La lutte inégale du Japon : une contamination rampante à laquelle les autorités n'opposent qu'une décontamination improvisée
Décontamination : comment les populations Japonaises sont livrées à elles-mêmes
"Vous recherchez les points chauds à l'aveuglette et vous les décontaminez avec vos outils de nettoyage ménagers habituels." Voilà comment la préfecture de Fukushima se débarrasse des problèmes de contamination, en reléguant le césium, le plutonium et autres éléments incroyablement toxiques et radiotoxiques au rang de vulgaires poussières ménagères ou de rouille à éliminer à l'aide du premier balai-brosse venue. La Société Japonaise pour le Traitement Sécuritaire des Radiations (JRSM) a donc publié une petite brochure succincte expliquant, probablement à l'aide de dessins enfantins, comment traiter en toute "sécurité" l'un des pires cauchemars auquel le Japon est confronté depuis l'accident de Fukushima Daiichi. Allez jeter un coup d’œil à leur site, admirez les magnifiques GIFs animés et dites-moi ensuite si vous feriez confiance aux promoteurs de ce site pour y relever les informations nécessaires à la décontamination de points chauds ? NON NON et NON, s'il y a bien un domaine ou l'on ne plaisante pas - après l'industrie nucléaire LOL - c'est bien la radioprotection et l'amateurisme n'a rien a y faire, à moins qu'il ne s'agisse que de faire du bricolage à moindre coût mais avec un risque sanitaire innaceptable.
Les "décontaminateurs amateurs" vont peut-être ainsi, tout en s'exposant une première fois à des niveaux d'irradiation ou de contamination inconnus, s'amuser à remiser par devers eux les déchets radioactifs par exemple en regroupant les déchets, reconcentrant ainsi maladroitement la radioactivité. Le problème pourrait se trouver ainsi au mieux déplacé - que faire des déchets ? - ou au pire stupidement aggravé (on vide les déchets radioactifs dans le bac à compost du jardinet avec les feuilles mortes et la boue des gouttières). La réaction "par-dessus la jambe" des autorités Japonaises vis-à-vis d'un problème sérieux de contamination est quasi-enfantine et... n'a aucune justification sérieuse !
Une seconde simulation officielle affirme que la contamination a touché 15 des 47 préfectures du Japon
SPEEDI, vous connaissez ? Non, ce n'est pas le nom du petit animal qui apparaissait parfois devant la Tepcam (il s'appelle ou s'appelait Yokaï je crois) mais le nom du système de prévision des retombées radioactives du METI (Ministère de l'Education et de l'Industrie Japonais), qui a permis, dès les premières heures après l'accident, d'estimer qu'il était urgent... de ne pas informer les populations, pour des raisons toujours obscures à ce jour. Une étude complémentaire vient d'être communiquée par le Centre Régional de Recherche Environnementale, organisme dépendant du NIES Japonais (National Institute for Environmental Studies).
Il apparait que les données de contamination estimées par le système SPEEDI étaient plus ou moins exactes, à un petit détail près : la zone touchée serait bien plus large que celle "étudiée" par l'estimation du Ministère de l'Industrie. Sous réserve de l'exactitude de l'estimation du NIES, la contamination se serait étendue sur les régions de Tohoku, Kanto et partiellement sur celle de Chubu. Les zones touchées par les dépôts de Césium-137 s'étendraient quant à elles jusqu'aux préfectures de Shizuoka (370 Km au S), Nagano (250 Km au S/W) et Niigata (170 Km à l'Ouest). La contamination se serait ainsi étendue bien au-delà de la capitale Tokyo et de ses 30 millions d'habitants.
Le NIES estime qu'au total une quinzaine de préfectures auraient été touchées par l'essentiel des retombées radioactives sur la période s'étendant du 11 au 29 mars. Mais comme il est déjà impensable d'évacuer l'intégralité de la zone "rouge" (50 kBq/m2) alors vous pensez bien, les zones bleu nuit "ridiculement" contaminées à raison de 10 kBq/m2 ? On oublie SPEEDI, puis on oublie NIES !
