Le gouvernement Japonais a admis vendredi 24 février que certaines zones entourant le site de Fukushima-Daiichi seront "définitivement" perdues. La ville de Futaba, 7500 habitants et située à quelques kilomètres au Nord-Ouest de la centrale accidentée semble particulièrement visée par cette déclaration. D'après les déclarations précédentes du gouvernement Japonais, toute zone dont la radioactivité ambiante serait supérieure à 50 mSv par an sera déclarée définitivement interdite à tout habitat humain.
Les relevés effectués à Futaba affichent des doses annuelles atteignant près de 500 mSv soit dix fois cette valeur limite.
Commentaire : mon Dieu, que ce mot "définitivement" est angoissant... Voilà le dernier beau succès de l'électronucléaire : jusque là, rien de ce que touchait la main de l'homme n'avait ainsi été qualifié de "définitif" ; l'homme était provisoire, la nature l'était tout autant ; et voilà que l'homme à rendu la nature "définitivement" inhabitable. Ressentez-vous le malaise aussi profondément que moi ?
Je n'arrive par ailleurs toujours pas à assimiler que des gens normalement constitués persistent à habiter - et à faire habiter leurs enfants - dans des zones où le seuil de radioactivité n'est que très légèrement inférieur au seuil d'évacuation officiel. Mais que veut dire un seuil ? L'effet des radiations et contaminations sur plusieurs générations est-il intégré ? Le fait de dresser une barrière et des barbelés un peu au hasard ne sont-ils pas, dans le fond, un aveu de faiblesse extrême ? Ne faisons-nous pas beaucoup trop confiance à des techniciens et technocrates manipulateurs ? Ces gens sont-ils fous, inconscients, lobotomisés ou totalement aveuglés par la propagande nucléocrate ?
A part de très rares voix discordantes, tout le monde semble parfaitement s’accommoder de la situation ; aucune colère ne gronde, aucun reproche ne fuse, rien, juste le silence irréel et "définitif" de la zone rouge. C'est proprement irrationnel et il y a vraiment de quoi pleurer.
Source : japantoday, 25/2, anglais
Les relevés effectués à Futaba affichent des doses annuelles atteignant près de 500 mSv soit dix fois cette valeur limite.
Commentaire : mon Dieu, que ce mot "définitivement" est angoissant... Voilà le dernier beau succès de l'électronucléaire : jusque là, rien de ce que touchait la main de l'homme n'avait ainsi été qualifié de "définitif" ; l'homme était provisoire, la nature l'était tout autant ; et voilà que l'homme à rendu la nature "définitivement" inhabitable. Ressentez-vous le malaise aussi profondément que moi ?
Je n'arrive par ailleurs toujours pas à assimiler que des gens normalement constitués persistent à habiter - et à faire habiter leurs enfants - dans des zones où le seuil de radioactivité n'est que très légèrement inférieur au seuil d'évacuation officiel. Mais que veut dire un seuil ? L'effet des radiations et contaminations sur plusieurs générations est-il intégré ? Le fait de dresser une barrière et des barbelés un peu au hasard ne sont-ils pas, dans le fond, un aveu de faiblesse extrême ? Ne faisons-nous pas beaucoup trop confiance à des techniciens et technocrates manipulateurs ? Ces gens sont-ils fous, inconscients, lobotomisés ou totalement aveuglés par la propagande nucléocrate ?
A part de très rares voix discordantes, tout le monde semble parfaitement s’accommoder de la situation ; aucune colère ne gronde, aucun reproche ne fuse, rien, juste le silence irréel et "définitif" de la zone rouge. C'est proprement irrationnel et il y a vraiment de quoi pleurer.
Source : japantoday, 25/2, anglais
Ce n'est pas la première zone qui disparaît : Tchernobyl et alentours bien sûr, les zones d'essais nucléaires aériens en papouasie, ou la baie de Minamata empoisonnée au mercure.
Malheureusement, au japon les gens ont le choix entre continuer d'habiter leur maison, évidemment invendable, ou devenir des réfugiés, souvent ostracisés.
Rédigé par : HP | 27/02/2012 à 00:57
Voici l'évolution de la zone interdite à Tchernobyl, très instructif (et en francais)
"Tchernobyl, une histoire naturelle", notes du documentaire diffusé par Arté:
http://www.dzogchen.fr/index.php/mes-articles/4-mes-articles-/54-notes-du-documentaire-difuse-par-arte-tchernobyl-une-histoire-naturelle.html
kimani
Rédigé par : kimani | 27/02/2012 à 12:27
Oui, HP, je sais que ce n'est pas la première zone qui "disparaît" ainsi des écrans radars mais je m'attardais juste sur le terme glaçant "définitif" utilisé dans le papier du Japan Today. Il existe peut-être une nuance linguistique intraduisible de par la finesse des idéogrammes Japonais utilisés originellement mais ce terme traduit en Anglais - par les Japonais eux-mêmes - en "unlivable forever" m'est proprement insupportable.
Rédigé par : trifouillax | 27/02/2012 à 14:25
@kimani : il est certain que la nature va s'adapter à la radioactivité d'autant plus vite que la durée de vie des espèces envisagées est faible. sur plusieurs générations d'insectes, l'adaptation sera importante mais ceci est simplement du a une échelle de temps différente.
Il n'empêche que quelque chose sera modifié dans les gènes de milliers d'espèces qui n'aurait pas dû l'être et que ce déséquilibre aura forcément des conséquences quelque part, même si nous ne comprenons pas aujourd'hui le centième des implications finales.
Et puisque nous parlons de Tchernobyl, Pripyat et autres, les autorités Ukrainiennes espèrent toujours pouvoir faire réapproprier les territoires... un jour. C'est à la limite rassurant alors que les japonais, froids comme la glace, ne l'espèrent même plus. Il y a là une différence d'échelle qui semble confirmer la gravité relative de l'accident de Fukushima.
Dernier point, toutes ces études et observations "scientifiques" ne prennent aucunement en compte la simple souffrance et ne pensent, bien au contraire, qu'à "injecter de la radioactivité" à des souris, pour voir... comme si l'homme n'avait pas fait assez de dégâts...
Merci pour ce partage,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 27/02/2012 à 14:45