Les déclarations initiales de Tepco donnaient le niveau d'eau dans le drywell (confinement) de l'unité n°. 2 à environ 9 mètres, tout allait bien dans le meilleur des confinements : ce niveau d'eau correspondait approximativement au niveau du bas du réacteur où le combustible était sensé se retrouver après sa fusion, du moins dans les premières versions ;
Le 18 janvier, le niveau d'eau dans le drywell 1F2 était estimé à environ 4.5 mètres, d'après "les données de pression disponibles" ;
Le 25 mars, avant la deuxième endoscopie, Tepco estimait le niveau d'eau dans le drywell à "environ" 4 mètres avant de rectifier ce chiffre à la valeur de 3 m ;
Après l'endoscopie réalisée ce jour (26/3/12), l'opérateur estime désormais le niveau d'eau dans le drywell à environ 0.6 m et il ne pourra guère descendre plus bas.
Pourquoi ? En fait, Tepco injectait depuis longtemps environ 10m3 par heure dans l'ex-réacteur par 2 endroits différents ; comme la cuve réacteur et son support en béton sont probablement largement endommagés (2), une bonne partie de cette eau se déverse probablement plus ou moins rapidement dans le confinement d'où elle s'échappe immédiatement par gravité dans les 12 larges ouvertures de "venting" chargées de conduire un excédent de vapeur vers la piscine torique située tout en bas du bâtiment réacteur, juste au niveau du radier en béton. Et devinez quoi ? La partie supérieure de ces immenses tuyaux est située... à moins d'un mètre de la partie haute du "pedestal" (OP5480), l'embase de béton dans laquelle est scellée l'ampoule du drywell. Vérifiez sur le schéma Tepco repris ci-dessous, le niveau d'eau indiqué en bleu correspond plus ou moins précisément aux axes des larges conduites menant du drywell vers le wetwell (Torus). Comment pourrait-on remplir le tonneau des Danaïdes ?
La comédie des "niveaux dégressifs" s'avérerait en fait être un mensonge dégressif de l'opérateur - repris par les habitants du "village nucléaire" (1) - à qui ce détail ne pouvait échapper depuis le début. Il ne s'agirait que de gagner du temps et de préparer en douceur l'opinion à un constat accablant mais tardif : il n'existe plus de confinement primaire dans l'unité n°. 2 et - sans même évoquer le sort du corium - toute l'eau "injectée" finira par filtrer à travers le confinement secondaire (le béton) pour rejoindre plus ou moins rapidement l'océan ou une nappe phréatique, surtout si le corium a suivi le même chemin pour plonger également dans le tore ; ce schéma accidentel est une des hypothèses pouvant expliquer l'explosion modérée constatée au niveau de l'unité n°. 2 dans la nuit du 13 au 14 mars, qui serait peut-être une explosion "corium-eau-vapeur" localisée dans la piscine de suppression et non une explosion "hydrogène" localisée dans les étages supérieurs.
(1) Voir le reportage édifiant de la ZDF (allemand, sous-titres anglais) au cours duquel un ingénieur (2:17) et l'ancien Premier Kan évoquent (3:17) pour la première fois ouvertement ce bourbier du "village nucléaire" dans lequel autorités, exploitants et universitaires pataugent pour tenter de sauver ce qui peut l'être de l'électronucléaire Japonais
(2) L'ensemble de cuve RPV et de son support en béton se sont peut-être même effondrés dans le confinement
Le 18 janvier, le niveau d'eau dans le drywell 1F2 était estimé à environ 4.5 mètres, d'après "les données de pression disponibles" ;
Le 25 mars, avant la deuxième endoscopie, Tepco estimait le niveau d'eau dans le drywell à "environ" 4 mètres avant de rectifier ce chiffre à la valeur de 3 m ;
Après l'endoscopie réalisée ce jour (26/3/12), l'opérateur estime désormais le niveau d'eau dans le drywell à environ 0.6 m et il ne pourra guère descendre plus bas.
Pourquoi ? En fait, Tepco injectait depuis longtemps environ 10m3 par heure dans l'ex-réacteur par 2 endroits différents ; comme la cuve réacteur et son support en béton sont probablement largement endommagés (2), une bonne partie de cette eau se déverse probablement plus ou moins rapidement dans le confinement d'où elle s'échappe immédiatement par gravité dans les 12 larges ouvertures de "venting" chargées de conduire un excédent de vapeur vers la piscine torique située tout en bas du bâtiment réacteur, juste au niveau du radier en béton. Et devinez quoi ? La partie supérieure de ces immenses tuyaux est située... à moins d'un mètre de la partie haute du "pedestal" (OP5480), l'embase de béton dans laquelle est scellée l'ampoule du drywell. Vérifiez sur le schéma Tepco repris ci-dessous, le niveau d'eau indiqué en bleu correspond plus ou moins précisément aux axes des larges conduites menant du drywell vers le wetwell (Torus). Comment pourrait-on remplir le tonneau des Danaïdes ?
