"Je n'y vois aucune raison rationnelle [à poursuivre les opérations de retraitement]"
M. Tatjurio Suzuki, vice-président en exercice de la Japan Atomic Energy Commission (1) et membre de la commission gouvernementale de réflexion sur le nucléaire, a déclaré ce jour qu'il souhaitait, à titre personnel, que les opérations de retraitement de la totalité du combustible Japonais irradié soient abandonnées au Japon. M. Suzuki évoque dans ses motivations la situation énergétique incertaine du pays et plus encore ses doutes sur la pertinence de la filière à neutrons rapides Japonaise.
Les Réacteurs à Neutrons Rapides ou surrégénérateurs brûlent un super-combustible enrichi à 20% d'Uranium-235 ou de préférence de Plutonium-239 contre de 3 à 5% dans un réacteur de génération précédente. Ce type de réacteur est extrêmement controversé car il utilise notamment du Sodium liquide comme fluide caloporteur et refroidisseur, un liquide hautement inflammable au contact de l'air et explosif au contact de l'eau.
Nous évoquions dans notre billet d'hier la situation illogique du Japon dans la gestion récente des stocks de Plutonium, cette déclaration opportune apporte des arguments au débat.
Le Japon, outre le réacteur expérimental de Monju, endommagé par un feu de Sodium en 1995 et non remis en service depuis, prévoyait également à l'horizon 2040-2050 un nouveau projet de réacteur à neutrons rapides, le JSFR (1) qui semble bien, si l'on s'en réfère à l'analyse de M. Suzuki, avoir du Sodium dans l'aile.
L'accident de Monju : fuite de Sodium sur le circuit secondaire
(1) JAEC : Organisme de réglementation de l'énergie atomique au Japon, courroie de transmission - très théorique - entre les autorités et l'industrie électronucléaire
(2) 1500 MWe, un burnup max de 150 GWj/t (bonjour les produits de fission !) et une estimation de 5.000 à 7.000 tonnes de Sodium en circulation dans le circuit primaire
Source : kyodo news, 5/6, anglais
M. Tatjurio Suzuki, vice-président en exercice de la Japan Atomic Energy Commission (1) et membre de la commission gouvernementale de réflexion sur le nucléaire, a déclaré ce jour qu'il souhaitait, à titre personnel, que les opérations de retraitement de la totalité du combustible Japonais irradié soient abandonnées au Japon. M. Suzuki évoque dans ses motivations la situation énergétique incertaine du pays et plus encore ses doutes sur la pertinence de la filière à neutrons rapides Japonaise.
Les Réacteurs à Neutrons Rapides ou surrégénérateurs brûlent un super-combustible enrichi à 20% d'Uranium-235 ou de préférence de Plutonium-239 contre de 3 à 5% dans un réacteur de génération précédente. Ce type de réacteur est extrêmement controversé car il utilise notamment du Sodium liquide comme fluide caloporteur et refroidisseur, un liquide hautement inflammable au contact de l'air et explosif au contact de l'eau.
Nous évoquions dans notre billet d'hier la situation illogique du Japon dans la gestion récente des stocks de Plutonium, cette déclaration opportune apporte des arguments au débat.
Le Japon, outre le réacteur expérimental de Monju, endommagé par un feu de Sodium en 1995 et non remis en service depuis, prévoyait également à l'horizon 2040-2050 un nouveau projet de réacteur à neutrons rapides, le JSFR (1) qui semble bien, si l'on s'en réfère à l'analyse de M. Suzuki, avoir du Sodium dans l'aile.
L'accident de Monju : fuite de Sodium sur le circuit secondaire
(1) JAEC : Organisme de réglementation de l'énergie atomique au Japon, courroie de transmission - très théorique - entre les autorités et l'industrie électronucléaire
(2) 1500 MWe, un burnup max de 150 GWj/t (bonjour les produits de fission !) et une estimation de 5.000 à 7.000 tonnes de Sodium en circulation dans le circuit primaire
Source : kyodo news, 5/6, anglais
Le retraitement - essentiellement séparation du plutonium et des produits de fission de ce qui constitue les combustibles usagés - est une spécificité française dont nous allons nous mordre les doigts.
D'après le Groupement des Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire (GSIEN), tout le monde nucléaire ou presque sait qu'il vaudrait mieux, tant qu'à faire, stocker les "combustibles" usagers en l'état, sans séparation, en surface ou près de la surface, que ça serait moins cher, moins casse-tête, moins polluant (La Hague), reprenable en cas de nécessité, que la surgénération défaite, la raison principale manque, mais on continue parce que personne n'ose stopper la machine lancée.
Idem "crise" monétaire européenne et ses dettes qui s'ajoutent aux dettes.
Delphin
Rédigé par : Delphin | 06/06/2012 à 15:40
Oui Delphin, analyse entièrement partagée : les Anglais sont hors-course, les Américains ont jeté l'éponge depuis longtemps, les Japonais tiédissent à leur tour... Il ne restera plus qu'AREVA en lice aussi si un éventuel accident de retraitement - ou un "piratage" de plutonium - se produit un jour, ils l'auront bien cherché ;)
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 06/06/2012 à 17:43