Le réacteur n°. 2 de la centrale nucléaire de Torness, au Sud-Est de l’Écosse, a subi dimanche un arrêt non planifié dont quelques rares détails connus n'ont été communiqués par l'opérateur EDF (1) qu'aujourd'hui vers midi. Il semblerait qu'un "composant de sécurité" ait subi une anomalie ayant conduit à l'arrêt d'urgence du réacteur incriminé. Plus précis, tu meurs...
Même si EDF prend soin de préciser dans son communiqué bien tardif qu'aucun dégât sur l'environnement ni qu'aucun problème sanitaire n'est à déplorer suite à cet incident, il faut rappeler qu'une procédure d'arrêt automatique de réacteur en production (2) n'est jamais anodine, qu'elle sollicite fortement les équipements et qu'elle est souvent le pivot autour duquel s'articulent des enchaînements d'événements, un peu comme le freinage d'urgence de TGV lancé à pleine vitesse ou la sortie des volets sur un aéroplane volant un peu vite !
Torness, un curieux mélange des genres
Situé au Sud-Est de l’Écosse, le site de Torness affiche plus d'une particularité :
- Il est détenu par le français EDF qui a récupéré le site en 2009 ; il était auparavant exploité par Scottish Nuclear puis British Energy
- Les réacteurs sont des AGR de 680 MWe (3) fabriqués par NNC avec leurs spécificités et leurs faiblesses (4)
- Les 2 réacteurs ont été stoppés en 2011 suite à l'invasion de... méduses dans les canalisations du circuit secondaire ; de même en 2006 le site a connu des soucis de "source froide" provoqués par une invasion d'algues (5)
Les médias anglais critiquent généreusement EDF et découvrent sa "culture du silence"
La société française a cru bon de très peu ou très mal communiquer sur cet incident, ce qui a immédiatement entraîné des critiques sévères de la part de médias, d'associations et d'élus de la région. Il est vrai que les termes utilisés dans le bulletin d'information sont très flous ("Stopper la production" pour un arrêt non planifié !) et qu'informer la population 48h après un incident, c'est peut-être bon en France ou en Ukraine mais pas au Royaume-Uni...
(1) EDF a racheté British Energy fin 2008 pour plus de 15 milliards d'Euros, montant trop élevé d'après les syndicats EDF
(2) Arrêt d'urgence ou SCRAM qui consiste généralement à introduire le plus rapidement possible dans un réacteur en opération les barres de contrôle et éventuellement à injecter du bore ou du Nitrogène (Azote)
(3) Advanced Gas Cooled ou Réacteur Avancé avec Modérateur au Graphite et caloporteur Gaz
(4) Points faibles : le modérateur en graphite, très inflammable et accolé au combustible ; un cœur conséquent ; des déchargements /rechargements plus espacés mais s'effectuant initialement en production
(5) Inconvénients probablement aggravés sinon engendrés par le réchauffement des eaux maritimes à proximité du site
Sources :
BBC NEWS, 18/4, anglais
Jellyfish stops TNP, Fire Earth, 30/6/2011, anglais
EDF slammed after shutdown, 15 mai, anglais
Même si EDF prend soin de préciser dans son communiqué bien tardif qu'aucun dégât sur l'environnement ni qu'aucun problème sanitaire n'est à déplorer suite à cet incident, il faut rappeler qu'une procédure d'arrêt automatique de réacteur en production (2) n'est jamais anodine, qu'elle sollicite fortement les équipements et qu'elle est souvent le pivot autour duquel s'articulent des enchaînements d'événements, un peu comme le freinage d'urgence de TGV lancé à pleine vitesse ou la sortie des volets sur un aéroplane volant un peu vite !
Torness, un curieux mélange des genres
Situé au Sud-Est de l’Écosse, le site de Torness affiche plus d'une particularité :
- Il est détenu par le français EDF qui a récupéré le site en 2009 ; il était auparavant exploité par Scottish Nuclear puis British Energy
- Les réacteurs sont des AGR de 680 MWe (3) fabriqués par NNC avec leurs spécificités et leurs faiblesses (4)
- Les 2 réacteurs ont été stoppés en 2011 suite à l'invasion de... méduses dans les canalisations du circuit secondaire ; de même en 2006 le site a connu des soucis de "source froide" provoqués par une invasion d'algues (5)
La société française a cru bon de très peu ou très mal communiquer sur cet incident, ce qui a immédiatement entraîné des critiques sévères de la part de médias, d'associations et d'élus de la région. Il est vrai que les termes utilisés dans le bulletin d'information sont très flous ("Stopper la production" pour un arrêt non planifié !) et qu'informer la population 48h après un incident, c'est peut-être bon en France ou en Ukraine mais pas au Royaume-Uni...
(1) EDF a racheté British Energy fin 2008 pour plus de 15 milliards d'Euros, montant trop élevé d'après les syndicats EDF
(2) Arrêt d'urgence ou SCRAM qui consiste généralement à introduire le plus rapidement possible dans un réacteur en opération les barres de contrôle et éventuellement à injecter du bore ou du Nitrogène (Azote)
(3) Advanced Gas Cooled ou Réacteur Avancé avec Modérateur au Graphite et caloporteur Gaz
(4) Points faibles : le modérateur en graphite, très inflammable et accolé au combustible ; un cœur conséquent ; des déchargements /rechargements plus espacés mais s'effectuant initialement en production
(5) Inconvénients probablement aggravés sinon engendrés par le réchauffement des eaux maritimes à proximité du site
Sources :
BBC NEWS, 18/4, anglais
Jellyfish stops TNP, Fire Earth, 30/6/2011, anglais
EDF slammed after shutdown, 15 mai, anglais
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