Nous avions déjà longuement évoqué la configuration de l'unité n°. 3 de Fukushima-Daiichi mais un nouvel élément se rajoute à l'intrigue initiale : certains observateurs attentifs - merci à eux - nous on fait remarquer que quelque chose ressemblant à la machine de chargement de combustible (MCC ou FHM en anglais) semblait apparaître sur la gauche du bâtiment réacteur n°. 3. Voyons ceci de plus près :
La configuration dite "de production" d'un réacteur à eau bouillante
Quand l'unité est en production, la configuration est simple et apparait sur les photos prises par Quince II il y a quelques jours : la MCC se trouve positionnée juste au-dessus de la piscine de désactivation (SFP) ; le pont roulant se situe quant à lui au-dessus du puits du réacteur pour centrer les masses et - c'est une hypothèse - protéger un peu le réacteur en cas de chute d'aéronef ou autre objet volant détourné de son usage initial (ne rigolez pas, les Américains de la NRC ont très sérieusement étudié cette possibilité après le 911).
La configuration "post-explosion" de 1F3
D'après ce que nous en savons, le pont roulant s'est effondré sur la dalle du confinement alors que la MCC semble se retrouver tout-à-fait sur la gauche du bâtiment, près de l'ex-mur Nord qui lui a basculé dans le vide. L'agrandissement de la photo ci-dessous (1) permet de visualiser les positions respectives :
Sources :
Nuclear terrorism, washington post, 2007, anglais
Chronologie des explosions, fukushima blog, 4/4/2011
Chronologie officielle de l'accident de Fukushima-Daiichi, METI, 26/3/2011, anglais
(1) Cliché tiré lors de la première visite effectuée par l'AIEA an mai 2011 (source : Tepco)
(2) Voir par exemple : chronologie des explosions, fukushima blog, 4/4/2011 ou l'excellente analyse de l'explosion de l'unité n°. 3 par Ian Goddard
(3) D'après la chronologie officielle, seule la piscine n°. 4 était en surchauffe dès le 14 mars
(4) Très délicats à obtenir comme par exemple tout ce qui touche à la partie "haute" des bâtiments-réacteurs
(5) Etats-Unis et Canada sont aux premières loges de par leur exposition "privilégiée" au jet-stream et au gulf-stream
(6) Informer et se préoccuper bien tardivement de l'arrivée d'iode-131 aux USA alors même qu'il n'en reste plus une trace observable est un excellent exemple
La configuration dite "de production" d'un réacteur à eau bouillante
Quand l'unité est en production, la configuration est simple et apparait sur les photos prises par Quince II il y a quelques jours : la MCC se trouve positionnée juste au-dessus de la piscine de désactivation (SFP) ; le pont roulant se situe quant à lui au-dessus du puits du réacteur pour centrer les masses et - c'est une hypothèse - protéger un peu le réacteur en cas de chute d'aéronef ou autre objet volant détourné de son usage initial (ne rigolez pas, les Américains de la NRC ont très sérieusement étudié cette possibilité après le 911).
Voici ce à quoi pourrait ressembler cette configuration "production" :
La configuration "post-explosion" de 1F3
D'après ce que nous en savons, le pont roulant s'est effondré sur la dalle du confinement alors que la MCC semble se retrouver tout-à-fait sur la gauche du bâtiment, près de l'ex-mur Nord qui lui a basculé dans le vide. L'agrandissement de la photo ci-dessous (1) permet de visualiser les positions respectives :
Nous nous retrouverions donc avec la configuration suivante :
Analysons : il est possible que la MCC, plus légère, ait pu passer "sous" le pont roulant avant que ce dernier n'obstrue le passage Nord-Sud ; la MCC se retrouve finalement dans la position acrobatique de la photo "AIEA". Seulement voilà, il y a tout comme un "léger détail" :
L'explosion initiale se serait-elle produite sur la droite de la piscine ?
