Le lac artificiel de Horaï, proche de la ville de Nihonmatsu, 60 Km au Nord-Ouest de la centrale accidentée de Fukushima-Daiichi semble avoir concentré une partie des radio-cochonneries dispersées un peu partout sur le Japon et particulièrement sur les quelques milliers de Km2 situés au Nord-Ouest du site. Ce petit lac artificiel alimente le barrage de Horaï, construit dans les années 1970. Le fleuve Abukuma prend sa source dans la zone montagneuse volcanique de Nasu (dans le parc National de Nikko) avant de traverser Fukushima-ville puis se jeter, 240 km plus loin, dans l'océan Pacifique, au niveau de la ville d'Iwanuma. L'Abukuma irrigue environ 5400 km2 de bassin versant et alimente en eau potable de nombreuses villes et villages.
3 MBq / m2 de Césium-137 au niveau du fond du lac !
Des prélèvements effectués sur la couche de sédiments du fond du lac ont été analysés récemment par le Pr. Onda de l'université de Tsukuba et ont révélé une activité de 3 Millions de Becquerel au m2 de Césium-137 ; ce radio-élément est hélas le seul à avoir été recherché mais il est plus que probable que d'autres radio-nucléides se soient également retrouvés piégés dans les tréfonds de cette réserve d'eau. A titre de comparaison, ce niveau de radio-activité correspond approximativement a l'activité maximale du sol analysé dans la zone rouge, à proximité immédiate de la centrale.
Pourquoi une telle radio-activité est-elle constatée au niveau de cette retenue ?
La source est bien évidemment identifiée comme provenant des rejets massifs de la centrale accidentée de Fukushima-Daiichi. Les divergences débutent dès que l'on tente d'expliquer comment le Césium-137 - ainsi que probablement d'autres radio-nucléides - s'est retrouvé piégé aussi fortement dans le fond du lac. Le Césium n'est pas solubles dans l'eau mais se retrouvent balayé par les pluies, la neige et le vent pour atterrir finalement dans le lit du fleuve. Les Césiums utilisent ensuite comme support les grains de sable très fin (moins de 0.1 mm) pour se déplacer en amont du barrage ; il est probable que la retenue de Horaï "piège" un peu plus les particules pour finalement les entrainer vers le fond du lac. En décembre 2011, l'agence de météorologie Japonaise avait confirmait que le fleuve Abukuma déchargeait - si l'on peut dire - environ 52 GBq de césium / jour dans l'océan Pacifique.
Ça, c'est l'explication officielle !
Officieusement, le blog fukushima-diary nous expliquait le 8 février qu'un habitant de Fukushima-ville affirmait avoir été le témoin d'un étrange manège : une noria de camions chargés de terre - probablement radioactive - aurait déchargé de nuit son contenu directement dans la rivière Abukuma. Suite à cette constatation, le témoin aurait décidé de quitter la région, ne songeant décidément plus à boire une telle eau... Qui est utilisée comme eau de boisson par près de 1.5 million de personnes !
Quoiqu'il en soit, la radioactivité est bien là et se disperse en aval du barrage
Le Pr. Onda pensait initialement que le barrage piégerait au moins partiellement la radioactivité mais il a du constater que, fidèle à son habitude de ne pas suivre à la lettre les hypothèses des doctes scientifiques, le Césium ne restait pas cantonné dans le bassin mais se retrouvait également en forte concentration en aval du barrage, terminant probablement sa course - Japonaise - une fois déversé dans la grande poubelle - mondiale - de l'océan Pacifique.
Si l'on s'amusait à comparer ces 50 GBq relâchés chaque jour dans le Pacifique par cette rivière à la totalité de l'eau "faiblement radioactive" que Tepco avait volontairement déversé fin avril dans la mer, en provoquant une réaction d'indignation internationale instantanée, on s'apercevrait que le monde devrait en réalité s'indigner chaque jour car ces chiffres sont à peu près équivalents (52*10^9 Bq / 11*10^6 l = environ 5000 Bq/l)!
