Comment décontaminer efficacement quand la contamination se poursuit ?
Tepco a annoncé dans son bulletin d'hier que la quantité de radioactivité continuant à s'échapper du site accidenté était estimée à 100 millions de Becquerel (MBq/h) par heure. Les premiers jours après l'accident, 6 Tbq s’échappaient chaque heure des réacteurs éventrés et des piscines asséchées. C'est évidemment mieux aujourd'hui (environ 6000 fois moins) mais la quantité relâchée n'est cependant pas négligeable : il faut savoir qu'en France, un site de production équivalent à celui de Fukushima (6 tranches) n'est autorisé à relâcher qu'environ 0.8 GBq d'effluents radioactifs gazeux par an, soit 90000 Bq par heure (hors gaz dits "nobles").
Si les chiffres présentés par Tepco sont honnêtes, le site de Fukushima rejette donc toujours aujourd'hui environ 1000 fois ce qui est autorisé en France pour un site similaire.
C'est donc une équation insoluble que tentent de résoudre les autorités locales de la région de Fukushima livrées à elles-mêmes : comment décontaminer sols, toits, bâtiments, aires de jeux, stades, jardins publics... qui sont déjà gravement contaminés et pour de nombreuses années alors qu'à 60 Km de là, le site accidenté de Fukushima Daiichi relâche toujours chaque jour, chaque heure, de nouveaux radioéléments dans l'atmosphère ?
Prenons une analogie : comment vider un récipient avec une cuillère à soupe (les travaux de décontamination forcément lents et pénibles) alors qu'un robinet même faiblement ouvert continue - facilement - à remplir le récipient en continu ? Le remède étant bien plus lent à se déployer que le mal à agir, la bataille de la décontamination au Japon est loin d'être gagnée !
Source : jijipress, 17/10, Anglais
L'équation inconnue du corium
Les autorités ayant reconnu hier avoir calculé le pire (le fameux syndrome Chinois), on peut évidemment s'essayer à un syllogisme :
Si les rejets radioactifs gazeux diminuent, c'est peut-être que l'activité se poursuit sous le réacteur, et que le plus gros de la radioactivité s'écoule par voie liquide, non plus dans les sous-sols du site mais bien, après perforation du pedestal et du radier, au niveau du sol et de la roche sédimentaire composant le sous-sol du site ?
Certains spécialistes pensent que le corium, une fois formé, se comporte comme une lance thermique donc tend à se déplacer un sein d'un canal de progression relativement étroit. La densité très élevée du combustible en fusion tend d'autre part à regrouper par gravité les fragments de corium en une masse homogène et compacte.
Si le corium perce et diffuse à travers un canal de migration étroit, le débit de rejets sous forme gazeuse sera mathématiquement réduit et il est possible que la plus grande partie reste confinée en sous-sol pour une durée plus ou moins longue.
La confiance de l'opérateur et des autorités dans la baisse continue des rejets radioactifs gazeux n'est donc pas une certitude absolue que la situation s'améliore réellement sur, ou plutôt sous le terrain.
D'autant plus que...
La radioactivité mesurée au niveau d'un dégagement de vapeur sous le réacteur n°.1 a augmenté depuis juin
La mauvaise nouvelle de la journée est venue de la mesure effectuée le 13/10 par un robot au niveau d'un dégagement de vapeur qui avait été constaté en juin sous l'ex-réacteur n°.1. Cette valeur est passée de 4 Sv/h à 4.7Sv/h alors qu'a priori, plus aucun dégagement de vapeur n'était constaté visuellement au même endroit. Le point est situé au Sud-Est du bâtiment réacteur.
Deux hypothèses sont envisageables : soit le dégagement de vapeur a effectivement diminué, soit l'essentiel de la vapeur se déploie ailleurs (cavité souterraine ?). Le fait que le dégagement de radioactivité sous forme gazeuse augmente peut également signifier que la température relative du mélange gazeux a diminué mais pas son volume.
Dans le prolongement de ces idées, pourquoi la température constatée baisserait-elle : parce que la source de chaleur est moins élevée ou parce qu'elle s'éloigne du point de mesure ?
