Un nouveau capteur de température de l'unité n°. 2 serait-il devenu "défectueux" ?
La situation des températures a une nouvelle fois évolué sur l'unité n°. 2 de Fukushima-Daiichi : il semble qu'un nouveau thermocouple affiche une progression soudaine de la température mesurée cette-fois ci au sommet de l'ex-réacteur, proche du joint de fixation du "couvercle" (reactor cap).
Problème : Comme il est probable que Tepco classe très bientôt - par facilité - ce capteur dans la catégorie élargie des "défectueux", nous allons bientôt arriver au point paradoxal ou l'unité aura plus de thermocouples défectueux que de thermocouples en état de fonctionnement. Vous voyez sûrement où nous voulons en venir : comment est-il possible, arrivé à ce niveau de confusion, de définir objectivement un état de "normalité" de cette unité (pour peu que l'on puisse définir comme "normaux" un réacteur et un confinement troués ainsi qu'un combustible fondu) ?
Nous aimerions également faire remarquer à nos estimables lecteurs que, très bizarrement, les capteurs "défectueux" tendent maintenant tous à revenir dans une fourchette de températures estimée à une quarantaine de degrés au maximum ! Nous pensons de plus en plus qu'un événement externe imprévu affecte les thermocouples et qu'ils ne sont défectueux que par moments et dans certaines limites. C'était en fait assez évident depuis un moment car si un capteur était véritablement "hors-service", il afficherait une valeur constante, probablement celle de l'isolation électrique des fils d'alliage le formant. Autrement dit, si un capteur est ouvert, il est ouvert. S'il re-fonctionne, c'est qu'il n'a jamais vraiment été "ouvert" mais qu'il a été affecté par un phénomène externe qui a évolué.
Le lecteur comprendra maintenant pourquoi nous avons écrit un peu plus haut que déclarer les thermocouples comme "défectueux" était une solution de facilité, mais cette fuite vers la simplicité risque paradoxalement de déboucher sur une impasse technique... et ce ne sera pas la première fois !
A gen4, nous nous tenons toujours - et de plus en plus - à notre tentative d'explication de ces bizarreries thermiques par :
1) Un ex-réacteur tout cassé et dans un état indescriptible
2) Des fragments de combustible plus ou moins fondus éparpillés un peu partout dans ce qui reste du (1)
3) Un opérateur qui fait joujou avec ses robinets d'injection et modifie en conséquence fréquemment la situation globale du "bouillon"
4) Des effets inversés : plus d'eau injectée peut paradoxalement augmenter la température de (2)
NB. : l'essentiel n'est pas ce qui se passe dans l'ex-réacteur ni même dans l'ex-confinement mais plutôt ce qui se passe dessous, là où nous estimons qu'au moins une partie du combustible transformé en corium s'est échappé ; gloser indéfiniment sur les deux premiers ne doit pas dresser un écran - où plutôt un rideau de fumée - facilitant ainsi l'escamotage médiatique du corium. La question d'actualité reste de savoir où se trouve maintenant le corium sans avoir à attendre les 40 ou 60 années prévues. Si personne n'est en mesure de répondre très rapidement - il y a urgence pour tenter de contenir une pollution radioactive "par le bas" - à cette interrogation et ce sera la preuve absolue que les opérateurs électronucléaires jouent avec le feu et qu'ils ne maîtrisent l'énergie nucléaire que dans leurs plaquettes publicitaires.
Sources :
fukushima-diary, 22/2, anglais
Relevé journalier Tepco 1F2, 22/2, anglais
Problème : Comme il est probable que Tepco classe très bientôt - par facilité - ce capteur dans la catégorie élargie des "défectueux", nous allons bientôt arriver au point paradoxal ou l'unité aura plus de thermocouples défectueux que de thermocouples en état de fonctionnement. Vous voyez sûrement où nous voulons en venir : comment est-il possible, arrivé à ce niveau de confusion, de définir objectivement un état de "normalité" de cette unité (pour peu que l'on puisse définir comme "normaux" un réacteur et un confinement troués ainsi qu'un combustible fondu) ?
Nous aimerions également faire remarquer à nos estimables lecteurs que, très bizarrement, les capteurs "défectueux" tendent maintenant tous à revenir dans une fourchette de températures estimée à une quarantaine de degrés au maximum ! Nous pensons de plus en plus qu'un événement externe imprévu affecte les thermocouples et qu'ils ne sont défectueux que par moments et dans certaines limites. C'était en fait assez évident depuis un moment car si un capteur était véritablement "hors-service", il afficherait une valeur constante, probablement celle de l'isolation électrique des fils d'alliage le formant. Autrement dit, si un capteur est ouvert, il est ouvert. S'il re-fonctionne, c'est qu'il n'a jamais vraiment été "ouvert" mais qu'il a été affecté par un phénomène externe qui a évolué.
