Nous nous sommes amusés à comparer les estimations de rejets de Césium-137 publiées à gauche et à droite depuis le mois de mars 2011. Le résultat est assez incroyable, surtout depuis que la dernière estimation a été révélée par Tepco ce jour même !
Mars 2011, IRSN : 11 PBq de Cs-137
La première évaluation réalisée par notre Institut National estimait déjà dès le 22 mars 2011 un terme-source de 30 PBq de Césium total dont environ 11 PBq de Cs-137, soit une imprécision initiale de plus de 30 fois ! Le calcul initial était en fait exact mais basé sur des données erronées, ou plus précisément largement minimisées ; il s'agirait donc plutôt d'une variance anormale dans les échantillons de données initiaux en langage scientifique ou, de manière moins nuancée, d'un "floutage de gueule" en langage courant. Finalement, on a voulu fabriquer en France des chiffres précis basés sur des données Japonaises erronées, toute l'affaire s’avérant finalement être une approche fort peu scientifique, sans même insister sur l'honnêteté relative des relevés initiaux.
Octobre 2011, Asahi Shimbun : 15 PBq de Cs-137
Dans son édition du 13 septembre 2011, le quotidien Asahi Shimbun reprenait le chiffre de la NISA, estimant à son tour les rejets de Césium-137 à 15.000 TBq mais, cette fois-ci, en s'appuyant sur les données de contamination relevées par un avion du MEXT le 8 septembre. Remarquons que les données relevées à cette époque n'étaient pas forcément plus honnêtes que les estimations initiales, l'avion "renifleur" de radioactivité ayant apparemment souffert d'un détecteur particulièrement "bouché".
Mars 2012, IRSN : 21 PBq de Cs-137
Le 22 mars 2012, Didier Champion rectifie un peu le tir pour l'IRSN ; bon, c'est un peu mieux mais cela reste très loin de la réalité, 17 fois moins environ.
24 Mai 2012, TEPCO (via le yomiuri daily) : 360 PBq de Cs-137, qui dit mieux ?
L'opérateur TEPCO lui-même s'amuse toujours autant avec ses déclarations chiffrées, ce qui doit faire enrager au plus haut point des scientifiques qui avaient annoncé qui, que le plus gros de la contamination était passé ; qui, que les calculs de rejets allaient devenir de plus en plus précis et dans la droite ligne des premières estimations, c'était décidément bien mal connaître les Japonais...
Sources :
Evaluation de la radioactivité rejetée par FD, IRSN, 22/3/11
Asahi Shimbun, 13/10/11, anglais
Fukushima, 1 an après, IRSN, 9/3/12
Yomiuri daily, 24 mai, anglais
Discharge of Radioactive Materials, NISA, 08/06/11
Inventaire radiologique de Fukushima-Daiichi, AIPRI, 18/4/12
Voir aussi :
Le Césium-137 au coeur de tous les débats, gen4, 28/8/11
Fukushima aura finalement dispersé autant de Cs-137 que Tchernobyl, gen4, 04/04/12
La difficile évaluation des rejets radioactifs de Fukushima, actu-environnement, 9/3/12
Mars 2011, IRSN : 11 PBq de Cs-137
La première évaluation réalisée par notre Institut National estimait déjà dès le 22 mars 2011 un terme-source de 30 PBq de Césium total dont environ 11 PBq de Cs-137, soit une imprécision initiale de plus de 30 fois ! Le calcul initial était en fait exact mais basé sur des données erronées, ou plus précisément largement minimisées ; il s'agirait donc plutôt d'une variance anormale dans les échantillons de données initiaux en langage scientifique ou, de manière moins nuancée, d'un "floutage de gueule" en langage courant. Finalement, on a voulu fabriquer en France des chiffres précis basés sur des données Japonaises erronées, toute l'affaire s’avérant finalement être une approche fort peu scientifique, sans même insister sur l'honnêteté relative des relevés initiaux.
