Le parti démocratique Japonais toujours indécis quant au sort du nucléaire
Le nucléaire est décidément un sujet très chaud - quoi de plus normal après Fukushima - au sein du PDJ, le parti au pouvoir au Japon. Tout récemment, le porte-parole de la commission d'enquête interne au PDJ, Satoshi Arai, a d'ailleurs déclaré que le fait de redémarrer précipitamment les réacteurs ne pouvait conduire qu'à "induire des problèmes dans l'avenir si le cadre juridique de la commission n'évoluait pas auparavant."
Le projet initial de "nouvelle NISA" bloqué
Le gouvernement Japonais avait initialement prévu de modifier les liens rattachant de manière trop étroite la commission de sûreté à l'industrie électronucléaire en coupant le cordon ombilical qui la reliait précédemment au Ministère de l'Industrie et en plaçant la nouvelle commission sous les auspices du Ministère de l'Environnement. Las, il semble que la séparation prévue ne satisfasse pas complètement une majorité de membres du parti gouvernemental ; l'ancien secrétaire général du gouvernement Yasuhisa Shiozaki a ainsi déclaré : "La nouvelle structure créée en janvier n'est rien d'autre que l'ancienne NISA placée sous la responsabilité du ministère de l'environnement."
L'opposition s'oppose
Dans l'opposition, le PLD (1) s'empare bien évidemment de cette perche pour réclamer, avec son allié NKP (2) la création d'une entité totalement réformée, strictement indépendante de l'industrie et politiquement neutre, un peu à l'image de l'agence USNRC américaine (3). Cette nouvelle entité pourrait donc, à l'image de sa consœur Américaine, obtenir une indépendance budgétaire élargie, la possibilité de nommer directement son personnel et la nomination de ses dirigeants serait soumise à l'aval de la diète.
C'est peut-être oublier un peu vite ce que B. Obama avait déclaré au sujet de la NRC en 2007 : "La commission de régulation nucléaire, formée de cinq membres, est devenue prisonnière de l'industrie qu'elle était censée réguler" ; rien n'ayant vraiment évolué aux USA depuis cette déclaration pourtant fracassante, la situation s'est trouvée dénoncée mais non améliorée. Une situation typiquement américaine...
Pourquoi copier ce qui ne fonctionne pas ?
Espérons que la situation de la régulation nucléaire au Japon évolue un peu plus rapidement : si le statu quo électronucléaire "à l'américaine" vient à contaminer le Japon et que personne ne s'y avise de prendre le taureau atomique par les cornes, l'industrie aura beau jeu - elle reste incroyablement puissante même si elle fait actuellement le gros dos - de reprendre le contrôle en sous-main d'une commission mal réformée.
La réponse évidente : le non-redémarrage du nucléaire Japonais
Et l'oubli de la commission de "régulation" au profit d'une commission de "démantèlement". Si l’industrie électronucléaire disparaît, le danger disparaît, la menace disparaît car c'est bien, dans le fond ce dont il s'agit : une méga-industrie hors-normes et en définitive bien peu maîtrisable dont on peut finalement se passer sans trop de contraintes, comme le prouve le Japon depuis quelques jours.
(1) Parti Libéral Démocrate, aux affaires de 1994 à 2009
(2) New Komeito Party, centre-droit (très lié à la Sokka Gakkaï)
(3) La US. Nuclear Regulatory Commission est formée de 5 membres, 3 désignés par la majorité au Sénat et 2 par l'opposition
Source : mainichi daily, 06/05, anglais
Voir également : du rififi à la NRC, 19/4, gen4
Le nucléaire est décidément un sujet très chaud - quoi de plus normal après Fukushima - au sein du PDJ, le parti au pouvoir au Japon. Tout récemment, le porte-parole de la commission d'enquête interne au PDJ, Satoshi Arai, a d'ailleurs déclaré que le fait de redémarrer précipitamment les réacteurs ne pouvait conduire qu'à "induire des problèmes dans l'avenir si le cadre juridique de la commission n'évoluait pas auparavant."
Le projet initial de "nouvelle NISA" bloqué
Le gouvernement Japonais avait initialement prévu de modifier les liens rattachant de manière trop étroite la commission de sûreté à l'industrie électronucléaire en coupant le cordon ombilical qui la reliait précédemment au Ministère de l'Industrie et en plaçant la nouvelle commission sous les auspices du Ministère de l'Environnement. Las, il semble que la séparation prévue ne satisfasse pas complètement une majorité de membres du parti gouvernemental ; l'ancien secrétaire général du gouvernement Yasuhisa Shiozaki a ainsi déclaré : "La nouvelle structure créée en janvier n'est rien d'autre que l'ancienne NISA placée sous la responsabilité du ministère de l'environnement."
L'opposition s'oppose
Dans l'opposition, le PLD (1) s'empare bien évidemment de cette perche pour réclamer, avec son allié NKP (2) la création d'une entité totalement réformée, strictement indépendante de l'industrie et politiquement neutre, un peu à l'image de l'agence USNRC américaine (3). Cette nouvelle entité pourrait donc, à l'image de sa consœur Américaine, obtenir une indépendance budgétaire élargie, la possibilité de nommer directement son personnel et la nomination de ses dirigeants serait soumise à l'aval de la diète.
C'est peut-être oublier un peu vite ce que B. Obama avait déclaré au sujet de la NRC en 2007 : "La commission de régulation nucléaire, formée de cinq membres, est devenue prisonnière de l'industrie qu'elle était censée réguler" ; rien n'ayant vraiment évolué aux USA depuis cette déclaration pourtant fracassante, la situation s'est trouvée dénoncée mais non améliorée. Une situation typiquement américaine...
Pourquoi copier ce qui ne fonctionne pas ?
Espérons que la situation de la régulation nucléaire au Japon évolue un peu plus rapidement : si le statu quo électronucléaire "à l'américaine" vient à contaminer le Japon et que personne ne s'y avise de prendre le taureau atomique par les cornes, l'industrie aura beau jeu - elle reste incroyablement puissante même si elle fait actuellement le gros dos - de reprendre le contrôle en sous-main d'une commission mal réformée.
La réponse évidente : le non-redémarrage du nucléaire Japonais
Et l'oubli de la commission de "régulation" au profit d'une commission de "démantèlement". Si l’industrie électronucléaire disparaît, le danger disparaît, la menace disparaît car c'est bien, dans le fond ce dont il s'agit : une méga-industrie hors-normes et en définitive bien peu maîtrisable dont on peut finalement se passer sans trop de contraintes, comme le prouve le Japon depuis quelques jours.
(1) Parti Libéral Démocrate, aux affaires de 1994 à 2009
(2) New Komeito Party, centre-droit (très lié à la Sokka Gakkaï)
(3) La US. Nuclear Regulatory Commission est formée de 5 membres, 3 désignés par la majorité au Sénat et 2 par l'opposition
Source : mainichi daily, 06/05, anglais
Voir également : du rififi à la NRC, 19/4, gen4
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