Japanfocus cite le témoignage intéressant de l'un des travailleurs employés par Tepco à la "résolution" de la crise nucléaire sur le site de Fukushima-Daiichi. Parlant sous couvert d'anonymat, ce dernier évoque la précarité continuelle de la situation sur le terrain et les décalages entre les beaux discours officiels et le peu de moyens d'action sur la contamination, notamment au niveau des effluents liquides radioactifs qui se déversent chaque jour dans l'océan.
M. A., 62 ans, employé Tepco en colère
M. A. est indigné par la situation sur le site accidenté et brise la loi du silence pour évoquer des fuites continuelles d'eau contaminée vers l'océan. M. A est employé sur le chantier de la nouvelle unité de traitement censée "décontaminer" l'eau radioactive contenue dans les sous-sols et les nombreux réservoirs disséminés sur le site de Fukushima-Daiichi.
L'unité de décontamination filtre le césium mais pas les autres radionucléides
C'est une information que nous évoquions il y a très longtemps : les "pièges" à Zéolite et autres "absorbeurs" se préoccupent prioritairement de filtrer le Césium sans pouvoir agir aussi efficacement sur les très nombreux autres radionucléides présents dans l'eau contaminée.
"200.000 tonnes d'eau contaminée sur le site"
Nous estimions le 24 avril à environ 120.000 m3 le volume d'eau radioactive stocké sur le site, M. A. évoque quant à lui le chiffre de 200.000 tonnes tout en spécifiant qu'il est physiquement impossible d'en stocker davantage sur le site.
"Il est évident qu'une partie de l'eau contaminée s'est déversée dans l'océan"
M. A. continue : "Chacun sait que la quantité d'eau [injectée dans les ex-réacteurs] est énorme mais personne ne commente ce chiffre ; chaque employé travaillant sur le site sait manifestement qu'il n'y a rien d'autre à faire que de laisser l'eau fuir !"
Un Japon qui se préoccupe peu de la contamination mondiale
M. A. évoque ensuite le manque d’honnêteté et de compassion d'un Japon qui laisse s'écouler vers la Russie, Hawaï, les États-Unis (1) puis le monde entier une quantité énorme de radioactivité alors que l'on reproche par ailleurs à un état proche d'expédier des fusées autrement inoffensives (2).
La "double-pensée" Japonaise
M. A. commente enfin un aspect intéressant de la mentalité Japonaise en exprimant toute la nuance établie entre 本音 honne, un discours sincère mais souvent caché et 建前 tatemae, un discours poli, conventionnel, de façade ; dans cette affaire, les Japonais disent (tatemae) qu'ils font le maximum pour éviter de contaminer l'océan mais en fait (honne) ils déchargent une quantité impressionnante d'eau contaminée dans l'océan.
(1) Via le courant océanique du Pacifique-Nord puis le courant de Californie
(2) L'affaire du "pétard" lancé en avril 2012 par la Corée du Nord
Source : Japanfocus, 6 mai 2012, anglais
M. A., 62 ans, employé Tepco en colère
M. A. est indigné par la situation sur le site accidenté et brise la loi du silence pour évoquer des fuites continuelles d'eau contaminée vers l'océan. M. A est employé sur le chantier de la nouvelle unité de traitement censée "décontaminer" l'eau radioactive contenue dans les sous-sols et les nombreux réservoirs disséminés sur le site de Fukushima-Daiichi.
L'unité de décontamination filtre le césium mais pas les autres radionucléides
C'est une information que nous évoquions il y a très longtemps : les "pièges" à Zéolite et autres "absorbeurs" se préoccupent prioritairement de filtrer le Césium sans pouvoir agir aussi efficacement sur les très nombreux autres radionucléides présents dans l'eau contaminée.
"200.000 tonnes d'eau contaminée sur le site"
Nous estimions le 24 avril à environ 120.000 m3 le volume d'eau radioactive stocké sur le site, M. A. évoque quant à lui le chiffre de 200.000 tonnes tout en spécifiant qu'il est physiquement impossible d'en stocker davantage sur le site.
"Il est évident qu'une partie de l'eau contaminée s'est déversée dans l'océan"
M. A. continue : "Chacun sait que la quantité d'eau [injectée dans les ex-réacteurs] est énorme mais personne ne commente ce chiffre ; chaque employé travaillant sur le site sait manifestement qu'il n'y a rien d'autre à faire que de laisser l'eau fuir !"
Un Japon qui se préoccupe peu de la contamination mondiale
M. A. évoque ensuite le manque d’honnêteté et de compassion d'un Japon qui laisse s'écouler vers la Russie, Hawaï, les États-Unis (1) puis le monde entier une quantité énorme de radioactivité alors que l'on reproche par ailleurs à un état proche d'expédier des fusées autrement inoffensives (2).
La "double-pensée" Japonaise
M. A. commente enfin un aspect intéressant de la mentalité Japonaise en exprimant toute la nuance établie entre 本音 honne, un discours sincère mais souvent caché et 建前 tatemae, un discours poli, conventionnel, de façade ; dans cette affaire, les Japonais disent (tatemae) qu'ils font le maximum pour éviter de contaminer l'océan mais en fait (honne) ils déchargent une quantité impressionnante d'eau contaminée dans l'océan.
(1) Via le courant océanique du Pacifique-Nord puis le courant de Californie
(2) L'affaire du "pétard" lancé en avril 2012 par la Corée du Nord
Source : Japanfocus, 6 mai 2012, anglais
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