Pour chasser la MCC vers la gauche depuis sa position initiale, le plus gros de l'explosion aurait forcément dû se produire entre la SFP et le mur Sud du bâtiment-réacteur avant qu'il ne s'effondre, ou encore, si l'explosion s'est produite en 2 temps (flamme à droite puis souffle au centre du BR3) comme certains observateurs attentifs le pensent (2), l'explosion "piscine / flamme / déflagration" aurait précédé l'explosion de la zone "réacteur / souffle / détonation". Pour valider l'une ou l'autre de ces hypothèses, de l'hydrogène aurait du se former soit du côté Sud de la piscine SFP - alors en ébullition ? (3) - ou encore de la partie Sud du confinement lui-même, les gaz contournant les caissons situés sous la piscine.
Dans tous les cas, cet accident n'a pas fini de livrer ses petits secrets ; nous nous posons simplement la question de savoir quels petits secrets l'opérateur - ayant accès à beaucoup plus de données que nous, misérables observateurs lointains et peu informés - nous dissimule encore ? Ou encore, comment certains "spécialistes" des réacteurs à eau bouillante n'ont pas encore communiqué leurs impressions et leurs commentaires sur les dessous de cet accident, le tout dans une optique de distribuer largement les "retours d'expériences". Pourtant, même dans les "affaires" politiques les plus embrouillées, tout finit par se savoir ! Il n'y a que les petits secrets nucléaires qui restent encore discrets... pour combien de temps encore ?
Mais au fait, de combien d'information "officielle" le public dispose-t-il ?
Idéalement, sous réserve de ne pas "endormir" le lecteur moyen, 100% de la base d'informations accidentelle de Fukushima devrait être disponible pour examen, moins peut-être les quelques données touchant un peu trop directement des aspects sécuritaires des installations (4) ; or, nous sommes intimement convaincus que le grand public connaît à peine 10% des événements qui pourraient, qui devraient les intéresser. La quantité et l'étendue de la contamination en est un parfait exemple ; chaque jour, de nouveaux faits révélés tendent à prouver que, quelque soit le pays concerné considéré (5) la réaction des autorités est la même qu'au Japon : dissimulation, temporisation, minimisation et procrastination (6).
L'explosion initiale se serait-elle produite sur la droite de la piscine ?
Pour chasser la MCC vers la gauche depuis sa position initiale, le plus gros de l'explosion aurait forcément dû se produire entre la SFP et le mur Sud du bâtiment-réacteur avant qu'il ne s'effondre, ou encore, si l'explosion s'est produite en 2 temps (flamme à droite puis souffle au centre du BR3) comme certains observateurs attentifs le pensent (2), l'explosion "piscine / flamme / déflagration" aurait précédé l'explosion de la zone "réacteur / souffle / détonation". Pour valider l'une ou l'autre de ces hypothèses, de l'hydrogène aurait du se former soit du côté Sud de la piscine SFP - alors en ébullition ? (3) - ou encore de la partie Sud du confinement lui-même, les gaz contournant les caissons situés sous la piscine.
Dans tous les cas, cet accident n'a pas fini de livrer ses petits secrets ; nous nous posons simplement la question de savoir quels petits secrets l'opérateur - ayant accès à beaucoup plus de données que nous, misérables observateurs lointains et peu informés - nous dissimule encore ? Ou encore, comment certains "spécialistes" des réacteurs à eau bouillante n'ont pas encore communiqué leurs impressions et leurs commentaires sur les dessous de cet accident, le tout dans une optique de distribuer largement les "retours d'expériences". Pourtant, même dans les "affaires" politiques les plus embrouillées, tout finit par se savoir ! Il n'y a que les petits secrets nucléaires qui restent encore discrets... pour combien de temps encore ?
Mais au fait, de combien d'information "officielle" le public dispose-t-il ?
