L'édition électronique du NY Times du 8 août donne la parole à M. Tamotsu Baba, le maire de Namie, petite ville située à 5 Km du site de Fukushima Daiichi ; Ce dernier estime que les autorités Japonaises ont volontairement omis de lui communiquer les estimations de contamination par les particules radioactives échappées du site du 12 au 16 mars. "C'est équivalent à un meurtre", a déclaré M. Baba.
En l'absence d'informations des autorités centrales, les habitants rassemblés ont pris juste après l'avis d'alerte atomique la direction du Nord alors que les vents rabattaient la radioactivité précisément dans cette direction.
Cette zone fut en fait celle qui fût le plus touchée par les radiations du 12 au 15 mars. Le gouvernement interpellé tenta de se justifier en évoquant le fait que les estimations fournies en temps réél par le système d'alerte SPEEDI n'étaient pas absolues et qu'évacuer les populations à tort pourrait engendrer des conséquences financières importantes.
Il semble qu'en dernier ressort, la décision de ne pas divulguer les estimations ait été prise directement par le bureau de M. Kan, estimant que dans l'incertitude, il valait mieux "ne rien annoncer du tout".
Quelques semaines plus tard, les autorités apprenant que du Tellure 132 (un marqueur d'une fusion quasi-certaine des cœurs des réacteurs) avait été détecté avaient une nouvelle fois décidé de ne divulguer cette information que 3 mois après l'accident.
Selon l'AESJ (professionnels et scientifiques Japonais), de nombreuses autres informations vitales sembleraient également être encore censurées à ce jour, comme les températures et les niveaux d'eau dans les réacteurs ou encore l'estimation de la part des dégâts causés aux installations par le séisme initial. Cet organisme regrette vivement que ces informations ne soient divulguées que très tardivement et principalement par le canal d'entités extérieures au Japon (l'AIEA).
Le commentaire final revient à M. Hosono, Ministre de la crise nucléaire, qui a déclaré dans un premier temps que : "Ces informations avaient été cachées afin d'éviter de créer un mouvement de panique" avant de faire volte-face pour déclarer plus récemment que "son avis avait changé" et qu'il lui semblait maintenant important de communiquer les informations disponibles dans les meilleurs délais. Une déclaration tardive supplémentaire, en fait.
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