Le Ministère Japonais a ouvert un nouveau site web (langue japonaise) dédié à la mesure en temps réel des débits de dose ambiante dans les zones situées au-delà de la zone "rouge" de Fukushima-Daiichi. Si les chiffres communiqués sont exacts, Fukushima-city afficherait par exemple un débit de dose moyen d'environ 1µSv/h, ce qui équivaut à une dose annuelle efficace - compte tenu d'un bruit de fond antérieur à 0.05 µSv/h - d'environ 8.3 mSv. 300.000 âmes vivent habituellement à Fukushima-City.
Source : simplyinfo.org, 24/2, anglais
radiomap.mext.go.jp, japonais
A noter qu'aucune mesure en zone d'évacuation primaire ne semble être communiquée sur le site ; la transparence a ses limites...
Source : simplyinfo.org, 24/2, anglais
radiomap.mext.go.jp, japonais
Bonjour Trifouillax, j'aimerai faire un parallèle, une comparaison, entre Tchernobyl et Fukushima, donc juste deux questions : est-ce juste d'affirmer que 28,58 mSv = 2,86 Rem ? (dose annuelle reçue par un enfant de l'école de Soma...). Les russes, en 1986, donnaient-ils des chiffres en rem, en rep ou en roetgen ? (dans une émission de la BBC, il est dit que le coeur du réacteur n.4 de Prypiat "crachait" 500 roetgen quelques jours après l'explosion). Comment établir une équivalence entre des roetgen et des rem ou des mSv ? Bon ça fait 3 questions... :o)
Rédigé par : LearchC | 25/02/2012 à 20:30
@LearchC : ah, ces unités de radioactivité... quel trifouillis, et encore, vous n'évoquez que quelques-unes d'entre elles !
Le Rœntgen est une unité brute dite "d'exposition physique" alors que REM et Sv sont des unités de dose c'est à dire affectées d'un coefficient d'adaptation à l'homme entier ou à l'une de ses parties.
Il existe une confusion courante entre Rœntgen, l'unité d'exposition "brute" et REM (Roentgen Equivalent Man) qui est une unité de dose donc pondérée. On ne peut donc en principe directement estimer la dose à partir de l'exposition (REM ou Sv depuis R.) ni un débit de dose depuis un débit d'exposition (mREM/h ou mSv/h depuis mR/h par exemple).
Pour convertir une exposition en dose il faut apprécier l'effet des différentes radiations sur le corps ou la partie du corps envisagée (notion d'exposition massique ou surfacique) et également - les différents types de rayonnement n'agissant pas de manière homogène - affecter un "coefficient de rayonnement" à l'exposition massique ou surfacique.
Par exemple, pour calculer une dose à partie d'une exposition de 1 R par une source composée de 100% de rayons "X" ou 100% de rayons "Gamma" ou 100% de rayons "Beta" ou un mélange des trois le coefficient de rayonnement est d'environ 0.0087 alors qu'il est bien supérieur pour les neutrons ou les rayons "Alpha", beaucoup plus "mordants".
A priori, en 1986, les Russes parlaient bien d'exposition (Rœntgen) et non de dose (Rœntgen Equivalent Man). Si Tcherno 4 "crachait" bien 500 R/h tout ce que l'on peut en déduire est que la dose était supérieure à 500*(0.0087) soit environ 4.4 Sv/h. Si l'observateur se "mangeait" de l'alpha ou du neutron, ce qui est très probable pour les liquidateurs, le débit de dose était en fait bien supérieur et compris entre 4.4 Sv/h et 88 Sv/h (de 0% à 100% d'exposition aux neutrons rapides et aux rayons Alpha). A distance, plus de neutrons qui restent près de la source par contre les Alpha peuvent voyager sous forme gazeuse par exemple.
En espérant ne pas avoir contribué à embrouiller un peu plus la situation, surtout quand on lit par exemple sur le site d'elena filatova que certains liquidateurs relevaient 3000 à 30000 R/h sur les débris fumants du réacteur de Tchernobyl http://www.angelfire.com/extreme4/kiddofspeed/chapter1_fr.html
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 26/02/2012 à 17:42
Merci beaucoup pour ces explications ! Je n'avais pas fait le distingo entre roetgen et rem... que je "traduis" par R=dose émise, rem=dose reçue par un homme...même si ce n'est pas scientifiquement exact, ça me parle + :o)
J'ai aussi découvert cette page qui me semble intéressante pour les non-spécialistes (que je suis) :http://www.convertworld.com/fr/dose-equivalente/
Merci aussi de m'avoir fait découvrir le blog d'Elena. Et merci égalemet pour ce superbe travail d'information que vous réalisez !
Rédigé par : LearchC | 26/02/2012 à 17:58
J'avais un moment pensé faire cette distinction "émetteur-récepteur" mais à la réflexion elle ne semble pas judicieuse car côté source-émetteur on évoque plutôt une "activité brute" (CPM, Becquerel, Curie) ou une intensité (e/V) et non une exposition qui, par définition, inclut déjà partiellement l'action "brute" sur un récepteur.
Par contre je pense que l'on peut dire que 1 REM = 1 Rœntgen * facteur de pondération du récepteur (tissu considéré, air, "corps entier") * facteur pondération côté source (type du ou des rayonnements considérés).
Un autre petit topo assez lisible sur : http://ead.univ-angers.fr/~jaspard/Page2/COURS/5RayonIONISANT/Cours3/1Cours3.htm
C'est un domaine très intéressant la radioprotection, dommage qu'elle doive consacrer une si grande partie de son activité à la radioprotection des sources "accidentelles"...
Rédigé par : trifouillax | 27/02/2012 à 14:19