Octobre 2011, Asahi Shimbun : 15 PBq de Cs-137
Dans son édition du 13 septembre 2011, le quotidien Asahi Shimbun reprenait le chiffre de la NISA, estimant à son tour les rejets de Césium-137 à 15.000 TBq mais, cette fois-ci, en s'appuyant sur les données de contamination relevées par un avion du MEXT le 8 septembre. Remarquons que les données relevées à cette époque n'étaient pas forcément plus honnêtes que les estimations initiales, l'avion "renifleur" de radioactivité ayant apparemment souffert d'un détecteur particulièrement "bouché".
Mars 2012, IRSN : 21 PBq de Cs-137
Le 22 mars 2012, Didier Champion rectifie un peu le tir pour l'IRSN ; bon, c'est un peu mieux mais cela reste très loin de la réalité, 17 fois moins environ.
24 Mai 2012, TEPCO (via le yomiuri daily) : 360 PBq de Cs-137, qui dit mieux ?
L'opérateur TEPCO lui-même s'amuse toujours autant avec ses déclarations chiffrées, ce qui doit faire enrager au plus haut point des scientifiques qui avaient annoncé qui, que le plus gros de la contamination était passé ; qui, que les calculs de rejets allaient devenir de plus en plus précis et dans la droite ligne des premières estimations, c'était décidément bien mal connaître les Japonais...
Le chiffre réel de la contamination engendrée par l'accident de Fukushima-Daiichi
Bon, allez, au train ou ça va, il est a supposer que le Césium-137 dégagé par l'accident de Fukushima-Daiichi se situera entre l'estimation actuelle de Tepco (360 PBq) et disons, la totalité de l'inventaire initial des réacteurs (1) - sans même évoquer celui contenu dans les piscines. Un observateur éclairé et indépendant (AIPRI) évoque le chiffre de 1.1*10^07 Ci de Cs-137 (2) soit environ 370 PBq de Cs-137 "en stock" à Fukushima 1-3, nous retombons donc en gros sur nos pattes (ouf, avec tous ces zéros, il est facile d'en égarer un ou deux en route).
Conclusion amusante : Tepco estimerait donc que l'ensemble du Césium-137 en cœur s'est "fait la malle" ?
Bon finalement, même en traînant les pieds, l'opérateur arrive à la conclusion qu'il ne doit plus rester grand chose du Cesium-137 contenu dans les assemblages de combustible et par voie de conséquence qu'il ne doit plus rester grand chose de l'ensemble des produits d'activation et de fission les plus volatils qui, c'est vrai, ne se trouvaient plus confinés par grand chose, les barrières radiologiques ayant cédé les unes après les autres.
Tepco : 1 pas en avant, deux pas en arrière, à moins que ce ne soit le contraire ?
La tactique de communication Japonaise est décidément très déroutante : après avoir nié l'évidence, les Japonais l'admettent volontiers un peu plus tard, sans sourciller, comme si minimiser était naturel dans cette industrie, comme si "camoufler" était une espèce d'obligation nationale ou scientifique ? Rappelez-vous l'affaire du classement INES initial : il avait été réévalué de 4 à 7 quelques semaines après l'accident (le 12/4/11). Ce reclassement soudain et brutal avait alors paru bizarre à tout le monde, aussi bien à ceux qui estimaient que le classement initial de 4 était ridiculement sous-évalué qu'à ceux qui estimaient encore pouvoir tenter de "bricoler", c'est à dire de reclasser l'accident au niveau 6 ou encore de fractionner la totalité de l’événement en plusieurs sous-accidents de moindre ampleur (3).
Sur le plan des rejets de Cs-137, l'accident de Fukushima serait donc aujourd'hui de 4 à 5 fois plus grave que celui de Tchernobyl
Selon les sources, la catastrophe de Tchernobyl a rejeté entre 60 et 80 PBq de Cs-137 (4) ; la dernière estimation de Tepco affirmant que 360 PBq de Cs-137 se sont échappés des confinements de Fukushima-Daiichi, qui oserait encore affirmer aujourd'hui que Fukushima n'est pas une véritable catastrophe sur le plan de la contamination et que cette catastrophe nucléaire n'a aucune chance de se transformer en drame sanitaire et humain dans quelques années non seulement sur le territoire Japonais mais peut-être même bien largement au-delà ?
Prochaine étape : le corium, enfin ?
