Un groupe de travail appartenant au parti démocratique Japonais (le parti au pouvoir de MM. Kan et Noda) a estimé dans un communiqué publié ce jour qu'il était trop tôt pour que le gouvernement Japonais autorise le redémarrage des réacteurs nucléaires non impactés par les événements du 11 mars 2011. Le député Satoshi Arai, responsable du comité en question et Ministre d’État dans le gouvernement de M. Kan (1) a estimé qu'il était indispensable que le gouvernement Japonais se penche avant toute remise en service sur la création de nouvelles règles garantissant la sécurité des installations nucléaires sur le triple plan technique, institutionnel et social.
Il semble que le groupe dirigé par M. Arai s'oppose à l'action d'une autre faction du PDJ (2) qui est, quant à elle, favorable à une remise en service accélérée de certaines installations dont les unités de production n°. 3 et 4 du centre de production d'Ohi près d'Osaka (KEPCO) et de l'unité n°. 3 d'Ikata (SHIKOKU) située près de la ville d'Ehime, dans l'Ouest du Japon ; ces trois réacteurs auraient déjà reçu le feu vert de l'agence de sécurité nucléaire Japonaise (3).
Cette tension interne au PDJ s'explique par le fait que la situation politique Japonaise est extrêmement complexe, le parti au pouvoir - déjà très fragmenté à l'origine - ayant perdu bon nombre de ses représentants à la suite de la très mauvaise performance du gouvernement Kan (4). Il est difficile de rendre compte de l'impression de patchowrk donnée par les principaux partis Japonais mais il n'est pas étonnant de retrouver au niveau de la gestion de la politique Nationale les hésitations et les à-coups initiés au sein même des partis dirigeants Nippons. M. Arai faisait partie de la faction rattachée à M. Kan alors que la tendance "dure" d'un redémarrage rapide du nucléaire semble plutôt portée par le nouveau groupe rattaché au premier ministre M. Noda.
Rappelons enfin que la situation acrobatique des principaux partis de pouvoir Japonais se traduit sur le terrain gouvernemental par de fréquents remaniements de portefeuilles et une durée de vie moyenne qui ne dépasse que rarement 12 mois. Le gouvernement mené par M. Kan a ainsi été remanié deux fois alors que celui de M. Noda l'a été - de manière assez discrète - le 13 janvier 2012, à la suite de motions de la chambre Haute (5) ayant censuré deux ministres en exercice dont le très controversé ministre de la Défense Yasuo Ichikawa (6). La période 2007-2012 a ainsi vu défiler 6 gouvernements différents alors que la côte de popularité de M. Noda s'effrite rapidement aux environs de 30% (7).
(1) Ministre d’État des affaires économiques et nationales du 8 juin 2010 au 26 août 2011
(2) Source : Jijipress, 22/3, anglais
(3) Source : JAIF, 20/3, anglais
(4) Notamment au niveau de la gestion de la crise nucléaire
(5) Au Japon la chambre des conseillers (Sénateurs) actuellement détenue par l'opposition peut censurer des membres du gouvernement de manière non contraignante
(6) Parfaite illustration de la gouvernance Japonaise : sacrifier un ministre détesté par l'opposition pour obtenir un compromis sur un dossier sensible
(7) Source : le petit journal, 22/3/12 d'après le Japan Times du 21/3
Source primaire : jijipress, 22/3, anglais
Il semble que le groupe dirigé par M. Arai s'oppose à l'action d'une autre faction du PDJ (2) qui est, quant à elle, favorable à une remise en service accélérée de certaines installations dont les unités de production n°. 3 et 4 du centre de production d'Ohi près d'Osaka (KEPCO) et de l'unité n°. 3 d'Ikata (SHIKOKU) située près de la ville d'Ehime, dans l'Ouest du Japon ; ces trois réacteurs auraient déjà reçu le feu vert de l'agence de sécurité nucléaire Japonaise (3).
