Les problèmes de thermocouples s'aggravant de jour en jour sur l'unité n°. 2 (1), l'opérateur subit de plus en plus la pression de l'autorité de sécurité nucléaire Japonaise (ex-NISA) qui réclame un point de situation clair et objectif sur l'unité n°. 2. La situation est actuellement très confuse du fait que de nombreux instruments de mesure ont été endommagés (2) lors de la fusion du réacteur ; en fait aucun instrument ayant eu à subir ces conditions extrêmes ne peut plus être considéré comme fiable.
Comment travailler à proximité d'un confinement très probablement endommagé ?
Parmi les réponses envisagées, Tepco semble avoir opté pour l'introduction "à demeure" d'une sonde de température "fraîche" qui sera introduite par une conduite qui sera sciée pour l'occasion. L'opération se complique du fait qu'il faudra une nouvelle fois que des travailleurs "biologiques" interviennent à proximité du confinement, dans une zone assez radioactive (3). Tepco a d'ailleurs informé qu'il faudrait impérativement que la zone de travail délivre moins de 15 mSv/h pour intervenir sereinement, l'opération risquant d'être complexe.
Lors de la première endoscopie (17 janvier 2012), Tepco avait introduit provisoirement une sonde de température qui avait été récupérée avec la caméra après l'opération ; cette sonde avait a priori communiquée des résultats de température équivalents à ceux des thermocouples proches.
Pas avant juillet, dans le meilleur des cas
D'après Tepco, l'opération prévue pourrait se voir compliquée par le diamètre limité du tube du borescope (4) qui pourrait ne pas permettre à l'ensemble de mesure + la caméra associée de se déplacer librement sur la totalité du chemin a parcourir ; il ne s'agit plus lors de cette opération de traverser uniquement le confinement en béton et la cuve PCV mais également de franchir la seconde cuve RPV pour enfin accéder à l'intérieur du réacteur.
L'opérateur ne peut plus se permettre de "gaspiller" des travailleurs car il commence à manquer de main-d’œuvre, ce qui, ajouté à la compléxité prévue de l'opération, explique pourquoi la zone de travail devrait être "restreinte" à 15 mSv/h (5). Compte tenu des relevés antérieurs effectués par les robots et du problème du diamètre restreint de la conduite envisagée pour l'opération, le challenge risque de ne pouvoir être tenu. Tepco a signalé qu'il réfléchissait à d'autres "réponses" si cette opération ne peut être mise en œuvre.
Source : asahi shimbun, 03/03, anglais
(1) 12 des 59 thermocouples seraient hors-service d'après l'opérateur, un nouveau capteur ayant été déclaré "défectueux" aujourd'hui (TE-23-36F3)
(2) Y compris les détecteurs de rayonnement neutronique qui seraient pourtant d'une utilité redoutable pour estimer l'état actuel du combustible
(3) 220 mSv/h relevés par Quince II au niveau du puits du réacteur 2 le 27/2 (niveau 5F) ; auparavant Quince I [RIP] avait relevé de 20 à 50 mSv/h au niveau des étages inférieurs de l'unité 1F2 (relevé Quince, juillet 2011)
(4) Diamètre minimum de la conduite sciée : 6.4 mm ; diamètre caméra : 4 mm ; diamètre du câblage : 4mm ; diamètre thermocouple : 0.5 à 1 mm (source : Physics Forum)
(5) Tepco prévoir de blinder et de "décontaminer" la zone de travail si nécessaire au plus tard pour la fin mai 2012... Mais comment décontaminer une zone directement exposée aux radiations ? Et comment réaliser d'éventuels travaux de "blindage" qui engendreraient forcément une exposition supplémentaire le temps de les réaliser ?
Comment travailler à proximité d'un confinement très probablement endommagé ?
Parmi les réponses envisagées, Tepco semble avoir opté pour l'introduction "à demeure" d'une sonde de température "fraîche" qui sera introduite par une conduite qui sera sciée pour l'occasion. L'opération se complique du fait qu'il faudra une nouvelle fois que des travailleurs "biologiques" interviennent à proximité du confinement, dans une zone assez radioactive (3). Tepco a d'ailleurs informé qu'il faudrait impérativement que la zone de travail délivre moins de 15 mSv/h pour intervenir sereinement, l'opération risquant d'être complexe.
Lors de la première endoscopie (17 janvier 2012), Tepco avait introduit provisoirement une sonde de température qui avait été récupérée avec la caméra après l'opération ; cette sonde avait a priori communiquée des résultats de température équivalents à ceux des thermocouples proches.
Pas avant juillet, dans le meilleur des cas
D'après Tepco, l'opération prévue pourrait se voir compliquée par le diamètre limité du tube du borescope (4) qui pourrait ne pas permettre à l'ensemble de mesure + la caméra associée de se déplacer librement sur la totalité du chemin a parcourir ; il ne s'agit plus lors de cette opération de traverser uniquement le confinement en béton et la cuve PCV mais également de franchir la seconde cuve RPV pour enfin accéder à l'intérieur du réacteur.
L'opérateur ne peut plus se permettre de "gaspiller" des travailleurs car il commence à manquer de main-d’œuvre, ce qui, ajouté à la compléxité prévue de l'opération, explique pourquoi la zone de travail devrait être "restreinte" à 15 mSv/h (5). Compte tenu des relevés antérieurs effectués par les robots et du problème du diamètre restreint de la conduite envisagée pour l'opération, le challenge risque de ne pouvoir être tenu. Tepco a signalé qu'il réfléchissait à d'autres "réponses" si cette opération ne peut être mise en œuvre.
