Les nouveaux seuils de commercialisation des denrées Japonaises inquiètent les autorités locales des régions touchées
Les autorités locales concernées par les retombées de l'accident de Fukushima sont inquiètes : elles se retrouvent désormais coincées entre des producteurs furieux et des directives sanitaires devenues tout à coup beaucoup plus contraignantes depuis l'abaissement récent des seuils à partir desquels les aliments peuvent être commercialisés.
Nous nous sommes déjà réjouis dans un précédent billet de cette modification entrée en vigueur au Japon jeudi dernier. Nous modérons nettement cet optimisme en relevant aujourd'hui que :
1) tout le poids de ces contrôles reposera sur les épaules déjà fragiles des autorités municipales et préfectorales Japonaises
2) Si les aliments sont exportés hors du Japon, les nouveaux seuils ne s'appliqueront pas car ils ne sont valables que sur le territoire Japonais, excepté en UE où une décision d'avril 2011 calque les seuils Européens sur ceux en vigueur au Japon
Il sera probablement très difficile aux préfectures et encore plus aux municipalités Japonaises de tester un seuil de 10 Bq/l dans l'eau de boisson et ce, de manière continue et en temps réel. Un équipement de mesure susceptible de convenir à ces contrôles coûterait ainsi environ 10 million de Yens (environ 100.000 Euros).
Il semble que les autorités Japonaises ne tentent de délocaliser le problème de la responsabilité sanitaire tout comme elles tentent de traiter celui de la contamination. Cela ne fonctionnera pas. Le risque est grand de voir par ailleurs les produits "recalés" aux contrôles intérieurs Japonais ne prendre systématiquement la direction de marchés moins exigeants, voire de finir dans l'écuelle de gens déshérités ; le monde moderne est ainsi fait.
Source : yomiuri daily, 25/12, Anglais
La détresse des populations déplacées n'est pas "arrêtée à froid"
Une estimation de 300.000 personnes (1) seraient toujours actuellement "déplacées" suite à la catastrophe de Fukushima-Daiichi et une bonne partie d'entre elles vivent toujours dans des habitations provisoires. Un article de simplyinfo.org revient sur les conditions dans lesquelles vivent ces populations, étudiées par le Dr David Slater de l'Université Sophia de Tokyo.
Il ressort de son rapport une très grande fracture entre les populations du Nord du japon (Tohoku), fortement touchées par le désastre nucléaire, et les habitants de la région de Tokyo. Les habitants déplacés se plaignent ainsi non seulement de l'isolement et des conditions de vie difficiles engendrés par leur déplacement mais aussi par la sensation d'être isolés du restant du Japon.
Les récentes déclarations gouvernementales peuvent être analysées comme un moyen de donner bonne conscience aux élites Tokyoïtes tout en ne satisfaisant absolument pas les personnes les plus proches du désastre : "Si vous autres, à Tokyo, pensez que la situation est résolue car vous semblez être en sécurité, ce n'est pas le cas pour nous. Ne dites donc pas que le problème est résolu quand vous vous adressez à nous" a ainsi déclaré l'un des habitants concernés.
(1) Ce chiffre est très difficile à estimer car il faut déduire du chiffre global d'environ 400.000 déplacés les habitations détruites par le tsunami du 11 mars et les habitants réintégrés dans une partie de la zone 20-30 km
Source : simplyinfo.org, Anglais, 25/12
M. Gundersen estime à son tour que le corium pourrait traverser le confinement
Dans une interview commune entre le Dr Helen Caldicott et Arnie Gundersen, ce dernier qui estimait il y a peu que le combustible fondu serait, d'après lui, incapable de traverser le confinement des réacteurs, ultime rempart entre les centaines de tonnes de magma radioactif et la biosphère, semble avoir revu récemment sa position. M. Gundersen pensait initialement que, vu la vitesse de progression du corium et sa perte d'énergie, le mélange le plus dangereux au monde pourrait rester confiné dans un endroit où il existerait, peut-être, une possibilité technique de le récupérer dans quelques dizaines d'années.
