Pourquoi Tepco a-t-il choisi l'unité n°. 2 pour effectuer l'examen endoscopique ?
Nous estimions, fort candidement, que l'opérateur avait dû "choisir" ce bâtiment car il était le moins endommagé et le moins irradiant En fait, il s'avère que Tepco n'avait pas le choix du tout : Les points d'entrée de l'endoscope (X-53) sur les unités 1 et 3 étaient "inconnus " (décodé : "détruits") ou plutôt, dans la terminologie infantilisante officielle : "Le point d'entrée de l'unité 2 était [le seul] connu". Admirez l’ellipse :
"The No. 2 reactor was chosen for the first endoscope survey because radiation levels were comparatively low and the location of the piping used to insert the endoscope was known"
Les grosses fuites de l'unité n°. 2
Manifestement, l'eau coule du haut vers le bas dans la vidéo (voir les premières secondes du film). Il s'agit probablement de tout ou partie de l'eau injectée dans le réacteur (10 m3/h pour l'unité n°. 2) par le système d'arrosage d'urgence RPV (4 m3/h) et le circuit primaire RPV normal (6 m3/h). Si de grosses quantités d'eau "tombent" au niveau du confinement, c'est que la cuve réacteur est largement percée ou que les canalisations du circuit primaire sont brisées. Et si l'eau n'atteint pas le niveau escompté dans le confinement, c'est également la preuve qu'elle s'échappe du confinement par le bas. C'est la pire des situations accidentelles, plus rien ne contient l'eau contaminée. Et l'on continue à l'injecter à raison de 10 m3/h soit 7200 Tonnes par mois rien que pour l'unité n°. 2.
A gen4, nous avons toujours pensé qu'il existait d'autres réponses initiales à cette situation accidentelle que celle utilisée par Tepco (injecter, toujours injecter) ; réponses un tantinet radicales soit mais rien ne semble pire aujourd'hui que cette situation qui se dégrade techniquement au fil des mois, alors que la contamination s'étend de plus en plus.
Le cinéma "Technicolor" de Tepco
Nous indiquions hier ne pas croire une seconde à la possibilité de repérer le combustible par un endoscope introduit à l'extérieur du support de réacteur. Si le support en béton avait été détruit, le réacteur se serait effondré, les différentes tuyauteries auraient été tordues, plus rien n'aurait été droit au niveau du confinement. Il semble que ce ne soit pas le cas sur les images. Le combustible est donc probablement resté confiné dans la partie intérieure du support - et donc invisible pour la caméra.
Merci à l'opérateur pour cette belle séance de cinéma, nous connaissions les pixels blancs sur la Tepcam, nous avons apprécié les énormes pixels "Technicolor" du petit film diffusé hier. Pour en voir et en savoir plus, rendez-vous en 2017.
Un employé Tepco estime que les confinements endommagés ne tiendront pas les 10 années nécessaires pour approcher le combustible
La surface du confinement semble si endommagée et corrodée en profondeur que la situation sur place semble très précaire et pourrait ne pas attendre la dizaine d'années planifiées pour atteindre et débuter le transfert du combustible fondu, s'il est toujours localisé au sein de ce même confinement.
Source : fukushima diary, 20/1, anglais
Si le n°. 2 est le moins endommagé, qu'en est-il des unités n°. 1 et n°. 3 ?
L'unité n°. 1, on le sait, est celle qui a été endommagée la première - explosion du 12/3/11 - ; il est généralement admis que 100% de son combustible a fondu. L'unité n°. 3 était plus puissante, contenait plus de combustible partiellement MOXé (plus énergétique). Tepco lui-même a admis que l'unité n°.2 était la moins endommagée au point que cette dernière soit la seule où il a été possible de repérer visuellement le point d'entrée de l'endoscope.
Les résultats de l'examen endoscopique d'hier ne sont objectivement pas bons et ceci ne laisse que très peu d'espoir de voir une situation meilleure dans les unités plus endommagées.
