L'activité "biologique" du césium ne descend pas plus que l'activité "écologique"
Après un billet du mois d'août dernier qui nous a valu pas mal de critiques de la part de "spécialistes" de la question, il s'avère maintenant que le césium aurait autant de mal à disparaître des organismes vivants qu'il n'a de difficultés à "plonger" dans le sol pour ne plus - trop - faire parler de lui. Décidément, ce césium, quel blagueur...
Une zone de plus de 2000 km2 réservée au suivi de la faune exposée à des contaminations importantes
La réserve radiologique et écologique "spéciale" de Polessie (1) a été en créée en 1988 afin d'étudier les conséquences de l'accident de Tchernobyl sur la vie sauvage ; cette région a en effet été fortement contaminée par les retombées de l'accident de 1986. Même si les espèces sauvages locales semblent prospérer en l'absence de tout humain (2), la radioactivité n'en continue pas moins, 25 années après l'accident, à affecter les animaux. Le quelques 2000 km2 de sols de la réserve étaient en fait contaminés à des niveaux "supérieurs" à 500 kBq/m2 (3). Les scientifiques estiment que 30% environ du Césium-137 et 70% du Strontium-90 dispersés en Biélorussie (4) sont retombés sur la surface affectée plus tard à la réserve. L'essentiel du Plutonium est également retombé dans cette zone (5).
Après avoir décliné de 2001 à 2005, l'activité moyenne de Cs-137 "biologique" a augmenté de 2006 à 2010
Les scientifiques appellent cela une "résurgence". Ainsi l'activité en Cs-137 constatée sur de la viande de loup, animal situé au sommet de la chaîne alimentaire (6) était de 41 Kbq/kg de 1998 à 2000, puis de 24 KBq/kg de 2001 à 2005 avant de remonter à 31 KBq/kg de 2006 à 2010. Le même phénomène a été constaté sur d'autres animaux comme les sangliers.
Certaines espèces présentent des disparités importantes d'activité que les scientifiques n'expliquent pas
Les chiens viverrins par exemple (7), autre prédateur essentiellement carnivore et assez invasif (8), présentent des activités radiologiques variant de 300 Bq/kg à 1400 KBq/kg ! en fait, sur une surface assez restreinte, rien ne permet d'expliquer simplement ce phénomène.
Pas d'incidence - à priori - sur la durée de vie ni la reproduction des espèces sauvages concernées mais...
Les scientifiques estiment que la durée de vie des espèces surveillées n'a pas été - apparemment - modifiée par la présence d'une radioactivité importante dans la biosphère. Ceci dit, il faut poser au moins deux réserves à cette remarque :
1) L'étude ne concerne que la vie sauvage
2) Il faut souligner l'absence totale de la zone étudiée du principal prédateur connu (l'homme), donnée qui a elle seule peut modifier sensiblement les résultats
(1) Située au sud de la Biélorussie près de la frontière Ukrainienne
(2) Les 22.000 habitants de la zone ont été évacués peu après l'accident
(3) La radioactivité est décidément une affaire de seuils...
(4) Biélorussie qui a "accueilli" l'essentiel des retombées de l'accident de Tchernobyl (6400 km2), loin devant la Russie (2400 Km2) et l'Ukraine (1500 km2) (source : asahi)
(5) Environ 15 TBq
(6) Prédateur carnivore majoritaire
(7) Encore appelés Racoon dog ou Tanuki / Yokaï au Japon, pour les nostalgiques de la Tepcam ;)
(8) Il arrive même aux Tanuki d'attaquer des renards (source : chasse.be)
Sources :
asahi shimbun, 28/2/12, anglais
"La réaproppriation des sols de Tchernobyl compliquée par le césium 137 ?" - gen4, 23/08/11
La page NATO / OTAN (?) concernant le site de Polessie
Après un billet du mois d'août dernier qui nous a valu pas mal de critiques de la part de "spécialistes" de la question, il s'avère maintenant que le césium aurait autant de mal à disparaître des organismes vivants qu'il n'a de difficultés à "plonger" dans le sol pour ne plus - trop - faire parler de lui. Décidément, ce césium, quel blagueur...
Une zone de plus de 2000 km2 réservée au suivi de la faune exposée à des contaminations importantes
La réserve radiologique et écologique "spéciale" de Polessie (1) a été en créée en 1988 afin d'étudier les conséquences de l'accident de Tchernobyl sur la vie sauvage ; cette région a en effet été fortement contaminée par les retombées de l'accident de 1986. Même si les espèces sauvages locales semblent prospérer en l'absence de tout humain (2), la radioactivité n'en continue pas moins, 25 années après l'accident, à affecter les animaux. Le quelques 2000 km2 de sols de la réserve étaient en fait contaminés à des niveaux "supérieurs" à 500 kBq/m2 (3). Les scientifiques estiment que 30% environ du Césium-137 et 70% du Strontium-90 dispersés en Biélorussie (4) sont retombés sur la surface affectée plus tard à la réserve. L'essentiel du Plutonium est également retombé dans cette zone (5).