Source : asahi shimbun, 03/03, anglais
(1) 12 des 59 thermocouples seraient hors-service d'après l'opérateur, un nouveau capteur ayant été déclaré "défectueux" aujourd'hui (TE-23-36F3)
(2) Y compris les détecteurs de rayonnement neutronique qui seraient pourtant d'une utilité redoutable pour estimer l'état actuel du combustible
(3) 220 mSv/h relevés par Quince II au niveau du puits du réacteur 2 le 27/2 (niveau 5F) ; auparavant Quince I [RIP] avait relevé de 20 à 50 mSv/h au niveau des étages inférieurs de l'unité 1F2 (relevé Quince, juillet 2011)
(4) Diamètre minimum de la conduite sciée : 6.4 mm ; diamètre caméra : 4 mm ; diamètre du câblage : 4mm ; diamètre thermocouple : 0.5 à 1 mm (source : Physics Forum)
(5) Tepco prévoir de blinder et de "décontaminer" la zone de travail si nécessaire au plus tard pour la fin mai 2012... Mais comment décontaminer une zone directement exposée aux radiations ? Et comment réaliser d'éventuels travaux de "blindage" qui engendreraient forcément une exposition supplémentaire le temps de les réaliser ?
Une petite demande de précision :
Quand vous écrivez mSv/h cela signifie "milli-sievert", je suppose qu'il ne s'agit que d'une erreur !
50 mSv/h font 50 000 µSv/h et c'est tout-à-fait improbable !!!
Merci de préciser...
Rédigé par : Lionel | 03/03/2012 à 19:40
Après vérification, les chiffres me semblent corrects. Dans l'unité n°.1 les débits de dose relevés au 1er étage, près du puits du réacteur, étaient beaucoup plus élevés, aux environs de 1 Sv/h si ma mémoire est bonne. Et pourtant des travailleurs ont parcouru le 1er étage du bâtiment après son explosion "pour voir".
1 Sv/h = 1000 mSv/h = 1 million de µSv/h.
Vous ne m'avez pas dit si cela vous semblait peu ou beaucoup ?
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 03/03/2012 à 20:49
Merci pour la réponse, bien sur que je suis effaré par le niveau de doses imposé aux travailleurs !
Si l'on s'en tient aux normes de travail de 20 mSv/an, il faudrait théoriquement remplacer les gens toutes les heures et c'est ce qui me semblait improbable, comment trouver une telle réserve d'employés ???
Rédigé par : Lionel | 04/03/2012 à 09:54
Au Japon, le niveau de dose accumulée pour les travailleurs a été relevé à 250 mSv/an lors de la phase aigüe avant d'être rabaissé à 100 mSv sur 5 ans ou 50 mSv/an fin 2011. Alors oui, en intervenant dans une zone à 50 mSv/h la limite annuelle de dose est atteinte en 1 heure et en 2 heures le travailleur est "grillé" pour 5 années.
Il y a beaucoup à dire sur ces liquidateurs Japonais, voir par exemple : http://www.gen4.fr/blog/2012/01/soci%C3%A9t%C3%A9-les-conditions-de-travail-des-intervenants-de-tepco-sont-si-difficiles-quil-ny-aura-sans-doute-bient%C3%B4t-plus-de.html
Une autre facette du nucléaire : la "chair à REM".
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 04/03/2012 à 11:09
250, 100 puis 50... tiens c'est étonnant, c'est exactement la même échelle de limite de dose annuelle retenue pour les liquidateurs russes de Tchernobyl en 1986/87/88 : http://www.oecd-nea.org/rp/chernobyl/fr/c04.html
(chapitre "les liquidateurs", 5e paragraphe)
Les japonais ont-ils lu des documents russes pour établir leurs limites ou ont-ils reçu des conseils venant de l'ex-URSS ? Ou est-ce une coïncidence ?
Rédigé par : LearchC | 04/03/2012 à 13:54
Où l'on apprend qu'il y a eu un colloque à Hiroaki le 2 février et où l'on parle d'une technique de lavage des aliments que les traducteurs automatiques ont du mal à traduire (glaçage de Berlin ? Berlin vitre ????)...
http://translate.googleusercontent.com/translate_c?hl=fr&langpair=ru|fr&rurl=translate.google.fr&twu=1&u=http://fukushima-news.ru/news/ehkspert_po_chernobylju_sovetuet_dezaktivirovat_produkty_pitanija_iz_fukusimy/2012-03-03-1886&usg=ALkJrhi2weOuCZO1hCpp2vYzZWojtvsSLQ">http://fukushima-news.ru/news/ehkspert_po_chernobylju_sovetuet_dezaktivirovat_produkty_pitanija_iz_fukusimy/2012-03-03-1886&usg=ALkJrhi2weOuCZO1hCpp2vYzZWojtvsSLQ">http://translate.googleusercontent.com/translate_c?hl=fr&langpair=ru|fr&rurl=translate.google.fr&twu=1&u=http://fukushima-news.ru/news/ehkspert_po_chernobylju_sovetuet_dezaktivirovat_produkty_pitanija_iz_fukusimy/2012-03-03-1886&usg=ALkJrhi2weOuCZO1hCpp2vYzZWojtvsSLQ
Les japonais s'ouvrent enfin aux spécialistes mondiaux, dont les russes, c'est une bonne nouvelle... très très tardive mais bonne... à moins que ce colloque soit l'oeuvre d'une minorité (scientifiques ? Elus ?) indépendante de Tepco et du gouvernement..
Rédigé par : LearchC | 04/03/2012 à 14:17
D'où l’intérêt d'utiliser des capteurs et sondes adaptées aux atmosphères explosives (avec la certification donnée par l'INERIS)!!! ;)
Rédigé par : Billy | 16/03/2012 à 16:29