La comédie des "niveaux dégressifs" s'avérerait en fait être un mensonge dégressif de l'opérateur - repris par les habitants du "village nucléaire" (1) - à qui ce détail ne pouvait échapper depuis le début. Il ne s'agirait que de gagner du temps et de préparer en douceur l'opinion à un constat accablant mais tardif : il n'existe plus de confinement primaire dans l'unité n°. 2 et - sans même évoquer le sort du corium - toute l'eau "injectée" finira par filtrer à travers le confinement secondaire (le béton) pour rejoindre plus ou moins rapidement l'océan ou une nappe phréatique, surtout si le corium a suivi le même chemin pour plonger également dans le tore ; ce schéma accidentel est une des hypothèses pouvant expliquer l'explosion modérée constatée au niveau de l'unité n°. 2 dans la nuit du 13 au 14 mars, qui serait peut-être une explosion "corium-eau-vapeur" localisée dans la piscine de suppression et non une explosion "hydrogène" localisée dans les étages supérieurs.
(1) Voir le reportage édifiant de la ZDF (allemand, sous-titres anglais) au cours duquel un ingénieur (2:17) et l'ancien Premier Kan évoquent (3:17) pour la première fois ouvertement ce bourbier du "village nucléaire" dans lequel autorités, exploitants et universitaires pataugent pour tenter de sauver ce qui peut l'être de l'électronucléaire Japonais
(2) L'ensemble de cuve RPV et de son support en béton se sont peut-être même effondrés dans le confinement
je l'avais dit, je ne crois pas à une explosion "corium-eau-vapeur" : le débit de vapeur d'eau lorsqu'un corium tombe dedans est assez faible, ce serait au pire une lente montée en pression de la salle du tore, si on considère que le confinement secondaire en béton est intact. Il est conçu pour ne résister qu'à quelques bars > la félure qui permet de laisser échapper la pression n'a pas besoin d'être importante. Quand elle survient on peut appeller ça une explosion puisqu'il y a différence de pression et un volume certain de gaz concerné.
D'autre part, le corium ne peut pas rester prisonnier, il creuse son trou en permanence et se reconcentre par gravité, se recouvrant de produits fondus + légers que le plutonium, qui durcissent quand il s'éloigne, il ne reste qu'un étroit passage pour les gaz et vapeurs qu'il créée, ne permettant pas à l'eau d'y couler. Les gaz se condensent en arrivant dans l'eau, l'eau se vaporise mais ça ne fait pas un volume de vapeur important.
S'il reste de l'eau au fond de la cuve c'est que le corium ne l'a pas traversé comme un boulet de canon mais suffisamment lentement pour que les débris qui le recouvrait refroidissent et durcissent pour refermer la brêche.
Le corium doit avoir un volume de quelques mètres cubes et une forme ogivale, pointe vers le bas, où se concentre la partie la + active, je ne pense pas qu'il puisse s'étendre latéralement au point de menacer le support de la cuve ou la stabilité du batiment.
De toutes façons il doit être loin maintenant, il n'y aura plus de changement de ce côté.
S'ils commencent à manquer de personnel pour assurer le minimum, ce n'est pas demain la veille qu'ils en trouveront pour démonter le bazar. Quand on commencera à voir que les employés ayant travaillé sur le site meurent plus tôt que les autres il sera difficile de trouver des volontaires pour prendre des doses. Et certainement pas pour bosser dans une usine aussi délabrée et dangereuse.
Les 4 réacteurs vont finir dans une jolie pyramide de béton.
Rédigé par : HP | 27/03/2012 à 00:49
« (2) L'ensemble de cuve RPV et de son support en béton se sont peut-être même effondrés dans le confinement ». Si tel est le cas, comment expliquez vous que bon nombre de thermomètres du RPV donnent des indications qui sont cohérentes avec les débits d'eau injectés, montrant ainsi que ces thermomètres sont en état de fonctionner. Si un effondrement tel que vous l'imaginez s'était produit, ne pensez-vous pas que tous les thermomètres devraient être hors-service ? Par ailleurs, si la cuve s'était effondrée, n'aurait-elle pas entrainé dans sa chute la grille (grating) qui a cependant été photographiée le 19 janvier et apparait en bon état : http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima-np/images/handouts_120119_03-e.pdf photographie page 4.
Rédigé par : Biwa | 27/03/2012 à 15:54