Le nucléaire : hors de prix et dangereux, même en stand-by
Dans la centrale nucléaire de La pointe Lepreau, au Canada, une fuite d'eau hautement radioactive s'est produite dans la soirée du 14/12. Le porte-parole de l'opérateur concerné, NB Power, a déclaré que la fuite était circonscrite au bâtiment réacteur, qu'elle était "de faible importance" et que personne n'a été blessé lors de cet incident, qui a malgré tout provoqué l'évacuation du bâtiment réacteur.
Le Canada est actuellement engagé dans une phase importante de travaux de remise en état de son parc vieillissant de centrales nucléaires ; le site de La pointe Lepreau avait ainsi été mis hors production en mars 2008 pour une période de travaux qui devait s'achever à l'automne 2009 mais qui, suite à des problèmes techniques, seront prolongés jusqu'en automne 2012. Le coût total des ces travaux a été réévalué de 1 Milliard pour atteindre 2.5 milliards de Dollars.
Commentaire : même à l'arrêt depuis plus de 40 mois, il semble que ces machins soient toujours dangereux...
De l'Uranium sous le manteau
La police Slovaque vient de procéder à l'arrestation d'une équipe de sept personnes à qui l'on reproche d'avoir tenté de mettre sur le marché une substance radioactive particulière, sans fournir de détails. Le matériel proviendrait d'un ex-satellite de l'URSS et présenterait une valeur sur le marché noir de l'armement d'un demi-million d'Euros.
La Slovaquie semble être l'un des pays accueillant le trafic d'objets divers récupérés dans l'arsenal de l'ex-URSS ; ainsi en 2007 un précédent avait amené la police du pays a arrêter trois personnes en possession d'environ 1/2 Kg d'Uranium comprenant une part d'uranium 235 fissile.
D'anciens employés de la centrale de Dimona poursuivent l’État Israélien devant les tribunaux
Le réacteur dit "de recherche" situé dans le désert du Néguev abrite depuis 40 années l'essentiel du programme de recherche et de développement de l'arme atomique Israélienne. Une quarantaine d'anciens employés de ce site et de celui, associé, de Nahal Soreq ont plaidé le 14/12 devant le tribunal de Petach Tikvah pour faire admettre la reconnaissance d'origine professionnelle de leurs maladies. Leur requête a été appuyée par le témoignage de l'ancien sous-directeur du site de Dimona qui a confirmé devant le tribunal que des fuites radioactives se produisaient ainsi que par la production de notes internes révélant que des problèmes de sécurité étaient à l'origine des contaminations.
Tout le programme de développement d'armes atomiques en Israël est couvert par une chape de plomb encore plus épaisse que dans les pays occidentaux aussi il semble peu probable que, même s'il était mis en cause, l’État d'Israël ne souhaite divulguer la moindre information en reconnaissant tout ou partie de ces problèmes. La publication de renseignements par un ancien employé du site, Mordechai Vanunu, en 1985, avait valu a ce dernier une condamnation à une peine de 18 années de prison pour "divulgation de secrets d'état".
A noter enfin que c'est bien la France a fourni le matériel "de recherche" initial à Israël vers les années 1960 ainsi que le réacteur-piscine de 24 MW ayant largement été mis à contribution pour la fabrication de l'armement nucléaire Israélien.
Dans la centrale nucléaire de La pointe Lepreau, au Canada, une fuite d'eau hautement radioactive s'est produite dans la soirée du 14/12. Le porte-parole de l'opérateur concerné, NB Power, a déclaré que la fuite était circonscrite au bâtiment réacteur, qu'elle était "de faible importance" et que personne n'a été blessé lors de cet incident, qui a malgré tout provoqué l'évacuation du bâtiment réacteur.
Le Canada est actuellement engagé dans une phase importante de travaux de remise en état de son parc vieillissant de centrales nucléaires ; le site de La pointe Lepreau avait ainsi été mis hors production en mars 2008 pour une période de travaux qui devait s'achever à l'automne 2009 mais qui, suite à des problèmes techniques, seront prolongés jusqu'en automne 2012. Le coût total des ces travaux a été réévalué de 1 Milliard pour atteindre 2.5 milliards de Dollars.
Commentaire : même à l'arrêt depuis plus de 40 mois, il semble que ces machins soient toujours dangereux...
De l'Uranium sous le manteau
La police Slovaque vient de procéder à l'arrestation d'une équipe de sept personnes à qui l'on reproche d'avoir tenté de mettre sur le marché une substance radioactive particulière, sans fournir de détails. Le matériel proviendrait d'un ex-satellite de l'URSS et présenterait une valeur sur le marché noir de l'armement d'un demi-million d'Euros.
La Slovaquie semble être l'un des pays accueillant le trafic d'objets divers récupérés dans l'arsenal de l'ex-URSS ; ainsi en 2007 un précédent avait amené la police du pays a arrêter trois personnes en possession d'environ 1/2 Kg d'Uranium comprenant une part d'uranium 235 fissile.
