A tous nos lecteurs, anciens ou nouveaux, amis ou ennemis, "pro", "anti" ou "indifférent", jeunes ou vieux, rapides ou attentifs, qui se demandent parfois pourquoi ici, à gen4, nous présentons à leurs yeux une attitude partisane, subjective, illogique, désordonnée, ambigüe (biffer la / les mention(s) inutile(s)) je voudrais répondre ceci :
1) La situation accidentelle de Fukushima n'est pas de notre fait !
Nous aurions, ô combien, préféré que cet accident n'arrive jamais ; nous ne l'avons pas appelé de nos vœux, il s'est imposé à nous comme une tique se présente à un chien ; c'est un parasite très encombrant et il est très difficile de s'en débarrasser. Il gratte, il démange, il interpelle : comment, nous aurait-on menti ? Le nucléaire civil serait-il dangereux in fine ? Cette situation pourrait-elle se reproduire demain, sur une centrale installée au bout de votre jardin, près de l'école où se rendent vos enfants, à un jet de tritium de votre résidence d'été ?
2) Nous sommes contre toute utilisation de l'atome, militaire ou civile
L'objectif de ce site est de créer les conditions d'un débat qui s'est ouvert ou qui s'ouvrira très bientôt : quel avenir pour l'industrie l'électronucléaire française ? Nous avons nos réponses, nos arguments, notre conviction profonde que cette méga-industrie est non seulement inutile mais également dangereuse. A la lumière de l'accident de Fukushima, cet accident de trop, la balance vient de franchir la ligne médiane : désormais, les inconvénients subis au présent surpassent les avantages du passé, le bilan financier est devenu clairement défavorable, le bloc électronucléaire ne tient plus que grâce à quelques artifices politiques et financiers dont il faudra finir par bien discuter un jour.
3) Les sites d'information indépendante sur le nucléaire civil sont un indispensable contre-feu
S'ils n'existaient pas, plus personne ne parlerait de Fukushima. Savez-vous qu'un des forums de radio-protection français les plus réputés manque si cruellement d'informations "officielles" sur cette catastrophe qu'il reprend mot pour mot une synthèse des différents billets publiés ici sur le sujet, en évitant soigneusement - et contre toute nétiquette - de préciser ses sources (ce qu'outre la tâche de traduction, nous faisons systématiquement)? Savez-vous que la France, en tant que grande puissance électronucléaire et avec les moyens de coercition que l'on connait sur la quasi-totalité des grands médias, exerce un contrôle de l'information sur ce sujet ? En voulez-vous une preuve supplémentaire ?
Ce matin heure française, s'est tenue une grande manifestation anti-nucléaire à Tokyo, rassemblant environ 20.000 manifestants pacifiques. L’Agence France Presse a diffusé à cette occasion ce que l'on appelle une "dépêche", un article d'une trentaine de lignes sur le sujet. Ce genre d'article est une véritable aubaine pour une recherche informatique : destinés à alimenter les rédactions des principaux médias, il est juste repris tel quel, parfois condensé ou... simplement ignoré, selon une liste de critères dont "la ligne éditoriale" du média concerné n'est pas le moindre. Avec la simple aide de Google, nous trouvons que cet article est repris cet après-midi dans la presse francophone, par :
- lesoir.be (17 lignes sur les 30 d'origine)
- europe1.fr (10 lignes)
- 24hmontreal.canoe.ca (brêve reprise intégralement)
- tdg.ch (idem)
- lejdd.fr (8 lignes)
Et les autres médias francophones, me direz-vous ? Eh bien, à part quelques "indépendants" rien, pas une trace ! C'est comme si cette manifestation n'avait jamais eu lieu ! Et pourtant, un prix Nobel prestigieux, Kenzaburo Oe (littérature, 1994), y a déclaré : "Les êtres humains ne doivent pas passer cela [le problème des déchets nucléaires] sous silence". Euh, c'est raté !