Après avoir décliné de 2001 à 2005, l'activité moyenne de Cs-137 "biologique" a augmenté de 2006 à 2010
Les scientifiques appellent cela une "résurgence". Ainsi l'activité en Cs-137 constatée sur de la viande de loup, animal situé au sommet de la chaîne alimentaire (6) était de 41 Kbq/kg de 1998 à 2000, puis de 24 KBq/kg de 2001 à 2005 avant de remonter à 31 KBq/kg de 2006 à 2010. Le même phénomène a été constaté sur d'autres animaux comme les sangliers.
Certaines espèces présentent des disparités importantes d'activité que les scientifiques n'expliquent pas
Les chiens viverrins par exemple (7), autre prédateur essentiellement carnivore et assez invasif (8), présentent des activités radiologiques variant de 300 Bq/kg à 1400 KBq/kg ! en fait, sur une surface assez restreinte, rien ne permet d'expliquer simplement ce phénomène.
Un Tanuki ayant tué un Renard apparemment en bonne santé (d.r. chasse.be)
Pas d'incidence - à priori - sur la durée de vie ni la reproduction des espèces sauvages concernées mais...
Les scientifiques estiment que la durée de vie des espèces surveillées n'a pas été - apparemment - modifiée par la présence d'une radioactivité importante dans la biosphère. Ceci dit, il faut poser au moins deux réserves à cette remarque :
1) L'étude ne concerne que la vie sauvage
2) Il faut souligner l'absence totale de la zone étudiée du principal prédateur connu (l'homme), donnée qui a elle seule peut modifier sensiblement les résultats
(1) Située au sud de la Biélorussie près de la frontière Ukrainienne
(2) Les 22.000 habitants de la zone ont été évacués peu après l'accident
(3) La radioactivité est décidément une affaire de seuils...
(4) Biélorussie qui a "accueilli" l'essentiel des retombées de l'accident de Tchernobyl (6400 km2), loin devant la Russie (2400 Km2) et l'Ukraine (1500 km2) (source : asahi)
(5) Environ 15 TBq
(6) Prédateur carnivore majoritaire
(7) Encore appelés Racoon dog ou Tanuki / Yokaï au Japon, pour les nostalgiques de la Tepcam ;)
(8) Il arrive même aux Tanuki d'attaquer des renards (source : chasse.be)
Sources :
asahi shimbun, 28/2/12, anglais
"La réaproppriation des sols de Tchernobyl compliquée par le césium 137 ?" - gen4, 23/08/11
La page NATO / OTAN (?) concernant le site de Polessie
Je pense que la résurgence s'explique comme ceci :
pendant les premières années la population est en grande partie d'origine extérieure, après un certain temps des individus résistants se reproduisent, en restant dès le début de leur vie sur place ils ingèrent plus de béquerels, qui remontent la chaine alimentaire.
Cette résistance n'est pas uniforme sur la surface observée, il doit y avoir des foyers qui apparaissent et s'élargissent tandis qu'entre ces foyers la population reste essentiellement d'origine extérieure. Les prédateurs les + contaminés sont les + proches de ces foyers. Rien ne dit que les proies habituelles des prédateurs soient eux-mêmes résistants, ce peut être un ou plusieurs étages plus bas, jusqu'aux bactéries dont se nourrissent (de végétaux pourris en fait, qui en contiennent beaucoup) les vers de terre, qui justement "filtrent" beaucoup de terre.
Rédigé par : HP | 04/04/2012 à 01:59
c'est une horreur le nouveau système anti-spam...
Rédigé par : HP | 04/04/2012 à 02:00
Vous dites simplement que la vie sauvage s'accomode très bien de quelques Becquerels.
L'explication de la résurgence biologique est assez simple. Les végétaux et la faune du sol font leur travail pour remonter les minéraux à la surface, dont les isotopes radioactifs. La résurgence de l'activité biologique des radioéléments est juste un signe que la forêt se porte de mieux en mieux, et que les vers de terre font du bon boulot. Pour la disparité entre espèces, ça dépend juste des plantes qui sont à la source du régime alimentaire de ces prédateurs.
Chacun d'entre nous contient, entre autre, du potassium radioactif dans ses os, et on s'en porte très bien. On trouve bien d'autres moyens de martyriser nos organismes que la radioactivité ambiante. Notamment les fumeurs avalent du polonium à cause de l'engrais qui est utilisé pour faire pousser le tabac.
Le nucléaire, est dangereux. Tout comme les autres soruces d'énergie. Chaque année, des milliers d'ouvriers chinois meurent dans les mines de charbon.
Rédigé par : Fabricem | 06/04/2012 à 01:28
Merci pour ces commentaires ; je répondrai simplement que le principal radionucléide tracé lors de cette étude est le "bon vieux" Cs-137 qui, même s'il lui ressemble sur le plan chimique, se trouve être 2 fois plus radio-toxique que le K-40 que Fabricem évoque.
Radio-toxicité par ingestion :
K-40 : 6.2 * 10^-9 Sv/Bq (Charpak), une activité de 1 KBq/kg chez le Tanuki adulte (7 Kg) correspond à une dose efficace d'environ 43 µSv
Cs-137 : 1.3 * 10^-8 Sv/Bq (IRSN), une activité de 1 KBq/kg donne environ 91 µSv (pratiquement 0.1 mSv)
Reposez... bananes !
Caveat Emptor,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 06/04/2012 à 16:38