NISA, NRC, ASN, même structure, même désinformation
L'organisme de sûreté nucléaire Japonais NISA a été critiqué pour dépendre trop intimement de l'industrie du nucléaire, ce qui la forçait dans les faits à mal faire son travail et notamment à dissimuler ou minimiser la portée d'événements accidentels.
En France, l'ASN vient d'avouer que les chiffres communiqués officiellement lors de l'accident de Marcoule étaient inexacts et qu'ils étaient en fait 500 fois supérieurs à l'estimation initiale (30 MBq au lieu de 63000 Bq).
En conséquence, nous avons fait sur ce site une ultime tentative de faire un tout petit peu confiance aux autorités dans ce domaine accidentel et de baser nos réflexions au sujet de cet accident sur les chiffres d'activité du four communiqués officiellement. Nous avons été trompés aussi à l'avenir les déclarations des organismes officiels français ne pèseront pas plus lourd que celles de la NISA Japonaise. Tout sera systématiquement vérifié et approché avec des pincettes à échantillons radioactifs.
Pourquoi ces tentatives systématiques de minimiser la portée et l'importance des accidents ? Si l'ASN ne sait pas, qu'elle le dise ; si elle sait, qu'elle le dise aussi !
Suite à la découverte de Plutonium au Japon, le Japon ne cherchera plus le Plutonium
Lors de la dernière conférence de presse commune Tepco / autorités Japonaises tenue ce jour, le METI a signalé que les mesures d'activité du Plutonium ne seraient désormais plus effectuées. On trouve du Plutonium qui n'a rien à faire là par hasard, au détour d'une analyse donc on résout le problème à la sauce nucléaire, c'est à dire en arrêtant de rechercher le radionucléide dangereux qu'on ne s'attendait pas à trouver.
Si on ne cherche plus, on ne trouve plus ; c'est d'une logique implacable !
Tepco reconnaît que ses procédures accidentelles n'incluaient pas le scénario du 11 mars
Le fameux document caviardé que Tepco présentait à la commission d'enquête gouvernementale Japonaise commence à livrer ses secrets : Tepco reconnaît lui-même que les procédures accidentelles internes ne prévoyaient pas le scénario pourtant bien connu de "blackout station" c'est à dire la perte totale et simultanée de toutes les sources d'énergie principales et auxiliaires. Sans procédures, sans source d'énergie, sans communications, la situation sur le terrain le 11 mars et les jours suivants ne pouvait déboucher que sur une catastrophe. Source : Mainichi News (Anglais)
Les déchets radioactifs s'amoncellent à Fukushima
Personne ne sait comment ni où stocker ni comment gérer les piles démesurées de matériaux hautement radioactifs stockés sur le site de Fukushima Daiichi. 4700 bidons de déchets sont actuellement en souffrance, dont 210 conteneurs Kurion mesurant 2.3 m x 0.9 pour un volume total de 307 M3 ainsi que 581 m3 de soupe hautement radioactive provenant de l'unité de décontamination Areva. Selon un expert de l'université de Kyoto, l'activité de ces fûts serait estimée entre 10 milliards et 100000 milliards de Becquerels au m3. Pas étonnant que les candidats à l’enlèvement de ces menus déchets ne se bousculent pas à la porte de l'ex-centrale.
De l'iode 131 maintenant mesuré en permanence en 7 lieux différents : une preuve supplémentaire de reprise de criticité ?
Des quantités anormales d'iode 131 ont été relevées récemment à Ibaraki, Tokyo, Iwate, Nagano, Niigata, Miyagi et Nagasaki. Les valeurs mesurées varient d'environ 40 Bq/kg à 560 Bq/kg. Les hôpitaux locaux ont formellement démenti toute fuite ou relâchement dans la nature d'iode à usage médical.
