Après le Mainichi Daily qui s'opposait à un redémarrage précipité des réacteurs Japonais, l'éditorial du Japan Times de ce jour s'interroge à son tour sur les motivations réelles du gouvernement de M. Noda qui continue apparemment à mettre la pression sur les autorités locales afin qu'elles se soumettent rapidement à la volonté de redémarrer les unités n°. 3 et 4 de la centrale d'Ohi près d'Osaka.
La "marche forcée" du gouvernement
Selon le JT, le fait que le gouvernement de M. Noda fasse pression sur tous les décideurs locaux pour imposer un redémarrage très proche alors même que ni ni le plan de "sortie du nucléaire" ni la nouvelle commission de sécurité nucléaire n'ont été officialisés prouve que les leçons de l'accident de Fukushima n'ont pas été tirées.
"L'obsession dangereuse du gouvernement central de relancer les réacteurs est mise en valeur par le fait qu'il n'a pas encore établi la moindre réflexion sur un schéma de sortie progressive de la production électronucléaire."
La seule preuve scientifique : une simulation informatique !
Les fameux Stress-Tests ne sont en fait que quelques lignes de code tournant sur un ordinateur. Ces dernières simulations sont pourtant les seules "preuves indiscutables" que les centrales non affectées par les séismes et tsunami du 11 mars 2011 seront aptes à résister à des conditions accidentelles similaires. Or, ces simulations sont non seulement "confidentielles" mais n'ont elle-mêmes été ni divulguées ni même discutées.
Le Maire d'Osaka, se disant peu soutenu, jette l'éponge
Un des principaux opposants au redémarrage d'Ohi, le maire d'Osaka Toru Hashimoto vient de se déclarer "vaincu" par le gouvernement central mais regrette de ne pouvoir continuer à manifester sa désapprobation au projet. Pourquoi jette-t-il l'éponge au fait ?
Le Lobbying soutenu de Kepco a réussi à fragmenter la résistance
Entre temps, l'opérateur Kansaï Electric n'a pas mâché ses efforts en menant des actions soutenues et continuelles auprès des décideurs locaux ; M. Shosuke Mori, DG de Kepco étant par ailleurs dirigeant de la Fédération Économique de la région de Kansaï. Les restrictions de consommation prévues cet été ont en outre probablement été surestimées par l'opérateur, ce qui a évidemment fait basculer nombre de sociétés dans le camp des "pour".
La moitié du budget municipal d'Ohi est financé par Kepco !
Le 15 mai, l'assemblée municipale de la ville d'Ohi a validé la relance de la centrale nucléaire dont dépend une bonne partie de son financement alors que le conseil réunissant les autres municipalités de la zone concernée émettait un avis "neutre" : ni pour, ni contre.
Les modifications des unités de production ne seront pas opérationnelles avant 3 années
Les nouveaux systèmes de filtration de particules relâchées lors d'un accident majeur ainsi que les schémas d'alerte et d'évacuation suite à un accident ne seront pas opérationnels avant plusieurs années et pourtant le gouvernement entend redémarrer la production bien avant que ces nouvelles mesures de sécurité n'aient été mises en œuvre à Ohi.
60% des populations locales sont toujours opposées au redémarrage
Un sondage récent a confirmé que 60% des habitants interrogés sont toujours, malgré les pressions exercées à tous les niveaux, strictement opposés à une remise en service prochaine des installations nucléaires d'Ohi.
M. Noda va-t-il prendre cette responsabilité ?
Une des spécialité politiques du Japon est de ne pas "se mouiller" en cas de décision difficile nécessitant un arbitrage concret, un positionnement acrobatique. Verrons-nous prochainement M. Noda monter au créneau et prendre enfin une décision concrète : pour ou contre le redémarrage d'Ohi ? Rien n'est moins sûr : M. Noda est déjà très impopulaire et doit prochainement composer avec une motion de l'opposition qui nécessitera un prochain remaniement de son cabinet.
