Petite brève, grands principes
Ce petit texte publié par l'Agence de presse Japonaise jijipress (1) reprend en dix lignes les grands principes de la gestion officielle de la triple catastrophe ayant touché le Japon en mars 2011 :
L’ordre des phrase et des mots est d'une importance cruciale : l'article évoque - très bas dans le texte - un "accident" et non une "catastrophe" nucléaire et tend à minimiser cet événement, à le rendre secondaire par rapport au dégâts directement induits par le tsunami alors que le véritable bilan sanitaire de la triple catastrophe sera à faire dans une trentaine d'années au mieux. Sachant que l'attention d'un lecteur moyen se portera sur les premières phrases de la dépêche, les notions d'"accident nucléaire", de "radiations" et de "sécurité alimentaire" ne sont abordées que dans l'avant-dernière paragraphe du texte.
Le "sondage" privilégie donc la télévision comme principale source d'information sur les événements par rapport aux réseaux sociaux ou à internet en général alors que sur le fond, c'est une réaction très incohérente : en cas de catastrophe majeure, la principale source d'information sera une simple radio "PO-GO" alimentée de manière autonome !
86% des Japonais auraient donc écouté les bulletins d'informations sur les évacuations diffusés sur les chaînes de TV nationale : allez donc demander au maire de l'agglomération de Minamisoma ou de Futaba ce qu'ils ont pensé de ces soi-disant bulletins d'information télévisés sur l'évacuation : il n'y en a pas eu (d'information sur les évacuations des premières heures) (2), toutes les évacuations initiales ont donc été décidées et coordonnées localement et dans la plus grande urgence !
La véritable bonne question a poser aurait été : quel support avez-vous écouté pour vous renseigner sur le danger et quel est votre degré de satisfaction sur la valeur et la sincérité de ces informations ? Ah oui, j'oubliais de préciser que ce sondage a été commandé par le ministère Japonais de "l'information".
Voici un petit tableau synthétique qui décortique "le squelette" de cette brève :
a) On encense la télévision, outil de diffusion facile à contrôler et très peu fiable en cas de catastrophe majeure
b) On discrédite un peu plus Internet et les réseaux sociaux (l'information indépendante)
c) On cite le séisme et les "évacuations" (terme générique, des évacuations ont eu lieu avant le tsunami)
d) On évoque les informations de circulation routière (sic) puis, enfin, les infos importantes sur l'accident nucléaire, les radiations, la sécurité alimentaire...
e) On indique en conclusion - ce qui revient à écrire en tout petits caractères - que le sondage a interrogé l'ensemble du Japon et non la région principalement concernée par les événements !
Source : TV used as Main Source of Disaster Info, jijipress, 29 mai, anglais
(1) jijipress est né en 1945, tout comme Kyodo News, de la scission de l'unique agence de presse Japonaise Mondeï ; jiji est plutôt spécialisée dans les nouvelles économiques et Kyodo est plus généraliste
(2) Aucune consigne sur la prise de pastilles d'iode stable avant le 15 mars (trop tard !) ni aucune consigne d'évacuation générale avant le 14 mars, soit après l'explosion du réacteur n°. 1, alors que les autorités savaient pertinemment que le cœur de l'unité n°. 1 avait déjà fondu
Lire également : M. Idagowa, maire de Futaba : le 14 mars, c'était l'affolement total... gen4, 12/4/12
Ce petit texte publié par l'Agence de presse Japonaise jijipress (1) reprend en dix lignes les grands principes de la gestion officielle de la triple catastrophe ayant touché le Japon en mars 2011 :
L’ordre des phrase et des mots est d'une importance cruciale : l'article évoque - très bas dans le texte - un "accident" et non une "catastrophe" nucléaire et tend à minimiser cet événement, à le rendre secondaire par rapport au dégâts directement induits par le tsunami alors que le véritable bilan sanitaire de la triple catastrophe sera à faire dans une trentaine d'années au mieux. Sachant que l'attention d'un lecteur moyen se portera sur les premières phrases de la dépêche, les notions d'"accident nucléaire", de "radiations" et de "sécurité alimentaire" ne sont abordées que dans l'avant-dernière paragraphe du texte.
Le "sondage" privilégie donc la télévision comme principale source d'information sur les événements par rapport aux réseaux sociaux ou à internet en général alors que sur le fond, c'est une réaction très incohérente : en cas de catastrophe majeure, la principale source d'information sera une simple radio "PO-GO" alimentée de manière autonome !
86% des Japonais auraient donc écouté les bulletins d'informations sur les évacuations diffusés sur les chaînes de TV nationale : allez donc demander au maire de l'agglomération de Minamisoma ou de Futaba ce qu'ils ont pensé de ces soi-disant bulletins d'information télévisés sur l'évacuation : il n'y en a pas eu (d'information sur les évacuations des premières heures) (2), toutes les évacuations initiales ont donc été décidées et coordonnées localement et dans la plus grande urgence !
La véritable bonne question a poser aurait été : quel support avez-vous écouté pour vous renseigner sur le danger et quel est votre degré de satisfaction sur la valeur et la sincérité de ces informations ? Ah oui, j'oubliais de préciser que ce sondage a été commandé par le ministère Japonais de "l'information".
Voici un petit tableau synthétique qui décortique "le squelette" de cette brève :
a) On encense la télévision, outil de diffusion facile à contrôler et très peu fiable en cas de catastrophe majeure
b) On discrédite un peu plus Internet et les réseaux sociaux (l'information indépendante)
c) On cite le séisme et les "évacuations" (terme générique, des évacuations ont eu lieu avant le tsunami)
d) On évoque les informations de circulation routière (sic) puis, enfin, les infos importantes sur l'accident nucléaire, les radiations, la sécurité alimentaire...
e) On indique en conclusion - ce qui revient à écrire en tout petits caractères - que le sondage a interrogé l'ensemble du Japon et non la région principalement concernée par les événements !
Source : TV used as Main Source of Disaster Info, jijipress, 29 mai, anglais
(1) jijipress est né en 1945, tout comme Kyodo News, de la scission de l'unique agence de presse Japonaise Mondeï ; jiji est plutôt spécialisée dans les nouvelles économiques et Kyodo est plus généraliste
(2) Aucune consigne sur la prise de pastilles d'iode stable avant le 15 mars (trop tard !) ni aucune consigne d'évacuation générale avant le 14 mars, soit après l'explosion du réacteur n°. 1, alors que les autorités savaient pertinemment que le cœur de l'unité n°. 1 avait déjà fondu
Lire également : M. Idagowa, maire de Futaba : le 14 mars, c'était l'affolement total... gen4, 12/4/12
Les commentaires récents