Contamination : les tentatives de décontamination de la JSDF pas plus efficaces que celles effectuées par les civils
Comme nous l'avions déjà évoqué, décontaminer n'est pas une tâche évidente, nous pourrions même dire, pour paraphraser nos amis américains, qu'une fois que les excréments ont touché les pales du ventilateur, on ne peut s'en débarrasser aussi facilement.
Malgré les conseils de sagesse exprimés par certains spécialistes Japonais, les forces Japonaises d'autodéfense tentent de décontaminer bâtiments et sols dans la région de Fukushima depuis quelques semaines. Las, il semble que le problème soit insoluble, comme la contamination d'ailleurs. Non seulement les doses ambiantes ne diminuent que très peu une fois le "travail" effectué mais il semble qu'elles augmentent de nouveau ensuite, dès que les bottes sont tournées, par exemple après des précipitations importantes.
Nous répétons une fois de plus que rien ne sert de décontaminer pour envoyer la radioactivité un peu plus loin, la pluie, la neige et le vent redistribueront le tout. Les équipes civiles intervenant sur le terrain ont pris - peu à peu - conscience de cette inutilité car leurs effectifs ont fondu comme neige au soleil au fil du travail. Quant au travail des 900 militaires qui leur ont succédé depuis début décembre, leurs résultats ne sont guère plus efficaces : par exemple, après leur intervention sur le dallage de l'hôtel de ville d'Idate-Mura le 20 décembre, le débit de dose qui était descendu de 3.3 µSv/h (1/10) à 1.57 µSv/h est remonté une semaine plus tard à... 2.87 µSv/h !
Nous ne sommes pas très étonnés par cette remontée - qui était programmée - toutefois nous sommes toujours éberlués par l'efficacité du tournevis de décontamination qui avait été largement utilisé à l'époque par les militaires.
source : fukushima-diary, 12/1/12, anglais
Technique : nouvelle "petite fuite" à Fukushima I : 300 tonnes d'eau hautement radioactive localisées sous le bâtiment réacteur n°. 3
D'après mainichi daily news de ce jour, ce sont 300 tonnes d'eau contenant une radioactivité importante qui ont été retrouvées dans un tunnel sous l'ex-bâtiment réacteur n°. 3. La contamination d'un échantillon prélevé à cet endroit affiche une activité moyenne de radio-césium d'une cinquantaine de Becquerels par cm3. Quelques jours plus tôt, Tepco annonçait avoir retrouvé de l'eau contaminée, cette fois-ci au niveau d'un tunnel sous l'ex-unité n°. 1. Le 18 décembre, 220 tonnes d'eau étaient localisées près d'un lieu de stockage d'eau très radioactive.
Il serait peut-être plus simple à l'avenir de rendre compte des différents tunnels et souterrains non contaminés par de l'eau radioactive à Fukushima Daiichi ?
Source : mainichi daily news, 13/1, anglais
Politique : "The economist" conclut à la "pure bêtise" des autorités Japonaises suite à l'accident de Fukushima
Un article critique comme on en voit peu a été publié dans "The economist" du 7 janvier. Le bureau Asie de l'hebdomadaire radical anglais évoque un sentiment de désinvolture général qui semble toucher tous les niveaux de l'appareil politique Japonais. Le papier revient par exemple sur sur la folle épopée d'habitants de Namie quittant dans l'urgence leurs maisons pour se réfugier dans une zone bien plus contaminée ; exploit qui fût révélé bien plus tard dans le NYT du 8/8/2011 et qu'aucun membre de l'ancien ni du nouveau gouvernement Japonais n'a voulu commenter.
Sur le plan technique, les reproches visent aussi bien l'opérateur que le gouvernement, en évoquant parfois des "situations d'incompétence burlesque" retrouvées au fil des 500 pages du document provisoire de la commission d'enquête sur l'accident. Du centre d'urgence établi au pied du site crachant directement sa soupe au césium dans l'assiette des secouristes à l'incompétence des techniciens et de leurs responsables sur le fonctionnement de l'Isolation Condenser de l'unité n°. 1 (1), du manque de communication flagrant même au sein du bâtiment de crise gouvernemental à Tokyo au désarroi des évacués de Namie livrés à leur triste périple, aucun responsable ne semble "avoir vu plus loin que le bout de son nez" et songé une seconde à "imaginer l'impensable".
Je vous laisse savourer la conclusion de l'article :
"A moins qu'une autorité s'empare de ce rapport (rapport intérimaire d'accident) pour prendre l'affaire en main, ses révélations, particulièrement celles qui expriment une parfaite imbécillité, laissent penser que le public a toutes les raisons de rester dans un état de peur panique [vis-à-vis de l'énergie électronucléaire]."
Une analyse lucide que l'on aurait aimé voir partagé par l'AIEA lors de la publication de son rapport d'accident.
