Nous vous avions souvent parlé de la mystérieuse et très radioactive substance sombre que M. Oyama, membre du conseil municipal de Minimasoma, avait retrouvé dispersée un peu partout sur le sol de sa ville située à 20 Km au Nord de la centrale accidentée de Fukushima-Daiichi. Les analyses d'activité viennent de confirmer d'une part des concentrations de Césium radioactif très importantes dans ces échantillons mais également qu'elles semblent bien plus concentrées au niveau de micro-organismes de la famille des algues .
4.2 MBq/kg de césium 134+137
Les échantillons bruts tels qu'il sont été prélevés à Minamisoma affichent une activité de 7 KBq à 150 KBq de Césium par Kilogramme de poussière brute ; l'activité mesurée au niveau des micro-organismes de couleur bleue-verte (1) est, quand à elle, estimée à 4.2 Millions de Becquerel par Kg.
Des cyanobactéries Oscillatoria "mangeuses" de Césium ?
Les cyanobactéries encore appelées "algues bleu-vert" (2) sont l'une des plus anciennes bactéries présentes sur notre planète, leur apparition est estimée à environ -4 milliards d'années, un peu après l'apparition de notre étoile. Ces bactéries présentent la particularité d'effectuer une photosynthèse, produisant ainsi de l'oxygène à partir de la lumière solaire (3) ; cette caractéristique est d'ailleurs à l'origine de leur couleur verdâtre.
Des Oscillatoria brunes dans les échantillons de M. Oyama
Les scientifiques estiment encore que ces organismes auraient contribué a débarrasser la surface terrestre d'une partie de l'intense radioactivité qui la remplissait après sa formation (4). Une idée récente prévoit d'ailleurs de faire "gober" la radioactivité par ce genre d'organismes avant de les brûler - pour les remercier, sans doute - dans des incinérateurs. Petit problème : incinérer ne détruit pas les radionucléides (5), il s'agit juste d'une autre méthode pour les aussitôt remettre en circulation dans la biosphère sous forme particulaire ou gazeuse... Et si on les récupère par filtrage en sortie d'incinération, qu'en fait-on exactement ? On les stocke dans de nouveaux réservoirs, fûts ou entrepôts ?
Au fait, comment des cyanobactéries sont-elles apparues sur des échantillons de poussière terrestre ?
Les cyanobactéries prospérant habituellement en milieu liquide, on peut imaginer plusieurs hypothèses :
- Le tsunami du 11 mars 2011 qui a irrigué momentanément l'ensemble de la vallée de Sendaï, distribuant ainsi largement des bactéries océaniques à l'intérieur des terres ; la région de Minimisoma a particulièrement été touchée par la montée des eaux qui ont remonté la rivière Manogawa sur plusieurs kilomètres
- Un effet non documenté, par exemple l’agrégation de cyanobactéries sur certains radionucléides dont ces dernières se nourriraient - après tout, les photons (6) ne sont-ils pas une forme de "lumière" que ces micro-organismes pourraient éventuellement rechercher ?
spectre lumineux visible (au centre) et invisible
A l’extrême gauche, le rayonnement gamma
(1) Le tri ayant été fait grâce à un simple aimant, voir plus bas dans le texte
(2) du grec cyan : bleu foncé
(3) Les scientifiques estiment qu'une grande partie de l'oxygène que nous respirons provient de cette photosynthèse bactérienne
(4) Cette technique - la lixiviation bactérienne - est parfois utilisée pour extraire des minerais précieux (d'uranium par exemple) de gisements peu accessibles
(5) Peu de choses "détruisent" la radioactivité excepté le temps qui passe ou des températures extrêmes (fusion nucléaire)
(6) Particules dégagées par les sources lumineuses, radioélectriques et certains rayons (Gamma, X-ray)
Sources :
fukushima-diary, 26/4, anglais
blog de M. Oyama, japonais
Les algues, gonzales, 2007
4.2 MBq/kg de césium 134+137
Les échantillons bruts tels qu'il sont été prélevés à Minamisoma affichent une activité de 7 KBq à 150 KBq de Césium par Kilogramme de poussière brute ; l'activité mesurée au niveau des micro-organismes de couleur bleue-verte (1) est, quand à elle, estimée à 4.2 Millions de Becquerel par Kg.
[EDIT : 2330] Je n'avais pas bien saisi comment le tri entre la poussière noire (moyennement radioactive) et les bactéries (hautement radioactives) avait été réalisé ; il semble qu'il ait été effectué comme indiqué dans ce billet en 2 étapes : un tamisage grossier puis l'action d'un simple aimant : il semble que les cyanobactéries qui se seraient "goinfrées" de métal radioactif (césium, uranium et probablement d'autres actinides) auraient pu ensuite être triées par ferromagnétisme. Les activités les plus élevées (première ligne de la table ci-dessus) correspondent donc aux algues "tamisées puis aimantées" et les autres lignes aux activités de la poussière noire "brute". Cette manip semble assez incroyable - le césium étant par exemple assez peu ferromagnétique - mais avec le nucléaire, on en a vu d'autres...
Des cyanobactéries Oscillatoria "mangeuses" de Césium ?
Les cyanobactéries encore appelées "algues bleu-vert" (2) sont l'une des plus anciennes bactéries présentes sur notre planète, leur apparition est estimée à environ -4 milliards d'années, un peu après l'apparition de notre étoile. Ces bactéries présentent la particularité d'effectuer une photosynthèse, produisant ainsi de l'oxygène à partir de la lumière solaire (3) ; cette caractéristique est d'ailleurs à l'origine de leur couleur verdâtre.