Tepco a annoncé dans son bulletin d'hier que la quantité de radioactivité continuant à s'échapper du site accidenté était estimée à 100 millions de Becquerel (MBq/h) par heure. Les premiers jours après l'accident, 6 Tbq s’échappaient chaque heure des réacteurs éventrés et des piscines asséchées. C'est évidemment mieux aujourd'hui (environ 6000 fois moins) mais la quantité relâchée n'est cependant pas négligeable : il faut savoir qu'en France, un site de production équivalent à celui de Fukushima (6 tranches) n'est autorisé à relâcher qu'environ 0.8 GBq d'effluents radioactifs gazeux par an, soit 90000 Bq par heure (hors gaz dits "nobles").
Si les chiffres présentés par Tepco sont honnêtes, le site de Fukushima rejette donc toujours aujourd'hui environ 1000 fois ce qui est autorisé en France pour un site similaire.
C'est donc une équation insoluble que tentent de résoudre les autorités locales de la région de Fukushima livrées à elles-mêmes : comment décontaminer sols, toits, bâtiments, aires de jeux, stades, jardins publics... qui sont déjà gravement contaminés et pour de nombreuses années alors qu'à 60 Km de là, le site accidenté de Fukushima Daiichi relâche toujours chaque jour, chaque heure, de nouveaux radioéléments dans l'atmosphère ?
Prenons une analogie : comment vider un récipient avec une cuillère à soupe (les travaux de décontamination forcément lents et pénibles) alors qu'un robinet même faiblement ouvert continue - facilement - à remplir le récipient en continu ? Le remède étant bien plus lent à se déployer que le mal à agir, la bataille de la décontamination au Japon est loin d'être gagnée !
Source : jijipress, 17/10, Anglais
L'équation inconnue du corium
Les autorités ayant reconnu hier avoir calculé le pire (le fameux syndrome Chinois), on peut évidemment s'essayer à un syllogisme :
Si les rejets radioactifs gazeux diminuent, c'est peut-être que l'activité se poursuit sous le réacteur, et que le plus gros de la radioactivité s'écoule par voie liquide, non plus dans les sous-sols du site mais bien, après perforation du pedestal et du radier, au niveau du sol et de la roche sédimentaire composant le sous-sol du site ?
Certains spécialistes pensent que le corium, une fois formé, se comporte comme une lance thermique donc tend à se déplacer un sein d'un canal de progression relativement étroit. La densité très élevée du combustible en fusion tend d'autre part à regrouper par gravité les fragments de corium en une masse homogène et compacte.
Si le corium perce et diffuse à travers un canal de migration étroit, le débit de rejets sous forme gazeuse sera mathématiquement réduit et il est possible que la plus grande partie reste confinée en sous-sol pour une durée plus ou moins longue.
La confiance de l'opérateur et des autorités dans la baisse continue des rejets radioactifs gazeux n'est donc pas une certitude absolue que la situation s'améliore réellement sur, ou plutôt sous le terrain.
D'autant plus que...
La radioactivité mesurée au niveau d'un dégagement de vapeur sous le réacteur n°.1 a augmenté depuis juin
La mauvaise nouvelle de la journée est venue de la mesure effectuée le 13/10 par un robot au niveau d'un dégagement de vapeur qui avait été constaté en juin sous l'ex-réacteur n°.1. Cette valeur est passée de 4 Sv/h à 4.7Sv/h alors qu'a priori, plus aucun dégagement de vapeur n'était constaté visuellement au même endroit. Le point est situé au Sud-Est du bâtiment réacteur.
Deux hypothèses sont envisageables : soit le dégagement de vapeur a effectivement diminué, soit l'essentiel de la vapeur se déploie ailleurs (cavité souterraine ?). Le fait que le dégagement de radioactivité sous forme gazeuse augmente peut également signifier que la température relative du mélange gazeux a diminué mais pas son volume.
Dans le prolongement de ces idées, pourquoi la température constatée baisserait-elle : parce que la source de chaleur est moins élevée ou parce qu'elle s'éloigne du point de mesure ?

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