Chers lecteurs, vous penserez sans doute en lisant ce qui suit que décidément, à gen4, nous avons un préjugé certain contre le césium radioactif. En fait, c'est en partie faux : la contamination n'est pas de notre fait, nous la constatons simplement ; c'est également partiellement exact : nous n'aimons pas du tout ce radionucléide car, pour la seconde fois, il semble réserver de très mauvaises surprises aux scientifiques. Et ils n'aiment pas ça, les scientifiques, les surprises ! Dans un billet récent, nous vous avions déjà expliqué comment une première équipe scientifique internationale avait découvert que la durée de vie écologique du césium, c'est à dire une fois retombé dans l'humus suite à sa dispersion par l'accident de Tchernobyl, semblait - probablement grâce à un appoint ou un transfert mais peu importe - devoir empoisonner l'écosystème pour une période bien plus longue qu'il n'était censé le faire à l'origine.
Présentant un durée de demi-vie de 30 ans, l'activité du césium-137 devait théoriquement diminuer de moitié après 30 ans, de 75% après 60 ans pour atteindre une désintégration quasi-totale (99%) après environ 200 années. Mais voilà, les scientifiques - en majorité Russes - n'ont pas du tout relevé ces chiffres sur le terrain 25 années après l'accident. D'après leurs calculs, la période de demi-vie réelle du césium-137 dans l'humus serait plutôt estimée entre 180 et 210 années. Autrement dit, les doses de contamination relevées dans les sols juste après l'accident de Tchernobyl n'ont que très peu varié, ce qui complique totalement les estimations de réappropriations éventuelles des terres évacuées par les autorités Ukrainiennes qui commençaient - raisonnablement - à caresser ce projet. Patatras, nouveauté : les sols pourraient bien rester fortement contaminés en césium-137 pour environ 10 fois plus de temps que prévu, soit 2000 ans au lieu des 200 calculés initialement pour éliminer 99% de ce radioélément.
Bien entendu, les scientifiques ayant travaillé sur ce rapport excluent toute variation même minime de la période de demi-vie de quelque machin en ium que ce soit et en concluent donc, courageusement, qu'il doit y avoir une autre explication à ce phénomène bien désagréable et qu'elle sera probablement environnementale ; c'est si facile de charger la mule de l'environnement !
En attendant, sur le terrain, ce machin continue à empoisonner la biosphère. Les humains ont certes été évacués - bien tardivement - mais l'ensemble de l'écosystème de la zone, bipèdes exclus, continuera à souffrir pour une période que l'on commence à avoir du mal non seulement à préciser mais même à avoir le recul suffisant pour apprécier. Où en sera la planète dans 2000 années ? Au rythme actuel de 5 réacteurs fondus en 30 années d'exploitation nucléaire, le césium-137 ne tendra-t-il pas à devenir une menace constante et même perpétuelle à l'échelle d'une vie humaine ? Les autorités se contenteront-elles de dire comme elles l'ont fait jusque là : ce n'est rien, relevons les maximums admissibles ?
La seconde peine infligée par le Césium telle qu'elle a été révélée jeudi par une étude de la JAEA
Bon, à la rigueur, un observateur neutre pourrait dire : C'était Tchernobyl, c'était il y a 25 ans, les Ruskofs fous, la technologie des réacteurs-pétards, blablaba. Et pan, voilà que le second étage de la fusée pète à son tour : La très officielle Agence Japonaise pour l'Energie Atomique ou JAEA vient de publier à son tour une étude portant sur le césium radioactif. Après avoir soigneusement étudié les contaminants dispersées par l'accident de Fukushima Daiichi dans les sols de la ville de Minamisoma, située à environ 20 Km de là, le porte-parole de la section radiologique de la JAEA a déclaré lors de la conférence sur l'énergie nucléaire du 22/9 s'étant tenue à Kitakyushu, au sud-Ouest du Japon :
«Il semble indispensable de tout faire pour éviter une remise en suspension [des radionucléides] dans l'air une fois qu'ils se sont déposés sur le sol.»
