Suite à notre billet du 16/1 qui faisait état de la découverte d'appartements neufs fourrés au Césium, la préfecture de Fukushima semble avoir travaillé efficacement et remonté une partie de la piste du gravier radioactif prélevé dans une carrière de Namie, légèrement au-delà de la zone interdite peu après l'accident de Fukushima-Daiichi.
Si seulement une autorité quelconque avait pu réfléchir un peu en amont, avant que la commercialisation de ce gravier ne soit achevée, quelle économie de moyens et d'énergie ! Le circuit de distribution implique plusieurs centaines de sociétés différentes - merci à notre société riche en intermédiaires de tout poil. On peut citer par exemple la construction d'une route partiellement pavée en face d'une école au Sud de Nihonmatsu où plus de 80 m2 de surface ont ainsi été pavés "au césium" en 3 zones différentes.
On voudrait "enterrer" le problème de la radioactivité qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Par chance, quelques citoyens attentifs équipés de petits radiamètres portatifs ont soulevé le lièvre !
Ceci n'a pas empêché le Président de la société d'exploitation de la carrière, Futaba Saiseki Kogyo Co, de déclarer, après quelques excuses sommaires, qu'il était "fier de participer au travail de reconstruction de la région alors que d'autres sociétés similaires avaient jeté l'éponge".
Et surtout de refourguer d'urgence ses jolies pierres tant que c'était légalement possible ?
EDIT, 16:11
La colère gronde à Nihonmatsu après que les autorités aient annoncé que du gravier radioactif avait été utilisé dans des écoles et des voies publiques
Et, plus anecdotiquement, le Président du terrain de golf de Nihonmatsu s'inquiète après que des travaux de réparation du parcours aient été effectués à l'aide de gravier de Namie ; les pauvres joueurs se trouvent ainsi confrontés à des doses ambiantes dépassant 1.5 µSv/h aux environs du fairway n°. 3 et du green n°. 8. Le responsable a déclaré : "c'est très embêtant". Pour lui et pour quelques citoyens privilégiés, sûrement !
Le Japon a décidément toujours un Becquerel de retard sur la contamination, les autorités nationales n'ayant toujours pas compris - ou persistant à ignorer - la réalité de la menace de la contamination et l'étendue des dégâts engendrés par la catastrophe de Fukushima.
Source : yomiuri daily, 18/1, anglais
Mainichi daily, 19/1, anglais
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