La réponse à l'énigme du bâtiment-réacteur n°. 4 résiderait dans sa configuration "maintenance"
SUD
NORD
SUD
Vous rappelez-vous les inquiétudes récemment exprimées sur l'aspect "Tour de Pise" de l'unité 1F4 de Fukushima-Daiichi ? L'infographie ci-dessus permet de mieux comprendre pourquoi la configuration du bâtiment-réacteur n°. 4 inquiète bon nombre de spécialistes, et ce, depuis longtemps. Rappelons tout d'abord que l'unité 4 était en position maintenance depuis l'automne 2010, afin de remplacer le shroud du réacteur, espèce de blindage entourant et renforçant la cuve RPV dans sa partie supérieure.
Or, dans cette position, la structure du bâtiment est nettement plus sollicitée que dans une configuration normale, dite "de production", un certain nombre d'éléments très lourds étant alors décentrés vers la périphérie du bâtiment-réacteur. Examinons ce transfert de masse en détail :
Plusieurs éléments présentant une masse non négligeable sont en effet re-positionnés de manière relativement inhabituelle durant la procédure de maintenance réacteur :
- Le combustible est retiré du cœur pour être déplacé à l’extrémité Sud du bâtiment, dans la piscine de désactivation SFP : 100 tonnes
- La dalle-couvercle du confinement en béton est remisé à droite de la SFP, près de l'angle S/E du BR : 500 tonnes (estimation de 10m*2 à 3t/m3)
- La grue de chargement / déchargement est positionnée à l’extrémité Nord du bâtiment : 250 tonnes
- Les chapeaux en acier du confinement et du réacteur sont déplacés devant la grue : 50 tonnes (estimation)
Le total des masses décentrées approche donc des... 1000 tonnes ! En gardant à l'esprit que le tout se situe à environ 40 m au-dessus du piédestal du confinement, le centrage représente donc une espèce de cône inversé, une pyramide à l'envers, qui est une configuration géométrique hautement acrobatique ou l'essentiel du poids se trouve réparti en haut et aux extrémités du bâtiment-réacteur n°. 4. C'est un autre exemple du paradoxe des méga-industries en général et du nucléaire en particulier : tout est affaire de compromis, on ne peut facilement s'affranchir des lois naturelles et de la pesanteur en particulier. Mixer des masses imposantes de béton et d'acier dans un volume relativement restreint (cube de 40*60*50m) ne peut être qu'un compromis entre la stabilité de l'ensemble et les contraintes de l'ingénierie nucléaire.
Voici la traduction du message "confidentiel" expédié par un cadre Tepco travaillant sur le site et confirmant à priori cette situation :
"Un Directeur travaillant au département ingénierie de Tepco a produit cette carte confidentielle [celle figurant à gauche de l'infographie ci-dessus]. Quand l'accident s'est produit, elle [l'unité n°. 4] était en inspection périodique, ce qui signifie que les grandes grues ou les éléments lourds étaient très rassemblés [comprendre : vers l'extérieur du bâtiment ?] ce qui fait que le centrage massique ressemblait à une pyramide inversée, configuration très instable et dangereuse." Une copie du message original traduit en anglais par Google - la traduction ci-contre est plus élaborée - est reprise ci-dessous.
Amis lecteurs, nous vous répétons souvent que Fukushima est un accident tout-à-fait exceptionnel : il ne ressemble pas à Tchernobyl ni aux accidents précédents, la configuration est absolument différente, cette théorie du cône renversé instable au possible, devrait pouvoir expliquer pourquoi Tepco s'affaire actuellement sur le bâtiment-réacteur n°. 4 au lieu de poursuivre, comme c’était prévu à l'origine, la construction du confinement-teppee de l'unité n°. 2.
Dans quelle autre industrie pourrait-on tolérer que les accidents, s'ils surviennent, sont instamment priés de se produire uniquement quant l'unité est en production et non en maintenance ? Autrement dit, pourquoi les ingénieurs de l'électronucléaire appliquent-ils sans sourciller la 4ème loi de Gombretin (1) sans tenir compte de la première ? (2)
Source : fukushima-diary, employé Tepco, 3/2, anglais
(1) Si quelque chose tourne mal, agissez comme si c'était prévu !
(2) Si quelque chose peut mal tourner, cela se produira un jour !
