Les comprimés d'iode stable ne sont plus d'aucune utilité 6 h après l'exposition aux rejets radioactifs !
Regardez bien le document ci-contre (p. 329) : les comprimés d'iode stable (KI), bloquant de manière efficace l'action nocive de l'Iode 131 sur la glande thyroïde, doivent être avalés idéalement 12 heures avant l'exposition à la radioactivité ou 1 heure après ; leur efficacité diminue très rapidement après ce délai pour devenir nulle (0% d'efficacité) 6 heures après l'exposition. Ce traitement doit donc être utilisé le plus vite possible après la diffusion de l'alerte.
L'accident de Tchernobyl a eu lieu le samedi 26 avril 1986 à 1h23 et n'a été officiellement communiqué au public que le lundi 28 avril par un communiqué laconique de 20 secondes lors d'une programme d'information. Je vous rappelle son contenu qui est un modèle de sobriété Russe :
«Il s'est produit un accident sur le site de la centrale nucléaire de Tchernobyl. L'un des réacteurs a été endommagé. Les conséquences de l'accident sont en train d'être résolues. Une aide a été apportée aux populations touchées. Une commission d'enquête a été créée.»
Pripyat, la ville-nucléaire de 22000 habitants située à 3 Km de la centrale, ne sera évacuée que le 27 avril vers 14 heures, soit 36 heures après l'explosion et le relâchement dans l'atmosphère d'une quantité astronomique de particules radioactives. Les habitants ont été soumis dans l'intervalle a une dose cumulée estimée à environ 50 rad, soit environ 0.5 Sievert. Des pastilles d'iode stable ont été distribuées le 28 avril... aux membres de cette fameuse commission d'enquête après qu'elle ait commencé à manifester les premiers effets visibles de l'irradiation. La moitié de la radioactivité relevée était due à l'iode 131...
25 années plus tard, un autre gouvernement mais un retard équivalent
La première explosion sur le site de Fukushima Daiichi s'est produite le 12 mars à 15h36. Les comprimés d'iode stable étaient largement disponibles mais les populations concernées n'ont reçu la consigne de les utiliser que le 16 mars soit 4 jours plus tard ! Les autorités locales et a fortiori les populations concernées n'avaient en fait aucune idée de l'urgence de la situation. Seules 2 municipalités donnèrent d'elles-mêmes l'ordre aux habitants de prendre les pastilles. Pire encore, le Gouverneur de la Préfecture de Fukushima aurait décidé de relever le seuil d'administration de l'iodure de potassium de 13000 CPM à 100000 CPM d'exposition externe. 900000 comprimés d'iode étaient disponibles dans un rayon de 50 Km autour de la centrale de Fukushima, la plupart ont été inutilisées.
La NISA a finalement donné la consigne de prendre les pilules d'iode le 16 mars dans un rayon de 20 Km autour de la centrale, alors que les pastilles KI ne présentaient alors plus aucune efficacité et que l'ordre d'évacuation avait été donné par le gouvernement deux jours plus tôt, soit le 14 mars !
Cette fois-ci, les autorités Japonaises vont avoir du mal à coller ce nouveau loupé sur le dos de l'opérateur Tepco ! Notons tristement en guise de conclusion provisoire qu'à ce jour, l'inertie des exploitants et des autorités en cas d'accident nucléaire majeur s'est toujours opposée à l'utilité pourtant avérée de ce traitement partiel contre les radiations, le seul qui puisse être d'une utilité quelconque à condition d'être rapidement et intelligemment géré. L'autre mesure efficace, la distribution de demi-masques respiratoires à usage unique appropriés (EN149/FFP3) permettrait de distribuer non plus des pastilles seules mais de véritables Kits de première urgence radiologique qu'une série de séances de formation et d'exercices fréquents pourraient rendre enfin efficace, à la condition indispensable que les autorités remplissent - enfin - leur part du contrat.
Une estimation de 40% des habitants de Fukushima contrôlés une semaine après l'exposition aurait pu, aurait du profiter de la prise de comprimés KI... Les mots nous manquent pour désigner ce type de comportement des autorités... Meurtrier, peut-être ?
