiats et contaminer - définitivement ? - plusieurs milliers de Km2 de terre.
TheBostonGlobe, 27/2, anglais
(1) Avocat et activiste anti-nucléaire résidant à Plymouth
(2) Un rapport parlementaire de 1987 estimait que la NRC avait adopté une attitude un peu trop "conviviale" avec l'industrie nucléaire
(3) Severe accidents in SFP..., Brookhaven National Laboratory, Long Island, 1997
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Le pilgrim :
"Un capitaine de quinze ans", Jules Verne
Le jeune héros est novice à bord du Brick-Goëlette américain Pilgrim, qui se retrouve au large de l'Afrique.
Amicalement,
Delphin
Rédigé par : Delphin | 29/02/2012 à 13:46