Le 17 janvier 1966, un bombardier B-52 de l'US Air Force percutait en vol son ravitailleur KC-135 à 27.000 pieds, causant la mort de 8 des 11 équpiers des appareils. Le bombardier était en mission de "routine" et revenait d'un survol à haute altitude au-dessus des frontières de l'URSS.
Les quelques 40 tonnes de carburant avaient explosé en créant un nuage blanc d'environ 1 Km bien visible depuis le sol, de même que les 3 parachutes des membres d'équipage rescapés du crash.
Les 4 bombes à Hydrogène B-28 que le B-52 emportait furent ainsi "égarées" au-dessus du territoire Espagnol. 3 d'entre elles tombèrent à proximité du village de Palomares dans la pointe Sud de l'Espagne. Le dispositif de "sécurité" ayant bien fonctionné - en détruisant à l'aide d'explosifs conventionnels les têtes nucléaires - environ 5 Kg de Plutonium se retrouvérent dispersés dans la nature.
Dans un premier temps, le Strategic Air Command Américain tenta de dissimuler l'incident en expliquant qu'aucune bombe n'était manquante (Code Broken Arrow) mais devant la pression médiatique dut finir par reconnaître que des recherches en mer étaient bien organisées pour tenter de retrouver la bombe manquante, selon les termes de la Législation des USA.
250 Hectares de terrain furent contaminés au sol à la suite de l'accident ; 1750 Tonnes de terre furent extraites et envoyées aux Etats-Unis pour y être stockées. Le Plutonium étant très toxique, un semblant de suivi des populations locales fut mis en place mais conclua très rapidement à des "présomptions de contamination statistiquement non significatives". Pour l'anecdote, on peut noter que les services Espagnols de la JEN (Juntia de Energia Nuclear) ont participé conjointement avec des experts Américains de la DNA (Defense Nuclear Agency) aux opérations de décontamination mais sans disposer des mêmes moyens et notamment de tenues NBC aussi élaborées. Le village de Palomares, 250 âmes, vit ainsi sa population passer un moment à plus de 3500 âmes, dont 2500 Américains et 250 journalistes !
Un témoin de l'époque rapporte dans Paris-Match du 5/3/1966 : "J'ai vu un éclair aveuglant tandis que les femmes du village tombaient à genoux en pensant que c'était la fin du monde !"
Bien évidemment, le vent s'était chargé de "disperser" la contamination ainsi que le souligna un rapport de la DNA publié en 1975 sur les conséquences de l'accident si bien que l'étendue et les doses de la contamination fûrent mal connues. A la suite de demandes répétées du gouvernement Américain, les dossiers médicaux de la population fûrent également rendus confidentiels, afin d'éviter au peuple Espagnol des "inquiétudes excessives".
3000 marins et plusieurs dizaines de bâtiments fûrent déployés au sein de la "Task Force 65" durant 3 mois dans la zone côtière afin de tenter de retrouver la bombe manquante. Celle-ci fût finalement miraculeusement repéchée par un petit sous-marin le 7/4/66 sur la base d'informations communiquées par un patron pécheur Espagnol ayant récupéré les survivants de l'accident avant de localiser la zone "Alpha" où ont été effectuées les recherches ultérieures.
Pour en savoir plus avec des copies de documents d'époque :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/bombes_us.html
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