Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement Japonais très enclin à relancer au plus vite la production électronucléaire au Japon et les autorités locales qui refusent de voir "leur" municipalité être la première à ré-affronter le risque nucléaire dans un pays toujours aussi secoué par des séismes récurrents.
Un rush du gouvernement avant un arrêt hautement symbolique
Sur le plan symbolique, si le dernier réacteur nucléaire encore en service au Japon s'arrête comme prévu le 5 mai (1), le Japon deviendra de fait "nuclear-free" pour une période plus ou moins longue ; M. Noda et son équipe veulent absolument éviter cette possibilité qui démontrerait que le Japon s'en sort très bien, sans délestages, sans programmes contraignants, tout en renforçant la compétitivité du pays en important des énergies fossiles pour alimenter les centrales à flamme (2).
Quelques-unes des nouvelles mesures de sécurité en détail :
1) L'installation de filtres à particules sur les évents de dégazage
En cas d'accident sévère, l'opérateur est presque toujours amené à dégazer le confinement afin de limiter la pression qui tend à augmenter dans le réacteur. Jusqu'ici, le Japon - contrairement à d'autres pays (3) - n'envisageait pas cette possibilité de filtration et expédiait directement dans le cheminées les gaz nobles et les particules hautement radioactives relâchées du circuit primaire dans la nature.
2) L'installation de recombineurs d'hydrogène
On retrouve également sur les unités de production françaises depuis 2007 un dispositif permettant de réduire la concentration en gaz hydrogène induite par la fusion du cœur. Il s'agit d'un système totalement passif, donc en service par défaut et quelles que soient les circonstances, qui catalyse l'hydrogène surnuméraire en vapeur d'eau. Ce système n'a jamais fait ses preuves lors d'un accident sévère - tant mieux - mais on peut supposer qu'il permet de limiter mais peut-être pas d'éviter la concentration critique d'hydrogène dans le confinement.
13 nouvelles "règles de sécurité" décidées mais aucun calendrier de réalisation des travaux
Les installations existantes devront être modifiées, parfois profondément, pour appliquer ces nouvelles mesures ; tout ceci ne se fera pas du jour au lendemain mais il est regrettable qu'aucun calendrier de réalisation n'ait été défini. Il semble en conséquence qu'il s'agisse encore une fois d'une annonce plus politique que technique, comme le gouvernement Japonais en a le secret.
Les autorités locales pas franchement convaincues par ce marchandage de dernière minute
Le Gouverneur de la province de Shiga et le maire de la ville d'Osaka se disent toujours opposés au redémarrage précipité des unités n°. 2 et 3 de la centrale d'Ohi et ne comprennent pas pourquoi ces mesures ont été placées sur le tapis de manière aussi tardive. M. Hashimoto, maire d'Osaka, avait déclaré le 3 avril qu'il préférait courir un risque de coupure de courant à celui d'un nouveau Fukushima. Comme on le comprend...
M. Edano, ministre de l'Industrie, présente les nouvelles mesures à la presse le 6 avril (Satoru Semba)
(1) Le réacteur n°. 3 de la centrale de Tomari sera finalement placé en arrêt à froid le 5 mai au lieu du 27 avril
(2) Acheter du pétrole et du gaz payé en dollar, c'est vendre du Yen et ainsi "affaiblir" la monnaie nationale
(3) La "voie collectée", ventilation / filtration avant la perte de confinement ; après la "ruine" de ce dernier la radioactivité s'échappe d'un peu partout et devient "non-collectée"
Sources :
New Safety Standards set ahead of Restarting Reactors, Huffington Post, 6/4
le vrai Besancenot et le faux Sarko, france-info, 7/4
Tamori reactor will be halted on may, 5 - yomiuri, 26/3, anglais
Procédure "CODIRPA", IRSN, 2007
La ruine du confinement, IRSN
Un rush du gouvernement avant un arrêt hautement symbolique
Sur le plan symbolique, si le dernier réacteur nucléaire encore en service au Japon s'arrête comme prévu le 5 mai (1), le Japon deviendra de fait "nuclear-free" pour une période plus ou moins longue ; M. Noda et son équipe veulent absolument éviter cette possibilité qui démontrerait que le Japon s'en sort très bien, sans délestages, sans programmes contraignants, tout en renforçant la compétitivité du pays en important des énergies fossiles pour alimenter les centrales à flamme (2).
Quelques-unes des nouvelles mesures de sécurité en détail :
1) L'installation de filtres à particules sur les évents de dégazage
En cas d'accident sévère, l'opérateur est presque toujours amené à dégazer le confinement afin de limiter la pression qui tend à augmenter dans le réacteur. Jusqu'ici, le Japon - contrairement à d'autres pays (3) - n'envisageait pas cette possibilité de filtration et expédiait directement dans le cheminées les gaz nobles et les particules hautement radioactives relâchées du circuit primaire dans la nature.
2) L'installation de recombineurs d'hydrogène
On retrouve également sur les unités de production françaises depuis 2007 un dispositif permettant de réduire la concentration en gaz hydrogène induite par la fusion du cœur. Il s'agit d'un système totalement passif, donc en service par défaut et quelles que soient les circonstances, qui catalyse l'hydrogène surnuméraire en vapeur d'eau. Ce système n'a jamais fait ses preuves lors d'un accident sévère - tant mieux - mais on peut supposer qu'il permet de limiter mais peut-être pas d'éviter la concentration critique d'hydrogène dans le confinement.
Un recombineur d'hydrogène sur un réacteur français
13 nouvelles "règles de sécurité" décidées mais aucun calendrier de réalisation des travaux
Les installations existantes devront être modifiées, parfois profondément, pour appliquer ces nouvelles mesures ; tout ceci ne se fera pas du jour au lendemain mais il est regrettable qu'aucun calendrier de réalisation n'ait été défini. Il semble en conséquence qu'il s'agisse encore une fois d'une annonce plus politique que technique, comme le gouvernement Japonais en a le secret.
Les autorités locales pas franchement convaincues par ce marchandage de dernière minute
Le Gouverneur de la province de Shiga et le maire de la ville d'Osaka se disent toujours opposés au redémarrage précipité des unités n°. 2 et 3 de la centrale d'Ohi et ne comprennent pas pourquoi ces mesures ont été placées sur le tapis de manière aussi tardive. M. Hashimoto, maire d'Osaka, avait déclaré le 3 avril qu'il préférait courir un risque de coupure de courant à celui d'un nouveau Fukushima. Comme on le comprend...
M. Edano, ministre de l'Industrie, présente les nouvelles mesures à la presse le 6 avril (Satoru Semba)
(1) Le réacteur n°. 3 de la centrale de Tomari sera finalement placé en arrêt à froid le 5 mai au lieu du 27 avril
(2) Acheter du pétrole et du gaz payé en dollar, c'est vendre du Yen et ainsi "affaiblir" la monnaie nationale
(3) La "voie collectée", ventilation / filtration avant la perte de confinement ; après la "ruine" de ce dernier la radioactivité s'échappe d'un peu partout et devient "non-collectée"
Sources :
New Safety Standards set ahead of Restarting Reactors, Huffington Post, 6/4
le vrai Besancenot et le faux Sarko, france-info, 7/4
Tamori reactor will be halted on may, 5 - yomiuri, 26/3, anglais
Procédure "CODIRPA", IRSN, 2007
La ruine du confinement, IRSN
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