Sources :
L'évacuation de Pripyat, dissident-média
Chronologie de l'accident de Fukushima Daiichi sur le blog de Fukushima
Les autorités Japonaises n'ont pas réussi à distribuer [à temps] les pastilles anti-radiations, Wall Street Journal (Anglais)
Des experts insistent sur le fait que les habitants de Fukushima auraient du prendre les comprimés d'iode (Anglais)
L'accident de Tchernobyl a eu lieu le samedi 26 avril 1986 à 1h23 et n'a été officiellement communiqué au public que le lundi 28 avril par un communiqué laconique de 20 secondes lors d'une programme d'information. Je vous rappelle son contenu qui est un modèle de sobriété Russe :
«Il s'est produit un accident sur le site de la centrale nucléaire de Tchernobyl. L'un des réacteurs a été endommagé. Les conséquences de l'accident sont en train d'être résolues. Une aide a été apportée aux populations touchées. Une commission d'enquête a été créée.»
Pripyat, la ville-nucléaire de 22000 habitants située à 3 Km de la centrale, ne sera évacuée que le 27 avril vers 14 heures, soit 36 heures après l'explosion et le relâchement dans l'atmosphère d'une quantité astronomique de particules radioactives. Les habitants ont été soumis dans l'intervalle a une dose cumulée estimée à environ 50 rad, soit environ 0.5 Sievert. Des pastilles d'iode stable ont été distribuées le 28 avril... aux membres de cette fameuse commission d'enquête après qu'elle ait commencé à manifester les premiers effets visibles de l'irradiation. La moitié de la radioactivité relevée était due à l'iode 131...
25 années plus tard, un autre gouvernement mais un retard équivalent
La première explosion sur le site de Fukushima Daiichi s'est produite le 12 mars à 15h36. Les comprimés d'iode stable étaient largement disponibles mais les populations concernées n'ont reçu la consigne de les utiliser que le 16 mars soit 4 jours plus tard ! Les autorités locales et a fortiori les populations concernées n'avaient en fait aucune idée de l'urgence de la situation. Seules 2 municipalités donnèrent d'elles-mêmes l'ordre aux habitants de prendre les pastilles. Pire encore, le Gouverneur de la Préfecture de Fukushima aurait décidé de relever le seuil d'administration de l'iodure de potassium de 13000 CPM à 100000 CPM d'exposition externe. 900000 comprimés d'iode étaient disponibles dans un rayon de 50 Km autour de la centrale de Fukushima, la plupart ont été inutilisées.
La NISA a finalement donné la consigne de prendre les pilules d'iode le 16 mars dans un rayon de 20 Km autour de la centrale, alors que les pastilles KI ne présentaient alors plus aucune efficacité et que l'ordre d'évacuation avait été donné par le gouvernement deux jours plus tôt, soit le 14 mars !
Cette fois-ci, les autorités Japonaises vont avoir du mal à coller ce nouveau loupé sur le dos de l'opérateur Tepco ! Notons tristement en guise de conclusion provisoire qu'à ce jour, l'inertie des exploitants et des autorités en cas d'accident nucléaire majeur s'est toujours opposée à l'utilité pourtant avérée de ce traitement partiel contre les radiations, le seul qui puisse être d'une utilité quelconque à condition d'être rapidement et intelligemment géré. L'autre mesure efficace, la distribution de demi-masques respiratoires à usage unique appropriés (EN149/FFP3) permettrait de distribuer non plus des pastilles seules mais de véritables Kits de première urgence radiologique qu'une série de séances de formation et d'exercices fréquents pourraient rendre enfin efficace, à la condition indispensable que les autorités remplissent - enfin - leur part du contrat.
Une estimation de 40% des habitants de Fukushima contrôlés une semaine après l'exposition aurait pu, aurait du profiter de la prise de comprimés KI... Les mots nous manquent pour désigner ce type de comportement des autorités... Meurtrier, peut-être ?
Sources :
L'évacuation de Pripyat, dissident-média
Chronologie de l'accident de Fukushima Daiichi sur le blog de Fukushima
Les autorités Japonaises n'ont pas réussi à distribuer [à temps] les pastilles anti-radiations, Wall Street Journal (Anglais)
Des experts insistent sur le fait que les habitants de Fukushima auraient du prendre les comprimés d'iode (Anglais)

Rien de nouveau.
Dites-nous plutôt comment vous voyez la "gen4"...
Puisque c'est comme cela que votre "blog" ou "site de promotion" ? s'appelle.
Dites-nous aussi au passage qui vous êtes, d'où vient votre connaissance en nucléaire.
Rédigé par : Frédéric Boutet | 01/10/2011 à 13:44