Le Premier Ministre Naoto Kan vient de déclarer (16/7/11) qu'il serait possible pour les populations déplacées de retourner dans leurs maisons une fois que l'étape n°. 2 de la feuille de route de Tepco serait achevée.
La phase n°. 2 consiste à "arrêter à froid" les réacteurs 1, 2 et 3. En France, la réglementation définit un réacteur nucléaire en arrêt à froid comme présentant des caractéritiques de pression et de température ambiante. Logique, froid c'est froid. Au Japon comme aux USA, la définition est déjà un peu différente : L'eau contenue dans les cuves doit juste arrêter de bouillir et les cuves être passées à la pression atmosphérique. Ce dernier point est d'ailleurs implicite car les cuves endommagées ne sont plus étanches depuis longtemps !
Les températures relevées sont à ce jour (11/7/11) en fond de cuve RPV sont respectivement les suivantes : 102, 127 et 141° C. Donc, si l'unité n°. 1 perd encore 3 degrés, ce "réacteur" pourra être considéré comme arrêté et stabilisé, malgré une localisation et un état du combustible fondu incertains ? Malgré des bâtiments réacteurs en miettes et des milliers de tonnes d'eau hautement radioactive dans leurs sous-sols ?
Revenons sur le combustible : Une partie est probablement restée en cuve, refroidie par le faible débit d'eau injecté par l'opérateur (quelques tonnes par heure et par réacteur). La majeure partie est probablement en-dehors de la cuve principale (RPV) et probablement également en-dessous de la cuve de confinement bien moins résistante. Comme nous l'avons vu dans les définitions, le corium présente la particularité de percer par vaporisation tout ce qui se trouve sous lui.
On pourrait donc en déduire que le problème de l'arrêt à froid se solutionne tout seul, les "réacteurs" devenant de plus en plus froids au fur et à mesure de l'enfoncement du corium dans le radier puis éventuellement la roche sédimentaire donc assez tendre sous la dalle.
Alors oui, hélas, si ces hypothèses se vérifient, l'arrêt à froid "automatique" est envisageable à plus ou moins long terme. Ceci hélas ne signera toutefois pas la fin des ennuis pour les Japonais mais le début d'une contamination majeure des nappes souterraines et probablement de l'océan.
Même si les apparences seraient sauves, ce serait en fait une "victoire" insignifiante et bien amère, comme l'a été celle, toute relative, des liquidateurs de Tchernobyl (herbe amère en Ukrainien).
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