Cette tension interne au PDJ s'explique par le fait que la situation politique Japonaise est extrêmement complexe, le parti au pouvoir - déjà très fragmenté à l'origine - ayant perdu bon nombre de ses représentants à la suite de la très mauvaise performance du gouvernement Kan (4). Il est difficile de rendre compte de l'impression de patchowrk donnée par les principaux partis Japonais mais il n'est pas étonnant de retrouver au niveau de la gestion de la politique Nationale les hésitations et les à-coups initiés au sein même des partis dirigeants Nippons. M. Arai faisait partie de la faction rattachée à M. Kan alors que la tendance "dure" d'un redémarrage rapide du nucléaire semble plutôt portée par le nouveau groupe rattaché au premier ministre M. Noda.
Rappelons enfin que la situation acrobatique des principaux partis de pouvoir Japonais se traduit sur le terrain gouvernemental par de fréquents remaniements de portefeuilles et une durée de vie moyenne qui ne dépasse que rarement 12 mois. Le gouvernement mené par M. Kan a ainsi été remanié deux fois alors que celui de M. Noda l'a été - de manière assez discrète - le 13 janvier 2012, à la suite de motions de la chambre Haute (5) ayant censuré deux ministres en exercice dont le très controversé ministre de la Défense Yasuo Ichikawa (6). La période 2007-2012 a ainsi vu défiler 6 gouvernements différents alors que la côte de popularité de M. Noda s'effrite rapidement aux environs de 30% (7).
(1) Ministre d’État des affaires économiques et nationales du 8 juin 2010 au 26 août 2011
(2) Source : Jijipress, 22/3, anglais
(3) Source : JAIF, 20/3, anglais
(4) Notamment au niveau de la gestion de la crise nucléaire
(5) Au Japon la chambre des conseillers (Sénateurs) actuellement détenue par l'opposition peut censurer des membres du gouvernement de manière non contraignante
(6) Parfaite illustration de la gouvernance Japonaise : sacrifier un ministre détesté par l'opposition pour obtenir un compromis sur un dossier sensible
(7) Source : le petit journal, 22/3/12 d'après le Japan Times du 21/3
Source primaire : jijipress, 22/3, anglais
La situation du DPJ est assez simple a comprendre quand on remonte assez haut. Koizumi est le dernier premier (desole...) ministre japonais a avoir tenu assez longtemps. Je vous laisse regarder le tableau http://en.wikipedia.org/wiki/Prime_Minister_of_Japan, on dirait une liste de premiers de promo, un nouveau tous les ans.
Quand Koizumi et ses predecesseurs etaient au pouvoir, ils ont largement massacre les finances du pays, notamment a grand renfort de projets de construction colossaux qui arrivent maintenant a bout, et dont les gens constatent l'"elephantisme". Je ne citerai que l'aeroport international d'Ibaraki, 3e aeroport de Tokyo et completement inutile, ironie du sort en forme d'humour noir, il a ete inaugure le 11 mars 2010... Et pendant ce temps, la dette du Japon bat tous les records.
Donc, apres une longue periode de LDP presque in-interrompue, le DPJ arrive au pouvoir, un peu "par accident". Dans la presse, on a parle de victoire en forme de glissement de terrain (landslide victory), et c'est tres juste, puisqu'une bonne partie des politiciens du LDP ont glisse vers le DPJ. On se retrouve donc avec de nouvelles tetes d'affiche, mais les memes gens qui tirent les ficelles, car il ne faut pas oublier que de toute facon, la bureaucratie installee aux ministeres reste en place.
Pas etonnant qu'il y ait plusieurs factions, puisqu'il y a carrement des gens des deux bords dans le meme bateau.
Rédigé par : JAnonymous | 23/03/2012 à 00:43
Merci pour cet éclairage Janon, la situation est un peu similaire en France au niveau des cabinets des Ministères : les "techniciens", ceux qui font "tourner la boutique", survivent généralement aux Ministres.
Un petit jeu de chaises musicales en quelque sorte car, sur le plan politique, notre alternance Franco-française est presque aussi démoralisante que les "swaps" d'un parti à l'autre que vous évoquez au Japon.
Même si nous avons connu quelques "retournements de veste" notoires, l'affaire est encore assez mal perçue dans notre pays, même si elle tend à devenir plus courante.
Dans les deux cas, la démocratie n'en sort pas grandie.
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 23/03/2012 à 18:11