Si les anciens Japonais croient toujours dans les déclarations du gouvernement, les jeunes générations consultent de plus en plus les sources d'information alternative
Le désastre absolu créé par l'accident de Fukushima-Daiichi fracture jour après jour la société Japonaise : après la lecture politique évoquée dans le billet d'hier, une lecture générationnelle fait que, si une partie des Japonais accepte aveuglément les déclarations d'autorités qu'ils pensent sincères ou au moins agissant pour le bien commun, les jeunes Japonais s'abreuvent volontiers d'informations alternatives. Ce n'est pas tellement qu'ils n'aient aucune confiance dans les discours rassurants des responsables relayés dans la presse Nationale, mais plutôt qu'ils veulent se forger leur propre opinion en étudiant les argumentations des scientifiques, des journalistes et des citoyens du monde qui estiment que la réalité de l'accident Japonais est bien plus embarrassante que la déclaration lénifiante du 16/12 peut le laisser penser.
Il faut bien se rendre à l'évidence, la gestion de la communication par les autorités Japonaises depuis le début de l'accident a été catastrophique - une catastrophe dans la catastrophe - et digne de celle qui a entouré l'accident de Tchernobyl en 1986. Ce n'est donc pas une affaire de régime ni de mentalité ; les Japonais se sont strictement conformés à la Procédure Universelle Accidentelle Nucléaire Typique : on passe sous silence ce qu'on ne peut maîtriser et on monte en épingle ce sur quoi on peut agir. Non, le Corium n'existe pas ! Oui, la température et la pression des machins appelés pompeusement "réacteurs" décroit ! (normal, une cocotte qui fuit de partout fait de même, même si elle reste sur le brûleur allumé)
Ensuite, la communication Japonaise s'est adaptée aux événements. Par exemple, en juin 2011, l'opérateur assurait à la terre entière que les usines de décontamination auraient raison des stocks d'eau fortement contaminées pour la fin de l'année ; arrivés à cette date il faut bien constater qu'il n'en a rien été et que Tepco a juste singulièrement réduit le débit de l'information à ce niveau. Plus un mot sur la contamination de l'océan au large de l'archipel ni le généreux partage aérien de l'héritage radioactif de l'accident via le Jet-Stream.
Illustration : la petite voix dissonante de "Our Planet TV" le 13 mars 2011
Le 13 mars, alors que les autorités assuraient très hypocritement qu'aucune contamination ne s'échappait du réacteur n°. 1 éventré par une explosion peu avant, la petite chaîne de vidéo webcast de M. Shiraishi donnait la parole à cinq reporters Japonais s'étant rendus à Futaba, à 3 Km de la centrale. Ces derniers avaient relevé des débits de dose ambiante dépassant la capacité de certains de leurs appareils portatifs. Les aiguilles affichaient alors en moyenne une dose de 100µSv/h, soit plusieurs fois la radioactivité résiduelle constatée actuellement à 200m du réacteur de Tchernobyl. L'un des appareils affichait même une valeur de 1 mSv/h ce qui représente le dépassement de la limite de dose annuelle pour l'exposition du public en 1 heure !
"Je n'avais jamais rien vu de tel", déclarait M. Shiraishi, ancien journaliste TV et créateur de "Our Planet TV". Les scores d'audience affichés par ces sites Internet ont en conséquence explosé de manière parfaitement justifiée : la chaîne en question a ainsi vu sa diffusion passer d'un millier de spectateurs à environ 100.000 fidèles.
Sources :
LA Times, Anglais, 18/12
traduction française non officielle sur Aweb2u
Le site web de ourplanet-tv.org, Anglais
Le désastre absolu créé par l'accident de Fukushima-Daiichi fracture jour après jour la société Japonaise : après la lecture politique évoquée dans le billet d'hier, une lecture générationnelle fait que, si une partie des Japonais accepte aveuglément les déclarations d'autorités qu'ils pensent sincères ou au moins agissant pour le bien commun, les jeunes Japonais s'abreuvent volontiers d'informations alternatives. Ce n'est pas tellement qu'ils n'aient aucune confiance dans les discours rassurants des responsables relayés dans la presse Nationale, mais plutôt qu'ils veulent se forger leur propre opinion en étudiant les argumentations des scientifiques, des journalistes et des citoyens du monde qui estiment que la réalité de l'accident Japonais est bien plus embarrassante que la déclaration lénifiante du 16/12 peut le laisser penser.
Il faut bien se rendre à l'évidence, la gestion de la communication par les autorités Japonaises depuis le début de l'accident a été catastrophique - une catastrophe dans la catastrophe - et digne de celle qui a entouré l'accident de Tchernobyl en 1986. Ce n'est donc pas une affaire de régime ni de mentalité ; les Japonais se sont strictement conformés à la Procédure Universelle Accidentelle Nucléaire Typique : on passe sous silence ce qu'on ne peut maîtriser et on monte en épingle ce sur quoi on peut agir. Non, le Corium n'existe pas ! Oui, la température et la pression des machins appelés pompeusement "réacteurs" décroit ! (normal, une cocotte qui fuit de partout fait de même, même si elle reste sur le brûleur allumé)
Ensuite, la communication Japonaise s'est adaptée aux événements. Par exemple, en juin 2011, l'opérateur assurait à la terre entière que les usines de décontamination auraient raison des stocks d'eau fortement contaminées pour la fin de l'année ; arrivés à cette date il faut bien constater qu'il n'en a rien été et que Tepco a juste singulièrement réduit le débit de l'information à ce niveau. Plus un mot sur la contamination de l'océan au large de l'archipel ni le généreux partage aérien de l'héritage radioactif de l'accident via le Jet-Stream.
Illustration : la petite voix dissonante de "Our Planet TV" le 13 mars 2011
Le 13 mars, alors que les autorités assuraient très hypocritement qu'aucune contamination ne s'échappait du réacteur n°. 1 éventré par une explosion peu avant, la petite chaîne de vidéo webcast de M. Shiraishi donnait la parole à cinq reporters Japonais s'étant rendus à Futaba, à 3 Km de la centrale. Ces derniers avaient relevé des débits de dose ambiante dépassant la capacité de certains de leurs appareils portatifs. Les aiguilles affichaient alors en moyenne une dose de 100µSv/h, soit plusieurs fois la radioactivité résiduelle constatée actuellement à 200m du réacteur de Tchernobyl. L'un des appareils affichait même une valeur de 1 mSv/h ce qui représente le dépassement de la limite de dose annuelle pour l'exposition du public en 1 heure !
"Je n'avais jamais rien vu de tel", déclarait M. Shiraishi, ancien journaliste TV et créateur de "Our Planet TV". Les scores d'audience affichés par ces sites Internet ont en conséquence explosé de manière parfaitement justifiée : la chaîne en question a ainsi vu sa diffusion passer d'un millier de spectateurs à environ 100.000 fidèles.
Sources :
LA Times, Anglais, 18/12
traduction française non officielle sur Aweb2u
Le site web de ourplanet-tv.org, Anglais
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