Kevin Maher, 57 ans, en poste à l'ambassade des USA à Tokyo de 1980 à 2011, n'y va pas par quatre chemins en critiquant sévèrement l'action du gouvernement Japonais suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi et en réfutant fermement la déclaration "d'arrêt à froid" effectuée le 16 décembre par le premier ministre Noda.
Ce Japon qui "ne peut se décider"
M. Maher a publié un livre en Japonais (1) qui a été diffusé à plus de 100.000 exemplaires et figuré plusieurs semaines en tête des ventes de littérature, à la plus parfaite surprise de son auteur ; ce livre évoque l'indécision chronique d'un Japon qui ne parvient pas à décider sereinement de son avenir. L'accident de Fukushima est la cerise sur le gâteau : la gestion déplorable et complétement en demi-teinte de la crise par les autorités, le gouvernement tentant de déporter sa part de responsabilité sur un opérateur lui-même complétement dépassé par les événements.
M. Maher se rappelle ainsi s'être longuement interrogé sur l'attitude des autorités Japonaises :
"Mais qui diable est aux commandes du Japon ? Le gouvernement ne lève pas le petit doigt ! Kan [l'ancien premier ministre] a juste fait un petit tour [à Fukushima-Daiichi] puis il s'est envolé pour rapidement rebrousser chemin."
Une paralysie habituelle du gouvernement Japonais qui se démultiplie en cas de crise majeure
D'après l'ex-diplomate, les États-Unis semblaient visiblement terrifiés en observant l'image du frêle hélicoptère emportant une charge d'eau ridicule et tentant de viser "au jugé" les piscines en ébullition. "Est-ce vraiment là tout ce qu'ils peuvent faire ?" se demandait-il pendant qu'aux USA, l'ambassadeur du Japon était convoqué devant un gouvernement américain médusé. Les USA estimaient que l'incident était extrêmement sérieux et qu'il ne savaient absolument pas ce qui allait se produire. En fait il semble que le gouvernement américain ait été totalement terrifié lors du déroulement de la phase aiguë de l'accident !
M. Maher a été "remercié" le 10 mars 2011 (sic) pour ses trente années de service à Tokyo mais il est resté à son poste durant la phase critique, tentant de coordonner la réponse locale d'une centaine d'experts et de militaires américains face au désastre nucléaire se déroulant au Japon. A priori assez peu affecté par cette décision brutale, M. Maher a cependant critiqué ouvertement l'ambassadeur des USA au Japon John Ross et le secrétaire d’État Adjoint Jim Steinberg qui n'auraient pas cherché à savoir si ce qu'il rapportait était vrai ou faux et qui se sont contentés de faire taire la source de ces critiques.
Un encouragement dans les actions récentes de M. Noda
M. Maher voit dans les prises de position récentes du nouveau premier ministre Japonais Noda briller une lueur d'espoir : l'augmentation annoncée des taxes ainsi que l'annonce de la négociation de nouveaux accords commerciaux avec les États-Unis.
Retour aux sources traditionnelles
M. Maher estime que la société Japonaise traditionnelle que l'on trouvait encore au cours des années 80 au Japon s'est inversée : en 1980, si une société commerciale Japonaise faisait faillite, même si son dirigeant était parfaitement honnête, il arrivait qu'il commette seppuku, le suicide rituel traditionnel Japonais. Aujourd'hui, estime Kevin Maher, c'est tout le contraire : même s'ils sont responsables d'un fait avéré, les autorités Japonaises écartent toute responsabilité. Cette prise de position a valu à M. Maher la sympathie de certains milieux traditionnels Japonais et explique peut-être en partie le succès de ses publications...
Sources :
AFP, Shaun Tandon, 26 janvier, anglais
Former US envoy critical of Japan's nuclear crisis response, LA Times, 19/8/2011, anglais
(1) "The Japan That Can't Decide", édité en Japonais uniquement
Ce Japon qui "ne peut se décider"
M. Maher a publié un livre en Japonais (1) qui a été diffusé à plus de 100.000 exemplaires et figuré plusieurs semaines en tête des ventes de littérature, à la plus parfaite surprise de son auteur ; ce livre évoque l'indécision chronique d'un Japon qui ne parvient pas à décider sereinement de son avenir. L'accident de Fukushima est la cerise sur le gâteau : la gestion déplorable et complétement en demi-teinte de la crise par les autorités, le gouvernement tentant de déporter sa part de responsabilité sur un opérateur lui-même complétement dépassé par les événements.
M. Maher se rappelle ainsi s'être longuement interrogé sur l'attitude des autorités Japonaises :
"Mais qui diable est aux commandes du Japon ? Le gouvernement ne lève pas le petit doigt ! Kan [l'ancien premier ministre] a juste fait un petit tour [à Fukushima-Daiichi] puis il s'est envolé pour rapidement rebrousser chemin."
Une paralysie habituelle du gouvernement Japonais qui se démultiplie en cas de crise majeure
D'après l'ex-diplomate, les États-Unis semblaient visiblement terrifiés en observant l'image du frêle hélicoptère emportant une charge d'eau ridicule et tentant de viser "au jugé" les piscines en ébullition. "Est-ce vraiment là tout ce qu'ils peuvent faire ?" se demandait-il pendant qu'aux USA, l'ambassadeur du Japon était convoqué devant un gouvernement américain médusé. Les USA estimaient que l'incident était extrêmement sérieux et qu'il ne savaient absolument pas ce qui allait se produire. En fait il semble que le gouvernement américain ait été totalement terrifié lors du déroulement de la phase aiguë de l'accident !
M. Maher a été "remercié" le 10 mars 2011 (sic) pour ses trente années de service à Tokyo mais il est resté à son poste durant la phase critique, tentant de coordonner la réponse locale d'une centaine d'experts et de militaires américains face au désastre nucléaire se déroulant au Japon. A priori assez peu affecté par cette décision brutale, M. Maher a cependant critiqué ouvertement l'ambassadeur des USA au Japon John Ross et le secrétaire d’État Adjoint Jim Steinberg qui n'auraient pas cherché à savoir si ce qu'il rapportait était vrai ou faux et qui se sont contentés de faire taire la source de ces critiques.
Un encouragement dans les actions récentes de M. Noda
M. Maher voit dans les prises de position récentes du nouveau premier ministre Japonais Noda briller une lueur d'espoir : l'augmentation annoncée des taxes ainsi que l'annonce de la négociation de nouveaux accords commerciaux avec les États-Unis.
Retour aux sources traditionnelles
M. Maher estime que la société Japonaise traditionnelle que l'on trouvait encore au cours des années 80 au Japon s'est inversée : en 1980, si une société commerciale Japonaise faisait faillite, même si son dirigeant était parfaitement honnête, il arrivait qu'il commette seppuku, le suicide rituel traditionnel Japonais. Aujourd'hui, estime Kevin Maher, c'est tout le contraire : même s'ils sont responsables d'un fait avéré, les autorités Japonaises écartent toute responsabilité. Cette prise de position a valu à M. Maher la sympathie de certains milieux traditionnels Japonais et explique peut-être en partie le succès de ses publications...
Sources :
AFP, Shaun Tandon, 26 janvier, anglais
Former US envoy critical of Japan's nuclear crisis response, LA Times, 19/8/2011, anglais
(1) "The Japan That Can't Decide", édité en Japonais uniquement
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