L'annonce d'aujourd'hui nous semble être la première étape vers une reconnaissance finale de la fusion totale des 3 cœurs, de l'anéantissement de l'ensemble des barrières radiologiques sur les unités n°. 1 à 3 de Fukushima-Daiichi et sur la confirmation qu'une partie au moins de cette radioactivité "astronomique" s'est retrouvée dispersée sur le territoire Japonais. Ça, c'est fait ; il reste maintenant à se concentrer sur la donnée la plus problématique du dossier, à savoir ce qu'est devenu le combustible ou du moins toute la partie restante qui s'est retrouvée un moment en fusion et qui n'aurait pas été généreusement dispersée dans l'atmosphère, les nappes phréatiques ou maritimes avec la dispersion des produits d'activation ou de fission.
(1) Quid du Cs-137 récupéré dans les fameux tonneaux si chers à Kurion (170 PBq selon leurs dires) ? ; le chiffre de l'inventaire initial estimé par Kurion (250 PBq) est d'ailleurs largement contredit par la dernière estimation de terme-source de Tepco (360 PBq) qui lui est déjà nettement supérieure or le terme-source ne peut logiquement pas être supérieur à l’inventaire initial !
(2) Environ 130 kg de Cs-137 pour 260 tonnes de combustible brûlé à 14GwJ/t ; la décroissance radioactive est négligeable
(3) Grand espoir fugitivement exprimé par l'AIEA, l'ASN ou d'autres instances de promotion de l'industrie électronucléaire ; pensez donc, l'accident ne pouvait être que "bien moins grave" que celui de Tchernobyl !
(4) Source officielle : généralement 70 (UNSCEAR/88), à 85 PBq (R. Masse, 07/2011) de Cs-137 . L'inventaire initial de Cs-137 dans le réacteur n°. 4 de Tchernobyl était estimé à 280 PBq dont 20 à 40 % se "seraient" échappés (OECD/NEA) ; et le reste au fait ?
Bon, allez, au train ou ça va, il est a supposer que le Césium-137 dégagé par l'accident de Fukushima-Daiichi se situera entre l'estimation actuelle de Tepco (360 PBq) et disons, la totalité de l'inventaire initial des réacteurs (1) - sans même évoquer celui contenu dans les piscines. Un observateur éclairé et indépendant (AIPRI) évoque le chiffre de 1.1*10^07 Ci de Cs-137 (2) soit environ 370 PBq de Cs-137 "en stock" à Fukushima 1-3, nous retombons donc en gros sur nos pattes (ouf, avec tous ces zéros, il est facile d'en égarer un ou deux en route).
Conclusion amusante : Tepco estimerait donc que l'ensemble du Césium-137 en cœur s'est "fait la malle" ?
Bon finalement, même en traînant les pieds, l'opérateur arrive à la conclusion qu'il ne doit plus rester grand chose du Cesium-137 contenu dans les assemblages de combustible et par voie de conséquence qu'il ne doit plus rester grand chose de l'ensemble des produits d'activation et de fission les plus volatils qui, c'est vrai, ne se trouvaient plus confinés par grand chose, les barrières radiologiques ayant cédé les unes après les autres.
Tepco : 1 pas en avant, deux pas en arrière, à moins que ce ne soit le contraire ?
La tactique de communication Japonaise est décidément très déroutante : après avoir nié l'évidence, les Japonais l'admettent volontiers un peu plus tard, sans sourciller, comme si minimiser était naturel dans cette industrie, comme si "camoufler" était une espèce d'obligation nationale ou scientifique ? Rappelez-vous l'affaire du classement INES initial : il avait été réévalué de 4 à 7 quelques semaines après l'accident (le 12/4/11). Ce reclassement soudain et brutal avait alors paru bizarre à tout le monde, aussi bien à ceux qui estimaient que le classement initial de 4 était ridiculement sous-évalué qu'à ceux qui estimaient encore pouvoir tenter de "bricoler", c'est à dire de reclasser l'accident au niveau 6 ou encore de fractionner la totalité de l’événement en plusieurs sous-accidents de moindre ampleur (3).
