M. Ichiro Ozawa, ancien secrétaire général du Parti Démocratique Japonais (le parti au pouvoir depuis 2009), est député de la 4ème circonscription d’Iwate, préfecture située au Nord de celle de Fukushima. Le Japan Times du 15 juin rapporte une histoire incroyable : l’épouse de M. Ozawa, Kusuko née Fukuda, (1) aurait récemment demandé le divorce suite à un comportement de son mari qui se serait avéré assez peu “héroïque” face aux radiations émises par la catastrophe de Fukushima-Daiichi.
Le “général” Ozawa se serait enfui devant les radiations s’échappant de Fukushima-Daiichi le 25 mars 2011
M. Ozawa n’est pourtant pas un homme peureux ni insensé : appelé le “Shogun de l’Ombre” 影の将軍 (2) par ses adversaires notamment pour avoir été la conscience discrète de l’ancien Premier Kakuei Tanaka, M. Ozawa a longtemps été une figure politique majeure du Japon ; il symbolisait le courage et la détermination constante au sein des nombreux partis Japonais qu’il a côtoyé et souvent dirigé. Ministre de l’Intérieur du Japon de décembre 1985 à juillet 1986 dans le gouvernement Nakasone, secrétaire général du PDJ (3) en 2009-2010, élu député d’Iwate sans interruption depuis 1969, habile tacticien, M. Ozawa s’était récemment opposé aux deux anciens Premiers Ministres Japonais, MM. Kan et Noda ; Ichiro Ozawa, représentant alors le courant de gauche radicale du PDJ, soutenu par quelques grands électeurs de ce parti, s’était d’ailleurs présenté à l’investiture au poste de Premier Ministre contre M. Kan en aout 2010 ; il avait alors obtenu 491 voix contre 721 à M. Kan.
Dès le 16 mars 2011, Ichiro Ozawa aurait affirmé disposer d’“informations confidentielles” sur les radiations
La femme de M. Ozawa explique que le 16 mars 2011, une secrétaire de son mari serait venue à sa rencontre à Tokyo pour lui conseiller de fuir au plus vite la capitale Japonaise avec les enfants du couple. Suite au refus de Mme Ozawa, son mari aurait – toujours d’après son épouse – abandonné sa maison d’Iwate le 25 mars 2011 pour se réfugier – avec ses secrétaires - dans la région de Kyoto. Le Japan Times rapporte d’ailleurs que, suspicieux, les médias Japonais auraient installé une caméra devant son habitation pour vérifier qu’il y résidait encore.
Le “général” bat en retraite mais les habitants du Sud d’Iwate sont invités à rester stoïques face aux radiations
Bien sûr, cet évènement aurait été depuis longtemps démenti comme “mensonger” s’il n’avait été rapporté par la propre épouse de M. Ozawa ; sa réaction est d’ailleurs parfaitement compréhensible : accuser M. Osawa de lâcheté et d’abandon précipité d’électeurs qui lui ont apporté une confiance continuelle depuis plus de 40 années pourrait sembler légitime ; ce serait toutefois minimiser le fait que M. Ozawa, le conseiller de l’ombre, n’avait de ce fait pas de statut officiel auprès du cabinet de M. Kan et n’avait donc aucune raison de ne pas abandonner le navire précipitamment, tandis que MM. Kan, Edano et les autres ne pouvaient le faire sans accroitre les sentiments de confusion, de panique et d’abandon latents dans un Japon qui venait d’être secoué par une triple catastrophe.
(1) Héritière du PDG Tadashi Fukuda, important homme d’affaires de Niigata
(2) le shōgun 将軍 : le général
(3) Parti Démocratique Japonais, au pouvoir depuis 2009 ; le secrétaire général est le N°. 2 du parti ; il a été remplacé en 2010 par Yukio Edano
Sources :
wiki français pour sa page très complète sur M. Ozawa
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