Des concentrations maximales de Césium-137 bien plus élevées à Fukushima qu'à Tchernobyl
Certains points chauds de la zone évacuée de 30 Km seraient bien plus contaminés que les points les plus chauds relevés suite à l'accident de Tchernobyl, d'après une information transmise par le METI. On relève de nombreux"spots" où les concentrations de Cs-137 sont égales ou supérieures à 3 MBq/m2, (points rouges sur la carte ci-contre), alors que le lieu le plus affecté (Okuma-Machi) serait contaminé à hauteur de 30 MBq/m2 ; à titre de comparaison les concentrations maximales de Cs-137 relevées à proximité de Tchernobyl en 1986 ne dépassaient pas 1.5 MBq/m2 (source UNSCEAR). La superficie totale des zones contaminées au Japon s’élèverait à environ 8300 ha.
Un débat parfois assez virulent oppose - jusque sur les blogs et forums traitant du sujet - scientifiques et amateurs "rouges" et "jaunes" sur la "radioactivité comparée" entre les deux accidents ; on peut rajouter au débat le fait que l'accident de Tchernobyl, qui a été étudié sous toutes les coutures depuis 25 ans, était censé, au dire même des scientifiques, éviter de nouveaux accidents... Objectif raté, et de loin !
1. Vous avez raison de préciser qu'il faut prendre les traduction de japonais avec d'extrêmes pincettes.... surtout quand on voit la mauvaise foi de gens comme Eva Joly, la CRIIRAD, Greenpeace, ou pire encore.... leurs petites mains, ceux-là même qui sont susceptibles de faire.... les traductions.
2./ Des points rouges j'en ai comptés en tout et pour tout: 12. Et vous avez raison de préciser que ce sont "des points". Maintenant vu la mode de l'adoration de la comparaison avec Tchernobyl: débit de dose le plus fort relevé pendant la catastrophe de 1986: non pas 10 Sv/h.... mais > (signe supérieur), donc > 300 Sv/h (trois cent). Et rien que sur le toit du réacteur 3, vous savez les nombreux liquidateurs qui ont balancé dans le vide (à la main) des morceaux de combustible irradié, c'était de l'ordre de 70 SV/h .
D'autre part si les points chauds de Tchernobyl vous paraissent moindre, je met en doute leurs mesures, ou plus précisément ce que je met en doute c'est l'absolue concordance entre les méthodologies de deux choses que vous comparez sans recul.
Je vais vous racontez quelque chose, une vidéo anglophone que j'ai vue sur Youtube (et je paierais cher pour la retrouver....).
Vous avez entendu parler de la Forêt Rousse entre la centrale et Prypiat? Ce phénomène qu'il n'y a PAS eu au Japon, c'est-à-dire une forêt irradiée à un degré extrême au point que les arbres en meurent ce qui donnent l'aspect « Forêt Rousse » (il y en a eu une à Mayak aussi).
Un type se balladait avec son Geiger dans la Forêt Rousse tout en se faisant filmer par son pote: Evidemment le Geiger monte. A un moment il ne monte plus il grimpe carrément, puis s'emballe sur un petit coin avec du vieil asphalte et un tractopelle abandonné. Il met le Geiger dans la machoire du tractopelle: là ce n'est plus de l'emballement le Geiger EXPLOSE (enfin manière de parler mais là franchement moi j'aurais pris peur à sa place....). Et que voit-on dans la machoire de l'engin, filmé par la caméra? Un petit dépôt de poudre jaune déssechée avec le temps: probablement une quantité VISIBLE de cesium 137, et ça ça crache. Ma main à couper que vos 30 MBq, à cet endroit, ON LES EXPLOSE. Je ne sais pas quelle masse de cesium mais une quantité visible. Rappelons qu'un g de radium c'est 1 Curie, soit 37 milliards de becquerel (37000 Mbq). Rappelons aussi que le cesium 137 est.... 53,4 fois plus actif que le radium.... Pour avoir 30 Mbq de cesium il suffit de 1,5 E-5 g de Cs 137, soit 0,0000152 g soit 15,2 micro g.
Ce que je remet en cause ne sont non pas les mesures pour la comparaison, mais la concordance des méthodologies.
C'est quoi qu'on appelle un point chaud? Une forte activité à un point correspondant à un maillage, à un point de fort passage, où là où ça fait « pêter le score pour effrayer la ménagère » comme dans la machoire de cette tractopelle?