Sources :
Japan times, 03/06/12, anglais
Osaka Mayor admits to defeat, Asahi, 02/06/12
Lire également :
70% des résidents opposés au redémarrage, gen4, 11/04/12
Osaka réclame l'arrêt définitif de la production électronucléaire locale, gen4, 11/04/12
La "marche forcée" du gouvernement
Selon le JT, le fait que le gouvernement de M. Noda fasse pression sur tous les décideurs locaux pour imposer un redémarrage très proche alors même que ni ni le plan de "sortie du nucléaire" ni la nouvelle commission de sécurité nucléaire n'ont été officialisés prouve que les leçons de l'accident de Fukushima n'ont pas été tirées.
"L'obsession dangereuse du gouvernement central de relancer les réacteurs est mise en valeur par le fait qu'il n'a pas encore établi la moindre réflexion sur un schéma de sortie progressive de la production électronucléaire."
La seule preuve scientifique : une simulation informatique !
Les fameux Stress-Tests ne sont en fait que quelques lignes de code tournant sur un ordinateur. Ces dernières simulations sont pourtant les seules "preuves indiscutables" que les centrales non affectées par les séismes et tsunami du 11 mars 2011 seront aptes à résister à des conditions accidentelles similaires. Or, ces simulations sont non seulement "confidentielles" mais n'ont elle-mêmes été ni divulguées ni même discutées.
Le Maire d'Osaka, se disant peu soutenu, jette l'éponge
Un des principaux opposants au redémarrage d'Ohi, le maire d'Osaka Toru Hashimoto vient de se déclarer "vaincu" par le gouvernement central mais regrette de ne pouvoir continuer à manifester sa désapprobation au projet. Pourquoi jette-t-il l'éponge au fait ?
Le Lobbying soutenu de Kepco a réussi à fragmenter la résistance
Entre temps, l'opérateur Kansaï Electric n'a pas mâché ses efforts en menant des actions soutenues et continuelles auprès des décideurs locaux ; M. Shosuke Mori, DG de Kepco étant par ailleurs dirigeant de la Fédération Économique de la région de Kansaï. Les restrictions de consommation prévues cet été ont en outre probablement été surestimées par l'opérateur, ce qui a évidemment fait basculer nombre de sociétés dans le camp des "pour".
La moitié du budget municipal d'Ohi est financé par Kepco !
Le 15 mai, l'assemblée municipale de la ville d'Ohi a validé la relance de la centrale nucléaire dont dépend une bonne partie de son financement alors que le conseil réunissant les autres municipalités de la zone concernée émettait un avis "neutre" : ni pour, ni contre.
Les modifications des unités de production ne seront pas opérationnelles avant 3 années
Les nouveaux systèmes de filtration de particules relâchées lors d'un accident majeur ainsi que les schémas d'alerte et d'évacuation suite à un accident ne seront pas opérationnels avant plusieurs années et pourtant le gouvernement entend redémarrer la production bien avant que ces nouvelles mesures de sécurité n'aient été mises en œuvre à Ohi.
60% des populations locales sont toujours opposées au redémarrage
Un sondage récent a confirmé que 60% des habitants interrogés sont toujours, malgré les pressions exercées à tous les niveaux, strictement opposés à une remise en service prochaine des installations nucléaires d'Ohi.
M. Noda va-t-il prendre cette responsabilité ?
Une des spécialité politiques du Japon est de ne pas "se mouiller" en cas de décision difficile nécessitant un arbitrage concret, un positionnement acrobatique. Verrons-nous prochainement M. Noda monter au créneau et prendre enfin une décision concrète : pour ou contre le redémarrage d'Ohi ? Rien n'est moins sûr : M. Noda est déjà très impopulaire et doit prochainement composer avec une motion de l'opposition qui nécessitera un prochain remaniement de son cabinet.
Japan times, 03/06/12, anglais
Osaka Mayor admits to defeat, Asahi, 02/06/12
Lire également :
70% des résidents opposés au redémarrage, gen4, 11/04/12
Osaka réclame l'arrêt définitif de la production électronucléaire locale, gen4, 11/04/12
faut bien le dire quand même.... Tous des pourris.
Rédigé par : maboiteaspam | 03/06/2012 à 18:57