Il n' s'agit pas de culture maraîchère mais bien de la dernière information "non confirmée" trainant sur le blog de Mochizuki : fukushima diary. Résumons l'histoire : un employé de Tepco (ou plus probablement d'un sous-traitant) affirme avoir été amené à approcher les "carottes" prélevées par la foreuse utilisée pour percer le confinement du réacteur n°. 2. Les "carottes" sont les échantillons caractéristiques remontés du fond du forage pour examen.
Le début des travaux de percement du confinement béton de l'ex-unité n°. 2 de Fukushima-Daiichi
L'opérateur Tepco a effectivement annoncé officiellement qu'il allait conduire dans le courant du mois de janvier 2012 un forage dans le confinement de l'ex-réacteur n°. 2 afin d'étudier les coupes relevées et d'introduire un endoscope pour étudier les dégâts dans cette unité, qui est de l'avis général celle qui a été la moins endommagée par l'accident. Le forage serait effectué au niveau du mur Nord-Ouest du bâtiment réacteur n°. 2. L'endoscope industriel utilisé, de la firme Suédoise ISEC, aurait une portée de 10m pour un diamètre d'objectif de moins d'un centimètre. Les travaux devraient commencer au début du mois de janvier pour une durée de perçage estimée à 2 semaines.
D'où la première interrogation : comment des travaux de carottage qui viennent de débuter peuvent-ils déjà ramener des échantillons sensés se trouver au fond du forage ?
Deuxième interrogation : pourquoi carotter à 200 mm (20 cm) de diamètre pour insérer finalement un endoscope de moins d'un centimètre de diamètre ? Compte tenu du caractère très instable de la situation même au niveau de l'unité la moins touchée, il semblerait logique de forer au diamètre minimum ?
L'employé racontant l'histoire prétend ensuite avoir prélevé un échantillon de béton fragmenté pour lui faire subir des analyses. A sa grande surprise, la carotte sortie aurait été très chaude (400° c) et aurait présenté une forme, une couleur et une composition très bizarres et peu compatibles avec un béton standard ou renforcé.
L'échantillon ressemblerait plutôt, d'après l'employé, à un composé rappelant le yellowcake (l'un des minerais d'uranium) de couleur jaune caractéristique et les parties brillantes seraient du combustible non irradié. L'on peut noter une nouvelle fois des incohérences : comme nous l'avions déjà signalé par ailleurs, le processus de transformation et d'enrichissement du combustible nucléaire amène peu à peu le minerai jaunâtre à prendre en fin de traitement une couleur oxydée brun foncée caractéristique. Si vous coupez une pastille d'UO2, vous obtiendrez une belle poudre brune et en aucun cas une teinte jaune ni d'aspect métallique.
Sources :
Le billet original de fukushima-diary, 3/1, Anglais
La traduction française de aweb2u, 3/1
Le début des travaux de percement du confinement béton de l'ex-unité n°. 2 de Fukushima-Daiichi
L'opérateur Tepco a effectivement annoncé officiellement qu'il allait conduire dans le courant du mois de janvier 2012 un forage dans le confinement de l'ex-réacteur n°. 2 afin d'étudier les coupes relevées et d'introduire un endoscope pour étudier les dégâts dans cette unité, qui est de l'avis général celle qui a été la moins endommagée par l'accident. Le forage serait effectué au niveau du mur Nord-Ouest du bâtiment réacteur n°. 2. L'endoscope industriel utilisé, de la firme Suédoise ISEC, aurait une portée de 10m pour un diamètre d'objectif de moins d'un centimètre. Les travaux devraient commencer au début du mois de janvier pour une durée de perçage estimée à 2 semaines.
D'où la première interrogation : comment des travaux de carottage qui viennent de débuter peuvent-ils déjà ramener des échantillons sensés se trouver au fond du forage ?
Deuxième interrogation : pourquoi carotter à 200 mm (20 cm) de diamètre pour insérer finalement un endoscope de moins d'un centimètre de diamètre ? Compte tenu du caractère très instable de la situation même au niveau de l'unité la moins touchée, il semblerait logique de forer au diamètre minimum ?
L'employé racontant l'histoire prétend ensuite avoir prélevé un échantillon de béton fragmenté pour lui faire subir des analyses. A sa grande surprise, la carotte sortie aurait été très chaude (400° c) et aurait présenté une forme, une couleur et une composition très bizarres et peu compatibles avec un béton standard ou renforcé.