Les vidéos complètes de l'opération d'hier sont disponibles (7 jours au 20/1/12)
Video File For Download : (This file will expire after 7 days.)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video1)(256MB)
(Video on January 19, 2012)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video2)(117MB)
(Video on January 19, 2012)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video3)(92.1MB)
(Video on January 19, 2012)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video4)(644MB)
(Video on January 19, 2012)
Nous estimions, fort candidement, que l'opérateur avait dû "choisir" ce bâtiment car il était le moins endommagé et le moins irradiant En fait, il s'avère que Tepco n'avait pas le choix du tout : Les points d'entrée de l'endoscope (X-53) sur les unités 1 et 3 étaient "inconnus " (décodé : "détruits") ou plutôt, dans la terminologie infantilisante officielle : "Le point d'entrée de l'unité 2 était [le seul] connu". Admirez l’ellipse :
"The No. 2 reactor was chosen for the first endoscope survey because radiation levels were comparatively low and the location of the piping used to insert the endoscope was known"
Les grosses fuites de l'unité n°. 2
Manifestement, l'eau coule du haut vers le bas dans la vidéo (voir les premières secondes du film). Il s'agit probablement de tout ou partie de l'eau injectée dans le réacteur (10 m3/h pour l'unité n°. 2) par le système d'arrosage d'urgence RPV (4 m3/h) et le circuit primaire RPV normal (6 m3/h). Si de grosses quantités d'eau "tombent" au niveau du confinement, c'est que la cuve réacteur est largement percée ou que les canalisations du circuit primaire sont brisées. Et si l'eau n'atteint pas le niveau escompté dans le confinement, c'est également la preuve qu'elle s'échappe du confinement par le bas. C'est la pire des situations accidentelles, plus rien ne contient l'eau contaminée. Et l'on continue à l'injecter à raison de 10 m3/h soit 7200 Tonnes par mois rien que pour l'unité n°. 2.
A gen4, nous avons toujours pensé qu'il existait d'autres réponses initiales à cette situation accidentelle que celle utilisée par Tepco (injecter, toujours injecter) ; réponses un tantinet radicales soit mais rien ne semble pire aujourd'hui que cette situation qui se dégrade techniquement au fil des mois, alors que la contamination s'étend de plus en plus.
Le cinéma "Technicolor" de Tepco
Nous indiquions hier ne pas croire une seconde à la possibilité de repérer le combustible par un endoscope introduit à l'extérieur du support de réacteur. Si le support en béton avait été détruit, le réacteur se serait effondré, les différentes tuyauteries auraient été tordues, plus rien n'aurait été droit au niveau du confinement. Il semble que ce ne soit pas le cas sur les images. Le combustible est donc probablement resté confiné dans la partie intérieure du support - et donc invisible pour la caméra.
Merci à l'opérateur pour cette belle séance de cinéma, nous connaissions les pixels blancs sur la Tepcam, nous avons apprécié les énormes pixels "Technicolor" du petit film diffusé hier. Pour en voir et en savoir plus, rendez-vous en 2017.
Un employé Tepco estime que les confinements endommagés ne tiendront pas les 10 années nécessaires pour approcher le combustible
La surface du confinement semble si endommagée et corrodée en profondeur que la situation sur place semble très précaire et pourrait ne pas attendre la dizaine d'années planifiées pour atteindre et débuter le transfert du combustible fondu, s'il est toujours localisé au sein de ce même confinement.
Source : fukushima diary, 20/1, anglais
Si le n°. 2 est le moins endommagé, qu'en est-il des unités n°. 1 et n°. 3 ?
L'unité n°. 1, on le sait, est celle qui a été endommagée la première - explosion du 12/3/11 - ; il est généralement admis que 100% de son combustible a fondu. L'unité n°. 3 était plus puissante, contenait plus de combustible partiellement MOXé (plus énergétique). Tepco lui-même a admis que l'unité n°.2 était la moins endommagée au point que cette dernière soit la seule où il a été possible de repérer visuellement le point d'entrée de l'endoscope.
Les résultats de l'examen endoscopique d'hier ne sont objectivement pas bons et ceci ne laisse que très peu d'espoir de voir une situation meilleure dans les unités plus endommagées.
Les vidéos complètes de l'opération d'hier sont disponibles (7 jours au 20/1/12)
Video File For Download : (This file will expire after 7 days.)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video1)(256MB)
(Video on January 19, 2012)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video2)(117MB)
(Video on January 19, 2012)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video3)(92.1MB)
(Video on January 19, 2012)
Inside of the Primary Containment Vessel, Unit 2 (Video4)(644MB)
(Video on January 19, 2012)
Oui je suis d'accord, ils voulaient juste voir où était le niveau de l'eau. Il leur est impossible d'accéder au corium. Ils semblent rechercher l'origine de la fuite. Mais je me demande si percer une cuve de confinement était une bonne idée. En théorie, cette cuve est censée conserver la radioactivité pour qu'elle ne s'échappe pas à l'extérieur. Maintenant qu'ils l'ont percée, est-il techniquement facile de la reboucher ?
Rédigé par : PiF | 22/01/2012 à 11:32
Tepco n'a pas réellement percé le confinement mais a juste réutilisé une ouverture déjà pratiquée et qui sert aux essais avant le lancement de la criticité (X-53). Je suis persuadé que des "robots biologiques" ont dû aller trifouiller dans la zone pour bricoler une adaptation pour la caméra. Courageux les gars...
Quant à reboucher, c'est peut-être déjà fait, il existe peut-être une espèce de "bouchon" qu'ils ont replacé après l'examen ? Et puis de toute façon, le confinement n'est plus étanche depuis longtemps amha...
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 22/01/2012 à 22:07