(1) l'Isolation Condenser est un échangeur de chaleur passif visant à poursuivre la recirculation et le refroidissement de l'eau du réacteur en cas de perte d'énergie totale de courte durée (quelques heures)
Voir également le rapport technique très détaillé de l'INPO (USA) sur l'accident de Fukushima
Comme nous l'avions déjà évoqué, décontaminer n'est pas une tâche évidente, nous pourrions même dire, pour paraphraser nos amis américains, qu'une fois que les excréments ont touché les pales du ventilateur, on ne peut s'en débarrasser aussi facilement.
Malgré les conseils de sagesse exprimés par certains spécialistes Japonais, les forces Japonaises d'autodéfense tentent de décontaminer bâtiments et sols dans la région de Fukushima depuis quelques semaines. Las, il semble que le problème soit insoluble, comme la contamination d'ailleurs. Non seulement les doses ambiantes ne diminuent que très peu une fois le "travail" effectué mais il semble qu'elles augmentent de nouveau ensuite, dès que les bottes sont tournées, par exemple après des précipitations importantes.
Nous répétons une fois de plus que rien ne sert de décontaminer pour envoyer la radioactivité un peu plus loin, la pluie, la neige et le vent redistribueront le tout. Les équipes civiles intervenant sur le terrain ont pris - peu à peu - conscience de cette inutilité car leurs effectifs ont fondu comme neige au soleil au fil du travail. Quant au travail des 900 militaires qui leur ont succédé depuis début décembre, leurs résultats ne sont guère plus efficaces : par exemple, après leur intervention sur le dallage de l'hôtel de ville d'Idate-Mura le 20 décembre, le débit de dose qui était descendu de 3.3 µSv/h (1/10) à 1.57 µSv/h est remonté une semaine plus tard à... 2.87 µSv/h !
Nous ne sommes pas très étonnés par cette remontée - qui était programmée - toutefois nous sommes toujours éberlués par l'efficacité du tournevis de décontamination qui avait été largement utilisé à l'époque par les militaires.
source : fukushima-diary, 12/1/12, anglais
Technique : nouvelle "petite fuite" à Fukushima I : 300 tonnes d'eau hautement radioactive localisées sous le bâtiment réacteur n°. 3
D'après mainichi daily news de ce jour, ce sont 300 tonnes d'eau contenant une radioactivité importante qui ont été retrouvées dans un tunnel sous l'ex-bâtiment réacteur n°. 3. La contamination d'un échantillon prélevé à cet endroit affiche une activité moyenne de radio-césium d'une cinquantaine de Becquerels par cm3. Quelques jours plus tôt, Tepco annonçait avoir retrouvé de l'eau contaminée, cette fois-ci au niveau d'un tunnel sous l'ex-unité n°. 1. Le 18 décembre, 220 tonnes d'eau étaient localisées près d'un lieu de stockage d'eau très radioactive.
Il serait peut-être plus simple à l'avenir de rendre compte des différents tunnels et souterrains non contaminés par de l'eau radioactive à Fukushima Daiichi ?
Source : mainichi daily news, 13/1, anglais
Politique : "The economist" conclut à la "pure bêtise" des autorités Japonaises suite à l'accident de Fukushima
Un article critique comme on en voit peu a été publié dans "The economist" du 7 janvier. Le bureau Asie de l'hebdomadaire radical anglais évoque un sentiment de désinvolture général qui semble toucher tous les niveaux de l'appareil politique Japonais. Le papier revient par exemple sur sur la folle épopée d'habitants de Namie quittant dans l'urgence leurs maisons pour se réfugier dans une zone bien plus contaminée ; exploit qui fût révélé bien plus tard dans le NYT du 8/8/2011 et qu'aucun membre de l'ancien ni du nouveau gouvernement Japonais n'a voulu commenter.
Sur le plan technique, les reproches visent aussi bien l'opérateur que le gouvernement, en évoquant parfois des "situations d'incompétence burlesque" retrouvées au fil des 500 pages du document provisoire de la commission d'enquête sur l'accident. Du centre d'urgence établi au pied du site crachant directement sa soupe au césium dans l'assiette des secouristes à l'incompétence des techniciens et de leurs responsables sur le fonctionnement de l'Isolation Condenser de l'unité n°. 1 (1), du manque de communication flagrant même au sein du bâtiment de crise gouvernemental à Tokyo au désarroi des évacués de Namie livrés à leur triste périple, aucun responsable ne semble "avoir vu plus loin que le bout de son nez" et songé une seconde à "imaginer l'impensable".
Je vous laisse savourer la conclusion de l'article :
"A moins qu'une autorité s'empare de ce rapport (rapport intérimaire d'accident) pour prendre l'affaire en main, ses révélations, particulièrement celles qui expriment une parfaite imbécillité, laissent penser que le public a toutes les raisons de rester dans un état de peur panique [vis-à-vis de l'énergie électronucléaire]."
Une analyse lucide que l'on aurait aimé voir partagé par l'AIEA lors de la publication de son rapport d'accident.
(1) l'Isolation Condenser est un échangeur de chaleur passif visant à poursuivre la recirculation et le refroidissement de l'eau du réacteur en cas de perte d'énergie totale de courte durée (quelques heures)
Voir également le rapport technique très détaillé de l'INPO (USA) sur l'accident de Fukushima
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