Si la définition n'est pas la même dans les deux cas alors ce n'est que de la PROPAGANDE. (Mais bon j'ai compris que les écolos cherchent désespérément à comparer avec Tchernobyl, car je le soupçonne de trouver qu'il n'y a pas assez de victimes pour arranger leur propagande. On appelle ça un goût pour le morbide. Je ne suis pas le seul à l'avoir constaté chez eux).
Rédigé par : Pastekos | 01/09/2011 à 17:33
Pitié je ne peux plus entendre les apparatchiks du nucléaire parler de mauvaise foi. C'est tout de même l'hôpital qui se fout de la charité.
Ou le Camembert qui dit au Maroual qu'il pue!
Peu importe les chiffres; quelle est la catastrophe qui a fait le plus de dégats. Une concours morbide, vraiment. Ce que je retiens, c'est qu'il y a eu plein de mort, et qu'il y en aura encore, sans parler des malformations, des monstres, des drames. Voilà ce qui attend le japon...
Au fait, à Tchernobyl, on a sacrifié beaucoup de monde pour ramasser toute cette merde qui a explosé. On a creusé une galerie sous le réacteur pour empêcher le corium de s'enfoncer jusqu'à la nappe phréatique. A Fukushima on n'a rien fait. Et c'est tout de même le corium de 3 réacteurs que est en train de s'enfoncer. Et on n'a aucun recul pour savoir quels dégats ça va provoquer.
Pour les conséquences, on a encore de la peine à les mesurer tellement la désinformation de la part des autorités, du lobby nucléaire mondial, et j'en passe a été massive. Ce que je sais, c'est qu'en Europe on ne devrait pas consommer ce qui pousse sur terre parce qu'encore contaminé par le CS137 de Tchernobyl (qui a diminué presque de moitié jusqu'ici).
Alors le fait de minimiser (et pour quoi au fait?) et d'affirmer qu'on n'a pas de recul, c'est carrément du foutage de gueule!
Rédigé par : Cyril | 02/09/2011 à 01:24
Bonjour Cyril, merci pour ce partage.
Il semble hélas que le Césium-137 n'ait pas à moitié disparu des sols de la région de Tchernobyl comme il aurait du le faire, voir :
http://www.gen4.fr/blog/2011/08/une-demi-vie-biologique-bien-plus-longue-que-la-demi-vie-théorique.html
Absolument d'accord avec votre position, je corrige juste un point : es-qualité d'ancien cht'i, on n'écrit pas "Maroual" mais "Maroilles" comme la ville Nordiste du même nom ; l'odeur reste la même.
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 02/09/2011 à 10:13
Cyril vous ne devriez pas vous laisser emporter par votre affect.
Parce que justement ce que vous retenez ("il y a plein de morts") n'est pas: il y en a eu 1, de crise cardiaque, à Fukushima, pas plus.
Les analyses "morbides" comme vous dites le rappellent.
Rédigé par : Pastekos | 02/09/2011 à 11:35
Bon Pastekos, je crois qu'il est totalement inutile de parler avec vous. Vous continuez à utiliser ce ton condescendant à mon égard...
Vous ne dites pas la vérité quant aux morts. Un de plus, employé de Tepco qui a succombé à une leucémie fulgurante. Ah, mais on ne peut pas le prouver, daon ce n'est pas valable...
Je n'ai toujours pas obtenu de réponse à ma question. Donc j'en conclu que vous faite partie de la task force d'Areva ou du gouvernement qui consiste à décrédibiliser quiconque qui pense que l'énergie nucléaire n'a pas d'avenir (ou alors (ir)radieux au sens propre)
PS: Trifou, je suis désolé d'avoir massacré le maroilles...
Rédigé par : Cyril | 07/09/2011 à 01:06
Pastekos, je ne me laisse en aucun cas emporter par mon affect...
Pour le morts je parlais de Tchernobyl. Fukushima, c'est encore un peu tôt. Il y a au moins une leucémie d'un employé de chez Tepco. Je vous connais vous n'êtes pas objectif vu vos accointances avec le lobby du nucléaire...
Il est superfétatoire d'essayer de convaincre les gens que le nucléaire est bon pour la santé; ils ne vous croient plus...
PS: trifou, désolé pour avoir massacré le maroilles...
Rédigé par : Cyril | 07/09/2011 à 01:59