Le Japon devra définir de nouveaux seuils de radioactivité sur un tas de choses
Un débit de dose de 1.2 µSv/h (à 1m du sol) a été contrôlé au niveau de l'entrée d'un appartement neuf à Nihonmatsu, 70 km au Nord-Ouest de la centrale de Fukushima-Daiichi. Les appartements sont neufs (juillet 2011) et ont été bâtis afin de reloger les familles déplacées de la "zone rouge". Il semble que le gravier utilisé pour la construction provienne lui-même de la zone rouge, plus précisément de la ville de Namie, elle-même située à 20 km au Nord de la centrale accidentée.
Plus de 5000 tonnes de ce même gravier auraient été commercialisés sur le territoire de la préfecture de Fukushima ; le gouvernement Japonais avoue ne pas avoir défini à ce jour de limite de commercialisation sur les produits destinés à la construction (déjà assez "naturellement" radioactifs par ailleurs).
La dose annuelle équivalente à l’exposition dans ces appartements est estimée à environ 10 mSv, ce qui est 10 fois supérieur à la limite d'exposition du public en temps de "non-crise" nucléaire, cette limite étant volontiers "délimitée" en cas de crise ; ainsi au Japon le seuil d'exposition a-t-il opportunément été relevé de 1 à 20 mSv/an pour tous (1) après l'accident.
Sur le plan sanitaire, il est évident que la radioactivité ne s'éliminant que d'elle même, l'ensemble des produits manufacturés ou prélevés dans la région touchée par les retombées de l'accident doit être passé en revue et défini dans un inventaire. Le gouvernement Japonais - avec sa désinvolture habituelle - préfère travailler au coup par coup quitte à entre confronté ensuite à des réactions violentes d'un peuple pourtant très policé.
Un papier du mainichi révèle ainsi comment 420 Millions de Yen ont été dérobés dans les DAB (distributeurs de billets) situés dans la zone interdite. Les billets sont radioactifs, où circulent-ils en ce moment ? Quels seront les contrôles effectués et les seuils définis sur ce produit-phare de notre société de consommation ? Mystère et boules de gomme... radioactive.
Sources :
ex-skf, 15/1, anglais
asahi.com, 16 janvier, Japonais
(1) Notamment les jeunes enfants et les fœtus pourtant beaucoup plus sensibles à l'irradiation et à la contamination
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