Les enfants de Fukushima forcés d'ingérer des boissons et aliments contaminés
C'est le style de nouvelle qui fait froid dans le dos : selon Matsu Akira, députée du parti Komei, dans plusieurs écoles primaires de la région de Fukushima, les enfants qui, sur instructions de leurs parents, emporteraient de l'eau ou du lait à l'école afin de consommer des produits sains se verraient forcés par le personnel enseignant à avaler sur l'estrade de grandes quantités de boisson provenant de la région de Fukushima. Le discours hallucinant tenu par le personnel "éducatif" serait le suivant : «Donnez-moi la raison pour laquelle vous ne buvez pas de lait ? Si vous ne le buvez pas, vous n'êtes pas qualifié pour être un citoyen de Fukushima !»
Remarquez sur la vidéo ci-dessous le rire narquois du secrétaire Général du gouvernement Fujimura lors de la prise de parole de Mme Akira. No more comment...
EDIT DU 04/10 : Durant l'intervention de Mme Akira, le secrétaire du Gouvernement Japonais Fujimura a été sèchement remis à sa place par Mme Akira qui lui a lancé : «M. le secrétaire général, veuillez écouter mon intervention sans rire car il n'y a pas dans cette affaire matière à rire.» Fujimura et Edano se racontaient alors peut-être une bonne histoire ?
Je m'amusais à répondre à un professeur réputé qui se demandait candidement dans un article publié dans "Le Figaro" de ce jour si la probabilité réelle de fusion de coeur nucléaire - partielle disait-il - correspondait bien aux chiffres théoriques avancés par les fabricants de matériel :
Puisque l'auteur évoque les fusions "partielles" de cœur, les stats viennent de se prendre une sacré claque avec l'accident de Fukushima :
- 5 fusions de cœur (TMI, Tchernobyl, Fuku*3) - 437 réacteurs dans le monde pour une moyenne de 25.4 années de production (chiffres wiki) - Taux d'accident majeur sur le parc : 5/437 = 0.0114
- Durée moyenne entre 2 accidents majeurs par réacteur : 25.4/0.0114 = 2228 années / réacteur
Et maintenant, en extrapolant un peu :
- Durée moyenne estimée entre 2 fusions de cœur sur le parc nucléaire mondial, s'il reste stable : 2228 / 437 = 5.1 années
Amusons-nous maintenant un peu : Les 4 "grands" USA, France, Japon, Russie comptabilisent à eux seuls 260 réacteurs sur les 437 du parc mondial actuel. Or,
- Les USA ont eu l'accident de TMI en 1979, - L'URSS celui de Tchernobyl en 1986 - Le Japon le triple accident de Fukushima en 2011
Et la France ? Protégée par sa technologie ? Vraiment ? C'est ce que disaient les opérateurs des sites énumérés ci-dessus encore 1 heure avant que les accidents ne se produisent : Il n'y a pas plus sûr que notre technologie, plus sérieux que nos contrôles, plus adaptées que nos mesures de sûreté, plus indépendants de l'industrie que nos organismes de contrôle, moins corrompus que nos régulateurs politiques etc.
Quant à l'EPR, s'il voit effectivement le jour dans le nouvel équilibre énergétique qui s'amorce suite au terrible accident Japonais - toujours en cours, rappelons-le -, son prix élevé (4 à 7 Milliards contre 2 Milliards pour un ABWR récent) et ses caractéristiques particulières en font un très mauvais candidat à l'exportation, même s'il est peut-être effectivement un peu plus sûr ou, plus exactement, un peu moins dangereux.
EDIT du 18/9 : il semble que le commentaire ci-dessus, peut-être un peu trop précis, ait été "modéré" par le Figaro. Il y a d'ailleurs eu très peu de commentaires sur cet article (2 à ce jour), c'est très peu vu le débat passionné actuel sur l'énergie !
Enfants, pelles, râteaux, shorts et T-shirts : travaux de jardinage ? Non, "action citoyenne de décontamination" !
Il fallait s'y attendre : après les recommandations des autorités locales recommandant de traiter la décontamination "à la légère" avec des pelles et des brosses, une école de Tsukuba (Ibaraki Pref.) a suivi cet "exemple citoyen" pour demander aux parents d'élèves de procéder à la décontamination du terrain devant abriter prochainement une manifestation sportive.