L'échantillon ressemblerait plutôt, d'après l'employé, à un composé rappelant le yellowcake (l'un des minerais d'uranium) de couleur jaune caractéristique et les parties brillantes seraient du combustible non irradié. L'on peut noter une nouvelle fois des incohérences : comme nous l'avions déjà signalé par ailleurs, le processus de transformation et d'enrichissement du combustible nucléaire amène peu à peu le minerai jaunâtre à prendre en fin de traitement une couleur oxydée brun foncée caractéristique. Si vous coupez une pastille d'UO2, vous obtiendrez une belle poudre brune et en aucun cas une teinte jaune ni d'aspect métallique.
Un combustible expérimental à haute teneur en U235 (environ 8%) et qui équiperait encore certains réacteurs militaires "expérimentaux" ou de propulsion était d'ailleurs dénommé combustible "caramel" car ses pastilles y ressemblaient fortement.
L'hypothèse de l'oxydation par l'ICB ou de la transformation par le Sodium
L'employé continuant son récit, pense que le Sodium contenu dans l'eau de mer utilisée très longtemps en guise de fluide caloporteur dans ce qui restait des réacteurs aurait pu se combiner avec le carbonate de calcium du béton et le combustible pour former ce composé jaune doré / métallique. Là encore, aucune explication sur le détail du phénomène et surtout sur l'origine du composé métallique brillant.
La radioactivité vue par l'aiguille mais pas par le capteur CCD de l'appareil photo
L'hypothèse de l'oxydation par l'ICB ou de la transformation par le Sodium
L'employé continuant son récit, pense que le Sodium contenu dans l'eau de mer utilisée très longtemps en guise de fluide caloporteur dans ce qui restait des réacteurs aurait pu se combiner avec le carbonate de calcium du béton et le combustible pour former ce composé jaune doré / métallique. Là encore, aucune explication sur le détail du phénomène et surtout sur l'origine du composé métallique brillant.
La radioactivité vue par l'aiguille mais pas par le capteur CCD de l'appareil photo
Le radiamètre utilisé pour le contrôle de l'activité de l'échantillon est un SE Monitor 4 mais au moins un détail me laisse songeur : l'aspect des boutons rotatifs et de la fenêtre du boîtier notamment sur la partie droite du panneau de commande assez "floue" et qui ne ressemble à aucune des 2 versions de l'appareil.
Le panneau original, la découpe du bouton droit est très nette
Le panneau original, la découpe du bouton droit est très nette
D'autre part, comme l'ont fait fort justement remarquer des observateurs attentifs, un capteur CCD ou CMOS d’appareil photo exposé à une activité supérieure à 50.000 CPM devrait afficher de multiples points blancs car le capteur serait obligatoirement affecté par un rayonnement aussi important. Aucune trace de tels pixels qui devraient être très visibles sur le fond gris de la table de travail.
Un logiciel d'estimation d'activité radioactive est d’ailleurs proposé depuis peu sur le magasin Androïd ; ce dernier est simplement basé sur la détection et le comptage de telles anomalies sur le capteur CCD de l’appareil photo intégré des téléphones Androïd. Vu la surface restreinte du capteur CMOS (quelques mm2 au mieux) la sensibilité n'est pas énorme - pour ceux qui seraient tentés d'acheter l'application, vous ne verrez rien arriver de Fukushima ;) - mais une fois placé à proximité d'une source de 10 Sv/h en casemate à une distance d'environ 1m, voilà ce que l'image donne :
Beaucoup d'arguments plaident en faveur d'une information volontairement erronée ou fake: l'aspect "bizarre" des boutons de l'appareil de mesure, l'absence de pixels d'origine radioactive sur les photos, l'aspect métallique du carottage que rien ne semble expliquer, le diamètre même de la carotte, l'extrême rapidité qui serait attribuée au forage du béton, la chaleur évaluée par l'auteur à 100° C mais qui ne semble pas affecter les tissus qui enveloppent les prélèvements, l'erreur d'unité dans la conversion mR/h en mSv/h...
Je ne m'explique pas par contre l'avantage d'un tel fake, peut-être décrédibiliser les blogs qui auraient publié l'information un peu vite ? De toute évidence le tout est bien ficelé, presque réalisé de manière professionnelle...
Un logiciel d'estimation d'activité radioactive est d’ailleurs proposé depuis peu sur le magasin Androïd ; ce dernier est simplement basé sur la détection et le comptage de telles anomalies sur le capteur CCD de l’appareil photo intégré des téléphones Androïd. Vu la surface restreinte du capteur CMOS (quelques mm2 au mieux) la sensibilité n'est pas énorme - pour ceux qui seraient tentés d'acheter l'application, vous ne verrez rien arriver de Fukushima ;) - mais une fois placé à proximité d'une source de 10 Sv/h en casemate à une distance d'environ 1m, voilà ce que l'image donne :
Arrivé à ce point, j'ai un très gros problème avec la dose lue sur le monitor 4 : 50 mR/h (50.000 CPM) ne représentent qu'environ 6 mSv/h ; ceci semble une dose très faible pour quelque chose qui est censé avoir approché d'assez près un corium il n'y a pas si longtemps.