4) La puissance de feu du bloc "nucléophile" (1) et nucléocrate (2) est toujours considérable même si elle se fissure après Fukushima
Ne nous y trompons pas : l'ennemi est debout, il est puissant, ses yeux sont toujours brillants, ses machines infernales crachent toujours feu, fumée, flammes et maux divers. L'hadès des anciens était-il autre chose ? N'oublions jamais que toute cette industrie, qui se proclame volontiers "pacifique", n'aurait jamais existé si quelques fanatiques ne s'étaient pas mis en tête de fabriquer l'arme suprême...
L'ennemi fait semblant de s'adapter au mécontentement grandissant des populations en lâchant un peu de lest mais tout ceci n'est que double langage : pendant qu'il libère quelques faibles mots comme "transparence", "travaux de mise en sécurité", "information", il pense en lui-même fermement "camouflage", "rustines" et "désinformation". Savez-vous que depuis une dizaine d'années la cour des comptes pointe régulièrement les coûts opaques et exorbitants du nucléaire et que, malgré un bilan financier officiel hautement "repéré" depuis plus de dix années, les politiques de tous bords, ou presque, mouillent leur chemise pour maintenir à flot cette industrie, souvent à prix d'or ?
Ce bloc est si puissant et si riche qu'il peut se payer bien des consciences : du classique politique corrompu en passant par le chef de rédaction arrondissant ses fins de mois en retenant ses troupes jusqu'au Contradicteur Occulte Numérique (3), nettement moins connu car travaillant en sniper dans l'ombre et dans la discrétion - relative - d'Internet.
5) Si nous n'y arrivons pas pour nous, préparons un monde sans nucléaire pour nos enfants
Un sondage JDD/IFOP récent affirme que 77% des français souhaitent une sortie du nucléaire, 66% sur une période de 30 années et 15% immédiatement. Même avant la catastrophe de Fukushima, 65% des jeunes de moins de 35 ans se prononçaient pour un arrêt total de la filière de production électronucléaire. Au Japon, ce sont 74% de la population qui pensent qu'il faut jeter l'éponge nucléaire.
Même par temps nucléaire calme - c'est à dire entre deux accidents majeurs - les déchets de l'industrie électronucléaire représentent une menace pour des millions d'années. Ce simple fait de laisser un cadeau empoisonné vers le futur ne devrait-il pas être simplement insupportable ?
(1) Nucléophile, adj. et subst., étymologiquement : "qui aime les noyaux" : des amateurs de fruits de Fukushima fourrés au césium ?
(2) Nucléocrate, Du préfixe nucleus, noyau de l'atome, accolé au du suffixe crate, pouvoir : l’accaparement par un petit noyau de pouvoir du pouvoir du noyau ?
(3) Ce CON est en fait un Shill ou con-tradicteur rétribué, personnage généralement virulent et bavard critiquant un site / blog / forum contre rémunération financière directe ou indirecte d'un patron souhaitant rester discret (ne souriez pas, c'est courant !). A ne pas confondre avec un Troll qui agit pour des motifs non-financiers mais souvent beaucoup plus obscurs !
1) La situation accidentelle de Fukushima n'est pas de notre fait !
Nous aurions, ô combien, préféré que cet accident n'arrive jamais ; nous ne l'avons pas appelé de nos vœux, il s'est imposé à nous comme une tique se présente à un chien ; c'est un parasite très encombrant et il est très difficile de s'en débarrasser. Il gratte, il démange, il interpelle : comment, nous aurait-on menti ? Le nucléaire civil serait-il dangereux in fine ? Cette situation pourrait-elle se reproduire demain, sur une centrale installée au bout de votre jardin, près de l'école où se rendent vos enfants, à un jet de tritium de votre résidence d'été ?
2) Nous sommes contre toute utilisation de l'atome, militaire ou civile
L'objectif de ce site est de créer les conditions d'un débat qui s'est ouvert ou qui s'ouvrira très bientôt : quel avenir pour l'industrie l'électronucléaire française ? Nous avons nos réponses, nos arguments, notre conviction profonde que cette méga-industrie est non seulement inutile mais également dangereuse. A la lumière de l'accident de Fukushima, cet accident de trop, la balance vient de franchir la ligne médiane : désormais, les inconvénients subis au présent surpassent les avantages du passé, le bilan financier est devenu clairement défavorable, le bloc électronucléaire ne tient plus que grâce à quelques artifices politiques et financiers dont il faudra finir par bien discuter un jour.