Donc les familles, avec leurs enfants bien sûr, se sont "éxécutées" et ont allégrement piétiné, ratissé, creusé, balayé, chargé la terre contaminée dans des brouettes puis des véhicules personnels. Aucun équipement de protection, des tenues légères, des enfants à proximité des travaux, mon Dieu, ces gens sont-ils devenus fous ? La désinformation d'état reprise par les autorités locales a-t-elle rendu la population complétement irresponsable ?
Et tout ceci pour obtenir des résultats médiocres : d'après le site web de l'école, les débits de dose relevés après les travaux n'ont guère changé, sauf au niveau des gouttières et des fossés.
Donc, risquer une contamination interne en respirant ou en avalant un concentré de particules radioactives pour la simple satisfaction de faire "comme avant", voilà la politique sanitaire du nouveau Japon ? Nouveau car l'ancien Japon pre-Fukushima a bel et bien cédé la place à un nouveau Japon, fait de rodomontades nucléaires et de désinformation des risques liés à l'irradiation et surtout à sa cousine bien plus sérieuse, la contamination interne.
L'ONU pointe les défauts de sûreté du site de Fukushima Daiichi
Le Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré mercredi que l'accident nucléaire de Fukushima était en grande partie du à une implantation qui n'a pas assez tenu compte des phénomènes naturels particuliers du site sur lequel elle a a été installée.
M. Ban Ki-moon a ensuite plaidé pour la mise en commun des réseaux nationaux de mesure de radioactivité ainsi que la création rapide d'une brigade d'intervention internationale avant de conclure sa déclaration en évoquant l'utilité de l'énergie atomique dans les pays en voie de développement énergétique.
Le grain de sel (de Thorium) de gen4 : voir la brève ci-dessous sur l'utilité des "petites" unités de production décentralisées. Cette déclaration et le rapport de l'ONU n'apportent vraiment rien de nouveau à la situation sur le terrain, on aurait bien aimé une implication un peu plus forte du "machin" cher au Général pour tenter de régler une situation sérieuse, peut-être bien plus sérieuse à terme que d'autres pays dans lesquels l'ONU n'a pas hésité longtemps avant d'intervenir...
La commission gouvernementale Japonaise sur l'énergie atomique évoque pour la première fois une éventualité de contamination des eaux souterraines à Fukushima Daiichi
Les problèmes techniques seront nombreux et les travaux pourraient prendre au moins dix années avant que l'opérateur Tepco ne puisse songer à travailler sur le "combustible" des trois "réacteurs" endommagés de Fukushima Daiichi. [les guillemets sont ajoutés, car il n'y a plus de "combustible" et plus de "réacteurs", NDLR]
Selon l'édition en ligne du Wall Street Journal du 14/11, des barrières techniques pourraient compromettre ou retarder l'achévement des travaux de démantélement du site. Le journaliste du WSJ Mitsuru Obe écrit d'ailleurs, sur la base des déclarations de Shunshuke Kondo, président de la commission :
"En conséquence [des fuites radioactives] l'eau utilisée pour refroidir les réacteurs a fui et s'est écoulée dans les couloirs reliant les bâtiments, ce qui a provoqué la contamination de l'eau souterraine et quelques incidents de rejets vers l'Océan Pacifique."
Le grain de sel de gen4 : Nous sommes sensibles au fait de constater que la commission gouvernementale nucléaire Japonaise semble évoquer, pour la première fois, l'éventualité que les nappes phréatiques auraient été contaminées par l'eau de refroidissement ou peut-être même directement touchées par le corium lui-même. Nous attendons avec impatience des éclaircissements - ou un démenti - dans ce domaine.
