Le patron du géant Japonais SOFTBANK s’apprête à bousculer le marché national de l’énergie
M. Masayoshi Son, Directeur exécutif du groupe de télécommunications Softbank Corp. (1), a si mal vécu la catastrophe de Fukushima-Daiichi qu’il a confié à ses collègues que cette vision le troublait dans sa concentration professionnelle et qu’il avait presque décidé de revendre immédiatement son empire Internet pour se lancer immédiatement dans la résolution concrète des problèmes énergétiques Japonais. M. Son avoue n’avoir été convaincu par ses partenaires de modérer ses réactions qu’à la suite d’une réunion de travail très “houleuse”.
Les idées de M. Son pour révolutionner l’énergie au Japon… et au-delà
Premièrement, la sortie complète du nucléaire à l’horizon 2030 (2). Deuxièmement, la part d’énergies renouvelables passerait à un minimum de 50% de la production totale à la même date. Troisièmement : l’interconnexion ; M. Son prévoit de raccorder les différents pays asiatiques dans une super-grille énergétique reliant des champs solaires ou éoliens installés dans les territoires désertiques de Mongolie ; Softbank a d’ailleurs signé récemment (3) un contrat de prospection et de recherche éolien dans le désert de Gobi.
Un plan ambitieux qui bouscule les producteurs / distributeurs Japonais
Le plan de M. Son est clairement provocateur : le réseau électrique Japonais étant – volontairement - aussi peu interconnecté que possible (4), relier le réseau Japonais avec l’étranger c’est d’abord le rendre cohérent au sein même des frontières nationales. Et quand les compagnies d’électricité Japonaises lui demandent, l’air innocent, si son projet est sérieux, M. Son répond : “Le Japon importe bien du pétrole et du gaz, qu’y aurait-t-il de mal à importer directement de l’électricité ?”
Peut-être parce que les marges de distribution s’effondreraient avec un KWh importé de Corée à 2 yens au lieu des 9 Yens facturés habituellement par les opérateurs Japonais ?
Des projets de méga-centrales solaires déjà réalisés
Nous avons déjà évoqué la mise en production récente d’une unité de production électro-solaire de 2 MW à Schichigama début juin, les projets d’unité PV de 10 MW telles qu’envisagées par M. Son ne sont pas irréalisables, loin de là. En ce qui concerne les projets de maillage de réseaux, il semblent être la clef qui garantira bas prix, disponibilité et minimisation des pertes en ligne (5).
M. Son devant quelques-unes des sociétés composant son empire médiatique
(1) La fortune personnelle de M. Son est estimée par Forbes à US$ 8 milliards en 2011 ; la holding Japonaise qu’il contrôle détient entre autres le portail Yahoo Japon et le réseau exclusif de l'IPhone au Japon
(2) Ce qui en fait le plan d’abandon de l’électronucléaire Japonais le plus rapides et le plus ambitieux
(3) Notamment avec le groupe public Coréen KEPCO
(4) Des réseaux de transport différenciés (50Hz / 60 Hz), 9 compagnies d’exploitation totalement indépendantes…
(5) Par l’emploi de technologie adaptées comme le transport en courant continu
Lire également :
Masayoshi Son, net worth 7.2 B$US, Forbes
Une méga-centrale solaire 100 km au Nord de Fukushima, gen4, 29/5/12
Enfin une decision controversee qui va dans le bon sens... pas comme les decisions du gouvernement de Tokyo de ne pas faire de referendum sur les redemarrages des centrales approvisionnant Tokyo, ou bien d'acheter des cailloux en mer de Chine...
C'est lui aussi qui avait fait don de son salaire jusqu'a la retraite, aux sinistres du Tsunami.
Rédigé par : JAnonymous | 20/06/2012 à 00:57
Qu'est-ce que c'est que ces conneries ???!! Depuis quand l'électricité est-elle transportable ?? L'électricité se perd en cours de route et il est donc nécessaire de multiplier les lieux où elle se fabrique. Par contre, si ce monsieur veut parler de batteries qu'ils projetterait de transporter...
Rédigé par : huemaurice5 | 20/06/2012 à 14:12
D'où la nécessité du transport en Courant Continu (HVDC) sur de longues distances qui réduisent les pertes en ligne de 3% à 2% environ sur 1000 Km ; cette technique permet également de contourner les difficultés historiques du réseau Japonais (fréquence mixte 50 Hz / 60 Hz). Il existe également les lignes enterrées à supraconducteur (USA) très chères mais n'oublions pas que M. Son est un philanthrope ;)
De sus en CC pas d'effet électromagnétique et pas de Cosinus Phi à gérer.
cf. par exemple le dossier sur : http://www.leseoliennes.be/economieolien/transportcourant.htm
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 20/06/2012 à 14:35
En fait il s'agit de produire du courant continu à très haute tension qu'il suffira de redresser à l'arrivée et en effet les pertes sont de l'ordre de 3 % par 1000 km !
Comparez les pertes des réseaux THT...
Rédigé par : Lionel | 21/06/2012 à 00:58
Donc, par exemple, 1/3 est nécessaire pour pousser l'électricité jusqu'au consommateur + 1/3 qui se perd en cours de route = le 3è tiers qu'arrive chez le consommateur.
Donc, siiii ce tiers (33%) est réduit de seulement 2% y a pas de quoi sauter en l'air
Rédigé par : huemaurice5 | 21/06/2012 à 07:21
On y croyait plus... à ce genre de news !
Dans ce monde pourri de l'intérêt financier et de l'exploitation des peuples par son asservissement aux règles du libéralisme, il fait un peu père noël ce Mister SON !
On verra ben !
Mais une très bonne news si il perdure dans son idéologie!
Rédigé par : el barbar | 21/06/2012 à 10:29
Non.
Les pertes en ligne passent de 3 en CA à 2% en CC (par tranche de 1000 Km) ce qui fait économiser 33% desdites pertes. Et dès qu'il s'agit de transporter l'électricité sur des milliers de Km, c'est loin d'être négligeable.
Et si l'on veut parler de rendement "brut", n'oublions pas que le premier maillon de la production, les centrales : elles affichent généralement un rendement de 30 à 35% sauf pour les dernières (co-)générations gaz ou charbon "propre". Il y en fait plus de gaspillage dans l'affreuse conception d'une centrale nucléaire (le principe date de 50 années) que dans le transport mais comme on aime bien le gâchis, on continue à faire comme si de rien n'était !
Les lignes HVDC existent depuis longtemps (il y en a une en service sous le channel depuis 50 ans) et fonctionnent correctement mais comme la conception est différente des lignes THT actuelles, alors que faire de tout ce réseau de transport existant ? Et que faire des centrales nucléaires vieilles comme des ordinateurs à lampe ? Alors on continue, comme si de rien n'était, comme la dette, comme le pourrissement de la biosphère par l’homme, comme les relations "d'aide" Nord / Sud...
Donc, si un M. Son veut tenter de temps en temps de bousculer les archaïsmes énergétiques, pourquoi pas ?
Notez bien que par ailleurs je suis partiellement d'accord avec vous sur l'idée de micro-productions énergétiques locales, ce qui n'empêche pas une amélioration du réseau de transport, en attendant d'éventuelles techniques de stockage d'énergie à venir...
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 21/06/2012 à 10:37