Sur le plan des rejets de Cs-137, l'accident de Fukushima serait donc aujourd'hui de 4 à 5 fois plus grave que celui de Tchernobyl
Selon les sources, la catastrophe de Tchernobyl a rejeté entre 60 et 80 PBq de Cs-137 (4) ; la dernière estimation de Tepco affirmant que 360 PBq de Cs-137 se sont échappés des confinements de Fukushima-Daiichi, qui oserait encore affirmer aujourd'hui que Fukushima n'est pas une véritable catastrophe sur le plan de la contamination et que cette catastrophe nucléaire n'a aucune chance de se transformer en drame sanitaire et humain dans quelques années non seulement sur le territoire Japonais mais peut-être même bien largement au-delà ?
Prochaine étape : le corium, enfin ?
L'annonce d'aujourd'hui nous semble être la première étape vers une reconnaissance finale de la fusion totale des 3 cœurs, de l'anéantissement de l'ensemble des barrières radiologiques sur les unités n°. 1 à 3 de Fukushima-Daiichi et sur la confirmation qu'une partie au moins de cette radioactivité "astronomique" s'est retrouvée dispersée sur le territoire Japonais. Ça, c'est fait ; il reste maintenant à se concentrer sur la donnée la plus problématique du dossier, à savoir ce qu'est devenu le combustible ou du moins toute la partie restante qui s'est retrouvée un moment en fusion et qui n'aurait pas été généreusement dispersée dans l'atmosphère, les nappes phréatiques ou maritimes avec la dispersion des produits d'activation ou de fission.
EDIT (25/05) : l'agence Russia Today reprend à son tour les chiffres diffusés initialement par le Yomiuri :
EDIT (25/05) Les 360.000 TBq de Cs-137 seraient en fait "une équivalence I-131" ?
L'explication de l'erreur : le Cs-137 serait reporté par Tepco en équivalent I-131 soit 13.6 (10 air + 3.6 mer) PBq de Cs-137 multiplié par un facteur d'équivalence de 40 soit environ 544 PBq ; de quoi embrouiller plus d'un journaliste (sans compter votre serviteur) ! Les 900.000 TBq (900 PBq) représenteraient donc bien la somme des termes-source I-131 + Cs-137, mais ce chiffre serait exprimé en équivalent I-131 simplement pour se conformer aux normes INES qui permettent de déterminer l'échelle accidentelle. Bon, un billet de plus qui tombe à plat...
Merci a ex-skf d'avoir aidé à interpréter ce point joliment délicat. Remarquez, si nous voulions chipoter, nous pourrions rétorquer que nous ne savons toujours pas par quel miracle ce chiffre Cs-137 de 360.000 TBq d'équivalent I-131 est précisément obtenu et ce qu'il advient des autres radionucléides qui ne sont pas estimés dans ce chiffre de "rejet total de radioactivité" mais là, ce serait purement du mauvais esprit ;)
Il faut enfin préciser que - ultime ambiguïté - ce chiffre de 900 TBq de rejets "partiellement totaux" ne correspond qu'aux rejets recrachés au cours du mois de mars 2011 car, même si Tepco le dément avec force, certains observateurs estiment que le site relâche toujours encore actuellement quelques TBq par jour (Caldicott/Gundersen).
EDIT (25/05) Les 360.000 TBq de Cs-137 seraient en fait "une équivalence I-131" ?
L'explication de l'erreur : le Cs-137 serait reporté par Tepco en équivalent I-131 soit 13.6 (10 air + 3.6 mer) PBq de Cs-137 multiplié par un facteur d'équivalence de 40 soit environ 544 PBq ; de quoi embrouiller plus d'un journaliste (sans compter votre serviteur) ! Les 900.000 TBq (900 PBq) représenteraient donc bien la somme des termes-source I-131 + Cs-137, mais ce chiffre serait exprimé en équivalent I-131 simplement pour se conformer aux normes INES qui permettent de déterminer l'échelle accidentelle. Bon, un billet de plus qui tombe à plat...
