Suite à notre récent billet informant du démarrage imminent de l'unité n°. 1 de la centrale nucléaire de Kudankulam, à l'extrême Sud de la péninsule Indienne, il semble que les remous provoqués par cette situation s'étendent bien au-delà du pays concerné.
La Grande-Bretagne s'émeut du passage en force du gouvernement Indien
Des associations antinucléaires et de protection des droits de l'homme ont manifesté vendredi à Londres devant le siège de la Haute Commission des Affaires Indiennes afin de protester contre la mise en production du Centre Nucléaire de Kudankulam et réclamer l'arrêt immédiat, pour des raisons de sécurité, des essais précédent sa prochaine mise en service. Les manifestants ont obtenu le soutien de cinq députés Anglais et d'un député Européen qui ont adressé un courrier circonstancié au Premier ministre Indien Manmohan Singh (1).
En 2004, un tsunami fait 3200 morts et des dégâts considérables dans la région de la nouvelle centrale
A l'opposé de ce que déclarent les autorités Indiennes, le site choisi se trouverait bien implanté en zone sismique et sujette aux tsunamis ; ce projet violerait en conséquence les principes établis par l'AIEA sur le déploiement de nouveaux sites de production électronucléaire (2). La page wiki consacrée au Tsunami géant de 2004 précise que même si la ville voisine de Pondichery avait alors bien résisté aux vagues géantes - alors que le reste de la zone côtière de l'état du Tamil Nadu avait été dévasté - c'était uniquement grâce aux protections que les Français avaient construit à l'époque des "comptoirs" coloniaux français.
Des manifestations sévèrement réprimées en Inde
Dernier point - mais non le moindre - il semblerait que les autorités Indiennes aient exercé une répression importante sur les manifestations organisées dans la région, les autorités ayant déclaré que ce type de rassemblement pouvait être dispersé et ses auteurs poursuivis pour "menace contre l'intégrité de l’État". Le député Européen Keith Taylor (GP) a d'ailleurs déclaré à cette occasion :
"Ces gens ont le droit de protester contre la construction de cette centrale nucléaire et je me sens personnellement très concerné par la manière dont ils ont été traités [par les autorités]."
(1) M. Singh, Premier ministre de l'Inde depuis 2004 et ministre depuis 1991 (!) est considéré comme le père de la révolution économique et industrielle du pays
(2) Le site choisi est situé dans la province de Tamil Nadu, donc en zone sismique modérée (échelle de risque de 2/5) ; en ce qui concerne les tsunamis rappelons que le séisme de 9.2 du 26/12/2004 avait bien déclenché un tsunami qui avait alors ravagé les côtes Sud de l'Inde et fait 5700 victimes dans le pays
(3) 30 jours de fonctionnement en mode dégradé des réacteurs arrêtés, des piscines et de l'alimentation en eau potable des employés du site (AERB)
Sources :
IBN Live, 19 mai, anglais
La Grande-Bretagne s'émeut du passage en force du gouvernement Indien
Des associations antinucléaires et de protection des droits de l'homme ont manifesté vendredi à Londres devant le siège de la Haute Commission des Affaires Indiennes afin de protester contre la mise en production du Centre Nucléaire de Kudankulam et réclamer l'arrêt immédiat, pour des raisons de sécurité, des essais précédent sa prochaine mise en service. Les manifestants ont obtenu le soutien de cinq députés Anglais et d'un député Européen qui ont adressé un courrier circonstancié au Premier ministre Indien Manmohan Singh (1).
En 2004, un tsunami fait 3200 morts et des dégâts considérables dans la région de la nouvelle centrale
A l'opposé de ce que déclarent les autorités Indiennes, le site choisi se trouverait bien implanté en zone sismique et sujette aux tsunamis ; ce projet violerait en conséquence les principes établis par l'AIEA sur le déploiement de nouveaux sites de production électronucléaire (2). La page wiki consacrée au Tsunami géant de 2004 précise que même si la ville voisine de Pondichery avait alors bien résisté aux vagues géantes - alors que le reste de la zone côtière de l'état du Tamil Nadu avait été dévasté - c'était uniquement grâce aux protections que les Français avaient construit à l'époque des "comptoirs" coloniaux français.
Un véhicule balayé par le tsunami de 2004 à Chennai, 500 km au Nord du site
Il semble d'autre part que la source d'eau froide de "secours" soit insuffisamment dimensionnée (3), ce qui n’a pas empêché l'état Indien d'annoncer la mise en service du réacteur n°. 1 vers le début du mois de juin 2012. La perte de la source d'eau froide est, avec la perte de toute énergie électrique, l'une des causes principales d'accident majeur sur un site électronucléaire.La source d'eau froide secondaire ne satisferait pas à la réglementation Indienne
Des manifestations sévèrement réprimées en Inde
Dernier point - mais non le moindre - il semblerait que les autorités Indiennes aient exercé une répression importante sur les manifestations organisées dans la région, les autorités ayant déclaré que ce type de rassemblement pouvait être dispersé et ses auteurs poursuivis pour "menace contre l'intégrité de l’État". Le député Européen Keith Taylor (GP) a d'ailleurs déclaré à cette occasion :
"Ces gens ont le droit de protester contre la construction de cette centrale nucléaire et je me sens personnellement très concerné par la manière dont ils ont été traités [par les autorités]."
(1) M. Singh, Premier ministre de l'Inde depuis 2004 et ministre depuis 1991 (!) est considéré comme le père de la révolution économique et industrielle du pays
(2) Le site choisi est situé dans la province de Tamil Nadu, donc en zone sismique modérée (échelle de risque de 2/5) ; en ce qui concerne les tsunamis rappelons que le séisme de 9.2 du 26/12/2004 avait bien déclenché un tsunami qui avait alors ravagé les côtes Sud de l'Inde et fait 5700 victimes dans le pays
(3) 30 jours de fonctionnement en mode dégradé des réacteurs arrêtés, des piscines et de l'alimentation en eau potable des employés du site (AERB)
Sources :
IBN Live, 19 mai, anglais
J'habite à pondicherry, à 80 km de la centrale.
Oui, les habitants ont énormément protesté, comme pour celle (EPR s'il vous plait !) prévu près de Jaitapur, hyper zone sismique bien de comac.
Le gouvernement de Mohamed singh est le chancre de l'ouverture de l'inde, et en fait, de mon point de vue, le pire des pays occidentaux est en train d'arriver ici.
Libéralisation, libéralisation, on tappe sur les minorités qui râlent, et voilà.
Oui cette centrale est un scandale. D'ailleurs, des rumeurs existaient après le tsunami sur des rejets qui auraient eu lieu et dont on a fait taire pour surtout ne pas changer de politique. Corruption ? Facile, plus les dossiers / chantiers sont gros, plus un petit pourcentage c'est de l'argent d'un coup.
Les manifestations ont été réprimés, des gens emprisonnés, puis relachés, mais aussi un mort dans les manifs à Jaitapur.
Scandale.
Rédigé par : zolive | 21/05/2012 à 18:26
Merci Zolive pour ce témoignage.
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 21/05/2012 à 22:35
Un autre élément sur la situation du nucléaire en inde :
Une zone où on sacrifie les locaux en polluant l'environnement.
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/12/04/2329203_inde-les-sacrifies-du-nucleaire.html
Rédigé par : zolive | 22/05/2012 à 15:01