Officiellement, un capteur qui “dysfonctionne” depuis le 7/4
Pour l'opérateur Tepco ainsi que pour les autorités Japonaises, ce capteur situé au niveau du drywell (l'ampoule de confinement) du réacteur n°. 1 a été endommagé lors de la fusion du coeur et ne fonctionnerait plus correctement depuis le 7 avril (graphe ci-contre), date à laquelle il aurait révélé une très forte croissance de la radioactivité à l'intérieur du confinement du réacteur n°. 1, de 30 à 100 Sv/h, chiffre déjà supérieur à la normale qui est de quelques Sieverts/heure au plus.
Au fait, que se passait-il le 7 avril sur la cote Est du Japon ?
Le Japon connaissait ce jour précis à 1132L l'une des répliques les plus puissantes du tremblement de terre majeur du 11/3. L'épicentre de la secousse estimée à 7.4 était situé vers Miyagi, une centaine de Kilomètres au Nord du site de Fukushima Daiichi et à une profondeur d'environ 40 Km. La secousse a contraint à une évacuation provisoire du site accidenté ; peu après l'opérateur signalait que cette nouvelle secousse ne semblait pas avoir engendré de nouveaux dégâts sur les installations.
Donc, à ce moment précis, notre capteur commence a “dysfonctionner” ?
Coincidence ? Peut-être, mais voyons plutôt la suite. Une réplique importante (7.3) a touché le site le 10/7 en provoquant un “pic” de 250 Sv/h alors que la radioactivité était stabilisée vers les 50 Sv/h depuis 5 jours (graphe n°. 2) ; 48 heures plus tard, le seuil redescendait à une valeur “normale” pour une petite semaine. Le 31/7, réplique de 6.4 ; la radioactivité bondit de 225 à 360 Sv/h et le 17/8 une réplique de 6.2 provoque la mesure de radioactivité la plus élevée depuis le début de ces relevés : Plus de 400 Sv/h !
(2) le relevé CAMS D/W du 17/3 au 8/4, unité n°. 1
Quelle pourrait être l'origine de ce phénomène ?
La clef pourrait se trouver dans le corium ! Cette masse de combustible fondu mélangé à d'autres éléments métalliques et au béton du radier transpercé par les très hautes températures (>2800 °C) et la formidable corrosivité du mélange a – c'est un fait avoué tardivement par Tepco lui-même – percé les 2 cuves du réacteur avant de s'étaler sur le sommet de la dalle en béton (radier) située pour partie au fond de l'ampoule de confinement. Une partie du corium est peut-être restée “accrochée” en cuve et pourrait filtrer peu à peu vers les orifices percés précédemment, en provoquant au passage l'affolement de notre CAMS drywell (Capteur de radioactivité de l'enceinte de confinement). Les secousses provoquées par les répliques pourraient donc influer sur le décrochage des fragments de combustible fondus encore présents dans la cuve principale de l'ex-réacteur (RPV).
D'autres éléments peuvent-ils appuyer cette hypothèse ?
Pour l'instant, rien n'est démontré, il s'agit juste d'une corrélation assez imprécise je l'avoue qui pourrait avoir d'autres explications : Un capteur réellement défectueux, une possibilité de coincidence réelle – dont la probabilité tend à diminuer au fur et à mesure de sa répétition –, des artefacts (au sens Français d'un phénomène contaminé par une intervention humaine quelconque) ou autres élucubrations de certains hurluberlus en mal de sensationnel (j'anticipe les réactions probables) !
Les répliques futures seront le juge de paix de cette théorie
Nous verrons bien prochainement si le phénomène tend à se confirmer ou si la théorie part en vrille pour s'écraser dans l'étang des corrélations fumeuses ; à franchement parler j'espère qu'elle y finira ses jours car, si elle était vérifiée, cela confirmerait simplement qu'au moins une des masses de corium a échappé à tout contrôle sous l'ex-cuve et l'ex-confinement de l'ex-réacteur n°. 1.
EDIT : Il semble y avoir eu ce matin une nouvelle réplique importante estimée à 6.8 ; suite à cette secousse Tepco a annoncé – ils devraient mettre un disque – que “rien n'avait bougé…”. Nous verrons bien quand les données publiées sur le site de l'ATMC seront mises à jour !
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