Les manuels d'accident sévère caviardés n'ont finalement pas été utilisés lors de la phase accidentelle
Tepco a enfin livré hier une version non caviardée de son manuel de procédures d'accident sévère aux autorités. Il semblerait que ce dernier n'ait même pas été ouvert lors de la gestion de la phase critique entre le 11 et le 15 mars 2011. Le raisonnement de Tepco semble être celui-ci : lors du blackout station (coupure électrique totale du site) la procédure SCRAM (arrêt d'urgence par montée hydraulique des barres de contrôle) a été correctement terminée aussi l'opérateur a estimé être dans le cadre d'une procédure normale et non accidentelle. Étonnant, non ?
Il semblerait par ailleurs que le contrôle-commande des BWR General Electric soit impossible à piloter en cas de blackout station ; ainsi les commandes nécessaires à la gestion de l'accident n'auraient pu être effectuées en l'absence totale d'énergie électrique. D'où un niveau de panique élevé révélé par les personnels sur place (c'était le noir complet, tout le monde courait et se cognait, personne ne savait quoi faire).
Extrait de l'article de Kyodo News du 2/10 :
Il a été révélé le 2 octobre par la commission d'enquête de Tepco que le manuel d'accident grave n'a été d'aucune utilité, car il assumait qu'au moins un moyen électrique de secours comme un générateur diesel était opérationnel. Aucun de ces moyens annexes n'était en fait disponible, l'ensemble étant hors-service.
Tepco considérait donc que les moyens électriques principaux et secondaires ne pouvaient faillir simultanément !
Peut-être l'opérateur était-il simplement honteux d'avouer publiquement que ses procédures accidentelles internes étaient loin d'être fiables ? C'est raté !
Pas d'explosion d'hydrogène au niveau du tore sur l'unité n°. 2
Dans le même document, on peut lire un peu plus loin au sujet de l'explosion de l'unité n°. 2 constatée le 15 mars vers 0600 :
La commission d’enquête a également conclu qu'aucune explosion d'hydrogène ne s'était produite au niveau de la Chambre de Surpression de l'unité n°. 2 [le tore situé sous le réacteur] ; cette donnée contredit ce qui avait été annoncé précédemment.
Sources :
ex-skf, 17/10, Anglais
article de 47 news, 2/10, Japonais
Des précisions sur l’emplacement exact de la mesure de dose ambiante de 4.7 Sv/h effectuée le 13/10 sur l'unité n°. 1
Nous vous informions hier d'une hausse inquiétante du débit de dose mesuré au niveau de l'ex-réacteur n°.1 ; voici l'emplacement exact de ce relevé qui a été effectué par le robot packbot à l'endroit précis où une fuite de vapeur radioactive avait été constatée le 3 juin :
La zone en question se situe approximativement à mi-chemin
entre le confinement et le coin sud-est du bâtiment réacteur
Victime collatérale de Fukushima, l'usine de retraitement MOX de Sellafield (G-B) va fermer ses portes
Le Royaume-Uni semble avoir décidé de manière unilatérale que le contrat de fourniture de combustible retraité MOX n'avait plus lieu d'être. L'industrie nucléaire Japonaise avait investi plusieurs millions de Yen dans la rénovation de l'usine de retraitement située sur le site de Sellafield, plus connu sous le précédent nom de Windscale, situé au Nord-Ouest de l'Angleterre.
Le site de Windscale est connu pour avoir donné naissance à l'un des premiers accidents nucléaires majeurs le 10 octobre 1957 : classé au niveau 5 INES, il a dispersé environ 750 Tbq d'Iode 131 dans la campagne anglaise soit environ 1000 fois moins que lors de la phase accidentelle sévère de Fukushima Daiichi (700000 Tbq en équivalent I-131, chiffres INES). Cet accident, caché par les autorités Anglaises - le site produisant du Plutonium à usage militaire - entraîna plus de 200 cas de cancer radio-induit dans la population environnante dont une centaine de carcinomes mortels.
Sources :
mainichi daily news, 18/10, Anglais
Le cycle du combustible Japonais, dossier de dissident-média
Le retraitement, page wiki
Tepco a enfin livré hier une version non caviardée de son manuel de procédures d'accident sévère aux autorités. Il semblerait que ce dernier n'ait même pas été ouvert lors de la gestion de la phase critique entre le 11 et le 15 mars 2011. Le raisonnement de Tepco semble être celui-ci : lors du blackout station (coupure électrique totale du site) la procédure SCRAM (arrêt d'urgence par montée hydraulique des barres de contrôle) a été correctement terminée aussi l'opérateur a estimé être dans le cadre d'une procédure normale et non accidentelle. Étonnant, non ?
Il semblerait par ailleurs que le contrôle-commande des BWR General Electric soit impossible à piloter en cas de blackout station ; ainsi les commandes nécessaires à la gestion de l'accident n'auraient pu être effectuées en l'absence totale d'énergie électrique. D'où un niveau de panique élevé révélé par les personnels sur place (c'était le noir complet, tout le monde courait et se cognait, personne ne savait quoi faire).
Extrait de l'article de Kyodo News du 2/10 :
Il a été révélé le 2 octobre par la commission d'enquête de Tepco que le manuel d'accident grave n'a été d'aucune utilité, car il assumait qu'au moins un moyen électrique de secours comme un générateur diesel était opérationnel. Aucun de ces moyens annexes n'était en fait disponible, l'ensemble étant hors-service.