Idéalement, sous réserve de ne pas "endormir" le lecteur moyen, 100% de la base d'informations accidentelle de Fukushima devrait être disponible pour examen, moins peut-être les quelques données touchant un peu trop directement des aspects sécuritaires des installations (4) ; or, nous sommes intimement convaincus que le grand public connaît à peine 10% des événements qui pourraient, qui devraient les intéresser. La quantité et l'étendue de la contamination en est un parfait exemple ; chaque jour, de nouveaux faits révélés tendent à prouver que, quelque soit le pays concerné considéré (5) la réaction des autorités est la même qu'au Japon : dissimulation, temporisation, minimisation et procrastination (6).
Sources :
Nuclear terrorism, washington post, 2007, anglais
Chronologie des explosions, fukushima blog, 4/4/2011
Chronologie officielle de l'accident de Fukushima-Daiichi, METI, 26/3/2011, anglais
(1) Cliché tiré lors de la première visite effectuée par l'AIEA an mai 2011 (source : Tepco)
(2) Voir par exemple : chronologie des explosions, fukushima blog, 4/4/2011 ou l'excellente analyse de l'explosion de l'unité n°. 3 par Ian Goddard
(3) D'après la chronologie officielle, seule la piscine n°. 4 était en surchauffe dès le 14 mars
(4) Très délicats à obtenir comme par exemple tout ce qui touche à la partie "haute" des bâtiments-réacteurs
(5) Etats-Unis et Canada sont aux premières loges de par leur exposition "privilégiée" au jet-stream et au gulf-stream
(6) Informer et se préoccuper bien tardivement de l'arrivée d'iode-131 aux USA alors même qu'il n'en reste plus une trace observable est un excellent exemple
Merci pour le lien des pages de Ian Goddards... je trouve que son hypothèse tient très bien la route et qu'il apporte suffisamment de preuves... ainsi d'après lui, l'explosion du R3 serait dû à la rencontre entre le corium et de l'eau contaminée se trouvant au fond de l'enceinte de confinement du réacteur (c'est ce que redoutait les russes à Tchernobyl, ce qui les avait poussés à sacrifier des hommes pour pomper l'eau se trouvant dans les niveaux inférieurs et ce qui leur avait fait dire que si ça devait se produire, l'Europe toute entière ne serait plus habitable, sans vouloir faire une comparaison forcée avec l'explosion du 1F3 de Fukushima bien sûr).
Juste une question, comment cette eau est arrivée là ? Par en haut ? (avec les arrosages à l'eau de mer ? Ils n'avaient débuté que 4 jours auparavant avec les moyens du bord...) Et par où est passée cette eau ? la dalle n'était pas ou n'est pas sensée être étanche ? Paroie en béton de l'enceinte de confinement fendue suite au seisme ? (et si un liquide peut rentrer un autre peut en sortir, je pense à des fentes sous le réacteur...) L'eau est arrivée par en-bas ? Reste du tsunami coincé dans les niveaux les plus bas de la centrale ? (d'ailleurs ces niveaux étaient-ils vident avant les arrosages, si ce n'était pas le cas cela changerai les calculs de volume d'eau présent dans les sous-sols...ça a été pris en compte ?) Ou alors je n'ai pas compris certaines choses...
Rédigé par : LearchC | 04/03/2012 à 23:40
Je viens de réaliser que j'avais oublié que ce type de reacteur a de l'eau au fond (torus + bas de l'enceinte de confinement)... mais pourtant l'explosion typique du R3 ne s'est pas produite sur les autres... seul le corium du R3 a fuit hors du reacteur ? En quantité suffisante ?
Rédigé par : LearchC | 04/03/2012 à 23:55
Hum... :o)
Je pense que "l'objet" trouvé sur la photo du R3 après explosion n'est pas la MCC...
http://www.houseoffoust.com/fukushima/tour.html
Si j'ai bien lu, il s'agirait d'un RHT, une machine à enlever rapidement le chapeau du reacteur...
http://www.nuclearcounterfeit.com/?p=6698
Question : où la MCC ?
Question 2 : vu les fuites sur le haut du réacteur du R3 (fumées + images avec détection de chaleur), le RHT était-il en action lors du seïsme et le chapeau du réacteur est-il correctement vissé ?
Rédigé par : LearchC | 05/03/2012 à 22:29