Le lecteur comprendra maintenant pourquoi nous avons écrit un peu plus haut que déclarer les thermocouples comme "défectueux" était une solution de facilité, mais cette fuite vers la simplicité risque paradoxalement de déboucher sur une impasse technique... et ce ne sera pas la première fois !
A gen4, nous nous tenons toujours - et de plus en plus - à notre tentative d'explication de ces bizarreries thermiques par :
1) Un ex-réacteur tout cassé et dans un état indescriptible
2) Des fragments de combustible plus ou moins fondus éparpillés un peu partout dans ce qui reste du (1)
3) Un opérateur qui fait joujou avec ses robinets d'injection et modifie en conséquence fréquemment la situation globale du "bouillon"
4) Des effets inversés : plus d'eau injectée peut paradoxalement augmenter la température de (2)
NB. : l'essentiel n'est pas ce qui se passe dans l'ex-réacteur ni même dans l'ex-confinement mais plutôt ce qui se passe dessous, là où nous estimons qu'au moins une partie du combustible transformé en corium s'est échappé ; gloser indéfiniment sur les deux premiers ne doit pas dresser un écran - où plutôt un rideau de fumée - facilitant ainsi l'escamotage médiatique du corium. La question d'actualité reste de savoir où se trouve maintenant le corium sans avoir à attendre les 40 ou 60 années prévues. Si personne n'est en mesure de répondre très rapidement - il y a urgence pour tenter de contenir une pollution radioactive "par le bas" - à cette interrogation et ce sera la preuve absolue que les opérateurs électronucléaires jouent avec le feu et qu'ils ne maîtrisent l'énergie nucléaire que dans leurs plaquettes publicitaires.
Sources :
fukushima-diary, 22/2, anglais
Relevé journalier Tepco 1F2, 22/2, anglais
Je vous le répète, ces capteurs mesurent une ddp entre une soudure chaude et une soudure froide, et non une variation de résistance en fonction de la température comme une thermistance.
Votre raisonnement est donc inapproprié.
Je ne veux pas dire par là que les capteurs en question ne débloquent pas, mais seulement que vos interprétations se basent sur des prémisses fausses.
Rédigé par : Geologue | 23/02/2012 à 19:03
Bravo pour la conclusion, non mais.
Ils nous les gonflent menu avec leur "on gère tout, lisez les prospectus".
Non mais !
Rédigé par : zolive | 23/02/2012 à 19:10
Merci, Geologue d'avoir bien voulu répondre à ma question d'il y a une dizaine de jour et qui était, je le rappelle, Qu'est-ce qui motive votre conviction "pronucléaire" ?"
Avoir des convictions différentes, même sur un sujet aussi "chaud" peut, à mon avis, être source d'enrichissement.
Amicalement,
Delphin
Rédigé par : Delphin | 23/02/2012 à 21:39
"il afficherait une valeur constante, probablement celle de l'isolation électrique des fils d'alliage le formant"
d'accord avec géologue pour dire que ce point est faux dans le cas d'un thermocouple.
la soudure chaude peut se corroder et perdre ses références, le couple de métaux n'étant plus celui prévu. s'il est ouvert il indique zéro. s'il est ouvert et trempe dans un liquide conducteur il peut indiquer une valeur aléatoire, faible.
je suis persuadé que la plupart des capteurs réputés défectueux ne le sont pas ou très peu, mais il est difficile de le démontrer.
je pense qu'en modifiant le débit d'eau ils essayent de voir ce qui se passe avec les capteurs. il faut suivre ça de près.
il est trop tard pour confiner le corium, et une contamination par ce corium n'est finalement pas si grave pour à côté des volumes d'eau contaminées qui se répandent dans le sous-sol et coulent vers la mer.
quand bien même on saurait où se trouve précisément le corium on n'y pourrait pas grand chose, c'est impossible à éteindre. peut-être de le diluer avec quelques centaines de tonnes de tungstène? les absorbeurs de neutrons ne sont pas assez lourds pour pénétrer le corium liquide.
le sous-sol sous les centrales et la nappe phréatiques alentour sont déjà définitivement perdus pour l'histoire humaine.
la centrale étant au niveau de la mer et à quelques pas, le sous-sol est déjà saturé d'eau, celle qui arrive "glisse" vers la mer en grande partie.
d'où le projet qu'il me semble avoir lu ici de fermer et bétonner la zone devant les centrales pour en faire un immense réservoir d'eau contaminée isolé de la mer.
