D'après une déclaration du Ministre Japonais de la Science et des Technologies datant de ce matin (vendredi 14/10), l'activité radioactive mesurée à proximité d'une maison traditionnelle Japonaise inhabitée serait totalement étrangère à l'accident nucléaire ayant largement contaminé le Japon vers le 15 mars 2011. Fichtre, nous voilà totalement rassurés !
Il aurait été découvert dans une caisse en bois située dans la cave de ladite maison plusieurs dizaines de petites bouteilles en verre remplies d'une poudre radioactive qui semblerait "presque" être du Radium-226. Le débit de dose relevé à proximité de cette découverte serait estimé à environ 30 µSv/h et 0.6 mSv/h au contact immédiat.
Six petits détails qui chiffonnent cependant toujours vos serviteurs :
1) Un MEXT qui communique aussi rapidement sur une situation radiologique, c'est inédit... les autorités officielles Japonaises ne communiquent généralement sur une situation radiologique précise qu'au bout d'une période de 30 à 90 jours. Nous ne nous en plaignons pas, nous trouvons que cette rapidité de réaction est juste... inhabituelle !
2) Le Radium-226 ainsi que ses descendants dont le célèbre gaz Radon-222 sont essentiellement des émetteurs Alpha et Bêta ; il est donc très étonnant - et c'est un euphémisme - que ce type de radiations puisse traverser le verre de la bouteille, la caisse en bois, les parois de la cave pour être mesuré finalement au niveau de la barrière en bois située à l'extérieur de l'habitation. Les radiations Alpha sont stoppées par une feuille de papier, les Bêta, un peu plus irradiantes, sont malgré tout très vite stoppées par quelques mètres d'air ambiant ou une épaisseur modérée de matériau (quelques millimètres suffisent) ;
3) De même, les radiations ionisantes Alpha et Bêta ne sont que difficilement repérables par des radiamètres portatifs du genre de ceux qui ont détecté initialement le problème ;
4) Le Radium-226, même s'il n'est effectivement pas un des produits de fission produits dans un réacteur est lui-même l'un des descendants de l'Uranium-238 (le cinquième précisément) aussi l'argument d'une absence de lien direct de cette découverte avec l'industrie nucléaire n'est absolument pas implicite ;
5) Selon le Japan Times, la concentration maximale de radioactivité se fait au niveau d'une barrière en bois située en hauteur (1m du sol) aussi il ne leur semble pas évident que l'explication des bouteilles de Radium soit convaincante ;
6) Une décontamination sommaire a été effectuée par la municipalité avec pour résultat de diminuer légèrement (de 4.7 à 2.8 µSv/h selon la NHK) la radioactivité mesurée au niveau de la barrière ; cette donnée n'est absolument pas compatible avec une source non contaminante comme le radium contenu dans les bouteilles scellées.
A chacun de se forger sa propre opinion une fois tous les éclairages en main...
Sources :
jijpress (14/10, Anglais)
l'analyse du blog ex-skf que nous partageons totalement (Anglais)
EDIT du 15/10 : D'après un papier du Mainichi Daily, les autorités auraient procédé à l’enlèvement desdites bouteilles et la radioactivité aux environs de la "maison radium" serait revenue instantanément à des débits de doses habituels. Vos serviteurs se seraient-ils fourvoyés dans des spéculations hasardeuses ? En tout cas, côté médiatique, ça a bien fonctionné pour les autorités, nous n'avons que rarement vu une comm et des actions aussi rapides sur une situation radiologique !
Un officiel du MEXT a déclaré le 14/10 : "Il est probable que le propriétaire du matériel [les bouteilles] n'ait pas eu connaissance du fait que la loi [sur la détention de matières radioactives entrée en vigueur en 1958] ait été modifiée et qu'il ait simplement oublié le fait que les bouteilles aient contenu des éléments radioactifs."
A suivre...

Merci Trifouillax, je trouvais ça bien étrange aussi comme bin's. j'attendais ton avis pour communiquer, je regrette pas.
Rédigé par : Uncas | 14/10/2011 à 22:35