Il semblerait en fait que la contamination au césium radioactif serait beaucoup plus importante - environ 10 fois - si les particules, après être tombées une première fois sur le sol, sont remises en suspension par exemple suite à une tempête - plus précisément un typhon - ou encore des décontaminations hasardeuses effectuées sans équipement de protection appropriés tels que respirateur et tenue de protection anti-particules ; des décontaminations d'amateur comme le Japon aime à les faire dans les écoles, les rues, les parcs de jeux...
Exposition interne à la suite de l'ingestion de particules contaminantes par la respiration :
Radionucléide : Iode-131 (témoin) Césium-134 Césium-137
Dose interne initiale
(retombées directes) : 71 µSv 7.6 µSv 9.9 µSv
(20/3-19/5)
Dose interne après remise
en suspension dans l'air : 45 µSv 77 µSv 90 µSv
(3/4-4/6)
(Calculs effectués d'après les données fournies par Tepco et le MEXT)
Synthétisons : le césium radioactif empoisonnera plus longtemps si l'on n'y touche pas, et plus fortement si l'on y touche. Quelle est la réponse appropriée ?
Cette communication va-t-elle suffire à enfin prendre le problème de la décontamination et par conséquent celui de la contamination au Japon au sérieux ? Si les retombées sont dix fois plus mordantes après leur tripatouillage, pourquoi ne pas soit les isoler sur le sol comme le fait Tepco sur le site ou effectuer de véritables travaux de décontamination, de manière professionnelle ? Serait-ce pour la simple raison que des radionucléides s'échappent toujours des entrailles du monstre (au minimum 5*10^9 Bq/j, donnée Tepco), comme l'a confirmé Tepco récemment, rendant ainsi superflu toute décontamination forcément incomplète ? Quelle dose interne a déjà touché les décontaminateurs volontaires ? Comment seront-ils considérés en cas de maladie éventuelle survenant suite à une contamination interne ? Quel sera leur statut de protection ? Les autorités nationales Japonaises vont-elles enfin réagir et protéger les populations comment elles devraient le faire, sans refiler la patate chaude à des autorités locales complètement dépassées qui la refilent eux-mêmes à des parents d’élèves de bonne volonté mais absolument pas informés des dangers potentiels présentés par de telles séances de jardinage citoyen ?
Et enfin, si la carence des autorités Japonaises se confirme, pourquoi les autorités internationales restent-elles assises, les bras croisés ? L'AIEA ou l'OMS, les deux organes de l'ONU concernés, ne peuvent-ils pas taper une bonne fois sur la table et menacer le Japon de sanctions, voire d'une intervention "sanitaire" à la suite d'une résolution de l'ONU ? Certaines interventions Onusiennes ont déjà été déclenchées pour moins que cela...
Source : jijipress 20/9 (Anglais), Asahi.com 20/9 (Japonais)

Bien entendu, les scientifiques ayant travaillé sur ce rapport excluent toute variation même minime de la période de demi-vie de quelque machin en ium que ce soit et en concluent donc, courageusement, qu'il doit y avoir une autre explication à ce phénomène bien désagréable et qu'elle sera probablement environnementale ; c'est si facile de charger la mule de l'environnement !
En attendant, sur le terrain, ce machin continue à empoisonner la biosphère. Les humains ont certes été évacués - bien tardivement - mais l'ensemble de l'écosystème de la zone, bipèdes exclus, continuera à souffrir pour une période que l'on commence à avoir du mal non seulement à préciser mais même à avoir le recul suffisant pour apprécier. Où en sera la planète dans 2000 années ? Au rythme actuel de 5 réacteurs fondus en 30 années d'exploitation nucléaire, le césium-137 ne tendra-t-il pas à devenir une menace constante et même perpétuelle à l'échelle d'une vie humaine ? Les autorités se contenteront-elles de dire comme elles l'ont fait jusque là : ce n'est rien, relevons les maximums admissibles ?