"Il est envisageable que le cœur puisse poursuivre sa fusion pour finir par traverser le confinement." (8')
"J'estime qu'il [le corium] pourrait filtrer pour atteindre de manière graduelle l'eau et s'y solidifier" (8'30'')
Le reportage audio peut être écouté directement en streaming sur le site du Dr Caldicott : ifyoulovethisplanet.org
Les autorités locales concernées par les retombées de l'accident de Fukushima sont inquiètes : elles se retrouvent désormais coincées entre des producteurs furieux et des directives sanitaires devenues tout à coup beaucoup plus contraignantes depuis l'abaissement récent des seuils à partir desquels les aliments peuvent être commercialisés.
Nous nous sommes déjà réjouis dans un précédent billet de cette modification entrée en vigueur au Japon jeudi dernier. Nous modérons nettement cet optimisme en relevant aujourd'hui que :
1) tout le poids de ces contrôles reposera sur les épaules déjà fragiles des autorités municipales et préfectorales Japonaises
2) Si les aliments sont exportés hors du Japon, les nouveaux seuils ne s'appliqueront pas car ils ne sont valables que sur le territoire Japonais, excepté en UE où une décision d'avril 2011 calque les seuils Européens sur ceux en vigueur au Japon
Il sera probablement très difficile aux préfectures et encore plus aux municipalités Japonaises de tester un seuil de 10 Bq/l dans l'eau de boisson et ce, de manière continue et en temps réel. Un équipement de mesure susceptible de convenir à ces contrôles coûterait ainsi environ 10 million de Yens (environ 100.000 Euros).
Il semble que les autorités Japonaises ne tentent de délocaliser le problème de la responsabilité sanitaire tout comme elles tentent de traiter celui de la contamination. Cela ne fonctionnera pas. Le risque est grand de voir par ailleurs les produits "recalés" aux contrôles intérieurs Japonais ne prendre systématiquement la direction de marchés moins exigeants, voire de finir dans l'écuelle de gens déshérités ; le monde moderne est ainsi fait.
Source : yomiuri daily, 25/12, Anglais
La détresse des populations déplacées n'est pas "arrêtée à froid"
Une estimation de 300.000 personnes (1) seraient toujours actuellement "déplacées" suite à la catastrophe de Fukushima-Daiichi et une bonne partie d'entre elles vivent toujours dans des habitations provisoires. Un article de simplyinfo.org revient sur les conditions dans lesquelles vivent ces populations, étudiées par le Dr David Slater de l'Université Sophia de Tokyo.
Il ressort de son rapport une très grande fracture entre les populations du Nord du japon (Tohoku), fortement touchées par le désastre nucléaire, et les habitants de la région de Tokyo. Les habitants déplacés se plaignent ainsi non seulement de l'isolement et des conditions de vie difficiles engendrés par leur déplacement mais aussi par la sensation d'être isolés du restant du Japon.
Les récentes déclarations gouvernementales peuvent être analysées comme un moyen de donner bonne conscience aux élites Tokyoïtes tout en ne satisfaisant absolument pas les personnes les plus proches du désastre : "Si vous autres, à Tokyo, pensez que la situation est résolue car vous semblez être en sécurité, ce n'est pas le cas pour nous. Ne dites donc pas que le problème est résolu quand vous vous adressez à nous" a ainsi déclaré l'un des habitants concernés.
(1) Ce chiffre est très difficile à estimer car il faut déduire du chiffre global d'environ 400.000 déplacés les habitations détruites par le tsunami du 11 mars et les habitants réintégrés dans une partie de la zone 20-30 km
Source : simplyinfo.org, Anglais, 25/12
M. Gundersen estime à son tour que le corium pourrait traverser le confinement
Dans une interview commune entre le Dr Helen Caldicott et Arnie Gundersen, ce dernier qui estimait il y a peu que le combustible fondu serait, d'après lui, incapable de traverser le confinement des réacteurs, ultime rempart entre les centaines de tonnes de magma radioactif et la biosphère, semble avoir revu récemment sa position. M. Gundersen pensait initialement que, vu la vitesse de progression du corium et sa perte d'énergie, le mélange le plus dangereux au monde pourrait rester confiné dans un endroit où il existerait, peut-être, une possibilité technique de le récupérer dans quelques dizaines d'années.
"Il est envisageable que le cœur puisse poursuivre sa fusion pour finir par traverser le confinement." (8')
"J'estime qu'il [le corium] pourrait filtrer pour atteindre de manière graduelle l'eau et s'y solidifier" (8'30'')
Le reportage audio peut être écouté directement en streaming sur le site du Dr Caldicott : ifyoulovethisplanet.org
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