Kazushige Hamazaki, 80 ans, a été vice-président de l'opérateur Japan Atomic Power Co.(1) et il a supervisé, à ce titre, le déploiement du premier réacteur BWR au Japon au début des années 1970. M. Hamasaki se souvient que la technologie GE était initialement très récalcitrante :
"Le réacteur connaissait problème sur problème"
Bien que la technologie offerte par le constructeur américain soit - d'après ses propres termes - "éprouvée", de nombreux ennuis survinrent lors de la mise en service de cette technologie sur le sol Japonais. M. Hamasaki évoque ainsi des difficultés notoires au niveau du processus de déchargement du combustible usé (MCC ?) et de son stockage en piscine de désactivation ainsi que des faiblesses au niveau des soudures de tuyauteries. Il n'aura pas fallu moins de dix années avant d'arriver à une exploitation à peu près normale de l'installation !
"Après de nombreux essais et pas mal d'erreurs, les Japonais placèrent leur confiance dans l'énergie nucléaire"
Les Japonais pensaient avoir domestiqué l'énergie nucléaire mais ils n'avaient en réalité fait que répondre à des problèmes mineurs et sans avoir de pistolet braqué sur la tempe. Et puis il y eût l'accident de Fukushima...
"Je me sentais comme piégé au fond d'un abîme"
Le 14 mars 2011, M. Hamasaki, assiste, incrédule, à la gigantesque explosion qui détruit l'unité n°. 3 de Fukushima-Daiichi à la suite d'un tremblement de terre majeur suivi d'un tsunami : ce désastre était la preuve tardive de l'échec de tous les dispositifs de sécurité qui étaient sensés parer à cette issue fatale ; tout ce qui avait été imaginé par l'homme venait d'être balayé en quelques minutes par un tsunami. C'était l'échec des meilleures idées techniques imaginées par l'homme, c'était l'échec de l'homme.
Le premier réacteur Japonais était en fait bâti sur une faille sismique notoire
M. Hamasaki est probablement d'autant plus abasourdi que les scientifiques ont récemment confirmé (2) que la centrale de Tsuruga sur laquelle il a travaillé durant de longues années était bizarrement établi sur une faille sismique de 35 km de longueur qui "pourrait" finalement se révéler active.
"le 5 mai deviendra la date marquant la prise de conscience du virage énergétique Japonais"
M. Hamasaki estime enfin que le Japon doit initier maintenant son virage énergétique afin de se passer définitivement de l'énergie nucléaire en basculant dès que possible vers des sources de production alternatives. Même si cela doit coûter au Japon en termes de confort de vie, il semble que cet ancien ingénieur - qui sait de quoi il parle - a, tout comme d'autres l'ont fait avant lui et d'autres le feront après, pris conscience que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Tsuruga-1, 42 années de service au compteur !
(1) JAPC, opérateur du 1er réacteur à eau bouillante Japonais mis en production à Tsuruga 1 le 14 mars 1970
(2) Les experts ont rendu leurs conclusions le 5 mars 2012 mais les premiers éléments étaient connus dès 2005 et ont été longtemps étouffés par l'opérateur et la NISA (source mainichi)
Source : mainichi daily, 05/05, anglais
"Le réacteur connaissait problème sur problème"
Bien que la technologie offerte par le constructeur américain soit - d'après ses propres termes - "éprouvée", de nombreux ennuis survinrent lors de la mise en service de cette technologie sur le sol Japonais. M. Hamasaki évoque ainsi des difficultés notoires au niveau du processus de déchargement du combustible usé (MCC ?) et de son stockage en piscine de désactivation ainsi que des faiblesses au niveau des soudures de tuyauteries. Il n'aura pas fallu moins de dix années avant d'arriver à une exploitation à peu près normale de l'installation !
"Après de nombreux essais et pas mal d'erreurs, les Japonais placèrent leur confiance dans l'énergie nucléaire"
Les Japonais pensaient avoir domestiqué l'énergie nucléaire mais ils n'avaient en réalité fait que répondre à des problèmes mineurs et sans avoir de pistolet braqué sur la tempe. Et puis il y eût l'accident de Fukushima...
"Je me sentais comme piégé au fond d'un abîme"
Le 14 mars 2011, M. Hamasaki, assiste, incrédule, à la gigantesque explosion qui détruit l'unité n°. 3 de Fukushima-Daiichi à la suite d'un tremblement de terre majeur suivi d'un tsunami : ce désastre était la preuve tardive de l'échec de tous les dispositifs de sécurité qui étaient sensés parer à cette issue fatale ; tout ce qui avait été imaginé par l'homme venait d'être balayé en quelques minutes par un tsunami. C'était l'échec des meilleures idées techniques imaginées par l'homme, c'était l'échec de l'homme.
Le premier réacteur Japonais était en fait bâti sur une faille sismique notoire
M. Hamasaki est probablement d'autant plus abasourdi que les scientifiques ont récemment confirmé (2) que la centrale de Tsuruga sur laquelle il a travaillé durant de longues années était bizarrement établi sur une faille sismique de 35 km de longueur qui "pourrait" finalement se révéler active.
"le 5 mai deviendra la date marquant la prise de conscience du virage énergétique Japonais"
M. Hamasaki estime enfin que le Japon doit initier maintenant son virage énergétique afin de se passer définitivement de l'énergie nucléaire en basculant dès que possible vers des sources de production alternatives. Même si cela doit coûter au Japon en termes de confort de vie, il semble que cet ancien ingénieur - qui sait de quoi il parle - a, tout comme d'autres l'ont fait avant lui et d'autres le feront après, pris conscience que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Tsuruga-1, 42 années de service au compteur !
(1) JAPC, opérateur du 1er réacteur à eau bouillante Japonais mis en production à Tsuruga 1 le 14 mars 1970
(2) Les experts ont rendu leurs conclusions le 5 mars 2012 mais les premiers éléments étaient connus dès 2005 et ont été longtemps étouffés par l'opérateur et la NISA (source mainichi)
Source : mainichi daily, 05/05, anglais
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