Or, dans cette position, la structure du bâtiment est nettement plus sollicitée que dans une configuration normale, dite "de production", un certain nombre d'éléments très lourds étant alors décentrés vers la périphérie du bâtiment-réacteur. Examinons ce transfert de masse en détail :
Plusieurs éléments présentant une masse non négligeable sont en effet re-positionnés de manière relativement inhabituelle durant la procédure de maintenance réacteur :
- Le combustible est retiré du cœur pour être déplacé à l’extrémité Sud du bâtiment, dans la piscine de désactivation SFP : 100 tonnes
- La dalle-couvercle du confinement en béton est remisé à droite de la SFP, près de l'angle S/E du BR : 500 tonnes (estimation de 10m*2 à 3t/m3)
- La grue de chargement / déchargement est positionnée à l’extrémité Nord du bâtiment : 250 tonnes
- Les chapeaux en acier du confinement et du réacteur sont déplacés devant la grue : 50 tonnes (estimation)
Le total des masses décentrées approche donc des... 1000 tonnes ! En gardant à l'esprit que le tout se situe à environ 40 m au-dessus du piédestal du confinement, le centrage représente donc une espèce de cône inversé, une pyramide à l'envers, qui est une configuration géométrique hautement acrobatique ou l'essentiel du poids se trouve réparti en haut et aux extrémités du bâtiment-réacteur n°. 4. C'est un autre exemple du paradoxe des méga-industries en général et du nucléaire en particulier : tout est affaire de compromis, on ne peut facilement s'affranchir des lois naturelles et de la pesanteur en particulier. Mixer des masses imposantes de béton et d'acier dans un volume relativement restreint (cube de 40*60*50m) ne peut être qu'un compromis entre la stabilité de l'ensemble et les contraintes de l'ingénierie nucléaire.
Voici la traduction du message "confidentiel" expédié par un cadre Tepco travaillant sur le site et confirmant à priori cette situation :
"Un Directeur travaillant au département ingénierie de Tepco a produit cette carte confidentielle [celle figurant à gauche de l'infographie ci-dessus]. Quand l'accident s'est produit, elle [l'unité n°. 4] était en inspection périodique, ce qui signifie que les grandes grues ou les éléments lourds étaient très rassemblés [comprendre : vers l'extérieur du bâtiment ?] ce qui fait que le centrage massique ressemblait à une pyramide inversée, configuration très instable et dangereuse." Une copie du message original traduit en anglais par Google - la traduction ci-contre est plus élaborée - est reprise ci-dessous.
Amis lecteurs, nous vous répétons souvent que Fukushima est un accident tout-à-fait exceptionnel : il ne ressemble pas à Tchernobyl ni aux accidents précédents, la configuration est absolument différente, cette théorie du cône renversé instable au possible, devrait pouvoir expliquer pourquoi Tepco s'affaire actuellement sur le bâtiment-réacteur n°. 4 au lieu de poursuivre, comme c’était prévu à l'origine, la construction du confinement-teppee de l'unité n°. 2.
Dans quelle autre industrie pourrait-on tolérer que les accidents, s'ils surviennent, sont instamment priés de se produire uniquement quant l'unité est en production et non en maintenance ? Autrement dit, pourquoi les ingénieurs de l'électronucléaire appliquent-ils sans sourciller la 4ème loi de Gombretin (1) sans tenir compte de la première ? (2)
Source : fukushima-diary, employé Tepco, 3/2, anglais
(1) Si quelque chose tourne mal, agissez comme si c'était prévu !
(2) Si quelque chose peut mal tourner, cela se produira un jour !
(1) Si quelque chose tourne mal, agissez comme si c'était prévu !
(1) Si quelque chose peut mal tourner, cela se produira un jour !
C'est plutôt :
(1) Si quelque chose tourne mal, agissez comme si c'était prévu !
(2) Si quelque chose peut mal tourner, cela se produira un jour !
;)
Bref, l'état des réacteurs est vraiment préoccupant, et pourtant Tepco est toujour aussi silencieux lorsqu'il s'agit de communiquer. Qu'en pense la population Japonaise ? Est-ce-que la protestation s'amplifie ou s'amenuise devant la désinformation du gouvernement ?
Rédigé par : Needs | 05/02/2012 à 07:55
@needs : corrigé, merci. Le Japon, terre de contrastes et de paradoxes, cultive volontiers les extrêmes et cela se ressent dans le débat récent induit par Fukushima. D'après ce que j'en lis, je serai tenté de dire que les protestataires sont plus nombreux... et les partisans de la poursuite du nucléaire également ; en fait les positions se radicalisent, chacun semblant s'affirmer dans le débat. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose je n'en sais trop rien (voir l'exemple des "révolutions Arabes") mais je crois que le Japon aurait besoin d'un vrai leader, un homme charismatique et puissant qui sache comprendre et orienter le futur énergétique du pays. Noda semble actuellement faire de bons arbitrages mais c'est peut-être une ruse politique... Attendons la suite.
Cordialement,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 05/02/2012 à 11:47