Sources :
fukushima-diary, 13/3, anglais
mainichi.jp, 13/3, japonais
River near Fukushima found contaminated, enformable, 25/11/11, anglais
3 MBq / m2 de Césium-137 au niveau du fond du lac !
Des prélèvements effectués sur la couche de sédiments du fond du lac ont été analysés récemment par le Pr. Onda de l'université de Tsukuba et ont révélé une activité de 3 Millions de Becquerel au m2 de Césium-137 ; ce radio-élément est hélas le seul à avoir été recherché mais il est plus que probable que d'autres radio-nucléides se soient également retrouvés piégés dans les tréfonds de cette réserve d'eau. A titre de comparaison, ce niveau de radio-activité correspond approximativement a l'activité maximale du sol analysé dans la zone rouge, à proximité immédiate de la centrale.
Pourquoi une telle radio-activité est-elle constatée au niveau de cette retenue ?
La source est bien évidemment identifiée comme provenant des rejets massifs de la centrale accidentée de Fukushima-Daiichi. Les divergences débutent dès que l'on tente d'expliquer comment le Césium-137 - ainsi que probablement d'autres radio-nucléides - s'est retrouvé piégé aussi fortement dans le fond du lac. Le Césium n'est pas solubles dans l'eau mais se retrouvent balayé par les pluies, la neige et le vent pour atterrir finalement dans le lit du fleuve. Les Césiums utilisent ensuite comme support les grains de sable très fin (moins de 0.1 mm) pour se déplacer en amont du barrage ; il est probable que la retenue de Horaï "piège" un peu plus les particules pour finalement les entrainer vers le fond du lac. En décembre 2011, l'agence de météorologie Japonaise avait confirmait que le fleuve Abukuma déchargeait - si l'on peut dire - environ 52 GBq de césium / jour dans l'océan Pacifique.
Ça, c'est l'explication officielle !
Officieusement, le blog fukushima-diary nous expliquait le 8 février qu'un habitant de Fukushima-ville affirmait avoir été le témoin d'un étrange manège : une noria de camions chargés de terre - probablement radioactive - aurait déchargé de nuit son contenu directement dans la rivière Abukuma. Suite à cette constatation, le témoin aurait décidé de quitter la région, ne songeant décidément plus à boire une telle eau... Qui est utilisée comme eau de boisson par près de 1.5 million de personnes !
Quoiqu'il en soit, la radioactivité est bien là et se disperse en aval du barrage
Le Pr. Onda pensait initialement que le barrage piégerait au moins partiellement la radioactivité mais il a du constater que, fidèle à son habitude de ne pas suivre à la lettre les hypothèses des doctes scientifiques, le Césium ne restait pas cantonné dans le bassin mais se retrouvait également en forte concentration en aval du barrage, terminant probablement sa course - Japonaise - une fois déversé dans la grande poubelle - mondiale - de l'océan Pacifique.
Si l'on s'amusait à comparer ces 50 GBq relâchés chaque jour dans le Pacifique par cette rivière à la totalité de l'eau "faiblement radioactive" que Tepco avait volontairement déversé fin avril dans la mer, en provoquant une réaction d'indignation internationale instantanée, on s'apercevrait que le monde devrait en réalité s'indigner chaque jour car ces chiffres sont à peu près équivalents (52*10^9 Bq / 11*10^6 l = environ 5000 Bq/l)!
Sources :
fukushima-diary, 13/3, anglais
mainichi.jp, 13/3, japonais
River near Fukushima found contaminated, enformable, 25/11/11, anglais
Aie Aie
Canal + a passé un très bon reportage dessus. A voir ou revoir
Rédigé par : casino | 14/03/2012 à 21:54
voici l'article en anglais du Mainichi:
http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/national/archive/news/2012/03/14/20120314p2a00m0na003000c.html
Rédigé par : zenote | 15/03/2012 à 10:34
Merci Zenote :)
Rédigé par : trifouillax | 15/03/2012 à 15:43