Il semble hautement improbable que les énormes quantités d'eau déversées dans les trous béants des ex-réacteurs ne puissent, au moins en partie, rejoindre les masses d'eau souterraines. Sans même tenir compte des dégâts éventuels provoqués par le corium actif, le violent séisme a provoqué des crevasses impressionnantes en surface ; pourquoi le radier et les sous-sols n'auraient-ils pas été affectés c'est à dire fissurés ou crevassés ? Par quel miracle l'eau fortement radioactive serait-elle parvenue à plusieurs occasions à atteindre l'Océan selon un chemin horizontal et ne s'infiltrerait-elle pas par simple gravité dans la roche sédimentaire, directement sous les ex-réacteurs ?
Fort Calhoun, vous rappelez-vous ? Oui, il s'agit bien de la petite centrale nucléaire située sur le fleuve Missouri, qui était dans une situation périlleuse pendant tout l'été, encerclée et parfois dépassée par une eau qui se refusait à suivre l'arbitraire atomique.
L'inondation serait officiellement terminée depuis quelques jours mais cette petite unité de production refait aussitôt parler d'elle : en raison de ses faibles performances - minables en fait, une tranche unique de 476 MWe - de nombreuses voix s'élèvent aux Etats-Unis pour demander, compte tenu de son utilité et des risques élevés qu'elle fait courir à la population du "midwest", son arrêt d'exploitation et son démantélement.
Et d'ailleurs, l'OPPD, exploitant minable du site minable, avoue lui-même qu'il n'a pas le premier sou vaillant en caisse afin de procéder aux réparations nécessaires à la suite de l'inondation historique. L'opérateur devra donc emprunter une soixantaine de millions de dollars sous la forme d'obligations ou détourner de l'argent d'autres postes budgétaires. Encore un peu, comme pour la situation financière du géant Tepco, et ça nous arracherait une larme...
La centrale de Fort Calhoun ne produit en fait que 25% de l'énergie électrique alimentant Omaha, capitale de l'état du Nebraska, qui compte 410 000 âmes et est située à seulement 29 Km du site de production ; la centrale présente par ailleurs de par son implantation "étonnante" un risque majeur à la Fukushima et une probabilité d'accident sévère non négligeable. Il s'agit en outre d'une ancienne installation, inaugurée en 1973 et qui devait terminer son activité en 2013. Dernier détail, les déchets : Fort Calhoun stocke environ 400 000 tonnes de déchets hautement radioactifs sur le site, à la fois dans sa piscine de désactivation "king size" et également de manière "séche" dans des châteaux améliorés qui servaient intialement uniquement au transport du combustible.
gen4 se joint donc aux citoyens excédés de la région d'Omaha pour demander : jusqu'à quand va durer cette farce nucléaire ?
le blog ex-skf (Anglais) nous informe que M. Fumiya Tanabe, ancien directeur de recherche à la JAEA pense que le combustible du réacteur n°. 3 du site accidenté de Fukushima Daiichi aurait fondu non pas une mais deux fois ; Examinons ensemble ses arguments :
M. Tanabe affirme que le combustible contenu dans l'ex-réacteur n°. 3 aurait fondu une première fois le 14 mars préalablement à l'explosion du bâtiment n°. 3 ; Ce corium serait alors tombé en fond de cuve principale (la petite cuve ovale coloriée en rose) avant d'être partiellement refroidi par l'arrosage effectué par l'opérateur d'un débit d'environ 300 tonnes d'eau par jour.
Le 21 mars, un incident sur le circuit d'arrosage aurait provoqué une baisse significative de ce débit qui serait alors passé à 24 tonnes par jour durant 48 heures, du 21 au 23 mars, puis à 69 tonnes par jour à partir du 24 mars. Une augmentation de la pression au sein de la cuve RPV pourrait être la raison de cette diminution de débit d'eau ; La conséquence en a été que le refroidissement minimal de la chaleur produite par la réaction résiduelle n'était que de 10 à 30% de ce qui était nécessaire pour contrôler la température résiduelle du combustible fondu.
