Alors que le gouvernement Japonais fait l'impossible pour redémarrer la centrale d'Ohi avant que le dernier réacteur Nippon encore en production ne s'arrête le 5 mai, le gouverneur et le maire d'Osaka (1) sont parvenus officiellement à un accord réclamant à l'opérateur du site, Kansai Electric Power Co., de démanteler l'ensemble de ses installations de production électronucléaire (2). Une motion sera en conséquence proposée au cours de l'assemblée générale ordinaire qui se tiendra à la fin du mois de juin.
Une motion qui recueillera probablement l'approbation de l'AG
Du fait d'un actionnariat de l'entreprise assez fragmenté, il est probable que la motion présentée par la ville d'Osaka obtienne la majorité des votes lors de la prochaine assemblée générale ; le premier actionnaire de l'entreprise n'est en effet autre que... la municipalité d'Osaka avec près de 9% des titres alors que les autres actionnaires institutionnels, y compris le personnel employé par l'opérateur, ne détiennent que moins de 20% des droits de vote. L'orientation finale du vote dépendra finalement principalement de l'attitude des actionnaires individuels (près de 38% des actions) ; s'ils résident dans la préfecture d'Osaka ou dans une des villes ou régions opposées au redémarrage de la centrale (3) il est difficile de croire qu'ils ne suivront pas l'avis de leurs représentants locaux ; sécurité contre bénéfices, le choix semble clair, tout au moins pour les actionnaires "locaux".
EDIT du 11 avril : d'après l'Asahi, la motion ne pourrait être votée que si elle recueille la majorité des 2/3 des suffrages des actionnaires possédant le droit de vote (source : Asahi, 11/4, anglais)
Dans l'éventualité où le gouvernement Japonais entende passer outre l'avis négatif des autorités locales d'Osaka et décide unilatéralement de relancer la production électronucléaire sur les tranches n°. 3 et 4 du site d'Ohi, les autorités nationales pourraient être confrontées à une décision actionnariale d'ordre privée dans laquelle il n'ont nullement à intervenir. Même si l'avis des autorités locales n'est que consultatif dans le domaine public, on voit mal comment le gouvernement Japonais pourrait étendre sa main jusqu'à s'opposer à une éventuelle décision souveraine d'une assemblée décisionnelle privée, à moins de nationaliser l'entreprise, créée en 1951 dans le cadre du programme "Mac Arthur".
L’épouvantail d'improbables délestages
La part électronucléaire dans la production totale de l'opérateur variait habituellement avant l'accident de Fukushima de 45 à 65% (4). Or, aucune "coupure" ne s'est produite à ce jour chez les abonnés de Kepco lors de la période hivernale. Depuis quelques semaines déjà, la part du nucléaire est en effet tombée à zéro et... toujours aucun délestage. Lors de la période chaude, la demande s'accroîtra probablement un peu mais les projections permettent d'estimer qu'un "effort" civique minime de la part des Japonais (5) sera largement suffisant pour affronter des pics de consommation principalement induits par le fonctionnement d'installations de climatisation... pas vraiment vitales.
(1) Ville d'Osaka : 2.6 millions d'habitants et troisième ville du Japon ; Préfecture d'Osaka : 9 millions d'habitants
(2) Kepco exploite 11 réacteurs regroupés sur 3 sites : Mihama (3 REP, 1600 MWe), Ohi (4 REP, 4800 MWe) et Takahama (4 REP, 3300 MWe)
(3) Les villes d'Osaka, de Kobe et de Kyoto ainsi que les préfectures d'Osaka, de Kyoto et de Shiga
(4) Une des caractéristiques de l'énergie nucléaire étant d'être une source assez peu fiable
(5) Une réduction d'environ 15% de la consommation en été est suffisante pour éviter toute coupure inopinée (source : snakeoil)
Source : jijipress, 10/4, anglais
Une motion qui recueillera probablement l'approbation de l'AG
Du fait d'un actionnariat de l'entreprise assez fragmenté, il est probable que la motion présentée par la ville d'Osaka obtienne la majorité des votes lors de la prochaine assemblée générale ; le premier actionnaire de l'entreprise n'est en effet autre que... la municipalité d'Osaka avec près de 9% des titres alors que les autres actionnaires institutionnels, y compris le personnel employé par l'opérateur, ne détiennent que moins de 20% des droits de vote. L'orientation finale du vote dépendra finalement principalement de l'attitude des actionnaires individuels (près de 38% des actions) ; s'ils résident dans la préfecture d'Osaka ou dans une des villes ou régions opposées au redémarrage de la centrale (3) il est difficile de croire qu'ils ne suivront pas l'avis de leurs représentants locaux ; sécurité contre bénéfices, le choix semble clair, tout au moins pour les actionnaires "locaux".
EDIT du 11 avril : d'après l'Asahi, la motion ne pourrait être votée que si elle recueille la majorité des 2/3 des suffrages des actionnaires possédant le droit de vote (source : Asahi, 11/4, anglais)
Dans l'éventualité où le gouvernement Japonais entende passer outre l'avis négatif des autorités locales d'Osaka et décide unilatéralement de relancer la production électronucléaire sur les tranches n°. 3 et 4 du site d'Ohi, les autorités nationales pourraient être confrontées à une décision actionnariale d'ordre privée dans laquelle il n'ont nullement à intervenir. Même si l'avis des autorités locales n'est que consultatif dans le domaine public, on voit mal comment le gouvernement Japonais pourrait étendre sa main jusqu'à s'opposer à une éventuelle décision souveraine d'une assemblée décisionnelle privée, à moins de nationaliser l'entreprise, créée en 1951 dans le cadre du programme "Mac Arthur".
L’épouvantail d'improbables délestages
La part électronucléaire dans la production totale de l'opérateur variait habituellement avant l'accident de Fukushima de 45 à 65% (4). Or, aucune "coupure" ne s'est produite à ce jour chez les abonnés de Kepco lors de la période hivernale. Depuis quelques semaines déjà, la part du nucléaire est en effet tombée à zéro et... toujours aucun délestage. Lors de la période chaude, la demande s'accroîtra probablement un peu mais les projections permettent d'estimer qu'un "effort" civique minime de la part des Japonais (5) sera largement suffisant pour affronter des pics de consommation principalement induits par le fonctionnement d'installations de climatisation... pas vraiment vitales.
(1) Ville d'Osaka : 2.6 millions d'habitants et troisième ville du Japon ; Préfecture d'Osaka : 9 millions d'habitants
(2) Kepco exploite 11 réacteurs regroupés sur 3 sites : Mihama (3 REP, 1600 MWe), Ohi (4 REP, 4800 MWe) et Takahama (4 REP, 3300 MWe)
(3) Les villes d'Osaka, de Kobe et de Kyoto ainsi que les préfectures d'Osaka, de Kyoto et de Shiga
(4) Une des caractéristiques de l'énergie nucléaire étant d'être une source assez peu fiable
(5) Une réduction d'environ 15% de la consommation en été est suffisante pour éviter toute coupure inopinée (source : snakeoil)
Source : jijipress, 10/4, anglais
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