Si l'on estime que sur le cliché de l'employé la source est au contact du radiamètre et que le capteur de l'appareil photo est placé à environ 20 cm, une dose mesurée de 50 mR/h (6 mSv/h) au contact devrait représenter une activité de source d'environ 15 µCi de Cs-137. A condition que le monitor 4 soit approximativement étalonné, le capteur de l'appareil photo devrait être exposé 20 cm plus loin à une dose d'environ 0.12 mR/h soit globalement 15 µSv/h. Est-ce suffisant pour "illuminer" le capteur CMOS d'un appareil photo ? En principe oui car le concepteur du logiciel Allemand a su mesurer des doses "aussi faibles" que 2 µSv/h.
Le mot final
Si l'on estime que sur le cliché de l'employé la source est au contact du radiamètre et que le capteur de l'appareil photo est placé à environ 20 cm, une dose mesurée de 50 mR/h (6 mSv/h) au contact devrait représenter une activité de source d'environ 15 µCi de Cs-137. A condition que le monitor 4 soit approximativement étalonné, le capteur de l'appareil photo devrait être exposé 20 cm plus loin à une dose d'environ 0.12 mR/h soit globalement 15 µSv/h. Est-ce suffisant pour "illuminer" le capteur CMOS d'un appareil photo ? En principe oui car le concepteur du logiciel Allemand a su mesurer des doses "aussi faibles" que 2 µSv/h.
Le mot final
Je ne m'explique pas par contre l'avantage d'un tel fake, peut-être décrédibiliser les blogs qui auraient publié l'information un peu vite ? De toute évidence le tout est bien ficelé, presque réalisé de manière professionnelle...
Le billet original de fukushima-diary, 3/1, Anglais
La traduction française de aweb2u, 3/1
le corium de Tchernobyl n'avait pas vraiment cet aspect. Il était impossible de l'approcher sans risquer sa vie.
Il y a bien des incohérences dans cette histoire.
Rédigé par : YL | 04/01/2012 à 22:54
bonjour,il m est arrivé dans le passé en brulant du charbon de type gras (russe,chinois,anglais) dans mon poele domestique de recuperer ensuite ce type de machefer brillant coloré jaune (souffre??)dans mes cendres de combustion,la parti blanche qui ressemble a du ciment est aussi un sous produit assez courant issus du brulage de charbon de qualite tres moyenne,voila donc ,peu etre de l eau au moulin...pour elucider ce qui semble etre un hoax ,plutot de mauvais gout en regard de ce qui ce passe depuis le 11 mars ,
bien a vous
au revoir .
tieri
Rédigé par : tieri | 05/01/2012 à 01:10
Hello Trifouillax!
Comme tu le dis, l'intérêt d'un tel "fake", de cette falsification, est bien de décrédibiliser les blogs qui auront relayé l'information.
Si une info sur 10 s'avère être un faux (et dans ce cas c'est un faux grossier*), alors toutes les autres infos publiées sont entachées de doute et de fait, rejetées comme fausses, fussent-elles vraies.
Ne nous y trompons pas, il s'agit bien d'une guerre de la communication, trop d'intérêts sont en jeu.
Donc, prudence!
* c'est quand même gros le coup du gars qui sort les cailloux hyper-radioactifs pour les prendre en photo!!! juste à côté de son ordi! (voir le câble qui traine à l'arrière-plan)! MDR!
Rédigé par : Aimelle | 05/01/2012 à 11:24
@tieri : A ce sujet, il est parfaitement possible qu'un machefer dans les cendres de combustion du charbon ait une activité radioactive significative. La plupart des charbons contiennent quelques parties par millions d'uranium et de thorium, mais qui sont concentrées dans les cendres. Je me demande s'il serait possible qu'un tel mâchefer atteigne ces 50.000 CPM au contact ? Ca parait là par contre vraiment beaucoup.
Rédigé par : jmdesp | 05/01/2012 à 14:25
une question reste ouverte toutefois : parlez-vous bien de la même chose ? le perçage pour examen endoscopique est supposé concerner la cuve/enceinte de confinement et avoir lieu prochainement(Tepco brille toujours autant par sa précision!) du réacteur 2 (on supposera que c'est parce que c'est le seul qui n'a pas été affecté par des explosions) alors que l'article (peut-être un fake) se réfère à des carottages du radier béton situé sous le réacteur (sans autre précision) qui seraient en cours de réalisation et auxquels correspondraient les trois premières images d'illustration.
Peut-être conviendrait-il de creuser un peu cet aspect des choses avant de trancher.
So
Rédigé par : So | 05/01/2012 à 19:48