Des Oscillatoria brunes dans les échantillons de M. Oyama
Les scientifiques estiment encore que ces organismes auraient contribué a débarrasser la surface terrestre d'une partie de l'intense radioactivité qui la remplissait après sa formation (4). Une idée récente prévoit d'ailleurs de faire "gober" la radioactivité par ce genre d'organismes avant de les brûler - pour les remercier, sans doute - dans des incinérateurs. Petit problème : incinérer ne détruit pas les radionucléides (5), il s'agit juste d'une autre méthode pour les aussitôt remettre en circulation dans la biosphère sous forme particulaire ou gazeuse... Et si on les récupère par filtrage en sortie d'incinération, qu'en fait-on exactement ? On les stocke dans de nouveaux réservoirs, fûts ou entrepôts ?
Au fait, comment des cyanobactéries sont-elles apparues sur des échantillons de poussière terrestre ?
Les cyanobactéries prospérant habituellement en milieu liquide, on peut imaginer plusieurs hypothèses :
- Le tsunami du 11 mars 2011 qui a irrigué momentanément l'ensemble de la vallée de Sendaï, distribuant ainsi largement des bactéries océaniques à l'intérieur des terres ; la région de Minimisoma a particulièrement été touchée par la montée des eaux qui ont remonté la rivière Manogawa sur plusieurs kilomètres
Progression du tsunami dans la vallée du Manogawa, Minamisoma, Fukushima Pref.
- Un effet non documenté, par exemple l’agrégation de cyanobactéries sur certains radionucléides dont ces dernières se nourriraient - après tout, les photons (6) ne sont-ils pas une forme de "lumière" que ces micro-organismes pourraient éventuellement rechercher ?
spectre lumineux visible (au centre) et invisible
A l’extrême gauche, le rayonnement gamma
(1) Le tri ayant été fait grâce à un simple aimant, voir plus bas dans le texte
(2) du grec cyan : bleu foncé
(3) Les scientifiques estiment qu'une grande partie de l'oxygène que nous respirons provient de cette photosynthèse bactérienne
(4) Cette technique - la lixiviation bactérienne - est parfois utilisée pour extraire des minerais précieux (d'uranium par exemple) de gisements peu accessibles
(5) Peu de choses "détruisent" la radioactivité excepté le temps qui passe ou des températures extrêmes (fusion nucléaire)
(6) Particules dégagées par les sources lumineuses, radioélectriques et certains rayons (Gamma, X-ray)
Sources :
fukushima-diary, 26/4, anglais
blog de M. Oyama, japonais
Les algues, gonzales, 2007
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Je ne pense pas que ces algues puissent repérer des éléments radio-actifs et aller les chercher, leur émission doit être infime comparé au soleil, ce doit être une affinité chimique pour les métaux lourds, il existe d'autres espèces comme les champignons qui les accumulent.
Si ces algues ou autres pouvaient diminuer la radio-activité in situ, y a de la surface à traité, au Japon et ailleurs.
Les cendres ne doivent bien sûr pas être rejetées mais vitrifiées et stockées en fût inox enfuis profondément.
Un tore central vitrifié de forte activité entouré d'un manteau de faible activité et contenant du graphite ou autre absorbeur...
Rédigé par : HP | 28/04/2012 à 01:07
Je ne pense pas que ces algues puissent repérer des éléments radio-actifs et aller les chercher, leur émission doit être infime comparé au soleil, ce doit être une affinité chimique pour les métaux lourds, il existe d'autres espèces comme les champignons qui les accumulent.
Si ces algues ou autres pouvaient diminuer la radio-activité in situ, y a de la surface à traité, au Japon et ailleurs.
Les cendres ne doivent bien sûr pas être rejetées mais vitrifiées et stockées en fût inox enfuis profondément.
Un tore central vitrifié de forte activité entouré d'un manteau de faible activité et contenant du graphite ou autre absorbeur...
repost cause pas de demande de code
Rédigé par : HP | 28/04/2012 à 01:09
exaspérant système anti-spam, qui apparait quand il veut, et quand il apparait il est presque illisible, alors qu'il y a des systèmes si simple
Rédigé par : HP | 28/04/2012 à 01:11
S'agit il de cyanobactéries ? ou d'un test avec http://fr.wikipedia.org/wiki/Deinococcus_radiodurans Sa haute résistance a intéressé les scientifiques et aussi les industriels qui voudraient produire des bactéries génétiquement modifiées résistantes aux sols très pollués ou radioactifs pour y dégrader les solvants ou hydrocarbures notamment
Rédigé par : S Servant | 28/04/2012 à 08:19
@ HP : Je vais voir s'il est possible de modifier l'anti-spam ; Ok sur l'hypothèse "métallurgique" qui est plus plausible.
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 28/04/2012 à 10:24
Voilà qui est fait, en principe il ne devrait plus y avoir de catchpa, de plus il est maintenant possible de répondre à un commentaire spécifique. Merci de me signaler si c'est ok maintenant.
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 28/04/2012 à 12:22
Ca marche c'est terrible merci Trifou ,on va pouvoir se défouler ;o)
Rédigé par : Etienne servant | 28/04/2012 à 15:28