"J'estime que je suis impardonnable d'avoir donné cet ordre alors que la sécurité de mes subordonnés n'était pas assurée"
Yuji Arai était responsable du département d'incendie et de secours de Tokyo. M. Arai a ensuite - prenant ses responsabilités - démissionné de son poste en juillet 2011. Le matin du 19 mars 2011, l'ancien responsable des pompiers de Tokyo a ordonné - mandaté par le gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishiara - à une équipe d'intervention de se rendre sur le site de Fukushima-Daiichi afin d'arroser l'unité n°. 3 qui était alors en très grand péril.
"Le Premier ministre Kan m'annonce que les pompiers de Tokyo rechignent à se rendre sur le site ; est-ce exact ?"
Le gouverneur de Tokyo, en posant cette question au responsable des pompiers, connait déjà la réponse : les courageuses équipes sont déjà intervenues sur le site accidenté, notamment la veille, (18 mars) afin de refroidir les débris fumants de l'unité n°. 3 et de tenter de remplir la piscine SFP4 dont le niveau baissait alors dangereusement. Le gouverneur ne pouvait ignorer ce détail mais il a probablement utilisé cet artifice afin de faire pression sur le responsable pour obtenir l'envoi d'une nouvelle équipe d'intervention aux premières heures du 19 mars 2011.
Après avoir pris les consignes de Naoto Kan, le gouverneur déclara ensuite à M. Arai :
"Le gouvernement est très embarrassé, il n'y a pas d'autre alternative et s'apprête à réclamer officiellement l'assistance des pompiers de Tokyo afin d'intervenir sur le site s'il se sentent prêts à le faire. Cela vous convient-il ?" [formule très courtoise représentant néanmoins un ultimatum à la Japonaise]
N'ayant visiblement pas d'alternative, M. Arai se décida à expédier ses hommes non sans être terriblement inquiet vis-à-vis des risques liés à la radioactivité et à l'état très incertain de l'unité n°. 4. "J'étais réellement très embêté par cette situation", explique M. Arai, "entre la situation d'urgence absolue et la garantie impérative de la sécurité de mes subordonnés, le fait d'avoir donné cet ordre constitue une négligence de mes responsabilités. Je ressens toujours cette contradiction profonde au jour d’aujourd’hui."
M. Arai a ensuite exprimé ses remords en démissionnant de son poste - l'une des rares prises de responsabilité avec celle, obligatoire, de M. Kan - et en cherchant à tirer les leçons de cet incident. Rappelons à cette occasion que 4 pompiers ont été blessés et au moins un autre irradié en intervenant sur le site de Fukushima-Daiichi, notamment suite à l'explosion de l'unité n°. 3, le 14 mars 2011 (source : AIEA).
Source : mainichi.jp, 8 mars, anglais
Yuji Arai était responsable du département d'incendie et de secours de Tokyo. M. Arai a ensuite - prenant ses responsabilités - démissionné de son poste en juillet 2011. Le matin du 19 mars 2011, l'ancien responsable des pompiers de Tokyo a ordonné - mandaté par le gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishiara - à une équipe d'intervention de se rendre sur le site de Fukushima-Daiichi afin d'arroser l'unité n°. 3 qui était alors en très grand péril.
"Le Premier ministre Kan m'annonce que les pompiers de Tokyo rechignent à se rendre sur le site ; est-ce exact ?"
Le gouverneur de Tokyo, en posant cette question au responsable des pompiers, connait déjà la réponse : les courageuses équipes sont déjà intervenues sur le site accidenté, notamment la veille, (18 mars) afin de refroidir les débris fumants de l'unité n°. 3 et de tenter de remplir la piscine SFP4 dont le niveau baissait alors dangereusement. Le gouverneur ne pouvait ignorer ce détail mais il a probablement utilisé cet artifice afin de faire pression sur le responsable pour obtenir l'envoi d'une nouvelle équipe d'intervention aux premières heures du 19 mars 2011.
Après avoir pris les consignes de Naoto Kan, le gouverneur déclara ensuite à M. Arai :
"Le gouvernement est très embarrassé, il n'y a pas d'autre alternative et s'apprête à réclamer officiellement l'assistance des pompiers de Tokyo afin d'intervenir sur le site s'il se sentent prêts à le faire. Cela vous convient-il ?" [formule très courtoise représentant néanmoins un ultimatum à la Japonaise]
N'ayant visiblement pas d'alternative, M. Arai se décida à expédier ses hommes non sans être terriblement inquiet vis-à-vis des risques liés à la radioactivité et à l'état très incertain de l'unité n°. 4. "J'étais réellement très embêté par cette situation", explique M. Arai, "entre la situation d'urgence absolue et la garantie impérative de la sécurité de mes subordonnés, le fait d'avoir donné cet ordre constitue une négligence de mes responsabilités. Je ressens toujours cette contradiction profonde au jour d’aujourd’hui."
M. Arai a ensuite exprimé ses remords en démissionnant de son poste - l'une des rares prises de responsabilité avec celle, obligatoire, de M. Kan - et en cherchant à tirer les leçons de cet incident. Rappelons à cette occasion que 4 pompiers ont été blessés et au moins un autre irradié en intervenant sur le site de Fukushima-Daiichi, notamment suite à l'explosion de l'unité n°. 3, le 14 mars 2011 (source : AIEA).
Source : mainichi.jp, 8 mars, anglais
Il faut croire que dans toutes catastrophes nucléaires, le sacrifice humain est inévitable... nous sacrifions des hommes pour honorer le dieu argent et la déesse surconsommation... et dire que nous trouvons les sacrifices humains des Incas pour le dieu Soleil totalement inhumains... avons-nous réellement évolués en 2000 ans ? Que penserons de nous les générations futures, celles qui pourront à nouveau habiter dans les territoires irradiés pour des centaines d'années par le plutonium et autres résidus ?
Rédigé par : LearchC | 09/03/2012 à 18:19
Bien sûr qu'en cas d'accident dans une centrale nucléaire grave, le sacrifice de travailleurs et pompiers (à plus ou moins court terme) est inévitable afin d'éviter une situation pire.
C'est un domaine où l'abandon d'un accident en cours est "impossible", hélas...
Même J.Repussard, patron de l'IRSN ne s'en cache pas:
http://videos.arte.tv/fr/videos/fukushima_le_bilan_de_l_irsn_interview-6438294.html
Rédigé par : Fred_Solar | 11/03/2012 à 11:50