Merci a ex-skf d'avoir aidé à interpréter ce point joliment délicat. Remarquez, si nous voulions chipoter, nous pourrions rétorquer que nous ne savons toujours pas par quel miracle ce chiffre Cs-137 de 360.000 TBq d'équivalent I-131 est précisément obtenu et ce qu'il advient des autres radionucléides qui ne sont pas estimés dans ce chiffre de "rejet total de radioactivité" mais là, ce serait purement du mauvais esprit ;)
Il faut enfin préciser que - ultime ambiguïté - ce chiffre de 900 TBq de rejets "partiellement totaux" ne correspond qu'aux rejets recrachés au cours du mois de mars 2011 car, même si Tepco le dément avec force, certains observateurs estiment que le site relâche toujours encore actuellement quelques TBq par jour (Caldicott/Gundersen).
(2) Environ 130 kg de Cs-137 pour 260 tonnes de combustible brûlé à 14GwJ/t ; la décroissance radioactive est négligeable
(3) Grand espoir fugitivement exprimé par l'AIEA, l'ASN ou d'autres instances de promotion de l'industrie électronucléaire ; pensez donc, l'accident ne pouvait être que "bien moins grave" que celui de Tchernobyl !
(4) Source officielle : généralement 70 (UNSCEAR/88), à 85 PBq (R. Masse, 07/2011) de Cs-137 . L'inventaire initial de Cs-137 dans le réacteur n°. 4 de Tchernobyl était estimé à 280 PBq dont 20 à 40 % se "seraient" échappés (OECD/NEA) ; et le reste au fait ?
Sources :
Evaluation de la radioactivité rejetée par FD, IRSN, 22/3/11
Asahi Shimbun, 13/10/11, anglais
Fukushima, 1 an après, IRSN, 9/3/12
Yomiuri daily, 24 mai, anglais
Discharge of Radioactive Materials, NISA, 08/06/11
Inventaire radiologique de Fukushima-Daiichi, AIPRI, 18/4/12
Voir aussi :
Le Césium-137 au coeur de tous les débats, gen4, 28/8/11
Fukushima aura finalement dispersé autant de Cs-137 que Tchernobyl, gen4, 04/04/12
La difficile évaluation des rejets radioactifs de Fukushima, actu-environnement, 9/3/12
Hé oui, si la technologie américaine est + dangereuse que la soviétique il y a un problème, on ne peut plus vanter la première et mépriser la seconde, faudrait faire l'inverse... Mais les soviétiques ne vendent pas de technologie.
Si même Tepco reconnait que le césium s'est échappé du n°4 c'est que tous les confinements ont été insuffisants, et pourtant le 4 était "vide" de combustible.
Va crier au mensonge ou au complot "Tepco nous cache tout !" après. Même les coriums en fuite ils le reconnaissent, c'est désespérant. (Je plaisante)
Enfin ils doivent bien encore garder sous le coude quelques croustillantes infos pour + tard.
Bon... Sur la totalité des 131kg de cs-137 calculé pour les 4 réacteurs il y en aurait 128 dans la nature, ce qui implique la fonte de la totalité des coeurs et une perte de confinement totale des 4 coeurs. Sympa.
Kurion estime en avoir récupéré la moitié (60kg des 128kg) mais la courbe publiée dans un articlé précédent donne à penser qu'il y en aurait encore entre 1,5 et 2,5 fois autant rien que dans les fonds noyés des réacteurs, et certainement encore pas mal dans les innombrables futs alentours, sauf si le procédé permet d'en récupérer 100%, j'en doute, et si les fûts ne contiennent que de l'eau filtrée, ce qui n'a pas l'air d'être le cas puisque quand il y a une fuite elle est "très" radio-active. Ok, il n'y a pas que du CS 137 dans l'eau.
A vue de nez il faudra encore revoir l'estimation à la hausse d'au moins 1/3. En comptant une partie de celui des piscines par exemple, je suppose qu'ils n'ont pas importé et stocké de césium dans les caves des réacteurs.
Ce que je serais curieux de savoir c'est quelle quantité est _actuellement_ rejetée dans la nature par voie aérienne. Histoire de savoir ce qui se trame là-dessous, malgré l'arrêt à froid prétendu.
L'analyse de l'eau de pluie, peu suceptible d'être contaminée autrement, autour des centrales, disons dans un rayon de 100km, devrait donner des infos intéressantes. Même une simple mesure de l'activité totale en Bq/L, sans recherche du Cs, devrait donner une image utilisable en fonction de la direction des vents.