D'anciens employés de la centrale de Dimona poursuivent l’État Israélien devant les tribunaux
Le réacteur dit "de recherche" situé dans le désert du Néguev abrite depuis 40 années l'essentiel du programme de recherche et de développement de l'arme atomique Israélienne. Une quarantaine d'anciens employés de ce site et de celui, associé, de Nahal Soreq ont plaidé le 14/12 devant le tribunal de Petach Tikvah pour faire admettre la reconnaissance d'origine professionnelle de leurs maladies. Leur requête a été appuyée par le témoignage de l'ancien sous-directeur du site de Dimona qui a confirmé devant le tribunal que des fuites radioactives se produisaient ainsi que par la production de notes internes révélant que des problèmes de sécurité étaient à l'origine des contaminations.
Tout le programme de développement d'armes atomiques en Israël est couvert par une chape de plomb encore plus épaisse que dans les pays occidentaux aussi il semble peu probable que, même s'il était mis en cause, l’État d'Israël ne souhaite divulguer la moindre information en reconnaissant tout ou partie de ces problèmes. La publication de renseignements par un ancien employé du site, Mordechai Vanunu, en 1985, avait valu a ce dernier une condamnation à une peine de 18 années de prison pour "divulgation de secrets d'état".
A noter enfin que c'est bien la France a fourni le matériel "de recherche" initial à Israël vers les années 1960 ainsi que le réacteur-piscine de 24 MW ayant largement été mis à contribution pour la fabrication de l'armement nucléaire Israélien.
En savoir plus sur l'implication de la france : http://atomicsarchives.chez.com/donne_bombe.html
Rédigé par : S Servant | 18/12/2011 à 09:01
Et aussi l'impossible démantèlement des centrales "fermées", comme
Brennilis, mais aussi dans le nord de l’Écosse, Dounreay:
http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20111209p2a00m0na014000c.html
On pourra se reporter aux articles de Wikipedia:
- en anglais: http://en.wikipedia.org/wiki/Dounreay
- en français: http://fr.wikipedia.org/wiki/Dounreay
L'article en anglais étant bien plus complet et bien mieux documenté.
Dans un article de ce 18 décembre du Mainichi, un ancien ingénieur de la compagnie nucléaire japonaise JAPC décrit une centrale nucléaire comme "un appartement sans WC":
http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20111218p2a00m0na004000c.html
Il avait pour sa retraite acheté une jolie maison, à Fukushima. Il a aujourd'hui tout perdu.
Ironie du destin, il était chargé de la sécurité lors de la construction des centrales nucléaires (Tokai et Tsuruga) et ces dernières années intervient comme expert auprès du JAIF.
Rédigé par : Aimelle | 18/12/2011 à 11:47
@ Aimelle: Qu'appellez-vous une centrale fermée ?
Sur le démantèlement des centrales, il me semble que les Américains l'ont entièrement fait pour un réacteur de type REP de 900MW.
http://www.maineyankee.com/
Après, je n'ai pas d'autres exemples en tête, c'est je crois le seul cité ! ;-)
Pour moi, ce n'est d'ailleurs pas le problème majeur du nucléaire. Le démantèlement peut attendre, et un nouveau réacteur peut être construit à côté de celui arrêté.
Toujours sur ce sujet, ce qui est intéressant, ce sont les évaluations financières très différentes selon les pays (US, France, Suisse, Angleterre). Peut-être le type de réacteur est en cause, mais ça montre aussi probablement des évaluations difficiles ou volontairement basses dans certains cas.
Rédigé par : Fred_Solar | 18/12/2011 à 17:10
@Fred Solar
"fermée" = en arrêt, qui ne produit plus d'électricité. Ce qui ne veut pas dire que l'on sache quoi faire de ce qui s'y trouve.
Le lien que vous donnez pointe vers le site de l'exploitant qui ne va pas évidemment dire qu'il a échoué ; un autre point de vue, externe et juste un peu critique serait intéressant, non?
Je note qu'on y lit "move spent nuclear fuel from wet to dry storage", autrement dit, on a retiré le combustible des piscines pour le mettre en "stockage à sec". Laissons faire le temps;
Vous écrivez: "Le démantèlement peut attendre, et un nouveau réacteur peut être construit à côté de celui arrêté." C'est ce que disent les ingénieurs des Mines depuis des années: ne vous en faites pas, on s'occupera du problème des déchets plus tard; on finira bien par trouver une solution.
Errare humanum est, perseverare diabolicum
Rédigé par : Aimelle | 18/12/2011 à 19:04
démantèlement en FRANCE
Il y a une quinzaine d'années, on disait qu'il n'y avait pas urgence à démanteler une centrale, parce que plus on attendait, moins il y avait de radioactivité, et moins il y avait de dose au travailleur. Il me semble que l'on parlait de déconstruire après quelques dizaines d'années.
Puis l'ASN a imposé une déconstruction le plus tôt possible. Il me semble qu'une des raisons invoquées était qu'il valait mieux déconstruire tant qu'il y avait l'argent disponible, cet argent provenant de la production d’électricité (dans les autres centrales.
