Une campagne de relevés de radioactivité sous-marine a été menée le 29/12 dans la baie d'Osaka, à plus de 500 km de la centrale accidentée de Fukushima-Daiichi. Les résultats sont assez étonnants :
On notera que l'activité en Césium-134 est en moyenne 10 fois plus importante que l'activité en Cs-137. Pourquoi cette bizarrerie alors que les rejets de Fukushima sont à l'origine à peu près équivalents (produits de fission quasiment égaux) et que la période du Cs-134 est plus de dix fois plus faible (2 ans contre 30 ans pour le Cs-137) ? On devrait théoriquement observer, 9 mois après les rejets principaux, un ratio Cs-134/Cs-137 équivalent à environ 0.5 mais à Osaka il est de 10. Pour mémoire, le Césium-134 n'est produit qu'en réacteur, il ne peut donc provenir d'une origine différente (retombées d'essais nucléaires, médecine nucléaire...)
A noter également la présence de Sr-90 de radiotoxicité élevée (groupe 2) observé à deux endroits. Compte tenu de la soi-disante "dilution" des concentrations par l'océan à plus de 600 km de là (par la voie marine), on peut considérer qu'une bonne partie de l'Océan Pacifique est contaminée. Il reste à comprendre pourquoi ces échantillons ne comportent que "si peu" de Césium-137.
Pour plus d'informations sur les radio-césiums voir les billets suivants :
http://www.gen4.fr/blog/2011/10/le-hotspot-de-kashiwa-le-gouvernement-japonais-reconnait-le-lien-avec-fukushima.html
http://www.gen4.fr/blog/2011/09/les-radio-c%C3%A9sium-suite-produits-de-fission-p%C3%A9riode-%C3%A9nergie-et-aspects-sanitaires.html
Source des relevés : http://dub314.blog.fc2.com/blog-entry-30.html (Japonais)
Dans les rejets de Fukushima, la contamination en césium 134 est à peu près égale à la contamination en césium 137. Ce n'est pas le cas pour ces résultats.
Le plus surprenant, c'est que c'est le césium 134 avec un vie courte qui domine, alors que pour des pollutions anciennes, on devrait avoir plus de césium 137.
Bref, ces résultats sont très étonnants...
Rédigé par : LM | 17/01/2012 à 21:09
@LM : La question est là ! La réponse se trouve peut-être dans la dispersion dans le milieu liquide car n'oublions pas que ces échantillons sont en fait composés de sédiments prélevés sous l'eau aux alentours de la baie d'Osaka. L'aéroport de Kansaï (échantillon n°. 1) est par exemple construit sur une île artificielle au S-E de cette baie. Soit il y avait mystérieusement beaucoup plus de Cs-134 arrivé sur cette zone (ou beaucoup moins de Cs-137) soit leur migration dans la couche sédimentaire est différente.
C'est d'autant plus curieux que les propriétés chimiques des 2 isotopes devraient être assez proches, on voit mal ce qui explique ce ratio.
Dernière hypothèse : une erreur (ou une inversion de chiffres) d'analyse mais là aussi beaucoup d'interrogations, je recherche une source officielle sur ces chiffres.
Rédigé par : trifouillax | 18/01/2012 à 10:19
Il ne faut peut-être pas aller chercher si loin... A 100 km au nord d'Osaka, il y a une concentration de 6 centrales nucléaires : Takahama (4 réacteurs), Mihama (3 réacteurs), Ohi (4 réacteurs), Fugen (réacteur de recherche), Tsuruga (1 réacteur)et Monju (réacteur de recherche), donc en tout 14 réacteurs qui ont tous subi le tremblement de terre du 11 mars 2011. Penser que seul Fukushila Daiichi aurait souffert serait une erreur. Est-on vraiment sûr de l'origine de ce césium 134 ?
Rédigé par : PiF | 18/01/2012 à 11:58
@PIF : La question n'est pas tant dans l'origine que dans la quantité de Cs-134 et sa concentration bien plus importante que le Cs-137 pris comme "référence". On peut facilement trouver beaucoup plus de Cs-137 que de 134 après un accident, il suffit d'attendre et de laisser agir la loi de décroissance par exemple ou encore de se rapprocher de sites d'essais nucléaires qui ont diffusé - et diffusent encore - beaucoup de Cs-137 ; un Cs-134 >> 137, c'est franchement illogique comme dirait le bon M. Spock.
Maintenant en ce qui concerne la source globale de diffusion de radio-césium on a effectivement le choix, sachant qu'une bonne partie des problèmes électronucléaires en cours au Japon sont certainement "masqués" par celui de Fukushima.
Merci pour ces commentaires,
Trifou
Rédigé par : trifouillax | 18/01/2012 à 12:28