D'après M. Tanabe, le corium dont la température et la progression avaient été plus ou moins maîtrisées jusque là aurait repris de la vigueur pour repasser à l'offensive, redépassant la température de fusion de la croûte ; La conséquence fût que le corium transperça pour de bon la cuve principale pour se déposer finalement sur le fond de l'ampoule de confinement encore appelée Dry Well (le fond de "l'ampoule" se situe sur le carré gris à la base, représentant le radier en béton).
Si l'on vérifie cette hypothèse sur le relevé de radioactivité ambiante effectué au nord de Kanto, on constate bien un second "pic" de radiaoactivité le 21 mars (seconde colonne grisée) qui correspondrait à la seconde fusion du combustible ou si vous voulez, à la re-fusion "re-melting".
Commentaires personnels sur cette hypothèse :
Peu après l'accident je m'étais amusé à calculer le débit d'eau nécessaire pour refroidir la réaction résuduelle provoquée par un réacteur du type de celui de Fukushima juste après un arrêt d'urgence :
"Le débit de refroidissement en fonctionnement nominal d'un coeur de REB à 2400 MW thermiques est d'environ 10m3 par SECONDE (1) soit près de 36000 m3/h. Au ralenti (arrêt d'urgence, puissance résiduelle de 150MW thermiques), le débit nécessaire passe à environ 0.65m3/s soit 2340 m3/h, valeur qui tend à décroitre au fil du temps, dans des conditions optimales. En cas de fusion totale ou partielle du cœur et même sans déconfinement, à 7 tonnes par heure je pense qu'on ne fait "qu'arroser le rôti brulé" c'est-à-dire dégager beaucoup de vapeur !"
J'estime donc que M. Tanabe est dans une hypothèse de refroidissement vraiment basse ; Même à 300 tonnes d'eau par jour le débit est nettement inférieur aux quelques 56000 Tonnes journalières que nécessiteraient ce type de réacteur juste après un arrêt d'urgence (7% de puissance résiduelle).
Ce chiffre est en outre très peu fiable car bien évidemment, il faut ajouter à cette puissance résiduelle "théorique" induite par la radioactivité résiduelle du combustible dans un état "normal" c'est à dire présentant une enveloppe externe intacte celle induite par l'élévation énorme de la température et de l'activité du corium et cela, à ce jour, aucun calcul théorique, aucune simulation ne peuvent pleinement l'apprécier.
Norio HIRAI est un ancien chaudronnier devenu chef de chantier après 20 années passées au sein des centrales nucléaires du Japon. M. Hirai est décédé en 1997 suite à un cancer ; Il s'est révolté, suite à la découverte de cette maladie en 1996, contre une industrie nucléaire qu'il jugeait incompétente et une administration de contrôle corrompue.
"8. Le plus horrible, c’est l’irradiation interne (la contamination)
Dans le bâtiment de la centrale, tout devient radioactif et émet des radiations. Parce que les radiations peuvent traverser même une paroi de fer d’une grande épaisseur. Les radioéléments qu’on reçoit sur la peau, la contamination externe c’est horrible, mais le pire c’est la contamination interne."
"Par exemple, la poussière. Une simple poussière qui se trouve n’importe où devient radioactive dans une centrale nucléaire à cause de la radioactivité qu’elle reçoit. Le fait d’inspirer cette poussière radioactive par le nez ou la bouche, c’est de la contamination interne. En faisant le nettoyage dans la centrale, on est exposé le plus, au danger de la contamination interne. Avec cette contamination interne on reçoit les radiations de l’intérieur du corps c’est beaucoup plus dangereux que l’irradiation externe, car le corps est en contact direct avec la source des radiations."
Cette dangerosité accrue de la contamination interne qu'évoque M. Hirai reste en général plus ou moins circonscrite par les barrières radiologiques disposées autour du combustible au sein de la centrale. Comme nous l'avons vu dans l'article, les barrières tombent en cas d'accident majeur et ensuite, le sort qui est habituellement réservé aux "insiders" du nucléaire se répand dans les populations proches avant de s'étendre graduellement au fil du déplacement des contaminants.