Tepco considérait donc que les moyens électriques principaux et secondaires ne pouvaient faillir simultanément !
Peut-être l'opérateur était-il simplement honteux d'avouer publiquement que ses procédures accidentelles internes étaient loin d'être fiables ? C'est raté !
Pas d'explosion d'hydrogène au niveau du tore sur l'unité n°. 2
Dans le même document, on peut lire un peu plus loin au sujet de l'explosion de l'unité n°. 2 constatée le 15 mars vers 0600 :
La commission d’enquête a également conclu qu'aucune explosion d'hydrogène ne s'était produite au niveau de la Chambre de Surpression de l'unité n°. 2 [le tore situé sous le réacteur] ; cette donnée contredit ce qui avait été annoncé précédemment.
Sources :
ex-skf, 17/10, Anglais
article de 47 news, 2/10, Japonais
Des précisions sur l’emplacement exact de la mesure de dose ambiante de 4.7 Sv/h effectuée le 13/10 sur l'unité n°. 1
Nous vous informions hier d'une hausse inquiétante du débit de dose mesuré au niveau de l'ex-réacteur n°.1 ; voici l'emplacement exact de ce relevé qui a été effectué par le robot packbot à l'endroit précis où une fuite de vapeur radioactive avait été constatée le 3 juin :
La zone en question se situe approximativement à mi-chemin
entre le confinement et le coin sud-est du bâtiment réacteur
Victime collatérale de Fukushima, l'usine de retraitement MOX de Sellafield (G-B) va fermer ses portes
Le Royaume-Uni semble avoir décidé de manière unilatérale que le contrat de fourniture de combustible retraité MOX n'avait plus lieu d'être. L'industrie nucléaire Japonaise avait investi plusieurs millions de Yen dans la rénovation de l'usine de retraitement située sur le site de Sellafield, plus connu sous le précédent nom de Windscale, situé au Nord-Ouest de l'Angleterre.
Le site de Windscale est connu pour avoir donné naissance à l'un des premiers accidents nucléaires majeurs le 10 octobre 1957 : classé au niveau 5 INES, il a dispersé environ 750 Tbq d'Iode 131 dans la campagne anglaise soit environ 1000 fois moins que lors de la phase accidentelle sévère de Fukushima Daiichi (700000 Tbq en équivalent I-131, chiffres INES). Cet accident, caché par les autorités Anglaises - le site produisant du Plutonium à usage militaire - entraîna plus de 200 cas de cancer radio-induit dans la population environnante dont une centaine de carcinomes mortels.
Pour des raisons de sécurité, le Japon n'avait retraité qu'une quantité infime des 800 tonnes de combustible nucléaire irradiés chaque année dans les réacteurs Japonais mais avait choisi de confier ce travail aux usines de retraitement de Sellafield et de La Hague (France).
Les opérateurs Japonais, principalement Chubu Electric mais également le tristement célèbre Tepco, ayant investi des sommes importantes dans une usine vouée à la fermeture, ont d'ores et déjà déjà annoncé qu'ils n'auraient pas d'autre choix que de répercuter les charges induites par cette nouvelle perte financière dans la facturation clients.
Le 3 août, la direction de SMP (Sellafield Mox Plant) a publié ce communiqué :
Après avoir étudié l'avenir du site à la lumière des conséquences du séisme tragique de mars 2011 sur l'industrie nucléaire Japonaise... le bureau du NDA [l'Autorité de Démantèlement Nucléaire du Royaume-Uni NDT] estime que la seule action raisonnable dans l'immédiat est de fermer l'usine de Sellafield.
Décidément, les mauvaises nouvelles pleuvent sur l'industrie nucléaire ! La question qui se pose est maintenant de deviner si la France va poursuivre sa politique obtuse, coûteuse et dangereuse de retraitement actuelle, sachant que les Anglais jettent l'éponge malgré le real bargain d'une usine rénovée de fond en comble à grand renfort de Yens ?
Les opérateurs Japonais, principalement Chubu Electric mais également le tristement célèbre Tepco, ayant investi des sommes importantes dans une usine vouée à la fermeture, ont d'ores et déjà déjà annoncé qu'ils n'auraient pas d'autre choix que de répercuter les charges induites par cette nouvelle perte financière dans la facturation clients.
Le 3 août, la direction de SMP (Sellafield Mox Plant) a publié ce communiqué :
Après avoir étudié l'avenir du site à la lumière des conséquences du séisme tragique de mars 2011 sur l'industrie nucléaire Japonaise... le bureau du NDA [l'Autorité de Démantèlement Nucléaire du Royaume-Uni NDT] estime que la seule action raisonnable dans l'immédiat est de fermer l'usine de Sellafield.
Décidément, les mauvaises nouvelles pleuvent sur l'industrie nucléaire ! La question qui se pose est maintenant de deviner si la France va poursuivre sa politique obtuse, coûteuse et dangereuse de retraitement actuelle, sachant que les Anglais jettent l'éponge malgré le real bargain d'une usine rénovée de fond en comble à grand renfort de Yens ?
Sources :
mainichi daily news, 18/10, Anglais
Le cycle du combustible Japonais, dossier de dissident-média
Le retraitement, page wiki
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