Les nouvelles normes de contamination entreront en application demain au Japon. Les seuils de commercialisation des produits alimentaires et des boissons seront considérablement réduits ; il est probable que le Japon ait décidé de "diluer" la contamination tout comme il tente de diluer les concentrations de matières radioactives en les disséminant à travers tout le territoire national. De nos jours, la plupart des produits "préparés" se prêtent en général assez facilement à ce genre de manipulation. Pour les produits "bruts" par contre, impossible de tricher...
Des seuils de radio-césium nettement revus à la baisse...
- Le seuil général de Césium passe de 500 à 100 Bq/kg
- Le seuil pour le lait passe de 200 à 50 Bq/l
- Le seuil pour l'eau potable passe de 200 à 10 Bq/l
Au niveau international, les seuils Européens ont été alignés sur les seuils Japonais précédents, en avril 2011. L’Europe s'alignera-t-elle sur la nouvelle réglementation Japonaise ? Nous en doutons fortement (1). Aux USA, les seuils sont uniformément fixés à... 1200 Bq/kg ou /l ! Le Japon semble en fait s'être partiellement aligné sur les limites en vigueur en Biélorussie depuis 1999 (2).
Mais quid des dizaines d'autres radionucléides disséminés à la suite de l'accident ?
Évidemment, vous lirez partout que le Césium est le principal radionucléide à durée de demi-vie moyenne (quelques années à quelques dizaines d'années) relâché à la suite d'accidents graves ; cette donnée doit cependant être pondérée car elle se base sur des accidents précédents et non sur celui de Fukushima qui est très spécifique (3). L'iode 131 a en principe disparu depuis longtemps (4), les éléments à vie longue (5) ne sont pas gérables, soit. Mais le Strontium-90 dont la durée de demi-vie ressemble à celle du Césium-137 ?
Le Sr-90 est le principal radionucléide de durée de vie moyenne (6) contaminant les produits laitiers, pourquoi mesurer le Césium et non le Strontium dans le lait ?
Bien sûr, le Césium est un peu plus facilement détectable que le Strontium (7) mais il n'est qu'une petite partie de l'équation globale de la radio-contamination du lait. En fait, certains radio-éléments de durée de demi-vie très longue sont simplement oubliés, ceci dit ils nous survivront pourtant largement.
(2) Eau : 10 Bq/l, lait : 100 Bq/l, autres aliments : 40 à environ 500 Bq/l (source : ACRO)
(3) Tchernobyl a effectivement relâché un peu plus de de radio-césium (170*10^15 Bq) que de radio-strontium (125*10^15 Bq) (source IRSN)
(4) Sauf que l'on en retrouve bizarrement par intermittence lors de certains contrôles
(5) Certains Actinides par exemple, de période moyenne supérieure à longue
(6) Pour le lait, dans l'ordre et toutes demie-vies confondues : I-131 (8 jours), Sr-90 (30 ans), Sr-89 (50 jours), Cs-137 (30 ans) (source : RTSO)
(7) Comptage gamma pour le Cs-137 mais Bêta pour le Strontium-90 (Source : UCLA)
Source : Revue Technique Scientifique Officielle, 1988, 81-89
Voir également le billet précédent sur le sujet ainsi que ce billet d'information générale sur le Sr-90
Des seuils de radio-césium nettement revus à la baisse...
- Le seuil général de Césium passe de 500 à 100 Bq/kg
- Le seuil pour le lait passe de 200 à 50 Bq/l
- Le seuil pour l'eau potable passe de 200 à 10 Bq/l
Au niveau international, les seuils Européens ont été alignés sur les seuils Japonais précédents, en avril 2011. L’Europe s'alignera-t-elle sur la nouvelle réglementation Japonaise ? Nous en doutons fortement (1). Aux USA, les seuils sont uniformément fixés à... 1200 Bq/kg ou /l ! Le Japon semble en fait s'être partiellement aligné sur les limites en vigueur en Biélorussie depuis 1999 (2).
Mais quid des dizaines d'autres radionucléides disséminés à la suite de l'accident ?
Évidemment, vous lirez partout que le Césium est le principal radionucléide à durée de demi-vie moyenne (quelques années à quelques dizaines d'années) relâché à la suite d'accidents graves ; cette donnée doit cependant être pondérée car elle se base sur des accidents précédents et non sur celui de Fukushima qui est très spécifique (3). L'iode 131 a en principe disparu depuis longtemps (4), les éléments à vie longue (5) ne sont pas gérables, soit. Mais le Strontium-90 dont la durée de demi-vie ressemble à celle du Césium-137 ?
Le Sr-90 est le principal radionucléide de durée de vie moyenne (6) contaminant les produits laitiers, pourquoi mesurer le Césium et non le Strontium dans le lait ?
Bien sûr, le Césium est un peu plus facilement détectable que le Strontium (7) mais il n'est qu'une petite partie de l'équation globale de la radio-contamination du lait. En fait, certains radio-éléments de durée de demi-vie très longue sont simplement oubliés, ceci dit ils nous survivront pourtant largement.
Cette ferme, pourtant située à 50 km de la centrale accidentée, détruit chaque jour 1200 l de lait.
(1) Les nouveaux seuils Japonais semblant, à l'image des ex-provinces Russes touchées par l'accident de Tchernobyl, étrangement faibles pour un pays où la crise nucléaire est loin d'être terminée !(2) Eau : 10 Bq/l, lait : 100 Bq/l, autres aliments : 40 à environ 500 Bq/l (source : ACRO)
(3) Tchernobyl a effectivement relâché un peu plus de de radio-césium (170*10^15 Bq) que de radio-strontium (125*10^15 Bq) (source IRSN)
(4) Sauf que l'on en retrouve bizarrement par intermittence lors de certains contrôles
(5) Certains Actinides par exemple, de période moyenne supérieure à longue
(6) Pour le lait, dans l'ordre et toutes demie-vies confondues : I-131 (8 jours), Sr-90 (30 ans), Sr-89 (50 jours), Cs-137 (30 ans) (source : RTSO)
(7) Comptage gamma pour le Cs-137 mais Bêta pour le Strontium-90 (Source : UCLA)
Source : Revue Technique Scientifique Officielle, 1988, 81-89
Voir également le billet précédent sur le sujet ainsi que ce billet d'information générale sur le Sr-90
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