3) Les sites d'information indépendante sur le nucléaire civil sont un indispensable contre-feu
S'ils n'existaient pas, plus personne ne parlerait de Fukushima. Savez-vous qu'un des forums de radio-protection français les plus réputés manque si cruellement d'informations "officielles" sur cette catastrophe qu'il reprend mot pour mot une synthèse des différents billets publiés ici sur le sujet, en évitant soigneusement - et contre toute nétiquette - de préciser ses sources (ce qu'outre la tâche de traduction, nous faisons systématiquement)? Savez-vous que la France, en tant que grande puissance électronucléaire et avec les moyens de coercition que l'on connait sur la quasi-totalité des grands médias, exerce un contrôle de l'information sur ce sujet ? En voulez-vous une preuve supplémentaire ?
Ce matin heure française, s'est tenue une grande manifestation anti-nucléaire à Tokyo, rassemblant environ 20.000 manifestants pacifiques. L’Agence France Presse a diffusé à cette occasion ce que l'on appelle une "dépêche", un article d'une trentaine de lignes sur le sujet. Ce genre d'article est une véritable aubaine pour une recherche informatique : destinés à alimenter les rédactions des principaux médias, il est juste repris tel quel, parfois condensé ou... simplement ignoré, selon une liste de critères dont "la ligne éditoriale" du média concerné n'est pas le moindre. Avec la simple aide de Google, nous trouvons que cet article est repris cet après-midi dans la presse francophone, par :
- lesoir.be (17 lignes sur les 30 d'origine)
- europe1.fr (10 lignes)
- 24hmontreal.canoe.ca (brêve reprise intégralement)
- tdg.ch (idem)
- lejdd.fr (8 lignes)
Et les autres médias francophones, me direz-vous ? Eh bien, à part quelques "indépendants" rien, pas une trace ! C'est comme si cette manifestation n'avait jamais eu lieu ! Et pourtant, un prix Nobel prestigieux, Kenzaburo Oe (littérature, 1994), y a déclaré : "Les êtres humains ne doivent pas passer cela [le problème des déchets nucléaires] sous silence". Euh, c'est raté !
4) La puissance de feu du bloc "nucléophile" (1) et nucléocrate (2) est toujours considérable même si elle se fissure après Fukushima
Ne nous y trompons pas : l'ennemi est debout, il est puissant, ses yeux sont toujours brillants, ses machines infernales crachent toujours feu, fumée, flammes et maux divers. L'hadès des anciens était-il autre chose ? N'oublions jamais que toute cette industrie, qui se proclame volontiers "pacifique", n'aurait jamais existé si quelques fanatiques ne s'étaient pas mis en tête de fabriquer l'arme suprême...
L'ennemi fait semblant de s'adapter au mécontentement grandissant des populations en lâchant un peu de lest mais tout ceci n'est que double langage : pendant qu'il libère quelques faibles mots comme "transparence", "travaux de mise en sécurité", "information", il pense en lui-même fermement "camouflage", "rustines" et "désinformation". Savez-vous que depuis une dizaine d'années la cour des comptes pointe régulièrement les coûts opaques et exorbitants du nucléaire et que, malgré un bilan financier officiel hautement "repéré" depuis plus de dix années, les politiques de tous bords, ou presque, mouillent leur chemise pour maintenir à flot cette industrie, souvent à prix d'or ?
Ce bloc est si puissant et si riche qu'il peut se payer bien des consciences : du classique politique corrompu en passant par le chef de rédaction arrondissant ses fins de mois en retenant ses troupes jusqu'au Contradicteur Occulte Numérique (3), nettement moins connu car travaillant en sniper dans l'ombre et dans la discrétion - relative - d'Internet.
5) Si nous n'y arrivons pas pour nous, préparons un monde sans nucléaire pour nos enfants
Un sondage JDD/IFOP récent affirme que 77% des français souhaitent une sortie du nucléaire, 66% sur une période de 30 années et 15% immédiatement. Même avant la catastrophe de Fukushima, 65% des jeunes de moins de 35 ans se prononçaient pour un arrêt total de la filière de production électronucléaire. Au Japon, ce sont 74% de la population qui pensent qu'il faut jeter l'éponge nucléaire.