Savez-vous que les radioéléments les plus lourds et de très longue durée de vie relachés lors de l'accident de Fukushima mettront plusieurs mois ou plusieurs années pour traverser terres et mers et finalement se retrouver dispersés sur l'ensemble de la planète ?
Savez-vous que les radioéléments les plus légers et les plus volatils (l'iode 131 par exemple) ont été répérés pour la première fois à Seattle, sur la côte Ouest des Etats-Unis le 18 mars soit 6 jours après la première explosion sur le site de Fukushima-Daiichi ?
Le sort qui est réservé habituellement aux travailleurs du nucléaire devient en définitive le sort de la population mondiale car il faut bien comprendre que la dispersion des radioéléments n'enlève rien à leur action ; Leur concentration diminue mais leur rayon d'action s'étend en conséquence et, au final, le nombre de maladies engendrées par les accidents nucléaires majeurs reste le même, il est juste réparti différemment. Il serait d'ailleurs intéressant que des sociologues s'attachent indépendamment de tout système politique, scientifique, économique ou de santé, à démontrer ces faits.
La relation linéaire sans seuil extrapolée aux faibles doses implique par exemple qu’il y aura aussi bien 50 cancers supplémentaires parmi mille personnes recevant 1 Sv, que parmi un million recevant 1 mSv. Il seront juste moins repérables et quantifiables sur un large échantillon de population et au-delà des frontières administratives successives.
(EDIT du 02/08 : Correction d'une erreur sur le nom et le prénom du témoin)
Le 17 janvier 1966, un bombardier B-52 de l'US Air Force percutait en vol son ravitailleur KC-135 à 27.000 pieds, causant la mort de 8 des 11 équpiers des appareils. Le bombardier était en mission de "routine" et revenait d'un survol à haute altitude au-dessus des frontières de l'URSS.
Les quelques 40 tonnes de carburant avaient explosé en créant un nuage blanc d'environ 1 Km bien visible depuis le sol, de même que les 3 parachutes des membres d'équipage rescapés du crash.
Les 4 bombes à Hydrogène B-28 que le B-52 emportait furent ainsi "égarées" au-dessus du territoire Espagnol. 3 d'entre elles tombèrent à proximité du village de Palomares dans la pointe Sud de l'Espagne. Le dispositif de "sécurité" ayant bien fonctionné - en détruisant à l'aide d'explosifs conventionnels les têtes nucléaires - environ 5 Kg de Plutonium se retrouvérent dispersés dans la nature.
Dans un premier temps, le Strategic Air Command Américain tenta de dissimuler l'incident en expliquant qu'aucune bombe n'était manquante (Code Broken Arrow) mais devant la pression médiatique dut finir par reconnaître que des recherches en mer étaient bien organisées pour tenter de retrouver la bombe manquante, selon les termes de la Législation des USA.
250 Hectares de terrain furent contaminés au sol à la suite de l'accident ; 1750 Tonnes de terre furent extraites et envoyées aux Etats-Unis pour y être stockées. Le Plutonium étant très toxique, un semblant de suivi des populations locales fut mis en place mais conclua très rapidement à des "présomptions de contamination statistiquement non significatives". Pour l'anecdote, on peut noter que les services Espagnols de la JEN (Juntia de Energia Nuclear) ont participé conjointement avec des experts Américains de la DNA (Defense Nuclear Agency) aux opérations de décontamination mais sans disposer des mêmes moyens et notamment de tenues NBC aussi élaborées. Le village de Palomares, 250 âmes, vit ainsi sa population passer un moment à plus de 3500 âmes, dont 2500 Américains et 250 journalistes !
Un témoin de l'époque rapporte dans Paris-Match du 5/3/1966 : "J'ai vu un éclair aveuglant tandis que les femmes du village tombaient à genoux en pensant que c'était la fin du monde !"