Rédigé par : HP | 24/05/2012 à 18:17
Bonsoir et merci pour ton travail de "mineur",
D'après le site de l'IRSN on peut lire :
"A l'heure actuelle, la dernière évaluation de l'IRSN estime les rejets à 7.189 pétabecquerels (PBq, soit 10puissance15 becquerels) : 6.550 PBq de rejets gazeux (du même ordre que Tchernobyl), 408 PBq d'iodes radioactifs (10% des rejets de Tchernobyl), 145 PBq de tellures radioactifs, 58 PBq de césiums radioactifs (un tiers de ceux de Tchernobyl) et 28 PBq d'éléments divers dont du plutonium. Les rejets les plus importants ont eu lieu entre le 12 et le 25 mars 2011, estime l'IRSN qui considère qu'ils sont liés à une quinzaine d'épisodes."
Si le facteur d'estimation/réalité et de 6x pour le CS alors pour les autres rejets iode, tellure et autres, le facteur est il le même ?
En gros depuis mars 2011, est ce que le monde s'en est pris 6fois plus que prévu ?
Bonne soirée tout de même.
Sébastien
Rédigé par : Sebastien | 24/05/2012 à 20:25
On devrait s'en prendre à l'OMS ... à l'arme lourde ! une ONG parmis les autres qui ne sont que des fumisteries ... à ciel ouvert !
oui c'est l'armement qui est leur meilleur sponsor .... et toute les filiaires greffées ...
Rédigé par : Cinok | 25/05/2012 à 01:19
@Cinok, si je me souviens bien, j'ai lu quelque part qu'en cas d'accident nucleaire l'OMS n'est pas souveraine mais deleguee a l'IAEA. Si c'est le cas, je ne vois pas pourquoi ils diraient autre chose que ce qu'on leur dit. Et que dit l'IAEA ? Certainement quelque chose du genre "circulez, ya plus rien a voir" ou bien "fukushima 0 morts" et compagnie...
Sinon pour l'estimation, d'apres ce que j'en lis ici et la, ils ont base leur nouvelle estimation sur une methode hybride combinant l'observation des degats du coeur du reacteur (!?) et une inference du terme-source a partir des observations dans la mer et l'atmosphere. Ils disent avoir refait leurs calculs avec de nouvelles conditions. Je serai curieux d'en savoir plus sur ces conditions, pas vous ?
Quelle observation des degats utilisent-ils pour les coeurs des reacteurs ? Ils ont fini par les retrouver ? Bon c'est pas grave, ils le diront dans 6 mois comme d'habitude. D'ici-la, ce sera Noel et les gens regarderont ailleurs. Dans le communique de Tepco, j'ai aussi l'impression que les rejets en mer sont grossierement sous-evalues, grace a la technique de la dilution : plutot que de polluer un bon coup, les sous-sols ne fuient-ils pas en continu vers la mer depuis le debut ?
Rédigé par : JAnonymous | 25/05/2012 à 03:27
Oui c'est très bizarre les chiffres sont déroutants, aucun média ne communique les mêmes données ; des fois c'est 760.000 TBq de I131+Cs137, des fois c'est 900.000 de radioactivité "totale", Tepco donne dans son communiqué officiel d'autres chiffres encore plus confus que ceux que la presse reprend. Un peu embrouillée cette histoire... Je me demande bien quelle est précisément la source des infos reprises par la presse Japonaise ?
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 25/05/2012 à 09:25
La source Tepco c'est 10 PBq pour le césium 137 aérien, et 3,6 PBq pour le césium 137 relâché dans l'océan.
source : http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/2012/1204659_1870.html
J'ai l'impression qu'il y a une "erreur" des journaux japonais. 3,6 se sont les mêmes chiffres que 360,000 à quelques zéros près. Est-ce une grosse bourde de conversion d'un stagiaire ou une erreur concertée des médias payés par Tepco pour brouiller une nouvelle fois les pistes ?
Si Tepco a dit 360 PBq, alors il faut une source Tepco.
Rédigé par : PiF | 25/05/2012 à 16:09