Même par temps nucléaire calme - c'est à dire entre deux accidents majeurs - les déchets de l'industrie électronucléaire représentent une menace pour des millions d'années. Ce simple fait de laisser un cadeau empoisonné vers le futur ne devrait-il pas être simplement insupportable ?
(1) Nucléophile, adj. et subst., étymologiquement : "qui aime les noyaux" : des amateurs de fruits de Fukushima fourrés au césium ?
(2) Nucléocrate, Du préfixe nucleus, noyau de l'atome, accolé au du suffixe crate, pouvoir : l’accaparement par un petit noyau de pouvoir du pouvoir du noyau ?
(3) Ce CON est en fait un Shill ou con-tradicteur rétribué, personnage généralement virulent et bavard critiquant un site / blog / forum contre rémunération financière directe ou indirecte d'un patron souhaitant rester discret (ne souriez pas, c'est courant !). A ne pas confondre avec un Troll qui agit pour des motifs non-financiers mais souvent beaucoup plus obscurs !
Bonjour à tous les rédacteurs de ce site,
Je voulais vous remercier de votre travail sans relache et vous inviter à persévérer dans cette voie.
Je partage absolument vos idées et votre ligne éditoriale. Merci de vos informations et explications.
En s'y mettant tous, on arrivera à faire cesser cette abomination qu'est l'énergie nucléaire.
Ne relachons pas nos efforts. Courage ...
Cordialement
Rédigé par : Jean Dupont | 11/02/2012 à 23:08
Oui, vous êtes un des rares sites qui continuiez à parler avec justesse et impartialité (si si) de cela. Je vous remercie pour votre engagement, on ne doit et ne devra jamais oublier cela. Et surtout ne pas tomber dans le fatalisme : oui, c'est possible de sortir de cette abomination !!!
Rédigé par : Zolive | 12/02/2012 à 11:21
Cette précision n'était pas utile pour ceux qui vous lisent régulièrement en faisant suivre, ici ou là, tel ou tel article jugé digne d'intérêt.
Sur le fait de vouloir construire un monde sans nucléaire pour nos enfants, là encore, je vous suis. Sur la durée du combat, je dirais qu'elle sera ce que nous tous — citoyens —déciderons. Je suis moi-même rentré chez moi avec pas mal de vague à l'âme, hier, après la mobilisation contre le projet ACTA (http://www.facebook.com/events/358922057468176/). 109 personnes, sur Rouen, s'y étaient inscrites. Sur place, nous ne devions être que, quoi, 30-35 personnes. Là aussi, donc, la durée du combat est ce que nous déciderons qu'elle sera.
Ne nous laissons donc pas décourager par le comportement irresponsable des 98% de la population qui vivent comme des moutons. Je me réjouis par ailleurs de travailler avec, semble-t-il, les 2% actifs qui s'inscrivent sur mon projet humanitaire en faveur des Japonais (http://www.grand-rouen.com/de-fukushima-a-saint-martin-du-vivier/une/379).
Si certains lecteurs, ici, étaient du nombre, qu'ils me contactent sur [email protected]
Rédigé par : Mannig | 12/02/2012 à 12:51
"partisane, subjective, illogique, désordonnée, ambigüe (biffer la / les mention(s) inutile(s))" => je biffe tout, car vous êtes tout sauf cela, justement !
Encore merci et merci pour votre travail sur ce qui laissera une trace définitive à notre civilisation.
Rédigé par : zolive | 12/02/2012 à 13:50
A mon tour de vous remercier pour les informations nombreuses que vous donnez ici et le travail d'analyse associé.
Certaines de ces analyses peuvent être discutées, ou tout du moins la mise en relief excessive de certains points parfois.
Mais ne serait-ce que pour éviter un black-out quasi-total en France sur l'évolution post-accident de Fukushima depuis x mois et la gestion très difficile au quotidien d'un accident de cet ampleur, ce travail est salutaire, comme celui des autres "veilleurs".
les articles dans la "grande presse" se font rares ou très peu détaillés...
Rédigé par : Fred_Solar | 12/02/2012 à 15:51