Bien évidemment, le vent s'était chargé de "disperser" la contamination ainsi que le souligna un rapport de la DNA publié en 1975 sur les conséquences de l'accident si bien que l'étendue et les doses de la contamination fûrent mal connues. A la suite de demandes répétées du gouvernement Américain, les dossiers médicaux de la population fûrent également rendus confidentiels, afin d'éviter au peuple Espagnol des "inquiétudes excessives".
3000 marins et plusieurs dizaines de bâtiments fûrent déployés au sein de la "Task Force 65" durant 3 mois dans la zone côtière afin de tenter de retrouver la bombe manquante. Celle-ci fût finalement miraculeusement repéchée par un petit sous-marin le 7/4/66 sur la base d'informations communiquées par un patron pécheur Espagnol ayant récupéré les survivants de l'accident avant de localiser la zone "Alpha" où ont été effectuées les recherches ultérieures.
Pour en savoir plus avec des copies de documents d'époque :
L'opérateur Tepco rafistole le batiment turbine n°. 3 afin d'éviter des débordements d'eau radioactive suite à l'arrivée de l'ouragan Ma-Hon prévu jeudi dans la région de Fuskushima. La toiture a été endommagée à plusieurs endroits par l'explosion du 15/3. La plus grande ouverture mesure 14m x 11.
Selon l'asahi daily du 17/7, sur les 9 points définis comme la première étape de la feuille de route de Tepco, 5 seraient complétement remplis, 4 seraient en cours d'achévement mais le dernier - remise en état des cuves de confinement - n'est ni rempli ni même démarré, personne ne sachant précisément ce qui se passe dans l'environnement immédiat des ex-réacteurs.
Le réacteur n°. 1 situé sur le site de Fukui (Kyodo) a été placé en arrêt à froid suite à un problème constaté sur le circuit de refroidissement. L'opérateur Kansai Electric travaille à résoudre l'incident mais un officiel du gouvernement Japonais estime que le réacteur ne pourra redémarrer rapidement du fait de l'établissement de nouvelles normes de sécurité suite à l'accident de Fukushima. Seuls 18 réacteurs sont encore opérationnels à ce jour sur les 54 que compte le Japon.
Le blog de Dominique Leglu, directrice de la rédaction de Science et Avenir, qui avait diffusé depuis le début de l'accident de Fukushima une information complète et aussi indépendante que possible, ne semble plus répondre. Espérons, vu la quantité énorme d'information et la masse de commentaires précieux qu'y s'y trouvaient, que la page ne subira aucune perte de données et qu'elle sera remise en ligne très prochainement.
La contamination se poursuit au Japon, en plus des 500 vaches radioactives dont la viande a été vendue un peu partout sur le territoire Japonais, des végétaux, du Thé, du riz, des champignons, des produits de la mer et de l'eau potable ont déjà été contaminés à des doses diverses mais qu'à chaque fois, le gouvernement Japonais a estimées comme "sans impact sur la santé". Cette dernière phrase passe-partout est évidemment discutable car les événements de contamination tendent à se multiplier pour un impact qui augmente au fil des supports détectés.
Pendant ce temps, aux Etats-Unis, les autorités prévoient de nettoyer les terrains contaminés autour du site de recherche militaire de Los Alamos qui a été un moment entouré par les flammes d'un gigantesque incendie. Les cendres probablement radioactives pourraient être emportées vers le Rio Grande tout proche par le ruissellement des eaux provoqués par des précipitations importantes annoncées dans la region. Les autorités ont reconnu qu'un certains nombres de déchets radioactifs avaient été enterrés à même le sol alors que les contraintes de radioprotection n'étaient pas les mêmes, dans un contexte de guerre froide et de production à grande échelle d'armes atomiques. De faibles quantités d'éléments radioactifs (239Plutonium, 241 Americium, 137Cesium) dans l'atmosphère ont été d'ailleurs été relevées par le DOE en 11 points différents du territoire du nouveau-Mexique.
La centrale de Cooper voit le niveau de la crue du fleuve Missouri baisser un peu alors que les eaux du même fleuve encerclant la centrale de Fort Calhoun sont stables.
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