La seconde peine infligée par le Césium telle qu'elle a été révélée jeudi par une étude de la JAEA
Bon, à la rigueur, un observateur neutre pourrait dire : C'était Tchernobyl, c'était il y a 25 ans, les Ruskofs fous, la technologie des réacteurs-pétards, blablaba. Et pan, voilà que le second étage de la fusée pète à son tour : La très officielle Agence Japonaise pour l'Energie Atomique ou JAEA vient de publier à son tour une étude portant sur le césium radioactif. Après avoir soigneusement étudié les contaminants dispersées par l'accident de Fukushima Daiichi dans les sols de la ville de Minamisoma, située à environ 20 Km de là, le porte-parole de la section radiologique de la JAEA a déclaré lors de la conférence sur l'énergie nucléaire du 22/9 s'étant tenue à Kitakyushu, au sud-Ouest du Japon :
«Il semble indispensable de tout faire pour éviter une remise en suspension [des radionucléides] dans l'air une fois qu'ils se sont déposés sur le sol.»
Il semblerait en fait que la contamination au césium radioactif serait beaucoup plus importante - environ 10 fois - si les particules, après être tombées une première fois sur le sol, sont remises en suspension par exemple suite à une tempête - plus précisément un typhon - ou encore des décontaminations hasardeuses effectuées sans équipement de protection appropriés tels que respirateur et tenue de protection anti-particules ; des décontaminations d'amateur comme le Japon aime à les faire dans les écoles, les rues, les parcs de jeux...
Exposition interne à la suite de l'ingestion de particules contaminantes par la respiration :
Radionucléide : Iode-131 (témoin) Césium-134 Césium-137
Dose interne initiale
(retombées directes) : 71 µSv 7.6 µSv 9.9 µSv
(20/3-19/5)
Dose interne après remise
en suspension dans l'air : 45 µSv 77 µSv 90 µSv
(3/4-4/6)
(Calculs effectués d'après les données fournies par Tepco et le MEXT)
Synthétisons : le césium radioactif empoisonnera plus longtemps si l'on n'y touche pas, et plus fortement si l'on y touche. Quelle est la réponse appropriée ?
Cette communication va-t-elle suffire à enfin prendre le problème de la décontamination et par conséquent celui de la contamination au Japon au sérieux ? Si les retombées sont dix fois plus mordantes après leur tripatouillage, pourquoi ne pas soit les isoler sur le sol comme le fait Tepco sur le site ou effectuer de véritables travaux de décontamination, de manière professionnelle ? Serait-ce pour la simple raison que des radionucléides s'échappent toujours des entrailles du monstre (au minimum 5*10^9 Bq/j, donnée Tepco), comme l'a confirmé Tepco récemment, rendant ainsi superflu toute décontamination forcément incomplète ? Quelle dose interne a déjà touché les décontaminateurs volontaires ? Comment seront-ils considérés en cas de maladie éventuelle survenant suite à une contamination interne ? Quel sera leur statut de protection ? Les autorités nationales Japonaises vont-elles enfin réagir et protéger les populations comment elles devraient le faire, sans refiler la patate chaude à des autorités locales complètement dépassées qui la refilent eux-mêmes à des parents d’élèves de bonne volonté mais absolument pas informés des dangers potentiels présentés par de telles séances de jardinage citoyen ?
Et enfin, si la carence des autorités Japonaises se confirme, pourquoi les autorités internationales restent-elles assises, les bras croisés ? L'AIEA ou l'OMS, les deux organes de l'ONU concernés, ne peuvent-ils pas taper une bonne fois sur la table et menacer le Japon de sanctions, voire d'une intervention "sanitaire" à la suite d'une résolution de l'ONU ? Certaines interventions Onusiennes ont déjà été déclenchées pour moins que cela...
Source : jijipress 20/9 (Anglais), Asahi.com 20/9 (Japonais)

Les commentaires récents