Rédigé par : HP | 24/02/2012 à 00:18
si un capteur est ouvert, il est ouvert. S'il re-fonctionne, c'est qu'il n'a jamais vraiment été "ouvert" mais qu'il a été affecté par un phénomène externe qui a évolué.
Rédigé par : swarovski jewellery | 24/02/2012 à 08:30
"la centrale étant au niveau de la mer et à quelques pas, le sous-sol est déjà saturé d'eau, celle qui arrive "glisse" vers la mer en grande partie.
d'où le projet qu'il me semble avoir lu ici de fermer et bétonner la zone devant les centrales pour en faire un immense réservoir d'eau contaminée isolé de la mer."
(HP)
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Illusoire !
Delphin
Rédigé par : Delphin | 24/02/2012 à 10:18
L'AIEA a quelques doutes sur les conclusions de TEPCO par rapport aux derniers incidents sur les thermocouples de l'unité 2 (page 2 du rapport). http://www.iaea.org/newscenter/focus/fukushima/statusreport230212.pdf
Rédigé par : geoffroy | 24/02/2012 à 10:25
@HP : Où est la différence ? Si un fil de thermocouple est "corrodé", il est corrodé et l'appareil ne va pas miraculeusement retrouver un étalonnage correct quelques jours plus tard ; s'il perd sa référence de manière "interne", comment pourrait-il re-fonctionner correctement par la suite ? Actuellement les 2 capteurs donnés comme "hors-service" affichent globalement les mêmes valeurs. Je suis d'autre part extrêmement sceptique sur la présence d'un quelconque "niveau d'eau" même en bas de cuve RPV. Dernier point : le dernier TC qui "bricole" se trouve en haut de cuve et ne peut donc être immergé. Un peu de vapeur, peut-être mais un état liquide faiblement résistif, sûrement pas (le bore est un très mauvais conducteur).
@géologue:
1) Selon la loi d'Ohm, résistance et DDP sont liées (U = R*I) ; vu d'autre part que le courant circulant dans le circuit du TC est idéalement nul et pratiquement très faible on peut le considérer constant et déduire que si la résistance augmente la tension baisse, ou plutôt dans notre cas si la DDP baisse c'est donc que la résistance du circuit augmente forcément!
2) Tepco s'est vanté de mesurer la résistance de l'appareil avant de le déclarer défectueux ! Il existe donc bel et bien un référentiel de résistance du circuit thermocouple "dévissé" (qui se complique du fait de son "vissage" permanent et définitif à la sauce accidentelle électro-nucléaire) de par la loi ci-dessus mais j'ai vu que certains "pros" mesuraient la résistance "des 2 côtés" c'est à dire en inversant la polarité de circuit de mesure et en comparant les deux valeurs de résistance relevées)
Mon cher géologue, vous êtes un parasite - dans le sens physique - paradoxal et parataxe : vous êtes en fait aussi péremptoire dans les mini-critiques liminaires mais systématiques de mes élucubrations que ce que vous me faites l'honneur de me reprocher vis-à-vis de ma lecture des infos reçues de Tepco. Dois-je en déduire que votre attachement affectif (sinon financier) à l'industrie électro-nucléaire s'oppose frontalement à ma parfaite liberté d'action dans ce domaine ?
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 24/02/2012 à 16:07
@Geoffroy : merci infiniment pour ce partage ; or donc l'AIEA vole à mon secours ce qui est nouveau mais pas forcément rassurant (P.2):
"La plupart des causes de mauvais fonctionnement de circuits thermocouples entraînent des lectures basses [de température]"
Autrement dit, à courant négligeable, une résistance de circuit élevée voire infinie, ce que j'appelais une "isolation électrique" du circuit TC.
Nos amis de l'AIEA sont donc un peu - mais dans les limites des "liens cordiaux" du bloc electro-nucléaire - intrigués par le fait que certaines lectures de température soient très élevées et recommande en conséquence des mesures "alternatives" (que Tepco se sorte les doigts euh je veux dire les thermomètres du c.. ? ils sont rigolos ceux-là). Ouf, me voila conforté... mais pas le moins du monde rassuré.
Rédigé par : trifouillax | 24/02/2012 à 16:36