Ne parlons pas de Brennilis, où le démantèlement a été stoppé par les écolos, sous le fallacieux prétexte qu'il n'y avait pas eu une information suffisante du public sur ces travaux. Fallacieuse, parce qu'en réalité elle servait leur argumentaire qui est de dire qu'on ne sait pas démanteler. Il s'agit de la même tactique qui est employée pour dire qu'il n'y a pas de solution pour les déchets nucléaires. En réalité, ils ont une peur panique qu'une solution soit trouvée, parce qu'alors la filière nucléaire serait en quelque sorte validée. ils ne s'en cachent pas d’ailleurs.
Sauf que si l'on arrête le nucléaire il faudra quand même s'occuper des déchets.
Nos amis allemands en sont à ce point, et il commence à apparaitre dans la presse allemande des journalistes qui disent que tout cela est bien beau (de refuser de stocker les déchets), mais qu'il va falloir maintenant s'en occuper pour de vrai, et les stocker. Le Laboratoire de l'Andra à Bure, et son projet de stockage Cigeo, deviennent petit une référence incontournable à l'international.
Autre centrale en cours de déconstruction : Chooz A, qui a pour particularité d'avoir été construite dans une caverne au bord de Meuse. De celle là personne ne parle, et les travaux s'y poursuivent tranquillement.
Rédigé par : geologue | 18/12/2011 à 19:17
@ Aimele: oui, centrale à l'arrêt. Désolé, c'est la fatigue de fin d'année. J'avais compris que vous parliez d'un type particulier de centrale.
Concernant la centrale "Maine Yankee", bien sûr que d'autres points de vue seraient intéressants. C'est l'exemple en tout cas que cite souvent les gens.
Après, je suis d'accord que parfois (souvent ? toujours ?), ça revient à mettre les déchêts sur un autre site, "en attente" ou à les enfouir (solution qui sera probablement celle retenue à terme. A mon avis de béotien, ils ont un peu renoncé à trouver d'autres moyens pour les déchêts non récupérables, non destructibles).
Ce que je voulais signaler, c'est la possibilité physique de rendre un site "vierge", comme on peut le faire pour une industrie classique (même si parfois, le terrain, bien contaminé par les produits chimiques demande du temps avant de pouvoir être ré-utilisé).
C'est long, coûteux, et ça doit par contre être précisemment intégré dans les coûts du nucléaire (et les variations de coûts signalés selon les pays n'aident pas à informer sur le coût réel).
Enfin, sur le fait que je dis qu'il n'y a pas d'urgence, ça ne voulait pas dire qu'il ne faut pas le faire bien entendu, ni signifier que c'est un moyen de repousser le problème.
La baisse de la radioactivité peut être une raison d'attendre.
Rédigé par : Fred_Solar | 18/12/2011 à 20:20
Fred Solar a écrit: "C'est long, coûteux, et ça doit par contre être précisemment intégré dans les coûts du nucléaire (et les variations de coûts signalés selon les pays n'aident pas à informer sur le coût réel)."
Oui, et c'est bien là le cœur du problème!
Je continue à espérer qu'on (pouvoirs publics, EDF, ingénieurs, pros et antis) se saisira du problème; pour le moment, j'ai l'impression qu'on se contente de tourner autour. Bien sûr, la recherche coûte cher, et celle-ci est sans retour sur investissement, puisqu'on ne produira rien qui rapporte (càd électricité)
Rédigé par : Aimelle | 18/12/2011 à 20:57
@ Aimelle:
Nous aurons j'espère un peu plus d'informations en 2012, puisqu'il a été demandé à la Cour des Comptes de réaliser une enquête sur les coûts de la filière nucléaire. Souhaitons donc que cette enquête puisse être réalisée objectivement, et que celà sera publiée, sans le "secrêt défense" cher à ce secteur.
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/Theme-247.html
Les travaux seront achevés au 31/01/2012. On peut donc espérer le rapport quelques mois après.
Voici les sujets principaux:
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Dans son rapport sur les coûts de la filière nucléaire, la Cour des comptes examinera pour l’exercice 2010 cinq thématiques principales :
- la structure et la mesure des coûts de production d’électricité d’origine nucléaire sur le territoire national appréciés aux conditions économiques 2010 ;
- l’évaluation des charges futures liées au démantèlement des centrales actuellement en activité ;
- l’évaluation des charges futures de la gestion durable des déchets nucléaires ;
- l’estimation du coût global de prolongation de la durée de fonctionnement des réacteurs au-delà de quarante ans ;
- les dépenses actuelles de recherche et de développement conduites par les opérateurs publics.
Outre les coûts directs de production, seront également prises en compte les dépenses imputables au contrôle de la sécurité et de la sûreté du fonctionnement du parc électronucléaire ainsi que la problématique de l’assurance du risque d’accident.
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Rédigé par : Fred_Solar | 19/12/2011 à 10:56
De l’uranium sous le manteau
c'est peut être en réalité du Pu238 (période 80 ans, émetteur alpha)qui sert de source chaude dans les RTG (GTE en français).
http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9rateur_thermo%C3%A9lectrique_%C3%A0_radioisotope
Rédigé par : Geologue | 19/12/2011 à 17:00