La théorie des progrès de l'imagerie et de la détection précoce battue en brèche par l'augmentation simultanée des "grosses" tumeurs thyroïdiennes
Les partisans de la théorie qui veut que le taux de cancers de la thyroïde n'augmente que parce que sa détection est plus efficace et en conséquence le traitement plus précoce vont peut-être devoir adapter leur position.
La thyroïde est une glande interne située sous la gorge, à la base du cou, qui aide l'organisme à réguler la pression sanguine, à régulariser les battements du cœur, la température corporelle... Les pathologies touchant la thyroïde affectent environ 3 femmes pour un homme. La morbidité récente relevée aux USA est d'environ 11 cas sur 100.000 par an, tous sexes et âges confondus. Pour l'année 2012, ceci correspondra (USA) à environ 56450 nouveaux cas détectés pour 1780 décès par carcinome thyroïdien. Les statistiques du National Cancer Institute (USA) révèlent que le cancer thyroïdien est, de toutes les pathologies cancéreuses, celui qui a connu le développement le plus important au cours de la dernière décennie. Cette augmentation récente étonne le corps médical au point que certains experts expriment des doutes sur l'hypothèse privilégiée d'une meilleure détection.
Logiquement, une "meilleure" détection devrait s'exprimer par une taille moyenne de tumeur identifiée de plus en plus faible, or ce n'est pas le cas. Une étude récente confirme que la taille moyenne des cancers thyroïdiens détectés ne diminue pas ; autrement dit, on détecte également plus de "grosses" tumeurs. Ceci démolit l'argumentation d'organismes pro-nucléaires comme le CEA qui claironne que "l'augmentation des cancers de la thyroïde est attribuée pour l'essentiel à de meilleurs moyens de diagnostic comme l'échographie".
Les autres pistes les plus fréquemment évoquées pour expliquer cette augmentation des cancers thyroïdiens sont - dans l'ordre - les radiations (surtout l'exposition pendant la jeunesse), l'hérédité, des régimes pauvres en fruits et légumes, l'obésité, la pollution et enfin une carence en iode stable (sel). Notons en passant que seule la première cause est d'une part clairement identifiée et d'autre part totalement involontaire...
Un taux de survie très important mais des traitements lourds
Le taux de survie à 5 ans suite à la détection d'un cancer de la thyroïde est très élevé : 97% des malades ne mourront pas de cette pathologie dans les cinq années mais subiront des traitements lourds et durables : médecine nucléaire avec isolement (interne avec notre vieux compagnon de route l'Iode 131 ou externe par radiothérapie) avec d'éventuels développements de cancers secondaires, chimiothérapie, exérèse chirurgicale étroite (avec prise à vie de Thyroxine T4) ou élargie aux ganglions induisant parfois au tableau une carence en calcium.
Sources :
USA Today, 16 janvier, anglais
cancer.org, key statistics, anglais
Papillary Cancer, endocrinoweb, anglais
Cancer de la thyroïde, doctissimo, français
Focus : "USA Today" est le premier quotidien National généraliste américain ; d'un style aéré et coloré qui le démarque de ses concurrents plus austères, il traite également l'actualité sur un ton différent, concis et compréhensible. Le quotidien arbore notamment des onglets de couleur permettant un repérage rapide dans les différentes rubriques. Ses détracteurs lui reprochent de ne pas aller fréquemment au fond des sujets, la quantité écartant un peu la qualité des papiers. Autre particularité : le "pay per click" qui rémunère les auteurs en fonction du taux de lecture de leurs articles, ce qui impose souvent le traitement de sujets "grand public".
on fait l'exégèse des évangiles, mais quand on charcute un patient, il me semble qu'il faut parler d'exérèse (ablation.
En fait, on peut parler de meilleure détection, mais il faut quuand même penser à toutes les explosions atomiques aériennes d'après guerre, qui ont dû balancer pas mal d'iode dans l'athmosphère.
Je me remémore un texte dans la "sélection du Reader Digest", organe de propagande des USA, qui fournissait, dans leur langue, à tous les pays, les résumés de livres édifiants. J'ai l'image précise de la lecture d'un de ces volumes chez mes grands parents, dans les toilettes (lieu de culture s'il en est) où il était question de pollution du lait des vaches de la région des grands lacs par les restes d'explosions atomiques des méchants Chinois (selon cette version). Quid de leurs propres explosions aérinnes sur le Nevada test ite !
Rédigé par : Geologue | 23/01/2012 à 15:59
"En fait, on peut parler de meilleure détection, mais il faut quuand même penser à toutes les explosions atomiques aériennes d'après guerre, qui ont dû balancer pas mal d'iode dans l'athmosphère."
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Je croyais que le cancer de la thyroïde était un cancer à survenue assez rapide ?...
Il faut à cette occasion rappeler que la Commission Internationale de Protection Radiologique ne prend en compte dans son modèle de détriments que les cancers dits "mortels", ce qui en dit long sur le côté où elle penche.
Si on guérit tout à coup 50% des cancers habituellement mortels, la radioactivité chronique devient donc instantanément 2 fois moins mortellement nocive.
Amicalement,
Delphin
Rédigé par : Delphin | 23/01/2012 à 16:17
JE VIENS DE LIRE L4ARTICLE EN QUESTION.
"There is definitely something going on," he says. "How much is due to increased surveillance and detection and how much is due to an actual biological change in disease prevalence, we don't know, but we know it's both."
Obesity, radiation exposure and diets low in fruits and vegetables are three potential culprits, Huntley says. People who are overweight have a 20% increase in thyroid cancer; those who are obese have a 53% increase. The more dental X-rays a person has, the higher the risk, studies show.
je ne comprends pas bien votre jubilation. on ne connait toujours pas la cause, mais on a un faisceau d'indices qui pointe vers plusieurs directions. Faut-il stigmatiser plus l'obésité que la radioactivité ? Une cause intéressante est l'accumulation der radios dentaires.
Personnellement, je commence à me faire du soucis : obésité + nombreuses radios + un scan, une IRM, des séjours de plusieurs mois au dessus de 4000m, le travail dans le nucléaire...
Rédigé par : Geologue | 23/01/2012 à 18:20
Tiens c'est rigolo, j'ai interverti R et G ; c'est un signe, je vais en relire un ou deux albums, ça me calmera un peu les nerfs.
Merci ô Géologue, gardien de la rectitude des maux.
T
Rédigé par : trifouillax | 23/01/2012 à 18:20